L’Euro 2012 à Kiev était magique (sauf la finale, 1/3)

Tu nous connais : le foot derrière la TV, ça nous gave assez vite. Alors on n’a pas pu s’empêcher d’aller faire un saut à Kiev pour la conclusion de l’Euro 2012. L’expédition s’est avérée plutôt du genre festive. Alors, pour ceux qui n’ont pas eu le privilège d’aller voir ça sur place, voici quelques lieux, instants, anecdotes, impressions et photos ramenés d’Ukraine et aussi deux ou trois considérations footballistique.

Programme

J’avais organisé ça de manière un peu désinvolte, je n’avais pas vu que, en goupillant différemment le vol aller, on aurait aussi pu se faire une demi-finale à Donetsk. Au début, je m’en suis un peu voulu mais après, quand j’ai vu l’affiche du match (Portugal-Espagne) et le faible niveau de la partie, les regrets se sont estompés. On était bien mieux à tirer la bière dans la Fan Zone à Kiev pour regarder cette engeance. Du coup, malgré sept jours sur place, on n’a vu qu’un match au stade et deux à la Fan Zone, ce n’est pas terrible comme moyenne, ce n’est pas vraiment le rythme de mes habituelles virées allemandes. Mais Kiev a bien d’autres attractions. 

Absence

J’étais parti plein de bonne volonté pour régulièrement faire des articles en live depuis Kiev. Mais, finalement, on a eu quelque peine avec le Wifi dans notre appartement, même si c’est une fausse excuse car on n’a pas beaucoup insisté. En fait, pour être franc, c’est surtout la motivation (et la sobriété) qui ont manqué ; au réveil, à la mi-journée, j’avais plus l’envie de boire une vodka-orange pour trouver la force d’aller à la plage ou à la Fan Zone entamer la foire suivante que d’écrire pour ton site préféré, tu m’en vois navré. Et ce d’autant plus que j’ai constaté avoir manqué à pas mal de lecteurs. Je n’ai pas été lire tous les commentaires mais un rapide survol m’a permis de voir qu’après un article que je n’ai pas écrit sur une finale Italie-Espagne dont personne sur cette planète ne se contrefichait autant que moi, mon nom est plus souvent cité que ceux d’Iniesta, Xavi, Buffon ou Pirlo. Si ça, c’est pas le début de la gloire… Enfin, comme mieux vaut tard que jamais et après quelques jours de récupération ô combien nécessaires, voici quand même mes impressions sur Kiev 2012.  

Kiev

Kiev est une ville gigantesque située de part et d’autre de l’immense Dniepr. D’après ce qu’on en a vu, c’est-à-dire pas grand-chose, c’est assez sympa. Ce qui est sûr, c’est qu’on n’a pas constaté toutes les horreurs que l’on avait pu lire avant l’Euro dans la presse occidentale sur l’Ukraine : pays au bord de la guerre civile, violations des droits de l’homme, corruption, criminalité, brutalités policières… Bien sûr, même si l’on s’est un peu immergé dans le quotidien de l’Ukrainien moyen en logeant dans un immeuble décrépit d’un quartier populaire, ce n’est pas en une semaine de tourisme festif que l’on peut se rendre compte des problèmes économiques, politiques, sociaux ou sécuritaires d’un pays, surtout que la communication avec les autochtones n’était pas aisée (enfin, ça dépend à quelle heure) et que généralement le pays hôte utilise ce genre de tournoi comme vitrine en cachant ses problèmes réels.
Toujours est-il qu’on n’a eu aucun problème avec les forces de l’ordre, discrètes mais omniprésentes et coopératives, que l’on s’est toujours senti en sécurité malgré quelques escapades nocturnes aventureuses et que l’on n’a pas été confronté à des manifestations politiques envahissantes. Tiens, par exemple, le 28 juin, c’était jour férié pour célébrer l’anniversaire de la constitution ukrainienne. On a juste constaté une belle ferveur populaire assez bon enfant sur la Place de l’Indépendance. Pas sûr qu’un étranger débarquant un 1er août au Grütli, si tant est qu’on l’autorise à y pénétrer, soit aussi subjugué par les vertus de notre belle démocratie suisse. Je trouve assez navrant cette manie de la presse occidentale de systématiquement dénigrer dès qu’une grande manifestation sportive est attribuée à un pays sortant des chantiers battus… En tous les cas, ceux qui ont renoncé à venir en Ukraine en raison des discours alarmistes des médias se sont fourvoyés, tant pis pour eux. Et on se réjouit déjà de la Coupe du Monde 2018 à Nijni Novgorod et Krasnodar.    

Visites culturelles

Là, c’est le néant le plus total, j’admets être un sauvage absolu en la matière, on a pu tomber sur l’un ou l’autre monument en cherchant autre chose mais ça s’arrête là.

Tchernobyl

En fait, on avait quand même envisagé une excursion : la centrale nucléaire de Tchernobyl et la ville fantôme voisine de Prypiat, en pleine zone interdite, à une centaine de kilomètres de Kiev. Mais, vu les autorisations nécessaires pour pénétrer dans ladite zone interdite, les voyages en indépendants ne sont pas possibles, il faut passer par une agence. La première agence où l’on est allé demandait dix jours d’attente pour s’inscrire, la deuxième ne se trouvait pas à l’adresse indiquée, la troisième était fermée et la quatrième nous a demandé de repasser quand le patron serait là. Donc, on a laissé tomber. Mais, au final, on a quand même pu assouvir nos penchants morbides et inavouables pour le voyeurisme catastrophiste en assistant à la finale Italie – Espagne. 

Métro

Le métro kiévois est assez spectaculaire. Les stations sont richement décorées, les jetons de plastique usé en mode auto-tamponneuses te permettent de faire le tour du réseau pour 2 Hryvnias (25 centimes) et les lignes sont tellement profondément enterrées que les escalators qui y conduisent ressemblent à une longue descente aux enfers. Le plus comique, c’est que la main courante ne va pas à la même vitesse que l’escalator et que ton bras peut se retrouver complètement distendu si tu le laisses trop traîner. L’individu pervers qui m’accompagnait m’a expliqué qu’il suffisait donc de bien choisir la personne derrière laquelle tu empruntais l’escalator et ensuite de laisser négligemment traîner le bras sur la main courante… Mais c’est plus compliqué que ça : dans certaines stations, comme Palast Sportul où nous descendions pour la Fan Zone, la main courante allait plus vite que l’escalator mais, dans d’autres, comme Druzhby Narodiv, où l’on créchait, c’était l’inverse et tu pouvais avoir de mauvaises surprises selon la personne se trouvant derrière toi.

Prix

Malgré tout ce que l’on a pu lire, Kiev n’est pas cher. La bière coûtait entre 10 et 12 Hryvnias à la plage (soit de CHF 1,25 à 1,50), 15 Hryvnias à la Fan Zone (tu as pigé qu’il fallait diviser par huit) et 45 Hryvnias dans la boîte la plus classe de la ville. Pour 50 Hryvnias, tu partais avec ton litre de vodka de qualité supérieure dans un supermarché de quartier et tu mangeais la pizza pour moins de 60 Hryvnias au restaurant. Il y a juste l’UEFA qui n’avait pas adapté ses prix : 800 Hryvnias au Superstore officiel pour un maillot de la Mannschaft et 200 pour un t-shirt orné du drapeau italien, j’aurai mieux fait d’aller boire cent bières à la plage.

Feux

Les feux de circulation indiquent le nombre de secondes qu’il reste à patienter pour que le feu passe au vert pour les piétons, puis le temps restant avant que ça repasse au rouge. C’est marrant mais ça marche : personne ne grille de feux, ce qui serait d’ailleurs fortement déconseillé vu la circulation assez chaotique. Accessoirement, les Ukrainiens aiment bien les feux d’artifice, il y en avait souvent (mais pas sur les terrains).

Diakouïu

Diakouïu, c’est merci en Ukrainien qui est une assez belle langue (en même temps, j’ai pas mal fréquenté de Suisses-Allemands ce printemps, ça place la barre assez bas). Les trois autres mots que nous sommes parvenus à apprivoiser, ce sont Pivo (bière), Horilka (vodka) et Lvivske (une sympathique bière locale). Soit le kit élémentaire de survie en territoire linguistiquement (et uniquement linguistiquement) hostile. 

Jour

Le jour se lève tôt à Kiev à fin du mois de juin. Dès 4h30, l’aube commence à poindre. Et comme les fêtes ont tendance à s’y prolonger tard, je ne suis rentré que deux soirs de nuit en une semaine. Après, je te laisse deviner si les cinq autres jours, le retour c’était avant le coucher ou après le lever du soleil.

Écrit par Julien Mouquin

Commentaires Facebook

20 Commentaires

  1. Et pourquoi sauf la finale? Elle était pourtant magnifique cetge équipe d’ Espagne! Mais j’imagine que pour toi, cela a été un cauchemar de voir, à nouveau, les espagnols gagner.
    Alors, juste pour rappel :
    Vainqueur : Espagne
    Premier à gagner Euro-Mondial-Euro : Espagne
    Meilleure défense, 1 but : Espagne
    Meilleure attaque, 12 buts : Espagne
    Meilleure différence en finale, 4 buts : Espagne
    Meilleur joueur, Iniesta : Espagne
    Meilleur buteur, Torres : Espagne
    Meilleur gardien, Casillas : Espagne
    Meilleure révélation, Alba : Espagne

    Oui je sais Mouquin, ça fait mal…mais c’est la pure et dure réalité !

    PS : si tu avais lu les commentaires à ton attention, tu aurais constaté que ce n’ était vraiment pas la gloire pour toi…c’est même carrément le contraire!!!

  2. Tu peux continuer à enlever le seul et unique commentaire de ton minable article qui n’intéresse personne !
    Au fait, as-tu déjà digèré le 3ème titre consécutif de la superbe ROJA ? Hi,hi,hi…

  3. Alors moi ça m’intéresse… rien de mieux que les récits de sorties, ça nous donne un peu l’impression d’y avoir été… Fais me faire une petite vodka-orange d’ailleurs tiens!

  4. oh dear Julien, tu m’inquiètes en lisant ton titre …aurais-tu été mal informé? le match Italie – Allemagne, c’était un Quart, pas la grande Finale…

  5. « Cher » Mouquin (et ce n’est pas pour me mouquer)
    Si vous avez entre 18 et 22 ans, je prendrai ce texte comme celui maladroitement écrit sur une carte postale par un cousin aussi germain qu’éloigné et ce lors de son premier voyage d’étude.
    Si vous avez plus, voir beaucoup plus, je suis désolé même sincèrement navré pour vous !

  6. La question qui mérite une réponse objective est : pour quelle raison « sauf la finale »? Pourtant celle-ci a été somptueuse, avec l’ Espagne qui a tutoyé la perfection dans le jeu.

  7. A l’ attention de la Direction de Carton Rouge :
    Mes deux derniers commentaires ont été supprimés et j’aimerai bien savoir pourquoi?
    Effectivement, mon commentaire ne contenait rien de vulgaire ou d’ injurieux. Je n’ ai fait que d’ exprimer un avis sur la qualité du jeu de l’ équipe d’ Espagne. Alors, si Monsieur Mouquin ne peut pas tolérer un avis contraire au sien, il faut qu’il fasse autre chose que rédacteur!
    Dès lors, j’apprécierais une réponse de la part de CR à ma question légitime.

  8. Mais purée, je n’ y crois pas!!!
    Non seulement vous ne répondez pas à ma question, mais en plus vous la supprimez?!
    Mais c’est quoi votre problème? Vous êtes des dictateurs partisans de la pensée unique?
    Des qu’un message est contraire a votre vision, celui-ci est automatiquement sensure?Quelle honte!!!

  9. C’EST OK!!! Je ne viendrais plus m’ exprimer sur ce site. Cependant, sachez que je vais écrire une lettre à la Direction de Carton Rouge pour lui demander pour quelles obscures raisons je suis sensure par M. Mouquin.

  10. C’EST OK!!! Je ne viendrais plus m’ exprimer sur ce site. Cependant, sachez que je vais écrire une lettre à la Direction de Carton Rouge pour lui demander pour quelles obscures raisons je suis sensure par M. Mouquin.

  11. Et pas un mot sur la gent féminine ? Les ukrainiennes sont très très belles…

    Je me suis un paquet de poteaux, d’abri-bus en me retournant très souvent.

  12. @bart:
    T’inquiète pas, il sera question des boîtes dans les parties 2 + 3.
    Mais en fait je parlais de D’Lux.
    J’imagine que tu connais, sinon tu vas être obligé de retourner à Kiev 😉

  13. Culturisme…. Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah mais silence!… Si t’es une si grande fille de la littérature, va à la bibliothèque… Si t’es frustré, va sur redtube.com et clique direct sur le milieu de la barre de défilement de la première vidéo…

    Daaaaamn chatte!

  14. I simply want to tell you that I’m new to bglnoigg and honestly enjoyed this blog site. Likely I’m planning to bookmark your site . You absolutely have outstanding writings. Regards for sharing with us your blog.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.