En embuscade

Köln, Hoffenheim, Stuttgart et Hanovre ont déjà pris leurs distances avec la zone dangereuse et semblent pouvoir regarder vers l’avant dans ce 2e tour. Et même viser une place européenne. Enfin, surtout Stuttgart et Hanovre.

1. FC Köln (10e, 21 points)

Köln boucle son premier tour à parfaite équidistance (5 points) de la zone de relégation et de la dernière place européenne. Le bilan peut être considéré comme largement satisfaisant car la saison était bien mal partie. On se demandait même si l’entraîneur Ståle Solbakken allait faire long feu, lui qui avait commis le crime de lèse-majesté de déposséder l’idole locale Lukas Podolski du brassard de capitaine. Mais le message du Norvégien a fini par passer et le 1. FC Köln a réussi son meilleur 1er tour depuis celui de l’automne 2008, qui marquait le retour du club en Bundesliga. Ce qui est d’autant plus méritoire que les Geissböcke ont dû faire face à l’absence prolongée de deux cadres de l’équipe, le capitaine et patron de la défense Geromel et le buteur Novakovic. Dès lors, qu’attendre du FC ce printemps ? Tout et rien. Solbakken n’a pas réussi à gommer le comportement schizophrénique de l’équipe, capable de grandes performances (notamment une victoire 4-1 à Leverkusen) mais aussi de balancer des matchs sans combattre (par exemple 0-3 dans le derby contre Gladbach). Dans une bonne dynamique, Köln peut rêver à une qualification européenne, surtout si, en fonction de l’affiche en finale de DFB-Pokal, la 7e place du classement devenait synonyme d’Europa League, Dans une spirale négative, les Domstädter peuvent très vite se retrouver en crise et en grand danger de relégation.
Deux éléments vont conditionner le 2e tour de Köln : premièrement, les coulisses. Le club est sans direction depuis les démissions du président emblématique Wolfgang Overath et de deux administrateurs. Plusieurs noms ont été évoqués pour la succession, Schumacher, Harald l’ancien gardien, et Michael, le champion de F1, mais aussi Heiner Brand, ex-entraîneur de l’équipe d’Allemagne de… handball et, celui qui tient la corde, Manfred Hell, ancien dirigeant d’une firme de vêtements d’hiver et équipements de montagne. De la capacité à trouver rapidement un dirigeant capable de fédérer derrière lui un club souvent agité par des querelles intestines dépendra sans doute les ambitions futures du FC. Car il y aura très rapidement, c’est le deuxième élément essentiel, un enjeu crucial pour le club : la prolongation du contrat de Lukas Podolski, éblouissant au 1er tour (14 buts, 5 assists). Prinz Poldi n’est pas fondamentalement opposé à l’idée d’une prolongation mais il souhaiterait obtenir des garanties sur les ambitions futures du club que la situation financière précaire actuelle ne permet pas de lui donner. Affaire à suivre donc car le destin du FC Köln est plus que jamais lié à celui de son attaquant vedette.
Départs : Makino (Urawa Red Diamonds), Ionita (Rapid Bucarest), Matuschyk (Fortuna Düsseldorf), Freis (Freiburg).
Arrivée : Ishak (Assyriska FF).

TSG Hoffenheim 1899 (9e, 22 points)

Hoffenheim est au football allemand ce que le Parti Bourgeois Démocrate est à la politique suisse : un machin artificiel et inutile, créé dans l’unique but de flatter l’égo démesuré d’une seule personne et qui disparaîtra tôt ou tard (le plus tôt serait le mieux) dans l’indifférence générale. En attendant, Hoffenheim s’est trouvé sa place en Bundesliga : le ventre mou du classement où il végète dans l’anonymat depuis sa promotion en 2008, à l’exception des six premiers mois. Le scénario devient immuable depuis que le mécène Dietmar Hopp a fixé à son jouet l’objectif d’être financièrement autonome d’ici 2014 : 1899 réussit un 1er tour honorable qui lui permet de prendre de la marge par rapport à la relégation puis il dégraisse son contingent à Noël pour alléger la masse salariale et faire rentrer des sous. Cette saison, les partants s’appellent Chinedu Obasi, intrinsèquement le joueur le plus doué de l’effectif mais qui ne paraissait plus trop motivé, et Gylfi Sigurdsson, révélation et meilleur buteur du club la saison dernière qui peinait à confirmer mais qui a miraculeusement retrouvé des couleurs dès son passage à Swansea (Arsenal en sait quelque chose).
Pour les remplacer, les Kraichgauer misent sur la jeunesse, avec notamment l’arrivée d’un joueur de la réserve du FC Bâle ; ils se sont même fait tancer par les dirigeants du foot allemand et même par l’excellent Michel Platini pour avoir proposé des sommes indécentes à un gamin de 13 ans. En soi, former des jeunes est fort louable ; le problème c’est qu’à Hoffenheim, on a l’impression que ce n’est pas pour nourrir une saine ambition et faire progresser le club mais uniquement pour servir de tiroir-caisse. Comme l’arrivée de l’entraîneur de St. Pauli Holger Stanislawski n’a pas amené le supplément d’âme escompté, on n’attendra pas grand-chose d’Hoffenheim au 2e tour. On ne le voit pas aller chercher l’Europe et la marge sur les relégables paraît confortable, tant sur le plan comptable que sur la valeur de l’effectif. Pour pimenter son quotidien sans relief, 1899 comptera donc surtout sur la Coupe, puisque la finale n’est qu’à deux marches, dont la première n’apparaît pas insurmontable, un 1/4 à jouer à domicile contre le Greuther Fürth. Inutile de préciser que la seule perspective de retrouver les Footix d’Hoffenheim en finale à l’Olympiastadion berlinois nous glace déjà d’effroi. 
Départs : Obasi (Schalke 04), Sigurdsson (Swansea City).
Arrivées : Wieser (FC Bâle), Thesker (Twente Enschede).

VfB Stuttgart (8e, 22 points)

Après avoir lutté contre la relégation la saison passée, Stuttgart a retrouvé quelques couleurs, en même temps qu’il dispose désormais d’un vrai et magnifique stade de foot de 60’000 places. Dans les buts, le gardien Sven Ulreich a franchi un cap et s’affirme comme un bon portier de Bundesliga. Le secteur défensif a bien été renforcé par les arrivées du Mexicain Maza et du Danois Kvist, élu footballeur de l’année 2011 dans son pays. En attaque, Hajnal, malgré une certaine inconstance, distille toujours des passes magiques, alors qu’Harnik a confirmé ses bonnes dispositions de la saison passée. En revanche, ça pêche à la finition avec le premier tour décevant du capitaine Cacau, qui n’a pas récupéré d’une longue blessure, et catastrophique du Russe Pogrebnyak.
Au final, on a une équipe à l’image de son entraîneur Bruno Labbadia : ça joue pas mal au foot, c’est assez académique mais ça manque de hargne, de grinta et de fighting spirit. Et du coup, il y a pas mal de points égarés un peu bêtement qui coûtent cher au décompte final. D’ailleurs, une fin de premier tour catastrophique (4 matchs/1 point) a fait perdre aux Souabes le contact avec le peloton de tête. Du coup, les ambitions paraissent limitées pour ce 2e tour, surtout que l’entraîneur Labbadia est plutôt réputé pour ses fins de saison difficiles. Avec la nomination d’un nouveau capitaine en lieu et place du décevant Cacau, le défenseur international Serdar Tasci, et le retour de blessure du talentueux Julian Schieber, le VfB peut envisager une place en Europa League. Mais pas plus. Il y aura également un bon coup à jouer en Coupe d’Allemagne. Enfin, à condition de franchir l’écueil Bayern Munich en quart…
Départ : Bicakcic (Eintracht Braunschweig).
Arrivée : Sakai (Albirex Niigata).

Hannover 96 (7e, 23 points)

Il n’y a pas si longtemps, alors qu’Hanovre avait plutôt l’habitude de lutter contre la relégation, une 7e place à Noël aurait été accueillie avec une immense satisfaction. Mais cette année, elle nous laisse un peu sur notre faim. Car la 4e place de l’an dernier et un très bon début de saison (deux victoires et une qualification brillante en Europa League contre Séville) laissaient entrevoir de belles promesses. D’ailleurs, 96 peut se targuer d’avoir fait tomber dans son antre du Niedersachsenstadion les deux favoris du championnat, Bayern Munich et Borussia Dortmund ; ça montre que le potentiel est là. Mais contre des adversaires moins huppés, Hanovre a eu de la peine à assumer ce rôle nouveau d’équipe de pointe ; il y a eu trop de matchs nuls concédés à domicile et les Bas-Saxons n’ont plus gagné à l’extérieur depuis le mois d’août. Il y a aussi eu un peu trop de buts encaissés avec un gardien Zieler pas irréprochable depuis qu’il a intégré les cadres de la Nationalmannschaft et une charnière centrale Haggui-Pogatetz qui manque parfois de mobilité. En outre, l’entraîneur Mirko Slomka n’a pas géré de manière optimale le tournus entre ses trois attaquant : si Abdellaoue a régulièrement scoré, Ya Konan et Schlaudraff ont perdu confiance et connu de longues périodes de disette (seulement 3 buts à eux deux sur le 1er tour).
Du coup, Hanovre a quasiment perdu toute chance de défendre sa 4e place qui, cette saison, sera synonyme de tour préliminaire pour la Champions League. En revanche, s’il retrouve sa joyeuse insouciance du printemps dernier, 96 peut rêver à une nouvelle qualification en Europa League. Mais avant de penser à la prochaine C3, les Bas-Saxons sont toujours en course dans l’actuelle, où ils ont un 1/16ème de finale accessible contre Brugge, qui pourrait leur ouvrir les portes d’1/8ème de finale alléchant contre le vainqueur du choc Porto – Manchester City.
Départ :
Arrivée :

Écrit par Julien Mouquin

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