1er décembre : Old Trafford

On commence notre série de l’Avent avec l’un des monuments du football européen : Old Trafford, sa légende, ses statues mythique, son horloge arrêtée un jour de février 1958, sa vertigineuse tribune de Stretford End…

Nom : Old Trafford.
Ville : Manchester.
Club résident : Manchester United.
Capacité : 75’811.

Le stade

Le Théâtre des Rêves a fêté ses 100 ans l’an dernier. Et après, il y en a pour nous dire que la Pontaise est trop vieille. Bon, a priori, Old Trafford a mieux vieilli que le Stade Olympique et il a quand même subi quelques phases de rénovation, lesquelles ont été parfaitement réussies. L’enceinte mancunienne est hyper fonctionnelle, tu n’y attends quasiment jamais, la vision est parfaite même depuis le dernier rang et presque toutes les places sont couvertes, ce qui n’est pas un luxe vu la météo locale. En même temps, Old Trafford a gardé son cachet historique du véritable stade britannique, avec ses entrées exiguës à rebuter toute personne atteinte de claustrophobie, ses tribunes très proches du terrain et cette obsession constante d’entasser le maximum de personnes sur un minimum d’espace, au prix parfois d’aiguillages spectaculaires, notamment dans North Stand. Mais le plus spectaculaire reste la vertigineuse tribune de Stretford End, derrière le but en West Stand, sans conteste l’une des plus spectaculaires d’Europe. De tous les stades qu’il m’a été donné de visiter – et la liste est relativement longue – Old Trafford arrive sur le podium de mes préférés.

L’ambiance

On entend pas mal de choses sur l’ambiance d’Old Trafford, magique pour les uns, inexistante pour les autres, et quelque part les deux sont vrais. Contrairement à certaines idées reçues, the Theatre of Dream n’est pas devenu qu’un repère de touristes indiens ou chinois, les authentiques fans restent largement majoritaires et il s’y dégage une vraie ferveur. Par contre, il est exact que la tranche d’âge 15-25 ans reste largement sous-représentée et qu’il n’y a pas de kop qui mettra un point d’honneur à chanter durant tout le match, quel que soit l’adversaire ou le score. Il en résulte que l’ambiance dépend passablement de l’affiche et de la physionomie de la rencontre. Dans un match pas terrible contre un adversaire sans grade, l’ambiance va être assez plate. Par contre, si tu tombes sur une prestation flamboyante de United contre un grand d’Angleterre ou d’Europe, tu comprendras pourquoi Old Trafford est surnommé le Théâtre des Rêves. Je défie quiconque de pas avoir de frissons lorsque 75’000 personne se lèvent et se mettent à chanter après une grande victoire contre City ou Liverpool.

Les chocs

Je ne vais surprendre personne en disant que les deux matchs à voir absolument à Old Trafford, ce sont United – Liverpool et United – City. Pendant longtemps, les Citizens étaient trop insignifiants, de par leurs résultats, pour représenter une véritable concurrence, et le vrai rival, celui qui avait droit à des centaines d’articles moqueurs, pour ne pas dire vindicatifs, en vente dans les allées menant à Old Trafford, c’était bien Liverpool. La montée en puissance des Skyblues a un peu changé la donne et aujourd’hui le derby contre City surpasse sans doute celui contre Liverpool. Et si l’on a souvent l’image d’un club bâti sur des frics, il faut reconnaître que les supporters des Citizens présents à Old Trafford sont plutôt du genre bouillants. Mais c’est relativement général en Angleterre, les ambiances sont souvent superbes dans le bloc réservé aux supporters adverses, la ferveur des fans de clubs genre Burnley ou Blackpool nous avaient favorablement impressionné lors de leur passage à Old Trafford.

Les billets

Depuis deux ou trois saisons, la demande des billets s’est un peu ralentie et il arrive parfois que des tickets soient mis en vente libre mais ça reste aléatoire. Le mieux, c’est d’acquérir la carte de membre One United (33£) qui te donne une priorité sur les billets (mais seulement pour un ticket par carte), à un prix oscillant entre 28 et 50£ par match. Cela t’assure les billets pour presque tous les matchs, sauf les grands chocs où il faut passer par un tirage au sort, le nombre de membres intéressés étant généralement supérieur à celui de billets disponibles.

Si tu veux vraiment assurer le coup pour un United – City ou un United – Liverpool et que tu es plein de pognon, il reste toujours l’option VIP (à partir de 249£ par exemple pour United – Liverpool), ça ne te coûtera pas plus cher qu’avec une agence mais au moins tu es sûr d’avoir des vrais billets, tu as le champagne en arrivant, le repas et surtout l’open bar. Il paraîtrait d’ailleurs que notre passage en open bar en fin de saison dernière avec une délégation du FC Bercher, emmené par son président, a laissé un tel trou dans la caisse des Red Devils que c’est cela qui aurait fait capoter le transfert de Wesley Sneijder. Mais ce n’est qu’une rumeur…

La troisième mi-temps

Avant (surtout) et après un match à Old Trafford, un passage au pub The Trafford, à quelques encablures du stade, s’impose. L’ambiance y est toujours magique ; même lorsque le coup d’envoi est fixé à 12h ou 13h, le pub sera rempli dès 9h ou 10h du matin de fans éméchés pour deux ou trois heures de chants ininterrompus, dans un lieu qui s’apparente à un véritable musée à la gloire des Red Devils. Plus tard dans la journée, Manchester by night ne manque pas d’atouts. Si tu veux découvrir la culture anglaise dans ce qu’elle a de plus noble, je te conseille le Printworks (à côté du centre commercial d’Arndale), énorme bâtiment entièrement dédié aux joies de la vie nocturne avec une vingtaine de bars et discothèques, généralement bondés de jeunes gens légèrement vêtus, même en plein hiver, et fermement décidés à picoler de façon à s’effondrer le plus vite possible. Personnellement, j’ai un faible pour le Tiger Tiger et ses enterrements de vie de jeune fille permanents. Si tu ne goûtes guère aux joies du binge drinking, tu peux essayer le quartier de Deansgate, c’est un peu moins exubérant et c’est rempli d’aspirantes WAG qui attendent (généralement en vain) que l’un ou l’autre joueur d’United viennent faire un tour dans le coin depuis le Hilton voisin où certains d’entre eux ont leur quartier. 

L’anecdote

La meilleure période pour aller voir du foot en Angleterre, c’est entre Noël et Nouvel-An, la fameuse boxing week. Comme il fait gris et froid, les autochtones qui ne sont pas allés au ski s’ennuient et du coup il ne leur reste que le foot et la bière pour occuper leurs journées. Des matchs et des foires, tu imagines si ça nous plaît… Il y a quelques années, on a testé le match le 1er janvier à Old Trafford. Pour le fun, ça valait le coup, pour l’ambiance beaucoup moins : la gueule de bois générale était telle qu’il y avait aussi peu de bruit que pour un match au Camp Nou ! Cette année, on va tenter l’expérience d’Old Trafford le 31 décembre ; a priori ça s’annonce plus festif. Je te raconterai.

Écrit par Julien Mouquin

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8 Commentaires

  1. Mythique OT !!

    Pas plus grande crainte dans ce foot-biZ c’est le naming….
    J’espère que ca n’arrivera jamais ici….mais on ne peut plus être sûr de rien dans cette époque de ouf.

    ONLY ONE UNITED

  2. On y était samedi contre les Magpies. Mais pour le pub c’était plutôt Bishop Blaize avec le fameux Pete Boyle qui fait chanter l’assemblée debout sur une table.

  3. Les amateurs de pubs minuscules peuvent essayer le « Circus Tavern », les murs couverts de photos montrent bien des choses interessantes pour les amateurs de foot.

    Autrement, pour une soiree sympa, le « Northern Quarter » (nord de la place Piccadilly) est moins frime que les Locks a Deansgate, moins beauf que le Printworks(quoique Mouquin a entierement raison de le recommender pour raisons sociologiques…), un peu plus « indie » avec plein de bistros sympa donc le nouveau Beer House sur Port Street qui vaut la visite pour les amateurs de houblon exotique et local.

    Et la nouvelle version du guide Camra des pubs classiques de la ville vient de sortir aussi…

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