Cette saison 2006 fut, on peut le dire, plutôt ouverte. Évidemment, la comparer avec le circuit ATP ne serait que peu intéressant, Roger Federer dominant tous les débats. Non, chez les femmes, on peut véritablement parler de saison disputée, et l’on n’a pas encore tout vu. En effet, à seulement une semaine du début des Masters de Madrid, la course pour la place de numéro une mondial est encore en cours. Petit tour d’horizon du côté des forces en présence.
Trois pour le titre
Pour le moment, Amélie Mauresmo mène la danse, mais parviendra-t-elle à garder le rythme jusqu’à la dernière mesure ? La Française, sur une corde raide en cette fin de saison, se doit de garder sa couronne à Madrid pour rester en tête du classement WTA. Malgré tout, sa saison restera excellente puisqu’elle a remporté ses deux premiers tournois du Grand Chelem (Australian Open et Wimbledon). Mais une blessure à l’épaule lors du tournoi de Zurich pourrait lui coûter la place de numéro une et ternir cette fin d’année.
La joueuse en forme du moment, c’est Maria Sharapova. Forte de ses succès à l’US Open, Zurich et Linz, elle arrive à Madrid en pleine confiance et il se pourrait bien que la jolie Russe parvienne à monter sur la plus haute marche du podium. En effet, le moindre faux-pas de Mauresmo la propulserait, si elle réussit son tournoi bien sûr, au sommet du tennis féminin.
Justine Henin-Hardenne, quant à elle, est passée très près d’une saison de rêve, atteignant les finales des quatre Grand Chelem ainsi que celle de la Fed Cup mais ne ramenant que le globe de Paris. Les fins de saisons riment souvent avec blessures et Henin n’échappe pas à la règle, en effet, blessée au genou, elle risque de devoir déclarer forfait pour les Masters, ce qui laisserait un énorme goût d’inachevé à sa saison.
Parmi les autres qualifiées, on relèvera l’excellente saison de Svetlana Kuznetsova, finaliste à Roland Garros, elle a remporté trois tournois cette année dont celui de Miami, sortant au passage Mauresmo et Sharapova en deux petits sets. Une joueuse à suivre puisque cette année elle n’a perdu ni contre Mauresmo, ni contre Sharapova, s’il doit y avoir une surprise, elle viendra de la Russe.
Derrière ces quatre joueuses, on ne voit pas Petrova ni Dementieva jouer les troubles fêtes aux vues de leurs résultats cette année (Petrova a perdu sept fois au premier tour cette année). Clijsters revient de blessure et il est encore tôt pour juger de son niveau mais sa longue absence devrait la pénaliser. La dernière inconnue de ces Masters vient de Martina Hingis.
Le retour de la Swiss Miss
Avec le souvenir de ses caprices en finale de Roland-Garros contre Steffi Graf ainsi que celui de son incroyable vision du jeu, restés dans toutes les mémoires depuis son départ en retraite en 2002, le retour aux affaires de Martina Hingis durant cette saison 2006 était attendu au tournant. «Je pense que ce sera très difficile de se rapprocher à nouveau de ses (anciens) résultats» commentait d’ailleurs Kim Clijsters au début de l’année.
Même si elle n’est pas (encore ?) numéro un mondial comme à l’époque de sa gloire, elle a réussi à clouer le bec à ses principaux détracteurs. La Belge, no 2 mondial à l’époque, a d’ailleurs dû batailler ferme moins de trois semaines après sa déclaration : Hingis lui prenant un set en quart de finale de l’Australian Open. Une semaine plus tard à Tokyo elle perdait en finale après avoir sorti Maria Sharapova en deux petits sets seulement (6/3 6/1).
Alors classée 21e mondial, elle remporte le premier tournoi de sa seconde carrière à Rome, en éliminant au passage 5 joueuses du top 20, ne laissant qu’un seul set durant le tournoi face à Venus Williams qui lui posait tant de problèmes auparavant.
Quart de finaliste à Roland Garros (Clijsters s’étant encore une fois mise sur son chemin), elle connaît une déception sur le gazon de Wimbledon en perdant au 3e tour déjà. Finaliste à Montréal, elle se faire sortir au 2e tour de l’US Open, une grosse contre performance par rapport à son magnifique début de saison. Elle se relance en Indonésie où elle remporte le tournoi de Kolkata en tant que tête de série no 1.
Au final, elle s’apprête à disputer les Masters de Madrid pour la première fois depuis 2000, preuve s’il en fallait qu’elle a bel et bien réussi son retour à la compétition. Jusqu’où ira-t-elle ? Difficile à dire, surtout lorsqu’on voit les difficultés qu’elle continue de rencontrer contre des joueuses du top 10.
Patty devant sa TV…
Du côté des autres joueuses suisses, on retiendra tout de même la bonne année de Timea Bacsinszky, classée 121e depuis le 23 octobre. Après avoir remporté 2 tournois sur le circuit ITF (Dinan et Saint Gaudens) elle a réussi à Zurich l’exploit de battre Anastasia Miskyna (no 15), en 2 sets, 6/3 6/3 avant de profiter de l’abandon de Schiavone pour atteindre les quarts de finale et pouvoir jouer contre Maria Sharapova en concédant un honorable 6/4 6/3.
Quant à Patty, peut-on parler de saison réussie ? Aucun titre de toute l’année, des défaites contre des joueuses classées no 83 et même no 129 (Bremond à Wimbledon au 2e tour 4/6 6/1 6/4), trop peu de victoires contre des joueuses du top 10 (Henin à Charleston et Dementieva à Paris et San Diego), un mental digne de celui de Marat Safin, des Grands Chelems complètement manqués et le Masters qu’elle ne disputera pas (à moins que l’une des participantes se blesse d’ici là), la faute au retour aux affaires d’Hingis, mais ça c’est uniquement si l’on a envie d’être complaisant…
Que dire ? rien si ce n’est qu’encore une fois la résidente de Baech ne parvient pas à assumer son rôle de joueuse du top 10. Oubliée par les médias lors des précédentes années alors qu’elle parvenait tout de même à la 7e place mondiale, le retour d’Hingis n’a pas arrangé les choses. La numéro 2 Suisse devra pleinement utiliser ses vacances d’hiver si elle a envie de figurer dans l’élite du tennis mondial l’année prochaine, mais franchement, on en doute…
Écrit par Nicolas Jayet
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