22 décembre : Stamford Bridge

La marée bleue se déplace depuis l’arrêt de métro de Fulham Brodway, sur la district line, en direction de l’antre mythique. En novice, mon cœur s’enflamme dès l’approche du stade et je sens que cette partie sera incroyable. Voilà deux semaines que j’ai mes billets qui dorment dans la commode et je ne peux m’arrêter de penser à ce Chelsea-Valence décisif pour la qualification. Bienvenue à Stamford Bridge !

Nom : Stamford Bridge.
Ville : Londres.
Club résident : Chelsea.
Capacité : 41’841.

Le stade

Pour se rendre à Stamford Bridge, rien de plus simple ! Il suffit de sauter dans le premier métro venu et de se caler sur la District line (la verte) direction Wimbledon. Ensuite, la sortie est Fulham Broadway et, depuis là, tout est organisé pour rallier le stade dans les plus brefs délais. On notera quand même que Stamford Bridge se trouve à Fulham Road. Vous pouvez imaginer pourquoi une rivalité existe avec le club de Senderos… Craven Cottage ne se trouve d’ailleurs qu’à quelques encablures de l’enceinte des «Blues».
Le stade a ouvert en 1877 et a été rénové en 1997. A l’approche de l’antre, une chose est frappante… Tous les billets ont trouvé preneur mais personne ne se précipite. Le match commence dans moins d’une demi-heure mais les gens sont relax en train de déguster un hot-dog ou d’acheter une écharpe souvenir. L’entrée se fait en douceur sans même une minute d’attente. Je grimpe alors l’escalier et découvre un stade formidable ! La proximité avec la pelouse est frappante. Depuis le premier rang, il est presque possible de toucher le poteau de corner. Le stade est encore vide, le match débute dans 20 minutes.

Depuis sa rénovation, Stamford Bridge peut accueillir plus de 41’000 personnes. Le record d’affluence a été atteint en 1935 où une partie entre Chelsea et Arsenal a débouché sur une affluence de près de 83’000 personnes.

L’ambiance

Depuis mon arrivée en Angleterre, je suis un peu déçu par l’ambiance dans les stades anglais et Stamford n’a pas été une exception. Je ne dirai pas qu’il n’y a pas d’ambiance, mais plutôt que celle-ci est feutrée, comme si l’atmosphère était trop classe pour commencer à beugler pour son équipe en lançant des gros doigts d’honneur au kop adverse. A vrai dire, on entendait plutôt les chants du kop de Valence que ceux du…
Ok, partons de là… Il n’y a pas vraiment de kop ! Il y a pleins de groupes de fidèles au club comme partout mais pas de kop au sens propre du terme. Pas ou peu de drapeaux, et pas ou peu de chants à part l’hymne du club.
Néanmoins, je soulèverai que cela n’altère en rien la passion des gens sur place. Tous vivent pour Chelsea, aiment Chelsea, pensent Chelsea, portent Chelsea, transpirent Chelsea… Le club est une institution, une légende ! La famille se rend à Stamford Bridge comme un fidèle se rend à l’église. Et comme à l’église, cette même famille sait se tenir et apprécier la cérémonie en  respectant les règles de bienséance.

Les chocs

Comme expliqué plus haut, le choc se dispute face à Fulham ! C’est l’équipe voisine dont le quartier n’est qu’à quelques centaines de mètres. Cependant, on peut considérer que toutes les parties face à des équipes londoniennes sont des chocs, ou des derbys selon l’appellation. Chelsea- Arsenal, Chelsea-Tottenham, Chelsea-QPR et Chelsea-Fulham sont des parties ou la gloriole londonienne est en jeu et ou il faut faire bonne figure et déboiter l’adversaire si possible.

On pourrait ajouter que les parties contre Manchester United sont également des chocs bien qu’ils ne revêtent pas de rivalité locale. En gros, quand on habite à Londres, on est servi entre les derbys et la venue des Manchester, il y a tous les week-ends un match de haut calibre à aller voir ! Le problème se situe au point ci-dessous…

Les billets

Comme partout en Angleterre, c’est le parcours du combattant pour avoir des billets  si vous voulez aller voir les matchs ayant de l’intérêt. Il faut être membre, donc payer une cotisation à part pour avoir accès aux billets avant qu’ils soient en vente pour le grand public. Puis il y a des grades de fidélité. Puis il y a des points qui sont décernés selon les matchs auxquels tu assistes. Puis selon les nombre de points que tu as, tu peux acheter des tickets pour les bons ou moins bons matchs. Puis il faut que tout le monde soit membre car tes points ne concernent que toi. Puis…
En gros, tu dois te taper Chelsea-Norwich ou Chelsea-Swansea si tu veux avoir une chance d’aller voir Chelsea-Manchester ou Chelsea-Arsenal. Et toute la famille doit se taper le match si tu veux prendre le fiston avec. En gros, pour le touriste qui vient le week-end de Chelsea-Tottenham, il ne reste que l’option du pack VIP  coutant les yeux de la tête pour apercevoir le match. Ou alors vous avez un pote qui a la carte Platinum ou Gold du club et il peut magouiller des billets grâce à ses privilèges. En gros, c’est un peu le chemin de croix !
Seul exception, les matchs de la phase de groupe étaient accessibles et en vente libre assez rapidement. En même temps, à part le match contre Valence, Chelsea-Genk ou Chelsea-Leverkusen, ça ne fait pas forcément rêver.

La troisième mi-temps

Les traditionnels pubs anglais garnissent le quartier de Chelsea et une fois le match terminé, les gens se précipitent dans ces lieux emplis de cidres et bières pour regarder l’issue des autres parties ou alors les reflets de la partie à laquelle ils viennent d’assister.

Chelsea regorge de pubs sympas, bien que le quartier soit plutôt résidentiel et assez blindé. Si tu préfères les dancefloors, il suffit de sauter dans un métro et de se rendre dans le centre qui n’est qu’à une petite demi-heure. Là, la vraie débauche t’attend… Il n’est pas forcément tard mais l’alcool a probablement déjà fauché bien des Anglaises ! Les mini-jupes n’atteignent pas le tiers de la cuisse et les talons allongent de plantureuses blondes. Ces mêmes blondes que vous recroiserez en fin de soirée, talons à la main, veste du boyfriend sur les épaules et titubant encore plus sévèrement qu’en début de soirée. Welcome to London by night ! 

L’anecdote

Lorsque j’ai reçu ma fenêtre de l’Avent, j’ai du me précipiter pour trouver des billets. Il restait alors deux matchs à domicile pour Chelsea avant mon retour en Suisse. Une partie face à Manchester City et la rencontre de Ligue des champions décisive face à Valence. C’est alors que j’ai compris que le championnat comptait bien plus aux yeux des anglais que la Ligue des champions. Bien sûr, la réception des leaders mancuniens représentait une affiche alléchante mais avouez qu’une partie décisive de Ligue des champions face à Valence n’est pas si mal non plus.
Je n’ai pas eu le luxe du choix… Pour Manchester City, il fallait être membre, donc payer la cotisation, puis avoir des points de fidélité, … Et encore ci et encore ça ! Et je ne pouvais n’avoir qu’un seul billet car j’aurais été le seul membre !
Valence, pas de membership : deux clics, deux jours après, j’étais en possession de deux billets. Comme quoi, en Angleterre, le championnat est sacré…

Écrit par Ernest Shackleton