La Conver’, rendez-vous des bons types et des boulistes

CartonRouge.ch n’était pas à Londres ce week-end, mais bien au tournoi de pétanque de La Conversion. Une journée de convivialité rythmée par les rencontres, les tournées de Boxer et les parties de boules, où tes deux serviteurs ont porté haut les couleurs du site durant les qualifications, avant de craquer lamentablement en huitième de finale. Reportage !

Samedi matin 8h30. Un horaire d’un couple de bobos qui part faire une via ferrata à Rougemont, ou de beaufs qui vont à la plage de Préverenges avec deux marmots aussi éduqués qu’un Morganella des grands soirs. Où pouvaient donc aller tes deux serviteurs, ces deux Serge, hésitants sur un scooter, à peine une goutte d’essence dans le réservoir ? A La Conversion, pardi ! Là-bas se cache un petit nid douillet coincé entre une gare et deux routes. Planté comme ça, le cadre ne donne pas plus de rêve. Mais il ne faut pas hésiter une seconde à descendre là-bas, au cœur de cette cuvette, de ce petit volcan où couve la chaleur des membres du club.

Au club de pétanque de La Conversion, l’amitié se consomme autant que le pastis et la bière. Ça tombe bien, on aime les trois. Alors une invitation d’Alex et Fabien ne se refuse pas, d’autant plus qu’on avait ainsi l’occasion de croiser un ancien champion suisse de hockey sur glace, son beau-frère fan du LS, un vieux briscard des terrains de 1ère ligue qui devrait faire le bonheur de La Sarraz cette saison, sans oublier le fameux Fred, le sympathique Gigi et l’incontournable Michel. Bref, le rendez-vous était fixé et l’équipe CartonRouge.ch inscrite au Tournoi du 1er août de La Conver’ !

La passion des boules

Ce club de pétanque, c’est une histoire de famille et de copains qui a vécu ses premières parties sous la houlette de François Rickli. On était en septembre 1998 et les infrastructures étaient alors dérisoires (cf. photo), mais la passion pour ce sport est devenue constante et la décision de se développer a été prise.
Depuis le début des années 2000, c’est la famille Crisinel qui gère la vie du club. D’abord Pierre, le papa, qui a été catapulté ici alors qu’il n’avait encore jamais lancé une boule de sa vie (!), puis Alexandre, son fils de 33 ans, qui a repris le flambeau en 2009. «Au tout début, nous avions que les terrains, pas de buvette pour manger et boire un verre. Ce fut un travail grandiose qui nous a demandé beaucoup d’effort, de temps et d’argent, sans une aide extérieure. Nous en sommes très fiers, comme nous sommes fiers d’être entourés par des membres à l’esprit remarquable», nous explique Pierre Crisinel, Président d’honneur.

Alex, le fiston, ça doit bien faire dix ans qu’on lui tape des accolades aux bars des repas de soutien ou qu’on le croise à la Fête des Vendanges de Lutry. Et pour cause, il en est également le président ! De son club de pétanque, il en parle avec passion : «A ce jour, le club compte plus de 60 membres qui viennent régulièrement lancer les boules sur les 10 terrains et participer aux 7 à 8 tournois annuels. C’est un énorme plaisir d’être président de ce club formidable. On a fait plein de belles choses durant ma présidence, comme faire venir l’octuple champion du monde Philippe Suchaux, qui est tout simplement le sportif français en activité le plus titré, le Michael Jordan de la pétanque ! Il est venu jouer sur les terrains de La Conversion et ce fut évidemment un immense honneur, une grande fierté. Deux ans et demi après, on en parle encore, c’est mon plus beau souvenir. Mais il y en a tellement d’autres ! Malheureusement, je vais arrêter en février 2013. Le travail, la copine, la Fête des Vendanges… ça commence à faire beaucoup, mais je serai toujours ici pour participer aux tournois et revoir les copains.»
Heureux de l’évolution du club, son père ajoute : «La Conversion, c’est un club où tout le monde se tutoie. C’est une joie de venir ici, j’ai été président pendant 7 ans et c’est un bonheur d’avoir passé le témoin à des jeunes comme Alex et Fabien.»
Fabien, le vice-président, venons-y… Fabien Rohrbach, dit La Bombe, est comme les bricelets : de toutes les fêtes, de tous les festivals, de tous les bons matches de foot ou de hockey. Après avoir été un milieu de terrain généreux du FC Lutry, après avoir décroché quelques toiles avec des bombes qui en ont fait son surnom (ou alors c’est pour les fêtes…), il a chopé le virus de la pétanque et s’est acclimaté à sa nouvelle passion avec talent et succès. C’est ainsi qu’il détient le record de victoires aux tournois de la Conver’ avec 14 titres au compteur. «Je joue à la pétanque depuis l’âge de 12 ans, toujours avec les mêmes boules Obut offertes par mon ami Roger ! C’est un sport génial qui peut être disputé entre un gamin de 10 ans et des retraités de 70 ans. C’est ouvert à tout le monde, c’est en plein air, on ne se prend pas le chou. Il y a peu de sports qui sont comme ça», explique-t-il avec le sourire des habitants de Lutry, ces Singes qui ont fait de ce village l’un des endroits les plus chaleureux de la région.

Deuxièmes après les qualifications

Composée d’un rédacteur en chef plus ou moins sobre et d’un Vince McStein accrocheur, l’équipe CR ne va pas être ridicule, loin de là. Après quatre matches de poule et autant de victoires, dont un 11-0 mémorable, les deux représentants de la rédac pointaient à une superbe deuxième place sur… 26 ! Malheureusement, après un repas de midi arrosé et un statut de favori à justifier, le duo suisso-thaïlandais va littéralement exploser en huitième de finale, perdant 11-6 face aux 15èmes des qualifs. La déception était énorme et la tension grandissante entre les deux auteurs du vrai-faux blog de Marc Rosset, qui s’échangeront plusieurs noms d’oiseaux durant et surtout après la rencontre.
La suite du tournoi sera marquée par des carreaux, des tirs de 9 mètres et des pointages au millimètre, dans une ambiance bon enfant, festive et toujours fair-play. Le niveau fut souvent excellent et c’est finalement la paire composée de Nicolas Scheiber et Géraldine Mingard qui remportera ce Tournoi du 1er août sur la marque de 13-10 face à Ana Grandchamp et Jurg Eisenhut. Au terme d’une finale de toute beauté, Nicolas ne cachait pas sa joie avec cette 8ème victoire à La Conversion : «Ce fut une finale magnifique, très disputée, avec ma partenaire qui n’avait jamais gagné de tournoi ici. C’est désormais fait et je suis très content pour elle. Je m’entraîne pas mal, j’espère m’améliorer et devenir champion vaudois de tir. Quant à mon rêve, ce serait d’intégrer un jour l’équipe suisse de pétanque, mais le niveau est très élevé…» C’est évidemment tout le mal que l’on souhaite au seul licencié du club, dont la passion pour son sport n’a d’égal que sa précision dans les tirs.

La pétanque aux JO ?

En pleines Olympiades, le débat faisait rage autour des terrains samedi après-midi. Pourquoi la pétanque n’était-elle pas un sport olympique alors que son homologue sur la glace, le curling, en est un depuis les Jeux de Nagano en 1998 ? La parole aux intéressés :
«C’est un scandale que la pétanque ne soit pas un sport olympique. Sauf erreur, si tu prends le nombre de licenciés en France, les premiers c’est le rugby, les deuxièmes c’est le foot et les troisièmes c’est la pétanque. Quand tu vois du softball ou du tir à l’arc aux JO, la pétanque y a largement sa place ! C’est un sport joué par de nombreux pays mais il souffre d’un déficit d’image important. Certains pensent que la pétanque c’est uniquement pastis et clope. Mais je te promets que pour avoir rencontré des boulistes d’élite, c’est complètement faux. C’est un sport qui allie la tête et les jambes, qui demande énormément de concentration et une bonne condition physique» pestait Alex. «Si les Jeux avaient eu lieu à Paris, la pétanque serait en démonstration !» concluait justement son père. On ne peut qu’abonder dans leur sens et regretter cette hérésie. En effet, nul doute que ce sport a sa place dans une Olympiade et qu’il est bien plus spectaculaire que de nombreuses daubes qui nous sont proposées à longueur de journée.

A défaut de coupe, nous repartirons des hauts de Lutry avec de très beaux souvenirs et… un magnum de rouge aux couleurs du club, à déguster lors d’un prochain apéro des rédacteurs. Les accolades et les rires furent légions, comme lors de cette rencontre avec le Justin Bieber local, surnommé le «play-boy du collège Arnold Reymond», ce match enflammé face à Neale et Aurélie, les copines des deux organisateurs, ou encore ce duel contre Gaston et sa femme, les doyens du tournoi.
On a adoré l’accueil, le bon esprit, le délicieux repas, le cadre, l’ambiance et tout le reste… Et, avant de conclure ce papier, on ne manquera pas d’adresser nos meilleures pensées à Monique, membre du comité et maman d’Alex, qui n’était malheureusement pas présente lors de cette journée.
La pétanque n’est peut-être pas olympique, mais quand elle est pratiquée par des bons types comme Alex, Pierre, Fred, Fabien et cie, c’est certainement le plus beau sport du monde ! 

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Un p'tit shot ?

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