Période XXXI : 3 – 9 septembre

Matchs internationaux oblige, pas facile de voir toutes les rencontres de la planète football et de faire une sélection pour le Crampon Rouge. Pas facile de juger les véritables performances des uns et des autres alors que certaines grosses cylindrées se sont retrouvées face aux petits poucets d’Europe pour des rencontres s’apparentant presque à des 32èmes de finale de Coupe de Suisse, tant la différence de niveau était colossale. Mais dans cet apparent chaos, certains ont su tirer leur épingle du jeu !

Les tops

1. Granit Xhaka (Borussia Mönchengladbach) 25 points
Pour une fois osons placer l’un des joueurs de notre Nati à la première place de la sélection hebdomadaire du Crampon Rouge. Son match contre la Slovénie fut de toute beauté. Un goal mais surtout une prestation de grande qualité. A chaque session de mercato, on nous rabâche les oreilles avec des jeunes Brésiliens et des jeunes Argentins qui dès qu’ils arrivent en Europe se brûlent les ailes neuf fois sur dix. Là, on a un véritable talent et, grâce à Lucien Favre, il va continuer à progresser, amazing !
2. Clarence Seedorf  (Botafogo) 20 points
Les années passent. Certains phénomènes du foot-business se grillent après deux ou trois bonnes saisons et finissent sur les premières pages des magazines people. L’ami Clarence, lui, évolue depuis 20 ans au plus haut niveau avec constance et il n’a pas pris une ride. Certes, il n’a jamais été assez bling-bling pour s’adjuger un Ballon d’Or, mais ses pieds en sont une fabrique. Mercredi, il a inscrit deux buts et offert un assist lors de la victoire de Botafogo sur Cruzeiro. Dimanche, il s’est mué en chef d’orchestre lors de la victoire sur le Nautico. Le Brasileirão ne vaut certainement pas les meilleurs championnats européens, mais un Seedorf de ce niveau aurait sa place n’importe où !
3. Gökhan Inler (SSC Napoli) 15 points
Lors du match contre la Slovénie, notre capitaine a eu besoin d’un quart d’heure pour effectuer ses réglages. Puis, il a pris en main les rênes de la Nati, dictant le jeu tel un chef d’orchestre. Et, cerise sur le gâteau, son but est magnifique. Après une saison de transition avec des hauts et des bas, il semble que cette année Gökhi soit en train de revenir au niveau qui était le sien à Udinese. Mieux encore : il semble que le déclic se soit également produit en équipe nationale où jusqu’à présent il avait un peu de mal à égaler ses performances en club.
4. Juan Camillo Zuniga (SSC Napoli) 12 points
Pouvant jouer autant à gauche qu’à droite et doté d’une technique à faire pâlir bon nombre d’attaquants, ce latéral moderne commence à attiser les ardeurs des plus grands d’Europe, Barcelone en tête. Contre l’Uruguay, le Colombien de Naples s’est distingué par un match parfait. Imperturbable en phase défensive, il est l’auteur de la passe du premier but des siens et surtout du quatrième but qui scelle le score. A la 90ème, il nous a gratifié d’une jolie accélération pour un une-deux suivi d’un petit-pont sur le défenseur avant de conclure d’un tir croisé imparable.
5. Pablo Osvaldo (AS Roma) 10 points
La Squadra Azzurra de Prandelli avait illuminé notre été footballistique. Les qualifications pour la Coupe du Monde au Brésil n’ont pas commencé de la même manière. Mais lors de son match nul brouillon et décevant en Bulgarie, un joueur était véritablement au-dessus du lot : Pablo Osvaldo. Si son début de saison avec la Roma est époustouflant, celui avec la Nazionale n’est pas mal non plus ! Vendredi il s’est créé beaucoup d’occasions et a signé un doublé. Zdenek Zeman y est certainement pour quelque chose !
6. Radamel Falcao (Atlético Madrid) 8 points
C’est véritablement l’un des hommes en forme de cette reprise. Déjà à la première place de la sélection du Crampon Rouge de la semaine dernière, le canonnier colombien a gagné de la tête et des épaules le duel des buteurs face à Edinson Cavani lors de la rencontre Colombie-Uruguay. Un turbo-but qui met tout de suite son équipe sur le bon chemin face à l’Uruguay après deux minutes. Il ne manque à Falcao plus qu’une chevelure à la Valderrama pour définitivement entrer dans la légende du football colombien.
7. Robin Van Persie  (Manchester United) 6 points
Celui dont le nom a rempli les colonnes du mercato durant tout l’été semble intentionné à figurer sur le tableau d’affichage durant le reste de l’année. Lors de l’affiche de cette première journée de qualifications, l’attaquant hollandais démontre une fois de plus, si besoin était, qu’il est un buteur hors-pair. Sera-ce suffisant pour souffler le Soulier d’Or et le Crampon Rouge au duo Messi-CR7 ?

8. Lionel Messi (FC Barcelone) 5 points
Sa deuxième mi-temps contre le Paraguay est non seulement une carte de visite pour l’Argentin du Barça, mais également une ode au football. Leo Messi ponctue son show par un magistral coup franc après avoir touché du bois par deux fois. A noter qu’il ne prend pas plus de points car de sa part on se serait tout de même attendu à cinq buts.
9. André Luiz Tavares «Andrezinho» (Botafogo) 4 points
Cette saison s’annonce comme la meilleure d’Andrezinho. Aux côtés de Clarence Seedorf, le milieu offensif a véritablement pris de l’ampleur enchaînant les buts et les passes décisives. Contre Nautico, il a non seulement offert deux passes décisives et inscrit un but, mais il a également pris possession du cuir privant ainsi de ballon ses adversaires. Bon, en face ce n’était pas le Barça non plus…
10. Frank Lampard (Chelsea FC) 3 points
Oui, l’Angleterre jouait contre la Moldavie, pas forcément le match le plus relevé pour les Three Lions. Mais lorsque l’on voit la peine qu’ont d’autres grosses cylindrées pour venir à bout d’autres petits poucets d’Europe, on se dit que la prestation de Lampard est tout de même à signaler. Au four et au moulin, il est de ceux sur qui on peut toujours compter et a livré un bon match ponctué d’un doublé qui a tout de suite mis la rencontre sur de bons rails.
11. Mesut Özil (Real Madrid) 2 points
Le discours est le même que pour Franck Lampard. Une bonne prestation contre les Îles Féroé donne-t-elle le droit de figurer dans la très renommée sélection du Crampon Rouge ? Là aussi, au risque de me répéter et d’endosser un costume à la PAD, on dira qu’il n’y a plus de petites équipes. Et lorsque l’on sait toutes les difficultés que rencontrent de nombreuses équipes pour trouver la faille face au système ultra-défensif des Vikings, pas étonnant que la Mannschaft ait dû attendre la 54ème pour inscrire le second but. Özil a donc le mérite d’avoir réussi là où ses coéquipiers (Klose en tête) ont échoué.
12. Ronaldinho (Clube Atlético Mineiro) 1 point
On le sait, l’homme à la plus belle dentition du monde a besoin de s’amuser pour régaler ses supporters et c’est donc ce qu’il a fait durant le week-end. Des dribles en veux-tu en voilà, passements de jambes à la tonne, petits-ponts à répétition… En donnant ainsi le tournis à l’adversaire, il a montré la voie à ses coéquipiers lors de la victoire 3-0 Palmeiras et l’Atlético Mineiro est à deux points du leader Fluminense mais avec un match en moins. Ceux – dont moi – qui pensaient Dinho grillé n’ont qu’à ravaler leur venin. A noter l’altruisme du Gaucho lorsqu’en fin de rencontre il encense son jeune coéquipier Bernard, auteur de deux buts ce soir-là. Samba !

Les flops

1. Cristiano Ronaldo (Real Madrid) –15 points
Lorsque je vais au bancomat d’habitude, voyant l’état pitoyable de mon compte en banque, je me dis pour me rassurer qu’il y a des gens sur terre qui n’ont pas la chance que j’ai et cela a pour effet de me donner la sensation d’être riche malgré l’unique billet rose craché par le distributeur. Mais là, CR7 a tout gâché. Non content de toucher 10 millions d’euros annuels (nets) par son club, d’avoir en plus des contrats publicitaires à la pelle et de se taper des canons desquels même la plus bonne des plus bonnes de tes copines n’arrive pas à la cheville, l’ami Cristiano s’est dit triste. J’ai alors pensé naïvement qu’il avait regardé un téléjournal et qu’il s’était inquiété de l’état de la planète. Que Nenni, Môsieur est triste parce qu’il se rend compte que d’autres footballeurs gagnent plus que lui. Mon pauvre petit bonhomme !
2. M’Baye Niang (Milan AC) –10 points
La jeune recrue française du Milan AC s’est tout de suite fait remarquer dès son arrivée dans la capitale lombarde. Un but d’anthologie ? Non, mieux que ça ! Le jeune de 17 ans s’est fait pincé au volant d’une voiture par la police et a donné l’identité de son coéquipier Bakayé Traoré en disant qu’il a avait son permis de conduire à l’hôtel. Une fois démasqué, Niang s’en est sorti avec une simple amende. Et sûrement une sanction interne. Certains se seraient fait un peu plus tirer les oreilles. Bonne nouvelle pour Mario Balotelli : il a enfin trouvé de la concurrence !
3. Adriano Leite Ribeiro (Flamengo) –5 points
Encore une fois l’Imperatore fait parler de lui en dehors du terrain. Mis à la porte par Corinthians en mars dernier pour manque de professionnalisme, il a signé à la fin août un nouveau contrat avec Flamengo malgré sa récente opération au tendon d’Achille de la jambe gauche et son état de forme plus que discutable. Il aurait pu se calmer le temps de revenir en forme, marquer un ou deux buts puis recommencer ses bravades. Non, Adriano a décidé de mettre tout de suite à l’épreuve les nerfs de ses dirigeants en répétant les belles soirées à Rio de Janeiro et surtout les retards à l’entraînement.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Mirko Martino