La grande petite finale

Petite finale, finale des perdants, finale des coiffeurs, les sobriquets ne manquent pas pour ce match que tout le monde oublie vite. Après près d’un mois de compétition et de matchs non-stop, on aurait pourtant tort de vouloir se priver de ce match de gala. Les esprits sont libérés, la pression relâchée et c’est souvent le spectacle qui y gagne. Depuis 1974, jamais une petite finale n’a vu moins de trois buts.

1. Le résumé.Motivés mais libérés. La Mannschaft ayant atteint son objectif avoué et l’Uruguay ayant clairement été la surprise de cette compétition, on pouvait s’attendre à une rencontre sympa sympa. Et ce fut bel et bien sympa au carré. Dixième minute déjà, Friedrich trouve la latte, «ALUMINIUM TREFFER» ont-ils certainement gueulé outre Rhin. S’en suit une véritable course-poursuite au niveau du score, ponctuée d’erreurs de gardien, de gestes acrobatiques et de sang-froid.
2. L’homme du match.
Pour ce dernier match de ces deux équipes, rendre un dernier honneur à un seul joueur est un peu difficile. Néanmoins, avant qu’il retourne dans le semi-anonymat de l’Atletico, rendons-nous bien compte que Forlàn aura marqué de son empreinte cette Coupe du Monde. «La Sorcière» nous a gratifié d’un but bien spectaculaire pour donner l’avantage aux siens, avant de, dans les arrêts de jeu, ajuster le cadre des cages défendues par Jean-Georges Goal. Muchacho, tu vas bien nous manquer !

3. La buse du match.
Muslera, le plus imberbe des Uruguayens, a raté sa sortie, c’est le cas de le dire. Dernier match en guise de camouflet, 28 sorties aériennes dans les prunes, une frappe repoussée sur les trois bandes du soulier à Müller et bien du mal à gérer sa défense. Il est temps que ça se termine fiston, on allait remarquer que tu étais une imposture.
4. Le tournant du match.
Quoi d’autre que le somptueux coup-franc de Forlàn sur la latte dans les arrêts de jeu. On aurait signé des deux mains pour cet ultime coup de théâtre.
5. Le geste technique du match.
Je n’ai peut-être d’yeux que pour la Celeste me direz-vous, mais le premier but uruguayen est également une merveille, tout à fait symbolique du jeu uruguayen. Perez récupère le ballon à mi-terrain d’une balayette rotative, transmet à Juarez qui donne un caviar millimétré à Cavani. Ce dernier, qui sort de 5 minutes où il a tout fait à l’envers, contrôle et frappe en bout de course, du crampon #5. Puissance, précision, abnégation. C’est Céleste.
6. Le geste pourri du match.
Le tacle assassin d’Aogo après quelques minutes de jeu, les sorties aux fraises de Muslera, les 5 minutes de déprime à Cabani, je vous laisse faire votre choix.
7. L’analyse tactique.
Sans pression, on assiste à des matchs bien plus spectaculaires. Le contraste entre la première semaine de la compétition est en tout cas saisissant. On a donc eu droit à deux équipes déterminées à décrocher cette médaille de bronze et qui se sont succédées dans la maîtrise du jeu. Les Allemands peuvent en tout cas remercier Muslera, qui leur aura donné un sérieux coup de main.
8. L’anecdote.
Il y a un mois, tout le monde n’avait que le mot  «vuvuzela» à la bouche, aujourd’hui tout le monde aimerait bien avoir Paul le Poulpe dans la bouche. Le plus convoité des bookmakers avait encore raison.

9. La minute Pierre-Alain Dupuis.
La minute Jean-Mimi aujourd’hui. Le consultant le plus gâteux du PAF (c’est ça quand on fréquente trop Thierry Roland) a le chic de nous sortir l’expression magique quand on s’y attend le moins : «il a mangé la feuille de match» s’est-il exclamé en bis, lorsque Kiessling s’est endormi au moment de frapper seul devant le gardien.
  
10. La rétrospective du prochain match.
Rideau. Rendez-vous en 2014 au Brésil. D’un côté la prometteuse jeune génération allemande aura atteint maturité, sans compter que d’ici là, un ou deux autres «Müller» vont débarquer de nulle part sur le devant de la scène. Quant à l’Uruguay, pour avoir fait mieux que le voisin argentin et créé une surprise bien réjouissante dans cette Coupe du Monde, on l’attendra avec impatience. Mais le plus dur, pour les bleu-ciel, sera de se qualifier, comme d’hab.

Écrit par Roby Steedman

Commentaires Facebook

3 Commentaires

  1. C’était 2 belles équipes qui ont illuminé ce mondial, le match était à leur hauteur

    MAGNIFIQUE but de Forlan, un des tout grands de ce mondial. Avec un meilleur gardien, ils auraient pu gagner ce match

    Au niveau foot, c’est toujours un meilleur match que la finale et on y trouve souvent la « surprise du mondial » (Bulgarie-Suède 1994, Croatie-Hollande 1998, Turquie-Corée du Sud 2002, Allemagne-Portugal 2006)

  2. @ François Fellay

    en tout cas « Grand Prix du Public de la CdM 2010 », toute nationalité confondue

    On verra si elle confirme dans 2 ans

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.