En route vers la Ligue des Champions

Depuis cette année et grâce à la progression constante de la Bundesliga à l’indice UEFA, la quatrième place en Allemagne donne accès aux qualifications de la Ligue des Champions. De quoi donner des idées à Leverkusen, Brême et Mönchengladbach.

Bayer Leverkusen (6e, 26 points)

Deuxième la saison dernière, Leverkusen ne postulera pas à un énième titre de vice-champion d’Allemagne dans le présent championnat. Les départs de l’entraîneur Heynckes, du MVP chilien Vidal et, dans une moindre mesure, du vétéran finlandais Hyypiä ont laissé un vide qu’il a été difficile de combler. Le nouvel entraîneur Robin Dutt a mis un peu de temps à trouver ses marques dans un club plus ambitieux et avec plus de stars que ce qu’il avait connu à Freiburg. Il n’a en plus guère été aidé par des problèmes de gardiens en début de saison avec la blessure du titulaire Adler et les facéties des remplaçants Giefer et Yelldell, provoquant notamment une élimination mortifiante en Coupe d’Allemagne à Dresde (4-3, après avoir mené 0-3). Finalement, le problème de gardien sera solutionné par l’arrivée d’un gamin de 19 ans, Bernd Leno, tellement doué que l’ancien gardien n°2 de la Nationalmannschaft René Adler sera prié d’aller voir ailleurs à son retour de blessure. Mais, malgré son immense talent, Leno n’a pas rattrapé toutes les bourdes de ses défenseurs Reinartz, Schwaab, Friedrich ou Töprak, trop inconstants pour assurer les arrières d’un prétendant au titre.
A mi-terrain, le départ d’Arturo Vidal a laissé un grand vide, malgré le premier tour énorme réussi par Lars Bender. Quant à Michael Ballack, après un début difficile, il est revenu à un bon niveau mais n’est pas aussi décisif que par le passé. Au niveau de l’animation offensive, si Schürrle a en partie confirmé les espoirs placés en lui, Kiessling, Sam et Derdiyok ont été trop irréguliers. Et les longues absences des chevronnés Barnetta et Renato Augusto ont été préjudiciables. Du coup, la Werkself a été très inconstante, avec notamment deux gros couacs à domicile contre Köln (1-4) et Nürnberg (0-3) qui pèsent lourd au décompte final et éloignent Vizekusen du peloton de tête. Ceci dit, à mon sens, Nerverkusen est l’équipe la plus susceptible de venir troubler la quiétude du quatuor de tête. A condition de ne pas rater son début de 2e tour en pensant trop à la Ligue des Champions car le droit à l’erreur sera limité pour combler les sept points de retard sur Mönchengladbach.
En effet, si le bilan est mitigé en championnat, il est brillant en C1, puisque les Rheinländer se sont extraits, avant même le dernier match, d’un groupe pas évident avec Chelsea et Valence. Las, faute d’avoir assuré la première place contre le modeste Genk, Vizekusen va devoir se coltiner Barcelone en 1/8ème de finale. A priori une mission impossible mais sait-on jamais. Après tout, les six dernières fois qu’un club de Bundesliga a retrouvé un club de Liga en Coupe d’Europe, en phase de poule ou en élimination directe, cela s’est à chaque fois terminé de la même manière : par l’élimination du club espagnol et la qualification du club allemand (Stuttgart/Getafe, Leverkusen/Atletico Madrid, Schalke/Valence, Hanovre/Séville, Bayern/Villareal et Leverkusen/Valence).
Départs : Jörgensen (Kaiserslautern), Balitsch (Nuremberg).
Arrivée : –

Werder Brême (5e, 29 points)

Habituellement, retrouver Brême aux avant-postes, c’était une habitude. Mais cette saison, après le fiasco du dernier championnat et la crise estivale provoquée par le manque apparent d’ambitions du club, c’est plutôt une bonne surprise. Même si cette cinquième place est un peu flatteuse et ne reflète pas forcément les performances du club dans ce 1er tour ; d’ailleurs, le Werder possède un goal-average négatif, ce qui n’est pas tout à fait digne d’une équipe de pointe. En fait, les Brêmois doivent leur bon classement au grand nombre de points comptabilisés à domicile – souvent dans la douleur – contre des équipes de milieu et bas de classement (7 victoires, 1 défaite). Contre les ténors de cette Buli 2011-2012, en revanche c’est le zéro pointé, avec des défaites 4-1 à Munich, 5-0 à Schalke et Gladbach, 1-0 à Leverkusen et 2-0 à domicile contre Dortmund…
Malgré le départ de Mertesacker, le retour de blessure de Naldo et les arrivées de Wolf et Papastathopoulos, la défense est toujours aussi perméable. Le milieu de terrain souffre de l’absence d’un vrai patron avec le départ de Frings et la blessure de Borowski. En attaque, en revanche, le Werder a pu compter sur un exceptionnel Claudio Pizzarro (12 buts, 7 assists en 15 matchs). On disait le Péruvien un peu démotivé par les ambitions revues à la baisse du club, il n’en a rien laissé paraître pour réussir l’un des meilleurs tours de sa carrière. Heureusement d’ailleurs, car à ses côtés les autres attaquants brêmois, les Hunt, Marin, Arnautovic, Rosenberg et autres Ekici ont surtout brillé par leur inconstance.
C’est dire si, au 2e tour, les ambitions brêmoises vont dépendre en premier lieu du rendement de Claudio Pizarro. Les dirigeants ont voulu donner un signal fort en prolongeant les contrats du manager Klaus Allofs (jusqu’en 2015) et de l’entraîneur Thomas Schaaf (2014) pour éviter les mêmes spéculations qu’au printemps dernier sur l’avenir du duo qui préside aux destinées du Werder depuis 1999. Je ne suis pas certain que cela suffise pour un retour en Ligue des Champions. A mon avis, le Werder va devoir plus regarder derrière lui que devant lui dans ce 2e tour et une place en Europa League serait déjà une belle satisfaction.   
Départ : –
Arrivée : –

Borussia Mönchengladbach (4e, 33 points)

Normalement, tout ne devrait n’être que joie, bonheur et félicité à Mönchengladbach. Six mois après avoir miraculeusement échappé à la relégation, les Fohlen ont d’ores et déjà assuré un nouveau maintien et peuvent rêver à une place en Ligue des Champions. Ils auront même l’honneur vendredi de jouer le choc au sommet marquant l’ouverture du 2e tour sous les caméras de la TV publique nationale, un Mönchengladbach – Bayern qui ravira tous les nostalgiques des années 1970. Oui, mais il y a eu ce mercredi noir du 4 janvier, au cours duquel les Fohlen ont appris que deux cadres de l’équipe Roman Neustädter (Schalke) et surtout Marco Reus (Dortmund), meilleur joueur de la Bundesliga au 1er tour, quitteront le club en juin prochain. Un grand journal populaire a même avancé que l’entraîneur Lucien Favre pourrait également s’en aller à ce moment-là pour éviter de subir le même sort qu’au Hertha Berlin, passé en quelques mois de la 4e à la dernière place après le départ de plusieurs joueur clés.
L’info a été démentie depuis, il n’empêche que de la motivation des futurs partants et de l’impact sur le groupe de ce qui pourrait s’apparenter à un manque d’ambition va dépendre en grande partie le sort de Gladbach. Mais si Reus continue d’évoluer sur son nuage et si le Borussia parvient à conserver la même dynamique qu’au 1er tour, il peut conserver son rang. Car si Mönchengladbach a fini aussi haut dans le classement, ce n’est pas uniquement grâce à l’euphorie. Lucien Favre a réussi à donner une vraie cohérence et une organisation impeccable au jeu des Fohlen. Dans les buts, ter Stegen a probablement été, avec Neuer, le meilleur gardien d’Allemagne au 1er tour, la charnière centrale Dante-Stranzl (ou Brouwers) est solide et expérimentée ; avec Neustädter et Nordtveit, il y a les indispensables travailleurs de l’ombre à mi-terrain, alors que le pied gauche d’Arango et le culot d’Herrmann assurent l’animation sur les côtés. Et puis, bien sûr, il y a Marco Reus pour faire la différence. Il y a juste sur le poste de deuxième attaquant (Hanke ou de Camargo ou Bobadilla) que Lucien Favre n’a peut-être pas encore trouvé la solution idéale.
Le problème peut venir d’un contingent un peu court, surtout que Gladbach est encore engagé sur deux tableaux, championnat et coupe (avec un quart à jouer à Berlin contre le Hertha). On a vu au 1er tour qu’en l’absence de Reus notamment, le Borussia est vite moins performant. Mais s’ils sont épargnés par les blessures, les Fohlen peuvent conserver cette quatrième place. Aller chercher le trio de tête Bayern/Dortmund/Schalke, ça paraît compliqué, par contre défendre quatre points d’avance sur Brême, sept sur Leverkusen et dix sur Hanovre, ça paraît largement possible. Ce qui permettrait d’assurer une place en qualifications de la Ligue des Champions, un an après entrevu de très près la Zweite Liga.
Départ : King (Manchester United), Kachunga (Osnabrück).
Arrivées : Ring (HJK Helsinki), Cigerci (Wolfsburg).

Écrit par Julien Mouquin