Le CEV Beach Volleyball Satellite a illuminé Ouchy

La 24ème édition du CEV Beach Volleyball Satellite Lausanne s’est terminée en apothéose avec une petite finale remportée par la paire helvétique et une finale de toute beauté enlevée par le duo allemand Alexander Walkenhorst et Lars Flüggen, le tout sous un soleil radieux et devant un public conquis. CartonRouge.ch y était et te raconte !

Tu l’avais peut-être compris en apercevant la bannière sur notre site internet ou le clip promotionnel qui a égayé notre home page une quinzaine de jours durant, le CEV Beach Volleyball Satellite Lausanne se déroulait du vendredi 28 au dimanche 30 juin sur la Place de la Navigation à Ouchy. Normalement propice aux promenades en poussette, rendez-vous des beaufs et autres balades en couple glace à la main, cette place accueillait en ce dernier week-end de juin le plus vieux tournoi de beach-volley au monde.

Le Wimbledon du beach-volley

Eh oui, le tournoi de Lausanne est, du haut de ses 24 années d’existence, le doyen dans le monde de ce sport à la mode. Le fondateur Georges-André Carrel peut être fier de la manifestation qu’il a lancée en 1990 sur les terrains de beach-volley à côté du stade de Coubertin et dont il avait lui-même planté les poteaux des filets. 24 ans plus tard, son «bébé» est devenu un rendez-vous prisé dans le monde des beach-volleyeurs européens.
Pour les non-initiés, le CEV Beach Volleyball Satellite se situe dans la troisième catégorie des tournois de ce genre, derrière les Grands Slams comme Gstaad et les autres tournois «Open» du World Tour. Ce tournoi peut donc être considéré comme un ATP 250 dans le monde du tennis et réunit les très bons joueurs européens (les non-Européens ne peuvent pas y prendre part).
Les participants au CEV sont classés entre la 25ème et la 200ème place mondiale et sont, pour la plupart, professionnels. A noter que le volleyball de plage – comme ils l’appellent au Québéc – est un sport olympique : d’abord comme sport de démonstration en 1992 à Barcelone puis comme sport olympique à part entière depuis 1996 à Atlanta. Non content d’être spectaculaire, ce sport a le mérite d’exhiber de sculpturales femmes en tenue très légère. D’où notre question : à quand la version féminine du CEV Beach Volleyball Satellite ?
Plus sérieusement, la star du tournoi était incontestablement Sébastien Chevallier. LA vedette du beach-volley helvétique a participé aux derniers JO de Londres et a été élu rookie de l’année sur le World Tour en 2011. Le Genevois pointe actuellement aux alentours de la 45ème place mondiale mais on notera que ce classement est plus qu’anecdotique. En effet, l’ancien joueur du LUC a vu son début de saison tronqué par la blessure de son coéquipier habituel Mats Kovatsch et n’a donc pas eu l’occasion de marquer beaucoup de points.

Malheureusement pour l’ambiance et les spectateurs, Chevallier n’a pas passé le cap des quarts de finale, la fédération suisse ayant eu la brillante idée de lui flanquer un coéquipier qui n’était clairement pas à son niveau (Raffi Bissig, 116ème au classement mondial). Un peu comme si Roger Federer devait jouer un double avec Stéphane Bohli ou si Bono devait faire un duo avec Jean-Luc Lahaye… Du coup, c’est l’autre paire suisse, composée de Mirco Gerson et Alexei Prawdzic, qui est allée le plus loin dans le tournoi avec une superbe troisième place. Comme quoi, même dans des sports comme le beach-volley, les dirigeants en costard-cravate arrivent à se faire remarquer par des décisions aussi débiles qu’incompréhensibles.

Les Allemands ne gagnent pas seulement en football

La finale, elle, a mis aux prises les Allemands Alexander Walkenhorst et Lars Flüggen aux Tchèques Bob Kufa et Jan Hadrava. Si ces quatre joueurs sont des professionnels à 100%, en grande partie grâce aux revenus provenant de leurs sponsors, ils ont la particularité d’être arrivés à Lausanne en voiture. Pour l’anecdote, les deux Tchèques ont même sauté dans leur Skoda dès la fin du tournoi afin de se rendre à… Stare Jablonki, au nord de la Pologne, afin d’y disputer les Championnats du monde où ils rejoindront Séba Chevallier qui fera finalement équipe avec Mats Kovatsch. On est donc très loin des stars du football ou du tennis qui voyagent en business class, voire même en jet privé. On relèvera encore l’attitude exemplaire des «beachers» tchèques toujours disponibles pour le public et participant même à la démo de Zumba du samedi soir !
Au terme d’une finale de haut vol, la paire germanique s’est imposée 19-21 25-23 15-10 (après avoir sauvé 2 balles de match) et a empoché les 280 points et les 2’200 euros promis aux vainqueurs. Les 1’200 spectateurs présents ne s’y sont pas trompés et ont réservé une ovation XXL aux deux champions, dont l’énorme – par le talent et la taille – Alexander Walkenhorst qui remportait là son second CEV Beach Volleyball Satellite Lausanne. Le temps de soulever la coupe et de boire une bière avec les organisateurs, les deux compères partaient en direction de Cologne pour des vacances bien méritées pour Alexander et un transit pour Lars. Le talentueux défenseur part dès demain pour les Jeux universitaires de Kazan où il fera équipe avec un autre coéquipier pour l’occasion.

Comme le relevait la cheffe de presse Nadège Chiaradia Echenard à ton serviteur, «malgré une journée de samedi gâchée par la pluie et l’élimination précoce de Chevallier, cette édition du CEV fut une réussite totale.» On ne peut qu’acquiescer et applaudir le boulot des 250 bénévoles qui ont contribué au succès de ce tournoi. Avec un budget avoisinant les 260’000 francs, dont pas moins de 35’000 francs pour l’achat du sable (!), cet événement se bat pour exister et, sans l’aide des généreux sponsors tels que la Coop et Maréchaux Electricité, le budget ne serait jamais bouclé. Sans oublier l’apport essentiel du service des sports de la Ville de Lausanne qui met les petits plats dans les grands pour organiser, année après année, ce tournoi au bord du lac Léman. Bravo à eux !

The place to be

Accueilli par une Corona bien fraîche servie par une charmante hôtesse, le tout sous l’œil avisé de Stéphane Perrin, le Monsieur VIP du Satellite, force est de constater que j’ai passé un très agréable moment dimanche après-midi entre les écrins bleus du lac, la musique festive, les smashes des athlètes et le magnifique soleil du mois de juin. «C’est une chance de pouvoir organiser ce tournoi sur la Place de la Navigation. Pour la vitrine de ce tournoi et de ce sport, c’est unique en son genre. Après le site un peu triste de Vidy, c’est la quatrième année que nous sommes ici et les retombées médiatiques et populaires sont incomparables avec celles du passé. C’est sûr, ce tournoi a de beaux jours devant lui !» me glissera un Julien Echenard à la barbe de trois jours. On le croit sur parole et on se réjouit déjà de venir célébrer le quart de siècle de ce tournoi ô combien sympathique et parti pour être une référence dans le calendrier sportif lausannois.

Photos Marc-Olivier Reymond et Jon Viey © Beach Volley Lausanne

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1 Commentaire

  1. Merci pour ce bel article ! Et pour ceux qui ont raté Lausanne, il y a une cession de rattrapage à Genève ce week-end (du jeudi 4 au dimanche 7) la seule étape romande du Coop Beach Tour, soit la plus haute catégorie nationale, avec l’immense avantage d’accueillir aussi un tournoi féminin ! Ce sera à la Rotonde du Mont-Blanc, et c’est gratuit !!!

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