Approuvée lors de l’Assemblée des délégués de l’Association suisse de football (ASF) le 21 mai 2011 à Berne, la réduction de la Challenge League de 16 à 10 équipes devait permettre à la deuxième division du football suisse d’entrer dans une ère nouvelle. Celle du public retrouvé, notamment. Amincie, la Challenge League s’imaginait alors en meilleure santé. Pour faire accepter leur proposition, les dirigeants du football suisse juraient que cette réforme était destinée à valoriser l’image de ce championnat.
Or, 9 mois après son entrée en vigueur, aux deux tiers du championnat, cette nouvelle formule s’essouffle déjà. Comme on s’y attendait, l’ambition affichée au moment de l’adoption de cette réforme est retombée aussi vite qu’un mauvais soufflé.Les statistiques publiées sur le site internet de la Swiss Football League (SFL) parlent d’elles-mêmes : l’affluence moyenne par match a chuté à 1514 spectateurs (état au 18 mars 2013), contre 2003 spectateurs la saison précédente (Challenge League à 16 équipes). Certes, on objectera que la moyenne de la saison 2011-2012 a probablement été dopée par la présence du FC St-Gall en Challenge League. C’est vrai. Mais en 2010-2011, St-Gall était absent de la Challenge League et la moyenne du nombre de spectateurs était encore supérieure (1691 spectateurs).
Gilles Froidevaux (re)monte au créneau !
Sur les 10 clubs appartenant à la Challenge League, seuls trois d’entre eux dépassent la moyenne des 2000 spectateurs. A peine cette réforme est-elle entrée en vigueur qu’elle se trouve déjà désavouée par le public. Il n’y a rien de surprenant à cela, tant la désaffection populaire pour cette nouvelle formule était prévisible.
En fait, ce que nous avions prédit lors de l’Assemblée des délégués de mai 2011 se réalise aujourd’hui pleinement. Nous considérions alors que la nouvelle formule était un appauvrissement de la deuxième division et que les règles de la compétition, avec notamment la suppression du match de barrage Super League – Challenge League, allaient fortement diminuer l’intérêt que l’on pouvait avoir pour cette catégorie. En outre, en imaginant une formule de championnat impliquant que les équipes jouent quatre fois les unes contre les autres (à l’image de la Super League), les délégués de l’ASF ont davantage encore dépassionné la Challenge League.
La deuxième division est devenue ainsi une compétition sans saveur. Elle est réduite à un championnat du sud des Alpes, avec quatre équipes tessinoises et Vaduz, tenant à l’écart des régions entières, notamment en Suisse romande, des régions certes éloignées des élites mais qui ont encore la foi du football chevillée au corps et qui mettent un peu de piment dans le train-train quotidien du football suisse. De l’eldorado des talus râpeux et des saucisses grillées, on a voulu glisser la Challenge League dans le monde plus feutré du professionnalisme. A l’heure où les patinoires affichent complet, on ne s’étonnera dès lors pas que l’attractivité du hockey gagne en importance sur le football. On aurait voulu mettre un frein à la popularité du football qu’on ne s’y serait pas pris autrement…
Et que dire de la création de la Première Ligue Promotion ? En termes de soutien populaire, elle n’apporte rien au football. Les M-21 de Sion jouent devant 100 spectateurs à Tourbillon alors que YF Juventus, pourtant premier de cette catégorie, comptabilise 300 supporters au maximum à domicile lors d’un match important. Beaucoup moins que lors de certains derbys de 3e ligue…
Un choc entre les deux leaders qui ne fait rêver personne…
Diminuer la Challenge League de 16 à 10 équipes pour créer une nouvelle ligue que personne ne connait (les résultats sont à découvrir à la loupe dans les médias), constitue probablement la plus grave erreur de l’ASF depuis sa création.
Le 11 mai prochain, l’ASF tiendra sa prochaine Assemblée des délégués. A défaut de remettre en cause une formule de championnat déjà totalement délégitimée, il serait bon au moins qu’elle tire un premier bilan de cette réforme. L’osera-t-elle ? Jusqu’à présent, l’ASF ne s’est jamais caractérisée par l’audace d’une remise en question…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch
Écrit par Gilles Froidevaux (Président des SR Delémont)
Excellent papier et excellent coup de gueule M. Froidevaux!
C est bien loin le temps ou Delemont ou plus encore Yverdon qui jouait devant 2500 a 3000 personnes à domicile. Bon d accord Yverdon jouait souvent la tête en LNB et faisait très souvent le tour de promotion relégation pour monter en LNA. Ah c était pas si mauvais que ça cette formule Rumo. La LNB a 10 équipes c est nulle et la première ligue promotion aussi. Ils jouent devant des gradins vides. Grandeurs et décadence. Vous verrez on reviendra à cette bonne vieille formule .
J’applaudis.
Tout à fait d’accord avec ce papier.
A l’époque des 2 LNB est et ouest c’était bien plus intéressant et cela attirait bien plus de monde.Je me souviens des FC Fribourg face à Bulle qui attirait 3000 personnes à ST-Léonard.Avec cette formule les clubs sans grand moyens financiers et sans infrastructures satisfaisantes n’ont aucune chance.Le FCF n’aurait pour le moment aucune chance de monter dans cette Challenge League.Et c’est le cas de bien d’autres clubs.Cette Challenge League est devenu vraiment inattractive avec ces match à répétitions.La 1ère ligue promotion est trop cher pour les clubs en rapport à ce qui rentre,sportivement ce n’est pas inintéressant mais ca n’attire que très peu de monde est c’est dommage.Tout a évolué,en meme temps c’est normal,mais un retour à des anciennes formules seraient-ce profitable à tout le monde??
très bon papier! Avec en plus Bellinzone qui risque bien de ne pas finir le championnat, cette challenge league ne ressemble vraiment plus à rien!
Très juste, le papier de Gilles,
toutefois, M Isoz avec sa « formule » à certainement une idée dans la tête, laquelle ?
Faire d’ici 5 ans ou plus…ou moins une « super League » Pro avec 14-16 équipes. Il n’y aura plus de possibilités de monter ou…descendre, si tu veux accèder à l’échelon supérieur (SPL) il te faudra « acheter » une franchise, à l’image du FOOT – Hockey – Soccer – Nord Américain (Xamax s’y est essayé avec Wohlen, avec le résultat que l’on connait).
Mais en l’état qui en Suisse en à les moyens…Voyons M Isoz redescendez sur terre, le football Suisse n’attire plus grand monde, posez-vous la question du Pourquoi, mais vous connaissez certainement déjà la réponse. Laissez le « Foot Champagne » à ceux qui en ont les moyens.
Cordialement.
Ronald
100% d’accord avec Monsieur Froidevaux. Le foot suisse est devenue n’importe quoi. Ils ne faut pas s’étonner que les jeunes fassent plutôt du hockey maintenant. Formule de championnat stupide qui retient les gens a la maison!!!
« une « super League » Pro avec 14-16 équipes »
Gaffe, ça tient pas dans un calendrier, que se soit en mode aller-retour ou 4 rounds
pour certaines equipes aller jouer a baulmes et a delémont etais bien plus nul que maintenant, cher monsieur Froidevaux. C’est peut-être parce qu’il n’y a pas d’equipes romandes que ce discours est en ce moment faisable. Moi, j’appelle ça de l’opportunisme…
Parler de jeunesse et de regionalisme quand dans votre equipe semi amateurs il y a toujours au moin une dixaine de joueurs nordafricains, ça aussi c’est bizarre(excusez moi pour le français horrible :)) salut
entre autre: si 4 (a bientot 3..) equipes tessinoises derange beaucoup de gents, il faudrais quand même faire mieux qu’eux, sportivement au moins
Le Tessin n’a pas d’équipe en SL. Ensuite, il y aura probablement plus que deux équipes l’an prochain. En supprimant les barrages, la ChL a perdu bcp d’intérêt sportif, surtout que la relégation a été trés vite déterminée cette année. Pour relancer l’intérêt, je serais pour un double barrage, 9e SL – 2e CHL et 9e CHL – 2e 1LP.
Mais alors pourquoi Delémont veux absolument se maintenir dans cette ligue promotion !!!!! pas cohérent ce discours de M.Froidevaux la première ligue classic existe
Cet après-midi à 14h00 Xamax organise une conférence de presse. Un scoop en vue (fusion ? reprise d’une licence). Affaire à suivre.