Everything is bigger in Texas !

Vous allez me dire de quoi se plaint-il ? Le plus grand joueur américain, dans la plus grande équipe américaine… Oui mais le hic, c’est que je suis un fan inconditionnel des Dallas Stars ! Avant même de regarder notre pauvre championnat, j’admirais les Brett Hull, Zubov et autre Belfour gagner une Stanley que tout le Texas pensait trop inaccessible. Un homme s’envolait au dessus de tout le monde : Mike Modano.

1459 matchs, 1359 points, Mike est le plus grand joueur américain de tous les temps. Vous ne le connaissez pas ? Je ne suis pas trop étonné. La franchise du Texas est bien souvent méconnue dans notre beau pays. La classe de Modano débordait sur toute l’équipe ainsi que sur toute la franchise. J’adorais voir ce grand gaillard se déplacer, défendre avec vigueur, orchestrer un power play et marquer… Son patinage extraordinaire le démarquait des gros gaillards un peu bucheron style Lindros. Les années avançaient et Modano devenait l’icône de Dallas. Faut dire que le type était une parfaite caricature du texan modèle. Marié à Willa Ford, chanteuse célèbre, il crée sa propre fondation pour lutter contre les abus sexuels dans les familles. Plus j’écris plus je me dis qu’il est l’anti Homer Simpson de la société puritaine américaine.

Vous allez me dire d’en venir aux faits !

Mon problème, c’est de voir une organisation qui a vu un joueur de premier plan faire l’entier de sa carrière avec elle, le laisser partir sous d’autres cieux. Désolé, ça ne passe pas. Ne me sortez pas, à la montréalaise, que c’est pour faire jouer des jeunes. Modano sera remplacé par qui ? Jeter un coup d’œil au rooster texan pour voir qu’aucun prospect d’avenir ne prendra la place de  deuxième centre de power play. Gagnon ? Certe, il aurait le gabarit, le talent pour gagner les faces off mais je ne pense absolument pas qu’il soit capable de tenir le rendement offensif d’une saison NHL. Comment peut-on faire partir l’icône d’une ville, d’un Etat alors qu’aucun remplaçant valable n’est présent?

Alors contre qui se dirige ma colère ?

Facile, Tom Hicks, l’actuel propriétaire des Stars. Il a simplement voulu régler un compte personnel. Modano fait parti d’un groupe de financiers voulant racheter la franchise. Je comprendrais la rancœur de Hicks si lui-même ne cherchait pas à se faire racheter ses parts… Difficile de comprendre pourquoi ce cher proprio s’agrippe donc à quelque chose où il ne veut même plus investir. Dallas regorge de gros investisseurs. Il est temps que Hicks dégage. 59,4 millions, c’est le maximum du cap salary. Dallas ne peut se permettre de dépasser les 50 sans se faire taper sur les doigts. Impossible de rester concurrentiel sans cette manne financière. A quoi bon garder une équipe sans lui permettre d’être compétitive ? Elle va finir par ressembler à une concession fantôme. Vous allez penser que je suis un peu trop sévère envers ce cher Tom mais si vous ne me croyez pas, allez parler aux fans de Liverpool…

Micky, pourquoi Détroit ?

Les fans des Stars ont la mémoire longue… Ils détestent Détroit et cette équipe d’égocentriques Wings. C’est un peu le Fribourg-Servette de la NHL. C’est-à-dire, un derby créé par les médias ainsi que l’animosité qu’il y a entre certains joueurs des deux équipes. Mais disons que tout le monde comprend son choix. Il vient du Michigan, il retourne au Michigan. Il aura sa place sur un troisième trio et réussira probablement deux années à 40 points. Maintenant, réfléchissez, 40 points pour un million. C’est un prix incroyable pour le cap salary. Bref, encore un argument qui démontre que les Dallas Stars ont fait une énorme erreur.

Y a-t-il de l’espoir à Dallas ?

Non. Il n’y a clairement pas d’espoir à Dallas tant que Tom Hicks refuse de lâcher les reines de l’équipe. C’est difficile de voir une si belle franchise se faire tailler en pièce parce qu’un triste personnage ne supporte pas la rancœur qu’il a lui-même créée. L’espoir serait de voir le retour du grand Mike. Il prendrait les commandes et tout repartirait de plus belle pour la franchise. Oui, everything is bigger in Texas, même les emmerdes.

Écrit par Loic Servet