Vers le haut ou vers le bas ?

Avec onze clubs qui se tiennent en sept points entre les places 5 et 15, la Bundesliga est plus serrée et indécise que jamais. Nürnberg, Düsseldorf, Brême et Hanovre naviguent dans les mêmes eaux au classement mais les deux premiers regardent plutôt dans leur rétroviseur alors que les deux derniers tenteront de revenir sur les places européennes.

1. FC Nürnberg (14e, 20 points)

Laisser partir ses meilleurs éléments et devoir les remplacer à faible coût par des jeunes, tel est désormais la devise du 1. FC Nürnberg. Après avoir dû faire face au départ de presque tout son secteur offensif à l’été 2011, der Club a dû renouveler sa charnière centrale Maroh-Wollscheid en 2012. On craignait le pire mais finalement la succession a été parfaitement assumée par le revenant suédois Per Nilsson et surtout le Suisse Timm Klose qui avait connu des débuts difficiles en Bundesliga la saison passée mais qui s’est affirmé comme l’un des meilleurs défenseurs centraux de la ligue cet automne. Avec encore le prometteur Chandler et les éternels grognards Schäfer, Pinola et Simons, Nuremberg a ainsi pu compter sur une solide assise défensive. Offensivement, les choses ont été plus délicates, malgré la présence du soixante-septième « nouveau Kagawa » débarqué depuis deux saisons en Allemagne, Hiroshi Kiyotake, lequel montré quelques belles qualités, et de has-been revanchards comme Feulner, Balitsch ou Gebhart. Mais les Franconiens ont souffert de l’absence d’un buteur patenté, rôle que n’ont assumé ni le longiligne tchèque Pekhart ni l’espoir allemand Polter. Néanmoins, les Franconiens ont su grappiller les points qu’il fallait, faisant notamment déjouer les colosses Dortmund et Bayern (1-1), il a juste manqué un peu plus d’efficacité sur quelques matchs à domicile pour que le bilan du 1er tour soit complètement satisfaisant.
A la reprise, Nuremberg devra faire face à un défi nouveau : il ne s’agira plus de remplacer des joueurs mais l’entraîneur à succès qui parvenait justement à remplacer les partants par des jeunes, Dieter Hecking, lequel a préféré aller jouer les pilleurs à Wolfsburg que les pillés à Nuremberg. Fidèle à la politique du club, son remplaçant, Michael Wiesinger, est un jeune entraîneur jusque-là en charge de la réserve du club. Le défi est de taille car, si la marge sur la barre (7 points), est appréciable, elle ne permettra pas un trop long temps d’adaptation, surtout que le contingent, surtout en attaque, n’autorise pas le moindre relâchement. C’est donc avec un gros point d’interrogation que les Bavarois entament ce 2e tour : si Michael Wiesinger parvient à maintenir la dynamique du premier tour, le nonuple (mais ce n’est pas tout récent) champion d’Allemagne assurera sans problème son maintien. Dans le cas contraire, le danger sera bien réel.
Départ :
Arrivée :

Fortuna Düsseldorf (13e, 21 points)

Avec un contingent décapité après la promotion et des renforts qui ne payaient pas de mine, Düsseldorf faisait figure de candidat numéro un à la culbute. Mais l’entraîneur Norbert Maier, qui a repris le club dans le ventre mou de la Dritte Liga, en a vu d’autres et a joué en conséquence, soit de manière ultra-défensive. Ce n’était pas beau à voir mais la tactique de l’autobus a bien fonctionné avec une série de 553 minutes d’invincibilité en début de saison pour l’épatant gardien Fabian Giefer, pourtant indésirable à Leverkusen. Par contre, une fois que le verrou a cédé, les choses se sont gâtées avec une série de 6 matchs / 1 point qui faisait craindre le pire. Mais les Flingeraner ont su s’adapter et retrouver un style un poil plus conquérant pour réussir quelques beaux exploits en fin de 1er tour (victoires contre Hambourg, Francfort et Hanovre, nul à Dortmund). Pourtant, il n’y a pas vraiment d’attaquant dominant dans l’effectif mais les Schahin, Rafael, Reisinger, Ilsö et autres Kruse ont tous connu leur(s) jour(s) de grâce à un moment ou un autre pour ramener des points. Le seul qui a ait été nul de bout en bout, passant plus de temps en boîtes de nuit (il est vrai fort sympathiques à Düsseldorf) que sur le terrain, c’est le plus coté d’entre eux, Andreï Voronin. C’est donc un premier tour plus que satisfaisant pour le Fortuna, le seul petit couac, c’est une élimination en Coupe par Offenbach (3. Liga), après avoir pourtant sorti le rival local Mönchengladbach au tour précédent.
Düsseldorf pourra donc se concentrer sur son maintien ce printemps. A la moitié du championnat, les deux tiers des points nécessaires audit maintien sont en poche. Reste que le tiers restant ne sera pas donné à un club pour lequel aucun point ne sera gratuit, vu les limites du contingent. Il faudra donc continuer à compter sur la roublardise de l’entraîneur Maier, les prouesses du gardien Giefer, la combativité des tauliers Langenecke, Levels, van den Bergh, Fink et Lambertz et quelques éclairs épars des Reisinger et consorts pour s’en sortir. Si les Flingeraner ne sont pas à l’abri d’une très mauvaise série, j’ai tout de même l’impression qu’avec l’avance prise au 1er tour et le formidable engouement d’un public sevré de Bundesliga durant quinze ans, cela devrait suffire.
Départs : Furuholm (Halle), Formitschow (Cottbus).
Arrivées : Omae (Shimizu S-Pulse), Bolly (Lilleström).

SV Werder Brême (12e, 22 points)

Après deux saisons ratées, le Werder Brême a par moment entretenu l’illusion qu’il pouvait retrouver la place qu’il a longtemps occupée dans le premier tiers du classement. Mais seulement par moments. Car le Werder a comme d’habitude été beaucoup trop inconstant, capable d’enchaîner défaite 1-3 à Augsburg et victoire 4-0 contre Gladbach ou d’entrecouper des défaites 1-4 contre Leverkusen et Francfort par un succès 4-1 à Hoffenheim. Les années passent, les maux subsistent : défense beaucoup trop perméable et le départ de Naldo n’a rien arrangé, attaque trop inconstante et là aussi la perte de Pizarro laisse un vide que les Arnautovic, Petersen, Elia et autres de Bruyne n’ont comblé que par intermittence. On aurait tendance à dire que le Werder possède une équipe de coupes ; le hic c’est qu’il n’est pas européen et qu’il s’est fait sortir au 1er tour de la Coupe d’Allemagne après un match rocambolesque à Münster (3. Liga). Il faudra donc compter sur le championnat pour tenter d’obtenir une qualification européenne qui fuit de plus en plus souvent les rives de la Weser. Ce n’est pas complétement utopique, on est persuadés que les joueurs précités valent mieux que ce qu’ils ont fait au 1er tour, avec en plus un jeune gardien, Mielitz, qui s’affirme (malgré quelques couacs) et le retour en forme d’Aaron Hunt. Néanmoins, l’ensemble est un peu trop branlant et il y a bien 8 ou 9 clubs qui paraissent partir avec quelques atouts de plus dans leur manche.
Et puis, le Werder a subi un choc à l’automne avec le départ pour Wolfsburg du manager Klaus Allofs, en poste depuis 1999 et pourtant au bénéfice d’un contrat jusqu’en 2016 à Brême. Du coup, l’entraîneur Thomas Schaaf, lui aussi en place depuis 1999, devient le seul homme fort du club, même si, paradoxalement, sa position pourrait être fragilisée par le départ de son compère et soutien de toujours. Car on peut quand même sentir une certaine usure dans un club qui était il n’y a pas si longtemps le principal rival du Bayern en Allemagne mais qui a été rattrapé par certaines contingences économiques et a perdu un peu de son flair légendaire en matière de transferts. Si tu me passes la comparaison, une sorte d’Arsenal germanique, avec une différence : si le Werder est modeste en matière de transferts, c’est bien qu’il n’a pas les moyens, pas pour thésauriser des millions à on ne sait trop quelles fins.
Départs : Affolter (YB), Stevanovic (Zwolle).
Arrivée : Pavlovic (NK Zagreb).

Hannover 96 (11e, 23 points)

Après une quatrième place en 2011 et une sixième en 2012, il est sûr qu’Hanovre ne saurait se satisfaire de son onzième rang actuel. Lequel n’est pas forcément révélateur du premier tour d’une équipe qui a longtemps figuré dans les six premiers mais a fini sur les rotules et n’est finalement qu’à trois points de la cinquième place. Toutefois, avec la deuxième pire défense de la ligue et des résultats médiocres en déplacement, Sechsundneunzig pouvait difficilement prétendre à mieux. Le départ du patron de la défense, l’Autrichien Pogatetz, n’a pas vraiment été compensé ; si Mario Eggimann a plutôt bien tenu son rang, il n’a pas vraiment trouvé son complément idéal, c’est dire que Johan Djourou est un peu attendu comme le Messie en Basse-Saxe. En outre, la gestion de l’effectif n’a pas été idéale ; après une première campagne européenne l’an passé conclue par une élimination rageante contre le futur vainqueur Atletico Madrid (96 avait eu une balle de match à Madrid avait de perdre à la 90e), Hanovre s’est beaucoup investi en Europa League. Avec succès puisqu’il a assuré la première place de son groupe et s’est offert un 16e contre l’Anzhi Makhachkala de Samuel Eto’o.
Néanmoins, la gestion du turn-over n’a pas été optimale, en particulier dans un contingent offensif pléthorique avec Schlaudraff, Diouf, Ya Konan, Abdellaoue, Nicki et Huszti, que l’on ne voyait pas revenir aussi performant. A force de faire tourner ses joueurs et de changer son système, l’entraîneur Mirko Slomka, lui-même très occupé par d’interminables négociations sur la prolongation de son contrat, n’a pas vraiment mis en place beaucoup d’automatisme et a plus frustrés que reposés ses joueurs en les sortant alternativement du onze de base. Néanmoins, si Johan Djourou parvient à stabiliser la défense et si Slomka arrive à dégager un vrai onze de base, Hanovre a largement les moyens de finir à l’une des six premières places, synonymes de nouvelle qualification européenne. Plus bas, ce serait une réelle déception. 
Départ : Hauger (Elfsborg).
Arrivées : Djourou (Arsenal), Franca (Coritiba), Hoffmann (Duisburg).

Écrit par Julien Mouquin

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