Ouf ! Le HCC a quelque peu retrouvé ses fondements et redonné du plaisir à ses fervents supporters. Deux victoires solides face à des supposés gros calibres de la ligue (non je rigole, Sierre est un vieux calibre) pour une mini contre-performance sur la route, le bilan de la semaine écoulée fait plaisir à voir.
De la défaite en terre soleuroise, il ne sera pas fait mention ici, parce que quand même, il y a suffisamment de choses intéressantes à faire dans la troisième ville de Suisse romande, et accessoirement ville la plus ensoleillée du pays, un samedi soir que d’aller Kleinholzer. C’est sûrement ce qu’ont dû se dire les joueurs du HCC pour perdre aussi piteusement que le score le laisse penser. Un accident de parcours que même il grande LHC a réussi, fair-play, à subir ce soir-là, mais en Valais lui.
Le règne des faibles
D’abord, donc, il y a eu Sierre mardi dernier. Dubitatifs concernant cette étrange équipe faite de vieilleries recyclées, les Chaux-de-Fonniers se sont déplacés en joli nombre pour observer l’escouade de Samuelsson. A force de voir le maillot de top-scorer sur la glace, ils en sont venus à se demander si Sierre avait obtenu une dérogation pour autoriser plusieurs joueurs à le porter… Et quand à la mi-match ils ont vu Paul di Pietro ne pas se relever après une petite poussette d’un défenseur local, ils se sont demandés fort justement si sa hanche en plastique s’était une nouvelle fois démise. Sarcasmes mis à part, le doyen de l’EMS au faciès rougeaud et bouffi d’un pilier du buffet de la gare a encore des shoots salement puissants, la prothestésie fait décidément des miracles et la williamine semble bien conserver…
Pour le reste, Sierre n’a pas montré grand chose. Enfin si : que les mauvais coups sont définitivement l’apanage des faibles, une marque de fabrique dont nous avaient plutôt habitués nos amis Ajoulots. On se serait même cru revenu au bon vieux temps des matchs à Saas Grund. Sierre en Haut-Valais ? Jawohl !
L’énigme du deuxième tiers
En l’espace d’une semaine, que ce soit contre les Sierrois ou les souris oltenoises, le HCC a livré en ses murs deux prestations presque copie conforme l’une de l’autre : un premier tiers totalement dominé avec à la clé deux buts d’avance fort mérités mais ne démontrant que de bien pâle façon sa supériorité, un deuxième tiers apathique avec comme mot d’ordre «soyons sympas, remettons nos adversaires dans le match» mais finalement un avantage conservé par les poils, puis une troisième période complètement et admirablement contrôlée.
Nous dans les gradins, une bière à la main, on se demande bien ce que cela cache et pourquoi M. Gary n’a pas encore trouvé l’antidote à ce mal récurrent. Cela fait plusieurs saisons que le HCC s’englue en seconde période et c’est fort dommage, car quand un deuxième tiers est rondement mené, comme contre Ajoie, le HCC est imbattable. Enfin bon, il faut aussi se rappeler que Todeschini ne joue pas dans toutes les équipes de LNB…
Qui ?
En parlant de gardien, tous les Chaux-de-Fonniers se réjouissaient du grand retour du portier le plus haï de la planète alors qu’il portait la tunique bientôt championne de Suisse du LHC puis adoubé héros lors de son premier match de championnat ici l’an dernier. Entrés après la présentation des équipes, jamais nous n’avons remarqué mes amis et moi que ce n’était pas lui qui gardait le but du EHC Olten ; à peine paraissait-il, avec du recul, un peu plus grand qu’avant, mais avec les Suisses allemands, on ne peut être surpris de rien. Alors quand le HCC a commencé à enquiller but sur but, on a bien rigolé et on s’est dit que quand même Don Sheehan est un génie : réussir à fourguer Todeschini aux cousins jurassiens était pas mal, mais la même année faire coup double en refilant «celui dont on n’a jamais pu prononcer le nom la saison dernière» à Olten, c’est une jolie tactique dont se serait certainement ému Napoléon.
Et maintenant Lausanne
Après Sierre et Olten, place désormais au LHC, et dans les gradins des Mélèzes on trépigne à l’idée de recevoir chez nous cette équipe de LNA toujours en LNB par purs altruisme et philanthropie. Enfiler 11 buts aux préretraités sierrois en dit long sur l’incroyable qualité de l’escouade vaudoise et sa déjà montée en puissance, et ici on ne s’attend pas à autre chose qu’une défaite, mais peu importe. Enfin du spectacle, de la vitesse, des enchaînements incroyables, des phases de transition parfaitement maîtrisées, du jeu léché, des joueurs hors du commun et des spectateurs qui nous rappellent ce que c’est que supporter son équipe : samedi sera une soirée de gala et surtout d’apprentissage, on ne doute pas que Boxy va encore enseigner quelques rudiments de coaching à Gary. Alors bienvenue Lausannois, venez en nombre, l’après-midi déjà, il fera été indien. La seule chose que nous avons pour vous remercier de grimper ainsi en montagne, en plus d’un hiver au soleil, c’est notre thé-rhum, ne lésinez donc pas…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch
Chaux-de-Fonds – Sierre 5-3 (2-0 2-2 1-1)
Les Mélèzes, 2368 spectateurs.
Arbitres : MM. Wiegand ; Brunner et Espinoza.
Buts : 7e Neininger (Fuchs, Charpentier/5c4) 1-0. 18e Charpentier (Neininger, Vacheron) 2-0. 29e Wirz 2-1. 30e X.Reber (Jé.Bonnet) 2-2. 34e D.Bärtschi (Kast, Moser/5c4) 3-2. 35e Bochatay (Gemperli, Ganz) 4-2. 59e Dällenbach (Jinman, X.Reber/6c4) 4-3. 60e Charpentier (Neininger/but vide) 5-3.
Pénalités : 5×2′ contre la Chaux-de-Fonds ; 8×2′ contre Sierre.
Chaux-de-Fonds – Olten 5-1 (2-0 1-1 2-0)
Les Mélèzes, 2776 spectateurs.
Arbitres : MM. Koch ; Dupertuis et Niquille.
Buts : 4e Charpentier (F.Stephan, Neininger) 1-0. 14e Kast (Neininger, Charpentier) 2-0. 22e Kast (Neininger, Charpentier) 3-0. 25e Marcon (Della Rossa, Meister) 3-1. 44e Bochatay (F.Stephan, Vacheron) 4-1. 59e Bochatay (Jaquet, Erb/cage vide) 5-1.
Pénalités : 3×2′ contre la Chaux-de-Fonds ; 4×2′ contre Olten.
Écrit par Lars Petersen
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