Que le LHC engage Islam Satujev !

Une saison du LHC sans son lot d’approximations, de ratages et de scandales est comme un Sprunger sans commotion : ça ne ressemble à rien. Conscient de ce constat implacable, le club professionnalisé à souhait a profité des 12 points d’avance sur le deuxième pour tenter de rattraper le coup en faisant jouer un joueur suspendu, sans se douter que ce pseudo scandale allait se transformer en vulgaire pétard mouillé, indigne des légitimes attentes.

Non Messieurs. Quand on veut faire les choses bien, on s’en donne les moyens. Vouloir inventer de toutes pièces un psychodrame quelconque dans une saison trop parfaite avec des play-off trop lointains partait d’un bon sentiment. Les fans lausannois et les médias ne demandaient que ça. Respect des traditions et tout le toutim. Mais dans ce cas-là, on fait appel à des professionnels.

A cul foireux, merde abonde

On a beau le péter et le répéter, il est inutile de vouloir plagier ce génie des temps modernes qu’est Islam Satujev. Trop méconnu par la ménagère de cinquante ans et trop sous-estimé par les amoureux de la théorie du complot suisse allemand contre les gentils romands de Super League, Islam Satujev n’a pourtant plus rien à prouver. Formé par le Maître en faillite accélérée en personne, avec des post-grades en «j’en-rajoute-une-couche-pour-faire-plus-joli», il s’agit de la personne idéale pour distiller quelques-uns de ses précieux conseils en communication ou en gestion administrative. D’autant plus que mes sources d’insider m’apprennent qu’il aurait actuellement le temps d’accepter de nouveaux mandats.
Une demande de qualification pour une licence B envoyée le 31 janvier à minuit à la fédération de hockey sur gazon de Sweden aurait quand même eu une sacrée gueule. Sans parler de ses qualités inégalées dans la rédaction de communiqués de presse clairs et brillants. Ou de sa légitimité immaculée dans le milieu sportif suisse. Au lieu de ça, les suiveurs du LHC doivent se contenter d’une banale défaite par forfait contre le dernier du classement, alors que ledit classement ne concerne que les équipes du ventre mou.

L’idole de tout un peuple

Il a été aussi décrié qu’il sera adulé, tant son talent sautait aux yeux du premier directeur sportif venu. Celui à qui il a fallu quelques mois pour se familiariser avec le jeu européen s’avère être un véritable métronome du jeu des Lions. Lorsque Josh Primeau est en pleine forme, l’équipe met 4 buts en vingt minutes, dont deux points pour le nouveau Getzlaf. Nul doute que son maillot dédicacé vaudra bientôt de l’or. Mais le Canado-Suisse ne sait pas que marquer, mais aussi charger et harceler le porteur du puck. Hostettler en a fait les frais, envoyé valdinguer dans les bandes, mais n’a bizarrement pas décidé de lui rendre la pareille. Clair que le courageux Jurassien a plutôt l’habitude de passer ses nerfs sur des gabarits plus chétifs, de préférence des juniors comme LeCoultre lors du précédent match à Malley. C’est beau, le coeur. Je reste également songeur sur la pertinence de la pénalité de 2 minutes sifflée contre Primeau mardi passé pour… crosse haute. A 2m90, je ne suis pas sûr qu’elle représente un réel danger.
Mais quand Primeau toussote, c’est toute l’équipe qui se met à douter, à l’image des deux derniers tiers de ce samedi. Bien sûr, la ligne de Dostoinov, bonifiée par le retour du percutant Sigrist et par l’apport toujours plus décisif d’Ulmer, est sans conteste le bloc en forme du moment avec l’absence de Genoway. La troisième réussite lausannoise (et les vingt secondes qui précédaient) valaient à elles seules le déplacement de Malley. Caminada nous gratifia également d’une très bonne prestation, avec de nombreux arrêts déterminants, notamment dans ce deuxième tiers, aussi ennuyant qu’un paysage des Franches Montagnes.

La leçon de JvB

Je ne connaissais pas Boxy si taquin. En prouvant qu’il est capable de gagner un match en ne jouant qu’un tiers et avec un seul étranger, les oreilles de Gary Sheehan ont dû siffler. Même si ça ne suffira pour que ce dernier raye les chapitres «Il faut absolument jouer les trois tiers pour gagner» et «Oui mais bon, je n’avais qu’un importé, c’est normal de perdre» de ses 42 volumes d’excuses diverses mais néanmoins fumeuses. Mais c’est finalement Bob Hartley, toujours le coeur à vif, qui enfonçait le clou il y a peu en déclarant : «On ne doit jamais utiliser les blessures comme une excuse. Tous les clubs en seront victimes.» Avant de porter le coup fatal : «La frustration n’excuse rien.» Voilà qui est bien envoyé.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – Ajoie 4-3 (4-0 0-2 0-1)

Malley, 5320 spectateurs.
Arbitre : M. Velay (France).
Buts : 5e Primeau (Augsburger, Staudenmann) 1-0; 8e Reist (Primeau) 2-0; 14e Ulmer 3-0; 19e Helfenstein (5c4) 4-0; 22e Vauclair (Barras, Tschuor) 4-1; 26e Vauclair (Tschuor, Barras /5c4) 4-2; 55e (Tuffet (Fey; Wüthrich) 4-3.
Lausanne : Caminada; Stalder, Reist; Leeger, J. Fischer; Kamerzin, Chavaillaz; Borlat; Primeau, Augsburger, Staudenmann; Helfenstein, Conz, Mottet; Ulmer, Dostoinov, Sigrist; Antonietti, Setzinger, S. Fischer; Barbero.
Ajoie : Mischler (21e Todeschini); Hauert, Orlando; Stämpfli, Hostettler; Fey, D’Urso; Wütrich, Eicher; Desmarais, Roy, Pedretti; Vauclair, Tschuor, Barras; Tuffet, Posse, Chételat; Chabloz, Boillat, Gasser.
Pénalités : 6 x 2’ + 10’ (Helfenstein) contre Lausanne. 4 x 2’ + 10’ (Hostettler) contre Ajoie.
Notes : LHC sans Genoway, Bishai (blessés), Bucher (suspendu), ni Le Coultre (juniors Elites). Ajoie sans Lüthi (blessé).

Écrit par Yves de St-Aÿ

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4 Commentaires

  1. Ouaip…
    Moi ce week-end j’ai vu deux fois Ambri (je sais, j’ai une vie de merde). J’ai trouvé faible, très faible. l’occasion est bien réelle pour Loz cette année, probablement plus que jamais, mais il reste trois problèmes à régler, et de toute urgence:
    1. Avoir un gardien régulier, capable d’aligner au minimum 2 matchs sans baisse de régime. impossible d’être promu sans ça.
    2. Tenir l’intensité de jeux maximum pendant 60 (voir 65) minutes. Finalement, c’est la plus grosse différence entre les deux ligues. planter 4 goals à de faibles Jurassiens en 15 minutes c’est bien, dormir tout le reste du match ça repose mais même contre le plus faible de LNA ça se transformera en une enième doche froide.
    3. Prier pour que le barragiste soit Ambri ou Langnau. Tout simplement parce que ce sont les deux seuls clubs que la ligue (et donc l’arbitrage) ne soutiendra pas.

  2. Bon article, mis à part le fait que l’ami de St-Ay se croit obligé d’en rajouter une couche avec Sheehan.
    Cela devient aussi lassant que les attaques de Dreier contre le LHC à l’époque où il écrivait.

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