7ème pays : l’Allemagne

Ridiculisée par la Nati, l’Allemagne fera tout de même partie des grandes favorites de cet Euro, et tentera de gagner enfin un trophée après 16 ans de disette. Une éternité pour le pays aux trois victoires en Coupe du Monde et trois en Championnat d’Europe (un record). 2012, l’année de la Mannschaft ? Peut-être bien que oui, même avec les dépressifs du Bayern…

Pourquoi l’Allemagne ?

Parce que Littbarski, Illgner, Hässler, Steiner, Köhler champions du monde en 1990. Parce c’est un pays de foot avec des stades pleins, de l’ambiance et de la bière ! Parce que Cologne… Parce qu’une fois que la Suisse est éliminée, je vibre encore deux fois plus pour la Mannschaft.

Pourquoi pas l’Allemagne ?

Parce que la Ruhr est aussi passionnante à visiter que de suivre un cours d’allemand à l’école. Parce que les plages de la mer du Nord sont aussi charmantes qu’une lanceuse de poids cacopyge de l’Allemagne de l’est. Parce que Tokio Hotel est à la musique ce qu’Hoffenheim est au football, soit une arnaque. Parce que Greuther Fürth en Bundesliga fait autant rêver les foules qu’un épisode de Derrick ou qu’un strip-tease intégral d’Angela Merkel lorsqu’elle aura sauvé l’Europe de la crise à elle toute seule. Parce que porter des chaussettes dans ses sandales c’est aussi esthétique qu’un mur placé au milieu d’une ville pendant près de trente ans. Parce qu’un moustachu allemand importune toute la région de la Broye lorsqu’il cuit ses saucisses au camping de La Ferme de la Corbière à Estavayer-le-Lac. Parce que j’en ai marre de voir la gueule de Götze sur les paquets de Kellogg’s quand je prends mon petit déjeuner le matin. Parce qu’on en ras-le-bol d’entendre la même ineptie à chaque grand tournoi que le football est un sport qui se joue à onze et qu’à la fin c’est toujours les Teutons qui gagnent.

Fais-nous rêver avec un souvenir du foot allemand !

Le doublé Coupe/championnat du 1.FC Köln en 1978, le pénalty de Brehme en finale de la Coupe du Monde 1990, le goal en or de Bierhoff à l’Euro 96, le coup de pied de karaté de Harald «Toni» Schumacher sur Battiston…

Fais-nous rire avec un souvenir du foot allemand !

Au-delà que ses footballeurs se soient faits ridiculisés récemment par ceux de notre Nati pourtant orpheline de Frei, Streller et Huggel, la Mannschaft court toujours derrière un titre majeur qui lui échappe maintenant depuis 16 ans. Pour une grande nation du football, ça fait tache. Entre temps, même les Frouzes et les smicards de l’Europe ont gagné un voire deux titres. Si l’Allemagne n’en est jamais loin ces dernières années, elle nous a bien fait marrer entre 1998 et 2004. Toute auréolée d’un titre de champion d’Europe acquis sur une frappe d’Oliver Bierhoff que même un gardien anglais aurait arrêté, l’Allemagne se rend en France en 1998 avec des desseins de grandeur et d’envie de conquérir le monde qu’on ne lui connaissait plus depuis plus d’un demi-siècle. Tirage plus que favorable qui devait les conduire à battre facilement la France en demi, les Allemands tombent sur la Croatie, première apparition en Coupe du Monde, 0-3 en quart de finale.
Encore plus marrant en 2000, l’Allemagne ne récolte qu’un triste point face à la Roumanie pour terminer dernière de son groupe derrière la team Bacalhau d’Abel Xavier, les mendiants et les Roastbeefs. Si 2002 a été un concours de circonstances qui leur a permis de se retrouver en finale après un tirage encore une fois favorable (Paraguay, USA, Corée du Sud depuis les 8e), la Mannschaft nous refait rêver en 2004 en rentant à la maison après trois petits matches et deux petits points acquis de haute lutte face aux Tchèques et à l’ogre letton. La belle époque.

Pourquoi l’Allemagne va être championne d’Europe ?

Tout simplement parce que c’est la meilleure équipe d’Europe. Elle possède en plus des individualités hors du commun qui peuvent faire la différence à tout instant. Contrairement à 2010, l’Allemagne dispose cette année d’un véritable banc, elle pourra donc à tout moment faire entrer du sang neuf. De plus, la génération actuelle arrive à maturité et elle a faim de titre. La Mannschaft est d’autant plus motivée qu’elle veut stopper la suprématie espagnole ; elle a une double revanche à prendre contre la Roja qui l’a battue en finale en 2008 et éliminée en demi-finale en 2010.

Pourquoi l’Allemagne va se vautrer lamentablement au 1er tour ?

Car l’Allemagne doit pouvoir compter sur un tirage favorable pour pouvoir prétendre à aller loin dans la compétition. S’ils tombent sur un groupe un peu plus relevé que celui de 2008, les Allemands ont toutes les peines du monde à s’en extirper comme le montrent les exemples de 2000 et 2004. Et là, dans le «groupe de la mort»…
On n’oubliera pas que la Mannschaft compte également dans ses rangs les deux plus grandes impostures des buteurs allemands de ces 20 dernières années: Podolski et Gomez. Le premier, relégué avec Cologne, continue de foutre sa carrière en l’air en venant de signer dans le plus grand club d’Europe jouant les accessits dans chaque compétition auxquelles elle participe, et le second est le renard de surface le plus dégueulasse n’ayant dans sa panoplie technique qu’un seul geste: le pousser du ballon au fond des filets. Quoi ? Ils marquent des buts ? C’est sûr, c’est plus facile de scorer dans un championnat qui prône l’efficacité offensive au détriment de la rigueur défensive en coupant systématiquement le hors-jeu (ndlr : le championnat allemand est le plus prolifique des cinq gros avec 2.86 buts en moyenne par match). Même Carroll, Hoarau ou Chamakh en planteraient deux par week-end.

Comment l’Allemagne va être championne d’Europe ?

Elle va commencer gentiment par un 3-1 contre les danseuses portugaises avant de monter en puissance contre les arrogants et prétentieux bouffeurs de Gouda qu’elle va laminer comme lors du dernier match amical (3-0 pour la Mannschaft et score flatteur). Un point pourrait alors suffire contre les voisins danois pour finir 1er du groupe mais c’est bien mal connaître l’Allemagne car elle ne joue jamais pour ne pas perdre. Elle finira donc le travail proprement avec 3 matchs et 9 points.
La première place du groupe permettra d’éviter le pays organisateur (Pologne) et sa horde de hooligans qui haïssent les Allemands. La Mannschaft jouera donc la Russie en quart de finale qu’elle éliminera «à l’allemande», c’est-à-dire après un match moyen mais sans trembler, Arshavin et ses nonchalants copains russes étant déjà bien contents d’avoir atteint les quarts. Le duel historique de la demi-finale contre l’Angleterre sera remporté par l’Allemagne aux tirs au but car c’est bien connu, mis à part le Bayern, les Allemands gagnent toujours aux penalties. Les souvenirs étant trop douloureux pour Garry Lineker et Stuart Pearce, ils se suicideront ensemble après une nouvelle défaite des Three Lions contre l’Allemagne. La finale sera la revanche de l’Euro 2008 contre les crevettes à l’ail. Malgré 3 penalties sifflés suite à des simulations de Xavi, Iniesta et Busquets, la Mannschaft finira championne d’Europe dans ce qui restera comme la plus belle finale jamais disputée dans un Euro.

Comment l’Allemagne va se vautrer lamentablement au 1er tour ?

Les bouffeurs de Schnitzel ne parviennent pas à prendre le dessus face aux pêcheurs de morues lors du match d’ouverture, un pauvre 0-0 lors duquel Khedira se fait un malin plaisir de refaire le nez à Cristiano lors d’un «malencontreux» duel aérien. Défiguration pour le Portugais, 8 matches de suspension pour l’Allemand.
Contre les Pays-Bas, les Allemands dominent (au corner-score) mais ne parviennent toujours pas à trouver la faille. Si Schweinsteiger et Robben ont chacun été laissé sur le banc pour éviter toute confusion en cas de penalty, c’est Van Bommel qui se charge d’ouvrir le score après trois attentats oubliés à l’heure de jeu. S’en suit une domination vaine de la Mannschaft qui joue avec six attaquants : Klose, Podoloski, Gomez, Müller, Götze et René Adler. Score final 1-0 en faveur des Moulins.
Dernier match contre le Danemark pour une victoire impérative. Tim Wiese se troue à la 2e minute. Piqué au vif et fou de rage de la performance des siens après la mutinerie de Lviv (voir plus bas), Joachim Löw change la moitié de son équipe dès la 13e minute en dépit du règlement. Il fait rentrer le lanceur de poids David Storl pour évidemment apporter du poids, le basketteur Dirk Nowitzki pour gagner les duels, Boris Becker pour pousser la gueulante, le cycliste Erik Zabel pour sprinter, le sauteur à ski Sven Hannavald pour survoler les débats, la biathlète Magdalena Neuner pour viser juste (et accessoirement perturber les joueurs adverses) et David Hasselhoff pour éviter de couler. Ces changements n’y feront rien, et l’Allemagne rentre à la maison la bratwurst entre les jambes.

Les forces de l’Allemagne

Il suffit de voir comme Mamie Merkel gère l’Europe ; l’Allemagne est LA seule force en Europe. Même Chuck Norris craint l’Allemagne ! La Mannschaft c’est puissance, envie, travail, sacrifice, collectif mais également génie individuel. L’Allemagne ne craint personne mais demeure humble et ne prend personne à la légère. Elle sait ce qu’elle doit faire et comment elle va le faire. La machine de guerre est en route et je ne vois pas quelle équipe pourra empêcher l’aigle allemand de survoler cette compétition.

Les faiblesses de l’Allemagne

Toute l’équipe d’Allemagne est d’une indigence faiblesse. Notre magnifique et idolâtrée Nati a mis en évidence les carences défensives d’une Mannschaft dont l’excuse la plus louable est celle de jouer sans ses «stars» (dépressives) du Bayern. Les joueurs ont fait peine à voir sous le soleil de St-Jacques. Et il paraît qu’il y avait des places à gagner… Une équipe bout-de-bois, pourtant composée de grands joueurs, garnie désormais de sept Bavarois attendus par tout un peuple venant surtout traîner leur spleen sur les pelouses ukrainiennes d’une saison harassante et foirée. Et comme s’il y a gazon, il y a match, ils sont obligés de jouer.
L’autre faiblesse est le manque de sales gueules dans cette équipe allemande. A l’époque, tout le monde redoutait d’affronter les Schumacher, Vogts, Gerd Müller, Kahn, Effenberg, Hässler, Völler ou autre Klinsmann. Même Ballack faisait presque peur. Tu ne vas pas me dire que Götze, Schmelzer ou Reus, avec leur gueule de premier de classe, arriveraient à faire trembler Raul Meireles, De Jong ou Silberbauer…

Quels joueurs allemands vont illuminer l’Euro ?

L’Allemagne possède de très grands joueurs et je ne parle pas de Mertesacker et ses 198 cm car c’est sûrement le seul point faible de la Mannschaft. Je pourrais vous parler de Reus qui a porté les Bauern de Gladbach à bout de bras toute la saison pour les mener jusqu’en Champions League (qualification), de Özil qui a illuminé Madrid de toute sa classe ou encore de la future star de l’équipe d’Allemagne Mario Götze qui a pu s’économiser toute la saison avec Dortmund (blessé au 2ème tour) mais LE joueur qui va faire la différence à l’Euro c’est Podolski ! Prinz Poldi qui fêtera son 27ème anniversaire le 4 juin prochain est au sommet de son art. Il compte déjà 95 sélections et 43 buts avec la Mannschaft. Il s’agira déjà de son cinquième grand tournoi international (il a débuté avec la Mannschaft lors de l’Euro portugais), autant dire qu’il ne va pas aborder ce tournoi comme un puceau devant Clara Morgane. En plus il aura deux bonnes raisons de briller : 1) il est sur ses terres puisqu’il est d’origine polonais et né en Pologne (à Gliwice), sa motivation sera donc encore décuplée 2) il vient de signer chez les Trophy-less d’Arsenal et il sait donc que son palmarès risque de rester vierge ces prochaines années, à moins qu’il ne gagne quelque chose avec la Mannschaft.

Quels joueurs allemands vont faire rire l’Europe ?

Un peu tous quand une équipe comme l’Allemagne se fait sortir au premier tour. Mais, on rigolera beaucoup lorsque Franz Beckenbauer tentera vainement de justifier l’élimination de la Mannschaft après trois petits matches, invectivant les dirigeants allemands de délibérément se passer des joueurs du Bayern lors du dernier match après la bagarre générale qui éclate à l’entraînement entre les joueurs bavarois et le reste de l’équipe. La raison? Les joueurs du Bayern refusant intentionnellement de passer le ballon à un autre que l’un des leurs lors des deux premières rencontres. Fâchés par ces considérations, Gomez et Schweinsteiger refusent de descendre de l’avion à Lviv.

Ton gage si l’Allemagne sort au 1er tour ?

Je brûle mon drapeau allemand accroché à mon balcon.

Ton gage si l’Allemagne est championne d’Europe ?

Je participe à la Fête de la bière à Munich en allant chanter mon amour du Bayern Munich à l’Allianz Arena vêtu en Bavaroise.

Écrit par Didier Rickli (pro) et Johan Tachet (anti)

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6 Commentaires

  1. Ça monte en puissance pour ce 7e portrait. En cas de victoire allemande, je vous apporterai du bon cidre normand.

    Sinon, les lanceuses de poids teutonnes sont plutôt mignonnes : Lammert et Kleinert-Schmitt.

    Vous devez confondre avec ces vilaines du Belarus 😉

  2. Je que l’Espagne va prendre particulièrement cher, vu qu’elle en prend déjà pour son grade sur les articles des autres équipes :p

    Sinon le paragraphe « Pourquoi pas l’Allemagne ? » est absolument génial !

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