Bundesliga, 2e tour : le milieu du classement

La présentation du 2e tour de Bundesliga se poursuit avec les équipes de milieu de classement. C’est à dessein que je ne parle pas de ventre mou car, en Allemagne, le nivellement des équipes est tel qu’il n’y a pas de ventre mou du classement. La saison dernière, en février, Hertha Berlin était 5e et européen, Hambourg lanterne rouge. Deux mois plus tard, les Berlinois étaient en danger de relégation, alors que les Hambourgeois ont fini la saison européens.

Hertha Berlin (12e, 20 points)

Compte tenu des nombreux départs enregistrés l’été dernier et de l’étroitesse de l’effectif, le classement du Hertha Berlin peut être considéré comme satisfaisant. Néanmoins, les cinq points perdus à domicile dans les derbys contre les faibles Rostock et Cottbus font cruellement défaut au décompte final et laissent die Alte Dame à portée de la zone dangereuse. Autres motifs d’insatisfaction, un comportement anémique en déplacement (7 défaites en 8 matchs) et une mauvaise fin de 1er tour. Avec des transferts qui se sont finalisés en cours de championnat l’été dernier et un contingent offensif quasiment réduit au seul Pantelic, Lucien Favre n’a pas pu préparer l’équipe comme il l’entendait. Du coup, on n’a pas vraiment retrouvé la patte de Lulu dans le jeu prudent et sans panache du Hertha. Il devrait en aller un peu différemment dans ce 2e tour, avec plus de temps à disposition et un contingent étoffé par les arrivées de l’attaquant du FCZ Raffael, du milieu offensif serbe Kacar, du Bulgare Domovchiyski et le retour de blessure du Brésilien Lima. Et d’ici au 31 janvier, le Polonais de Wolfsburg Krzynowek pourrait débarquer dans la capitale fédérale pour remplacer le Brésilien Gilberto, annoncé à Tottenham. Auteur d’un bon début de saison avant de se déchirer les ligaments, le Brésilien Lucio ne devrait lui pas revenir avant le mois d’avril. Avec seulement cinq points d’avance sur la barre, le Hertha n’est pas encore tiré d’affaire. Assurer rapidement le maintien pour ensuite préparer sereinement l’avenir paraît être le maximum que puissent espérer les Berlinois cette saison.
Arrivées : Raffael (FC Zurich), Kacar (Vojvodina Novi Sad), Domovchiyski (Levski Sofia), Arguez (D.C. United).
Départ : Müller (Cottbus).


Le Hertha de Lulu s’est renforcé

VfL Wolfsburg (11e, 20 points)

Wolfsburg avait passablement remanié son équipe l’été dernier : nouveaux joueurs, nouvel entraîneur, nouvelles ambitions : après avoir lutté contre la relégation en 06-07, les Wölfe visaient une place dans la 1ère partie de tableau. Mais la mayonnaise a tardé à prendre, certains renforts ont déçu (notamment les Roumains Radu et Munteanu, beaucoup moins performants qu’à Cottbus la saison précédente ou le Portugais Ricardo Costa, qui n’a que peu joué à cause d’une blessure) et les gardiens n’ont pas fait grand-chose pour rattraper les errements de la défense… Du coup, malgré l’une des meilleures attaques du pays, le VfL s’est retrouvé à lutter contre la relégation. L’entraîneur Felix Magath a piqué une grosse colère et a voulu un nouveau chambardement dans l’effectif, menaçant de virer plusieurs joueurs. Finalement, les changements ont été moins nombreux qu’initialement prévus et ne devraient pas permettre au club de Volkswagen d’effectuer un bond au classement : assurer le maintien sans doute mais pas beaucoup plus. Le changement qui nous intéresse le plus est l’arrivée de Diego Benaglio, appelé à suppléer les défaillants portiers Jentzsch et Lenz. Le portier suisse aura l’occasion de se mettre en évidence derrière l’une des pires défenses de la Bundesliga. A priori, cela n’aura pas une grande influence sur le choix de Köbi Kuhn du gardien titulaire pour l’Euro, censé intervenir le 6 février prochain à Wembley. Mais si par malheur l’ex-gardien du Nacional Madeira n’était pas retenu, la Bundesliga lui offrira une visibilité supplémentaire pour mettre la pression sur Köbi, qui aurait de la peine à justifier la titularisation d’un gardien qui multiplie les bourdes dans les tréfonds du championnat suisse par rapport à un autre qui brille en Bundesliga. A l’inverse, si ça se passait mal pour Benaglio et qu’il était relégué sur le banc, ses chances d’être titulaire à l’Euro s’amenuiseraient considérablement.
Arrivées : Hasebe (Urawa Red Diamonds), Ljuboja (VfB Stuttgart), Benaglio (Nacional Madeira), Karow (Bergedorf).
Départs : Radu (VfB Stuttgart), Boakye (Mainz).


Une chance en or pour Benalgio

Borussia Dortmund (10e, 21 points)

Les espoirs fous suscités par une bonne fin de saison dernière et quelques brillants matchs amicaux ont été déçus. Ce n’est pas cette saison que le formidable public du BVB (74’730 spectateurs de moyenne !) verra son club fétiche retrouver les sommets. Les raisons de cette nouvelle déconfiture ? Le manque de constance d’une équipe capable du meilleur comme du pire (trop souvent), les fantaisies de la défense et la lenteur de la charnière centrale, le peu de réalisme des attaquants, les bourdes à répétition du gardien Weidenfeller, une kyrielle de blessés, le faible potentiel de créativité du contingent, les choix étranges de l’entraîneur Doll (dont le contrat a néanmoins été reconduit)… Pourtant, il y a quelques motifs d’espérer des jours meilleurs : les bons débuts en Bundesliga de Kuba et Petric, les retours de Sebastian Kehl et surtout d’Alexander Frei, attendu comme le Messie au Westfalenstadion, et la blessure de Weidenfeller, absent jusqu’en avril. Après un long feuilleton, Jens Lehmann ne fera finalement pas son retour dans la Ruhr (où il a gagné la Coupe UEFA en 1997 avec Schalke et le titre en 2002 avec le BVB), ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Du coup, le gardien remplaçant Marc Ziegler, qui n’a jamais démérité les rares fois où il a joué, aura sa chance, à lui de la saisir : c’est pas mal parti, il a été le héros de la victoire en Coupe mardi contre le Werder Brême (2-1) en retenant un penalty de Diego à la 85e. Actuellement convalescent, Philipp Degen devra lui batailler pour récupérer sa place face au nouveau latéral droit serbe Rukavina. Le Borussia a démontré en quelques trop rares occasions (notamment contre le Bayern, Brême ou Stuttgart) des qualités indéniables. S’il parvient à trouver un peu de régularité, de stabilité en défense et de réalisme en attaque, le BVB peut enflammer le Westfalenstadion, qui ne demande que ça, et remonter au classement. Jusqu’où ? A priori, les huit points de retard sur l’UEFA représentent un handicap insurmontable mais deux victoires en ouverture de 2e tour dans les Revierderby à Duisburg et contre Schalke pourraient rendre möglich l’unmöglich. Et le BVB n’est qu’à deux marches d’une finale de Coupe…
Arrivées : Hummels (Bayern Munich), Rukavina (Partizan Belgrade), Bade (Paderborn).
Départ : Ricken (semi retraite avec Dortmund II).


Dortmund, l’un des meilleurs publics d’Europe

Eintracht Francfort (9e, 23 points)

Je suis toujours un peu étonné en comparant l’effectif de SGE et le nombre de points obtenus : l’entraîneur Funkel parvient vraiment à tirer le maximum d’un contingent limité mais qui lutte avec beaucoup de courage, de volonté, d’engagement et le soutien de l’un des publics les plus chauds du pays. Et pourtant à Francfort on n’hésite pas à évoquer ouvertement une place européenne pour la saison prochaine. Un minimum de réalisme devrait plutôt inciter les Francfortois à d’abord assurer les points nécessaires au maintien avant de tirer des plans sur la comète, malgré une campagne de transferts hivernale très intéressante : SGE a certes perdu Streit, l’un des rares joueurs créatifs du contingent, mais a engagé les très prometteurs et convoités Martin Fenin, attaquant international tchèque de 20 ans, et Caio, milieu brésilien de 21 ans que d’aucuns présentent comme le successeur de Rai. Deux joueurs qui devraient apporter une plus-value technique indéniable à l’Eintracht et qui constituent autant de paris sur l’avenir pour permettre aux Francfortois de progresser, à moyen terme, dans la hiérarchie du foot allemand. A court terme, un maintien tranquille et une place à mi-classement seraient déjà un beau succès.
Arrivées : Fenin (FK Teplice), Caio (Palmeiras).
Départs : Streit (Schalke 04), Takahara (Urawa Red Diamonds), Thurk (Augsburg).


Francfort peut compter sur des supporters déchaînés

VfB Stuttgart (8e, 25 points)

La gueule de bois a été sévère pour le champion sortant : une élimination précoce en Ligue des Champions et un début de saison calamiteux qui a vu les Souabes flirter avec la relégation. La jeune équipe stuttgartoise a eu de la peine à changer de statut, de passer d’équipe surprise à «defender» que tout le monde veut battre. Il a en plus fallu digérer le départ de l’influent gardien Hildebrand et les innombrables blessures qui ont frappé les cadres de l’équipe (Meira, Magnin, Delpierre, Gomez, Cacau, Hitzlsperger, Boka…) Les renforts arrivés cet été ont tardé à s’affirmer et l’entraîneur Armin Veh a parfois été contraint d’aligner des joueurs de la 2e équipe. Après avoir traversé des semaines extrêmement difficiles, le VfB est toutefois parvenu à redresser la tête, à sortir de la zone rouge et à venir se replacer à une position plus en rapport avec son standing, en étant notamment la seule équipe à avoir battu le Bayern Munich au 1er tour (3-1). Avec le retour des blessés, la deuxième partie de saison s’annonce sous de bien meilleurs auspices pour les Souabes. Certes, il est d’ores et déjà acquis que Stuttgart ne conservera pas son titre. La Ligue des Champions, distante de sept points, paraît également hors de portée, même si l’an passé le VfB avait effacé un retard de sept points sur la tête à huit journées de la fin pour s’adjuger le titre. Mais, bien que l’équipe n’ait guère changé, il sera difficile de retrouver la même dynamique qu’au printemps dernier. Une cinquième place, synonyme de Coupe UEFA et, pourquoi pas, une nouvelle finale de Coupe, pour prendre une revanche sur celle, perdue, de l’an passé, sont davantage dans les cordes du VfB Stuttgart.
Arrivées : Radu (Wolfsburg), Schipplock (SSV Reutlingen).
Départs : Langer (SC Freiburg), Gledson (Rostock), Ljuboja (Wolfsburg), Pisot (Paderborn), Ewerthon (Espanyol Barcelone).


Le champion en titre peut faire beaucoup mieux

Hannover 96 (7e, 27 points)

Les Bas-Saxons ont confirmé disposer de l’un des potentiels offensifs les plus intéressants de la Bundesliga. Emmenés par l’ex-éternel espoir du foot allemand Mike Hanke, qui semble enfin avoir trouvé une certaine constance, et par la révélation hongroise Szabolcs Huszti, les attaquants de 96 ont fait vivre quelques soirées de gala à l’AWD-Arena, stade inoubliable pour tout supporter de la Nati. La défense elle n’a en revanche pas toujours été à la hauteur, malgré la présence de l’un des meilleurs gardiens du pays dans les buts, Robert Enke, et l’arrivée en début de saison de l’international Christian Schulz. Hanovre est 7e mais présente une différence de buts négative ! Sechsundneunzig n’est qu’à deux points de l’UEFA, à cinq de la Champion’s League mais les approximations de sa défense paraissent rédhibitoires pour franchir un palier supplémentaire. Pour y remédier, les dirigeants ont engagé Valérien Ismaël, qui fut jadis l’un des meilleurs défenseurs de la Bundesliga sous les couleurs du Werder Brême. Après une première saison réussie au Bayern, le Français n’y a quasiment plus joué depuis 18 mois. A 32 ans, pourra-t-il retrouver son meilleur niveau après une si longue interruption ? Dans l’affirmative, 96 peut espérer aller taquiner les cinq premières places mais une position entre la 7e et la 10e serait plus en rapport avec la valeur de l’effectif.
Arrivée : Ismaël (Bayern Munich).
Départs : Schröter (MSV Duisburg), Kleine (Mönchengladbach).


Le solide Ismaël


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Bundesliga, 2e tour : les relégables

Écrit par Julien Mouquin

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