Du mieux, mais…

Trois matchs, cinq points. Voilà qui est mieux. Genève-Servette a un peu relevé la tête cette semaine et s’est quasiment assuré une place en play-off. Pitoyable réconfort quand on pense à l’euphorie béate qui habitait les Genevois en début de saison. Mais si l’hémorragie a été stoppée, la guérison n’est pas encore effective. Preuve en est la lamentable prestation des Aigles vendredi à Bienne, où quasi chaque goal adverse a été entaché d’une erreur individuelle, entre relance ou contrôle manqués et errements devant le slot.

Genève-Servette a eu le mérite de livrer une prestation solide dès le lendemain contre Davos (4-3 tab), avec deux retour au score montrant que l’équipe est déterminée à ne rien lâcher. Cependant, les joueurs de McSorley ont à nouveau fait preuve d’une incroyable maladresse devant le gardien adverse – Genoni en l’occurrence. La prochaine étape sera de remédier à ce manque de réalisme. On se réjouit quoi qu’il en soit du derby contre Fribourg (le 15 février aux Vernets). Gageons que le premier club bilingue de LNA, sur un nuage juste à temps pour venir se crasher en play-off, amorcera son inéluctable descente ce vendredi-là. Pour un juste retour des choses.

Crosse d’Or : John Fritsche. Avec deux assists contre Davos, le virevoltant John a une nouvelle fois montré que Big Mac pouvait compter sur lui. Un peu plus de cinq minutes de jeu par match serait une belle preuve de confiance pour cet ailier prometteur.
Crosse de Plomb : Dan Fritsche. Insipide depuis la signature de son contrat à Lugano, Dan Fritsche n’en finit pas de décevoir (lorsqu’il ne se blesse pas). Son absence contre Davos est passée totalement inaperçue. On attend mieux d’un type payé 800’000 francs par année.

Pourvu que ça dure

Huit à la suite. Les week-ends se suivent et se ressemblent pour Gottéron, qui ne perd plus et passe cette dernière pause de l’équipe nationale sur le trône de leader avec trois points d’avance sur le SCB. L’équipe dégage une assurance et une tranquillité assez incroyables et gagne des matchs qu’elle aurait dû perdre, comme dimanche à Davos. Vendanger une bonne demi-douzaine d’immenses occases dans les dix premières minutes d’un match, normalement ça se paie. Surtout là-haut, où la dernière victoire fribourgeoise devait remonter à la funeste demi-finale de 2009. Eh bien pas cette fois, et s’il n’est pas exagéré de trouver qu’on a perdu un point en Autriche, on rentre tout de même avec une victoire, la onzième (!) de suite à l’extérieur. Merci au passage à Rappi pour le point superbement volé aux Haribos, ça peut servir dans la lutte acharnée avec nos meilleurs ennemis pour la première place.
La victoire de la veille, à domicile face à Zurich, avait la saveur du truc parfaitement géré, même si l’histoire aurait pris une autre tournure si l’ex-traître Thibaut Monnet avait mis un second goal quelques secondes après son 1-1. Notre ancienne incapacité à conserver un résultat semble bien oubliée, je touche du bois. Et si même Hasani commence à mettre ses occases au fond, on va vers le beau.
Cinq matchs restent à disputer avant les séries, cinq matchs où il s’agira d’affiner les derniers détails et de tout mettre en œuvre pour rester tout devant en profitant d’un calendrier – sur le papier – plus facile que celui proposé au SCB. En attendant, notre gardien et les deux tiers de la SBP tenteront de convaincre Simpson de les emmener aux Mondiaux, alors que Sprunger renonce à aller se reprendre une commotion sous le maillot à croix blanche. Dommage, j’aurais bien voulu voir ce que donne au niveau international le nouveau Julien – nettement plus physique que par le passé, parfois même un peu trop comme dimanche à Davos avec ce choc (fortuit à mon avis) en plein milieu de la glace.
Crosse d’Or : Sandy Jeannin. Que son absence fut longue ! Nul ne savait quel serait son niveau à son retour, je crois qu’on a la réponse avec la résurrection de Hasani à ses côtés et surtout sa «no look pass» de samedi pour l’éternel-espoir-qui-rate-les-cages-vides.
Crosse de Plomb : La mort. Laurent Haymoz, merci pour tout et nos pensées à vos proches.

So what ?

Bon très franchement je vous l’avoue, mon médecin et moi aurions peut-être préféré que le triptyque seelandais de la semaine voit ses épisodes 2 et 3 avoir la même issue que le premier, celui de mardi aux Vernets. A savoir jouer bien, mais continuer de commettre suffisamment d’erreurs et d’offrir les 3 points. Au moins comme ça on saurait déjà maintenant à quoi s’en tenir et on pourrait préparer les playouts tranquillement. Mais non. Comme à son habitude le HC Bienne continue de s’accrocher et de se battre avec ses moyens. Des moyens pas toujours très séduisants esthétiquement, d’accord, parfois même avec des moments de franche panique dans sa zone, mais des moyens tout de même suffisants pour punir des Genevois pour le coup franchement light vendredi soir. Peu concernés – on a failli passer à côté de McSorley sans le remarquer tant le mentor des aiglons était calme – et même pas agressifs ni violents, les genfois étaient méconnaissables.

Par leur faute c’est donc avec une théorique possibilité de les rejoindre aux points que les Biennois ont pris la route du Schlüefweg samedi. Et là encore, au lieu de simplement se résigner et laisser la domination  du HC Denner se transposer au score et régler la chose une bonne fois pour toutes, il a fallu que ces sales mioches se rebiffent et se piquent même de mener jusqu’à ces fatidiques dernières minutes au cours desquelles, ce n’est plus un mystère pour personne, les Biennois sont devenus particulièrement fragiles.
Prolongations stériles, c’est bel et bien la victoire de Berra dans son duel à distance contre l’Ecossais Rüegger qui ramène le HC Bienne à deux longueurs des Flyers. Et je dis bien deux longueurs, même si les employés de Gaydoul ont un match en moins. Parce qu’il va encore falloir le gagner, ce match de retard. Ben au lieu d’être peinards et de se préparer en toute sérénité à recevoir Massey Ferguson Land et offrir une belle fin de carrière à cet artisan de la promotion de 2008 qu’est Jörg Reber, le Biennois va continuer d’espérer pendant encore quelques temps. Mais en toute honnêteté et humilité, tout Biennois espère juste que son club sera en vacances au plus tard au soir du 16 mars.
Crosse d’Or : Un MacMurchy pour l’emporter ! Transfuge improbable d’une NLB pleine de bonnes surprises (n’y retrouve-t-on pas désormais également Seydoux ?), l’Ecossais du HC Bienne fait feu de tout bois. Explosif, plein d’allant offensif, et rappelant par moment l’obsession quasi maniaque d’un Spylo n’existant que pour tirer au but depuis n’importe où, il a su convaincre ceux qui avaient émis des doutes sur la santé mentale des membres du staff qui l’ont engagé. Sa conclusion d’une passe sublime de décalage de Pouliot pour l’égalisation à Kloten vaut à elle seule quelques visionnages.
Crosse de Plomb : Nerveux les gars de chez Denner ? Non parce que je veux bien considérer une certaine différence de taille entre le capitaine biennois Tschantré et l’attaquant zurichois Santala, mais de là à lui balancer son coude au milieu de la face juste parce que Môssieur est tout frustré, il y a un pas que M. Steinmann aurait dû s’empresser de faire. Mais on ne punit pas les ouailles de M. Gaydoul, on ne sait jamais, il a peut-être un job d’analyste vidéo à lui proposer…

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par M. Rigatori, H. Blatter et L.S. Diebstahler

Commentaires Facebook

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.