Période I : 1er – 15 janvier 2012

Voici la première sélection de notre trophée qui n’a pas encore de nom mais qui en aura bientôt un (merci pour les nombreuses propositions). Avant de passer à un rythme hebdomadaire dès la semaine prochaine et de laisser les clés de la sélection à des gens beaucoup plus sérieux que moi, la première période couvre tous les matchs disputés du 1er au 15 janvier. Tous d’accord avec mes choix ?

Les tops

1. Diego Milito (Inter Milan) +25 points
L’absence de Diego Milito, grand artisan du triplé historique de l’Inter avec notamment les deux buts de la finale de la Ligue des Champions, dans la liste des candidats au Ballon d’Or 2010 avait constitué l’une des hérésies démontrant l’absurdité de la distinction chère à Sepp Blatter. On ne commettra pas la même erreur, surtout que l’Argentin a démarré l’année 2012 en trombe : il a tout d’abord été le détonateur du carton contre Parme (5-0), avec deux buts, une déviation subtile et un coup de tête, ainsi qu’un assist magnifique sur le goal de Pazzini, Mais surtout, Diego Milito a été le héros d’un Derby della Madonnina cadenassé à triple tour en profitant, avec beaucoup de sang froid, d’une erreur d’Abate pour inscrire le seul but du match. Il Principe est de retour et l’Inter peut de nouveau rêver à la Ligue des Champions. 
2. Mesut Özil (Real Madrid) +20 points
Après un automne un peu difficile, Mesut Özil est de retour aux affaires. Cela tombe bien, il peut tout gagner en cette année 2012. Après quatre matchs, même pas disputés dans leur intégralité, l’Allemand en est déjà à six passes décisives. Dans tous les registres : une déviation subtile à l’aller contre Malaga, un geste acrobatique, un corner et une ouverture de 50 mètres contre Grenade, une passe latérale au retour à Malaga. Et surtout une ouverture raffinée sur l’égalisation si importante d’Higuain à Majorque, prélude d’une victoire au forceps qui pourrait valoir de l’or au décompte final.
3. Wayne Rooney (Manchester United) +15 points
Wayne Rooney fonctionne sur courant alternatif en ce début d’année. Après ses excès du Boxing Day et son match transparent à Newcastle, il a régi en immense champion qu’il est avec ses deux buts de la tête (dont l’un en reprise d’un pénalty raté) dans le derby en FA Cup contre City, si important pour les supporters. Rebelote contre Bolton : ça démarre mal avec encore un pénalty manqué (ou plutôt retenu par le gardien Bogdan) mais le champion se rachète en délivrant les deux assists (plus ou moins volontaires) sur les goals de Scholes et Welbeck. Un joueur qui n’est pas au mieux de sa forme mais qui, à l’orgueil et à la volonté, parvient à tirer à bout de bras son équipe un peu convalescente, ça nous plaît.
4. Karim Benzema (Real Madrid) +12 points
Avec Özil, l’autre homme en forme du moment au Réal, c’est Karim Benzema. Entré à chaque fois en cours de match en Coupe contre Malaga, le Français a, à l’aller comme au retour, tiré le Réal d’un mauvais pas en inscrivant le but victorieux (ok, le but inscrit au retour n’est pas le plus glorieux de l’histoire du foot). En championnat, l’ancien Lyonnais a débuté son année avec un doublé contre Grenade. Comme son équipe, il a été plus en difficulté sur la pelouse du Majorque de Joaquin Caparros, lequel doit, soi-dit en passant, se féliciter tous les matins d’avoir été débarqué du navire neuchâtelois. Mais c’est tout de même le Français qui s’est arraché pour provoquer le cafouillage amenant le but victorieux de Callejon. Gageons que cet hiver José Mourinho ne va pas faire le tour d’Europe pour dénicher un centre-avant et finir par enrôler une farce genre Adebayor.
5. Tim Krul (Newcastle United) +10 points
Tim Krul est le gardien qui monte en Angleterre. Le dernier rempart hollandais des Magpies affiche une présence rassurante dans son but, plutôt inhabituel pour un portier de Premier League. Depuis le début de l’année, Tim Krul en est déjà à deux blanchissages en championnat, dont un prestigieux contre Manchester United. Mieux même, non content d’avoir gardé sa cage inviolée, il a été à l’origine de la victoire contre les Red Devils avec un long dégagement qui a permis à Ameobi et Ba d’aller ouvrir le score. Conscient des qualités de son jeune portier, Newcastle a fixé sa clause de départ à 18 millions d’euros. Comparé aux 20 millions payé par United pour de Gea, ça paraîtrait un bon investissement.
6. Raul Rodriguez Navarro (Espanyol Barcelone) +8 points
Tacles chirurgicaux, tirs contrés en catastrophe, sauvetages désespérés, Raul Rodriguez Navarro a dégoûté les starlettes du Barça lors du dernier derby catalan. Et il a même suppléé son gardien avec un réflexe de la main dans les arrêts de jeu qui a échappé à l’arbitre. Pour une fois que c’est dans ce sens… La défense catalane et son jeune défenseur ont confirmé leur bonne tenue une semaine plus tard en allant résister à l’armada offensive sévillane (Rakitic, Negredo, Navas, del Moral, Reyes) au stade Sanchez Pizjuan (0-0).
7. Edinson Cavani (SSC Napoli) +6 points
Edinson Cavani doit surtout sa sélection à son but somptueux à Palerme, quelle frappe ! Mais à part ça, l’Uruguayen a aussi été à l’origine du premier but napolitain en Sicile et il a remis son équipe sur le chemin de la victoire en égalisant en Coupe contre Cesena. Après un automne mitigé, El Matador semble revenu à son meilleur niveau, Chelsea peut trembler.

8. Antonio Di Natale (Udinese) +5 points
Antonio Di Natale joue à Udinese, il est donc forcément inéligible pour le Ballon d’Or France Football/FIFA, qui ignorent jusqu’à l’existence de ce club. Et pourtant, ce n’est pas faute de marquer des buts. Déjà très prolifique en 2011, le vétéran italien n’a mis que 52 secondes pour trouver le chemin des filets en 2012, avant de s’offrir le doublé lors de la victoire contre Cesena. Il enchaînera en Coupe contre Chievo avec un coup franc magnifique dont Roberto Carlos n’aurait pas renié la trajectoire, puis avec un pénalty en Serie A contre Genoa. Deux buts qui s’avéreront toutefois à chaque fois insuffisant pour empêcher la défaite des Frioulans ; cela n’empêche pas le compteur d’Antonio Di Natale d’être déjà à quatre buts en 2012. Question : combien devra-t-il en marquer à l’Euro 2012 pour que la FIFA et France Football daignent se pencher sur son cas ? 
9. Luka Modric (Tottenham Hotspurs) +4 points
Malgré le petit couac du week-end contre Wolverhampton, Tottenham est probablement l’équipe qui développe le meilleur football en ce début d’année en Angleterre. On parle beaucoup des Bale, Van der Vaart et autres Adebayor mais si ceux-ci peuvent se mettre en évidence, c’est qu’à la base de chaque action des Spurs, il y a un mec qui fait toujours le geste juste : Luka Modric, typiquement le joueur qui éclaire le jeu d’une équipe et bonifie ses coéquipiers. Et en plus, il lui arrive de marquer des buts, comme ce week-end.
10. Hatem Ben Arfa (Newcastle United) +3 points
Hatem Ben Arfa n’est pas toujours titulaire à Newcastle ; il n’avait d’ailleurs pas participé à la victoire historique contre Manchester United. Mais il y a eu ce but venu d’ailleurs en FA Cup contre Blackburn qu’on ne pouvait pas passer sous silence.
11. Miroslav Klose (Lazio Roma) +2 points
La Lazio Roma n’a pas spécialement brillé en ce début d’année, Miroslav Klose non plus. Du moins jusqu’à ce merveilleux enchaînement râteau-plat du pied dans le petit filet à la 91e contre Atalanta.
12. Olivier Giroud (Montpellier) +1 point
On attendait Lisandro Lopez, on a vu Olivier Giroud. Le meilleur buteur de la Ligue 1 a inscrit l’unique but du choc au sommet Montpellier – Lyon avec une réussite pleine d’opportunisme dans un angle impossible entre les jambes du peu inspiré Lloris. C’était déjà le deuxième but de l’année pour la nouvelle coqueluche du foot français. Bon, le premier c’était le 0-4 en Coupe contre l’AS Prix-lès-Mézières. Mais enfin, un but est un but. Ce ne sont pas les fans d’Arsenal et les médias hexagonaux qui diront le contraire, eux qui se sont excités comme des groupies à un concert de Tokio Hotel pour un but synonyme de victoire laborieuse contre une modeste équipe de deuxième division.

Les flops

1. Aaron Ramsey (Arsenal) –15 points
Aaron Ramsey se souviendra longtemps de son retour dans son Pays de Galles natal. Déjà peu inspiré quelques jours plus tôt contre Leeds, le Gallois a précipité la défaite des Gunners à Swansea avec une faute complètement inutile synonyme du pénalty du 1-1 et une perte de balle en mode Cesc Fabregas au Camp Nou en 1/8ème de C1 sur le 2-1. Du coup, la Ligue des Champions s’éloigne pour les Gunners. Mais c’est peut-être la nouvelle tactique d’Arsène Wenger : viser l’Europa League, où il estime avoir plus de chances de regagner enfin un trophée qu’en Champion’s League.
2. Samir Nasri (Manchester City) –10 points
Ce n’est qu’en regardant les feuilles de matchs que l’on s’est aperçu que Samir Nasri avait joué lors des défaites de Manchester City contre Sunderland et Manchester United. Si, si, je t’assure, 55 minutes contre les Black Cats et 81 contre les Red Devils. Il y a eu du progrès lors de la défaite en Carling Cup contre Liverpool, puisque le Français s’y est mis en évidence. Seul problème, c’était par son manque de réussite absolu sur ses frappes de balle. Trois défaites en quatre matchs depuis le début l’année, ça ne cadre pas tout à fait avec les ambitions mégalomaniaques des Citizens.
3. Pato (AC Milan) –5 points
Pato a refusé d’aller s’enterrer en Ligue 1, même pour un salaire sans doute très lucratif, on le comprend, c’est plutôt le signe d’une saine ambition. Il lui reste maintenant à démontrer qu’il peut avoir sa place au Milan autrement que par sa romance avec la fille du président. Il n’a pas vraiment saisi sa chance lors du derby contre l’Inter. Certes, il aurait pu en être le héros si le missile de van Bommel, qu’il avait admirablement servi, n’avait pas heurté la transversale. Mais à part ce coup d’éclat, le Brésilien a échoué dans tout ce qu’il a entrepris, ne parvenant jamais à prendre de vitesse la charnière central quasi octogénaire des Nerazzurri.

Écrit par Julien Mouquin

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7 Commentaires

  1. Pour une fois je vais faire preuve d’objectivité, sans que personne puisse comprendre qu’elle est l’équipe qui me fait tourner la tête… Cavaniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!!!! C’est dommage pour lui que le classement pour cette première tranche ait déjà été établi, car avec le match en retard de ce soir contre Bologne il aurait eu l’occasion de marquer plus de point (euh… enfin, j’aimerais pas lui avoir porté la poisse trois heures avant le début de la rencontre). Un autre homme en forme à Naples en ce début 2012 c’est le revenant Goran Pandev, à tenir en observation.

  2. Je m’étais doucement moqué des prétentions objectives d’un tel classement, et je vois que je n’ai pas eu tout à fait tord sur ce coup-ci.

    Je vais tout de même tenter d’être un peu plus constructif cette fois.

    Tout d’abord je suis plutôt d’accord avec ce qui est écrit ici, mais le concept des flops me semble très compliqué à mettre en place. En effet, s’il semble facile de repérer des joueurs particulièrement en forme (un gardien dégoutant les adversaires, un attaquant marquant un triplé, un milieu dans tous les bons coups, etc.) il y a, et ce chaque week-ends, des kyrielles de joueurs totalement invisibles sur le terrain, et il me semble un peu osé d’en prendre un ou deux au hasard et de leur coller un malus. Je pense qu’il faudrait s’en tenir à des critères objectifs comme c’est le cas pour Ramsey (il provoque un péno et perd la balle sur un autre but), auquel on pourrait ajouter les autogoals, les pénaltys raté (ainsi que les gros ratés de type but ouvert sans gardien), les cartons, etc.
    Parce qu’en ce qui concerne Nasri et Pato, certes, il n’ont pas été brillant, mais hier à Milan, Pato était loin d’être le seul à tout rater, et dans le week-end footballistique en général, il ne fut pas plus mauvais qu’un autre.

    Autre question : A quels équipes/championnats comptez-vous vous limiter ? Parce que si en effet, le ballon d’or Fifa a souvent tendance à mettre les mêmes joueurs en avant, il n’est clairement pas possible de s’attarder sur chaque bonne performance de chaque équipe de chaque championnat. Quel crédit accorderez-vous au championnat portugais (puisque vous mentionnez justement que certains joueurs de Porto auraient mérité leur place dans le classement final), hollandais ou autre ? Si Moussilou se met à claquer des triplés chaque semaine, peut-il prétendre à la victoire ? Ou si le gardien de Cesena enchaine régulièrement des grosses parades malgré le fait que son équipe se trouve en bas de classement et enchaine les défaite, peut-il également figurer en tête de liste ?

    Voila, à ne pas prendre comme une attaque, mais comme une modeste tentative de signaler les potentielles incohérences d’un tel classement.

    PS : Le fait que le classement manque d’objectivité ne me gène pas en soi, après tout Cartonrouge ne serait pas ce qu’il est si tout ce qui était écrit ici était objectif. Cela dit c’est encore mieux quand c’est assumé (est-ce le cas ici ?) 😉

  3. Ah et j’aurais rajouté Xavi. Il a joué son 400e match en Liga face au Bétis, a ouvert le score et a délivré une superbe passe décisive pour Sanchez (pour le 3-2).

    Mais ça ne m’étonne pas trop de pas le voir ici 😉

  4. D’accord avec Telex, et aussi pour Xavi.

    Les flops, a priori, on s’en fout. On cherche à classer les meilleurs joueurs, pas les pire. S’ils sont mauvais, ils n’auront pas de points, voilà tout.

  5. 100% d’accord avec Telex et Jim !!!
    ça ne me surprend pas du tout que Mouquin l’anti-Barça primaire ne cite pas Xavi…
    Sacré Julien, tu ne changeras jamais.

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