Bon ben ça, c’est fait

4-0. Comme le score de la dernière confrontation entre le LHC et Viège. Comme le bilan de cette demi-finale. Et comme l’écho à la finale de l’année dernière, en forme de revanche. Aucune raison de pavoiser, même si la manière laisse poindre l’ombre d’une étincelle qui éclipse l’obscur passage à vide, illuminant un avenir radieux. Je me comprends.

Tout laissait pourtant suggérer une demi-finale piège, un écueil dissimulé en vil traquenard, voire même un chausse-trappe sournois camouflé en guet-apens. Ou un attrape-couillon. Car ce Viège-là avait tout, sur le papier, pour poser d’insolubles problèmes aux Lions de Malley. Que ce soit la redoutable ligne composée de Triulzi, Brunold et Dolana, la paire de gardiens Schoder et Zerzuben, une défense toujours intraitable autour des Antamatten et Heldstab, sans oublier le futur entraîneur et taulier Zeiter. Même les étrangers semblaient être de ceux qui pourraient tout donner et être en mesure de tourner un match ou une série.

Que nenni

Au lieu de ça, la troupe à Mongrain a semblé très vite empruntée dès qu’il s’agissait de faire le jeu, sans parler de revenir au score. Avec seulement 4 buts inscrits contre les Lausannois durant la série, dont un but après onze secondes de jeu dans le troisième acte, difficile de réaliser qu’il s’agissait de la même équipe qui a posé de nombreux problèmes à toutes les formations de LNB et qui avait poussé Ambrì dans ses derniers retranchements lors de la dernière ligaquali. Ni Tremblay ni Forget n’ont réussi à peser sur la défense lausannoise, mais plus grave, même le power-play haut-valaisan n’a eu qu’un piètre rendement sur l’ensemble de la série.

Le «Barrage de Mongrain»

La plaisante jouerie et le pressing très haut des Lausannois auront longtemps été contenus par les deux Barrages de Mongrain, Schoder et Zerzuben. Mais à force d’être pilonnés, des fissures ont vu jour ici ou là, et dès que l’avantage était pris par les hommes de van Boxmeer, les derniers espoirs douchés des Vischpois semblaient avoir été emportés par l’inondation déferlant sur la Litterna. L’année dernière, les supporters lausannois se demandaient comment leur équipe allait pouvoir revenir au score sitôt qu’elle était menée. Cette année, c’est exactement le contraire, tant la force de frappe offensive permet d’espérer un but à tout moment, même et surtout lorsque l’équipe est menée. Et de n’importe quel bloc. Sans oublier que dans cette série, dès que le LHC menait au score, la fermeture du jeu par van Boxmeer entre les deux lignes bleues était la quasi garantie d’une issue favorable.

Caminada en mode play-off

Le portier lausannois a manifestement passé un cap. Alors qu’il a pu quelques fois paraître dissipé en saison régulière, il est maintenant totalement rentré dans la dimension «play-off». Comme s’il jouait bien mieux lorsque l’adversaire ou l’enjeu étaient à la hauteur, à l’image des excellents matchs de préparation de cette saison ou de son très bon début de saison avec Gottéron l’année dernière. Mais à l’exception de l’acte 4 du quart de finale contre GC, les émotions ne sont pas à leur maximum pour l’instant. Bien sûr, il y a eu ce combat où Wollgast, le Mormeck de Vischp, s’est fait étaler par Reist en mode Klitschko. Mais pour le reste, la maîtrise lausannoise est proche de celle affichée durant la saison régulière. Et même si les scores sont trompeurs, avec des parties plus serrées que ce qu’il n’y paraît, la confiance en leurs moyens des quatre blocs vaudois semble totale.

Mention spéciale aux étrangers dominateurs pour la LNB que sont Setzinger et Genoway, l’artiste Helfenstein, le discret mais efficace Sigrist et l’homme aux trois poumons Antonietti pour sa vista et son énergie sur la glace. Défensivement, difficile de faire plus solide en ligue B, avec l’apport sobre mais précieux de Snell, dont l’influence sur le jeu pourrait être amenée à encore augmenter en finale. Mais répétons-le, malgré tous ces points positifs, il n’y a pas de quoi pavoiser. La finale devrait être spectaculaire et se jouer sur des détails. Et c’est souvent lorsque l’on croit avoir tout en main pour bien faire, comme ce LHC-là, que l’on se repose sur ses lauriers et que l’on trébuche.

Fair-play haut-valaisan

L’équipe de Mongrain n’a pas triché sur la glace, offrant une belle résistance, tout à son honneur. Mais il faut surtout noter le fair-play dans les tribunes et dans la communication officielle du club haut-valaisan. Ils n’ont pas oublié qu’il ne s’agissait que d’un jeu et qu’être gentleman sur et en dehors de la glace offrait une tribune exemplaire et digne pour le hockey sur glace. Profitons-en car il pourrait en être tout autrement suivant la finale qui se dessine. Cela dit, avec un peu de chance, cette série de play-off se sera déroulée entre équipes civilisées, occupées à développer des émotions saines et du beau jeu pour le plaisir de tous. Il ne tient qu’à Langenthal d’accéder à cette finale si légitime vu leur parcours en saison régulière.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Yves de St-Aÿ

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6 Commentaires

  1. Etant totalement neutre (ni chauxois ni lozanois) je dois dire que les dernièrs phrases ne sont que pure provocation… si ce post part en couilles dans les commentaires ce sera la faute du rédacteur…

  2. Alex…Dès qu’il y a vérité, il y a provocation…?
    Pfff… Encore un biou qui prépare ses valises ou une ajoulotte qui les défait…

  3. Ben il y a effectivement differentes façons de dire les choses, dans ce cas la c’est clairement de la provoc’ . Vérité ou pas.

  4. Un peu de provocation, c’est vrai mais tellement proche de la vérité. Jamais Mongrain ou ses joueurs n’ont trouvé d’excuses, que ce soient les douches trop froides, les arbitres ou la fatigue.
    Si on veut une belle finale, hop Langenthal et ensuite que le meilleur gagne.

  5. UNE chausse-trappe…
    je veux bien croire que la journée de la femme c’était le 8 mars, mais tourner le dos au féminin dès le 9, c’est un peu « macho »

  6. Viège Fair-play, il n’y a pas photo.
    Ce ne sont pas eux, qui, déjà en 2001 nous avaient souhaité « bonne chance en LNA »?

    Comparé à ça, quelque soit l’équipe que le LHC affrontera en finale, elle ne pourra pas être aussi fair-play.

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