La saison va être longue

La Telekom Cup réunissait ce week-end au Borussia-Park les quatre clubs les plus prestigieux d’Allemagne : Hambourg, Dortmund, Mönchengladbach et le Bayern Munich. La formule ? Deux demi-finales le samedi, deux finales la dimanche, à chaque fois sur 2×30 minutes et avec les supporters des quatre clubs présents conjointement dans le stade. Le tournoi vu par un fan du SV Hambourg.

Cela fait plaisir que l’on pense encore à inviter mon HSV à ce genre de tournoi de prestige, c’est la preuve que l’on ne nous a pas oubliés, même si nos dernières heures de gloire commencent à dater, trente ans, je suis d’ailleurs trop jeune pour m’en souvenir. D’un autre côté, vu le niveau de notre équipe, c’est un cadeau empoisonné d’aller se frotter à une opposition aussi relevée, on craint un peu de se faire ridiculiser devant tout le pays puisque les matchs sont retransmis en direct sur une grande chaine nationale. En effet, ça ne rigole pas trop chez nous en ce moment. Nos dirigeants se tirent dans les pattes, un jour on nous annonce que l’objectif c’est le retour en Coupe d’Europe et le lendemain on nous dit que les caisses sont vides et qu’il nous faut vendre nos meilleurs éléments. Remarque, on n’a pas beaucoup de joueurs dans notre effectif qui risquent d’intéresser des grands clubs, notre seul joyau, Son, on l’a déjà vendu à Leverkusen. A la place, on va chercher un mec qui était remplaçant dans le championnat suisse, un joueur en troisième division et un Suisse qu’Arsenal ne veut plus et qu’Hanovre n’a pas souhaité garder. Et qui en plus qui est déjà blessé avant même le début de la saison. Ce n’est pas comme ça qu’on va revenir en Coupe d’Europe.

Grandeur et décadence

Le tournoi commence par Mönchengladbach–Dortmund, comme pour mieux souligner notre déchéance. Il y a encore cinq ans, on jouait les premiers rôles en championnat, les demi-finales d’Europa League et on regardait ces deux clubs de haut. Dortmund stagnait dans le ventre mou du classement. On leur avait piqué Petric parce qu’à l’époque Hambourg représentait une meilleure adresse, sportivement et financièrement, que Dortmund. Les choses ont bien changé, aujourd’hui ça fait trois ans qu’on ne joue plus la Coupe d’Europe, eux sont en finale de Ligue des Champions. Et c’est pareil pour Gladbach : il y a cinq ans, ils naviguaient entre première et deuxième division, aujourd’hui quand leurs dirigeants annoncent viser une place en Coupe d’Europe, ils sont pris au sérieux, alors que nous, quand on dit la même chose, tout le monde rigole. Pourtant, on a fait comme eux : aller chercher un entraîneur en Suisse. Mais il paraît qu’on s’est fait avoir : là-bas, si tu gagnes le titre avec le FC Bâle, ça ne veut pas forcément dire que tu es un bon entraîneur, ils ont plus d’argent et  les arbitres pour eux, il n’y a pas vraiment de mérite ; en revanche, remporter le titre avec Zurich, c’est la marque d’un grand entraîneur, les Fohlen ils été plus finauds avec leur Favre que nous avec notre fashion victim Fink. Gladbach gagne 1-0, c’est une bonne nouvelle, ça nous laisse espérer une petit finale contre Dortmund, c’est l’équipe qui nous a apporté nos rares satisfactions de la saison passée avec nos deux victoires contre eux : c’était beau, tu les aurais entendu les pseudos meilleurs fans du monde quand on a gagné 4-1 là-bas…

Aucune chance

Si je te parle de petite finale, c’est parce que je ne crois pas trop aux chances de notre équipe contre le Bayern Munich. On va déjà essayer de perdre moins que le 9-2 du printemps dernier. Heureusement le match ne dure que soixante minutes… Pourtant, en début de match, on résiste mieux que prévu, on ne touche pas beaucoup de ballon mais la possession de balle bavaroise n’amène pas beaucoup de danger. L’effet Guardiola déjà ? Malheureusement, on encaisse un but évitable sur un cafouillage après un corner. Dommage. On a même une occasion d’égaliser mais Zoua échoue sur Starke ; pas sûr que notre nouveau Camerounais soit la perle rare qui nous ramène vers les sommets… A la pause et après quelques occasions manquées par le Bayern, on est surpris en bien, on ne perd que 1-0, on se dit que peut-être, sur un malentendu, on peut créer l’exploit. Mais on va déchanter, le Bayern accélère et la deuxième période est un long calvaire. En plus, notre gardien remplaçant se troue pour leur offrir le 0-3, on espère vraiment que l’on ne va pas vendre notre titulaire Adler parce que s’il faut repartir avec Drobny titulaire pour une saison, ça va vraiment être la galère. Finalement, c’est avec soulagement que l’on accueille le coup de sifflet final, on ne perd que 4-0, il y a du progrès.

Bon dernier

On se retrouve à jouer la petite finale contre Dortmund. On espère éviter cette dernière place que tout le monde nous promettait car, si le Borussia domine, ça va beaucoup moins vite que le Bayern et ils ne sont pas très dangereux. Elles me font bien rigoler les Abeilles, quand elles prétendent disputer le titre au Bayern cette saison, il y avait deux classes d’écart entre les deux formations sur ce que l’on a vu contre nous ce week-end. On trouve quand même le moyen de perdre ce match puisqu’un de leurs juniors passe en revue notre passoire de défense pour marquer dans le petit filet. Comme Dortmund ne se montre pas très adroit à la finition, on a pu croire à l’égalisation jusqu’au bout. Mais il faudra que leur gardien joue les savonnettes pour que l’on se crée une demie occasion d’égaliser, en vain. On finit donc ce tournoi à la dernière place, sans avoir inscrit le moindre but et presque sans avoir été dangereux. D’accord, c’était contre les deux meilleures équipes d’Europe mais ce que l’on a vu à Mönchengladbach n’augure rien de bon pour notre saison. On va déjà essayer de ne pas être relégué et de rester la seule équipe allemande à ne jamais avoir connu la relégation. Quand on a la chance de détenir ce genre de record, les dirigeants n’ont juste pas le droit de l’anéantir ce serait un crime majeur et aucun supporter digne de ce nom ne leur pardonnerait jamais si d’aventure ils devaient conduire notre bon vieux Dino à la première relégation de notre histoire.
Demi-finale :

SV Hambourg – Bayern Munich 0-4 (0-1)

Borussia-Park, 47’125 spectateurs.
Arbitre : M. Dingert.
Buts : 12e Boateng (0-1), 41e Mandzukic (0-2), 44e Kroos (0-3), 52e Müller (0-4). 
Hambourg: Drobny; Sala (48e Mancienne), Westermann, Sobiech, Jansen (48e Rajkovic); Arslan (48e Demirbay), Badelj (48e Rincon); Ilicevic (48e Skjelbred), van der Vaart (48e Calhanoglu), Beister (48e Jiracek); Zoua (48e Rudnevs).
Bayern: Starke; Lahm, van Buyten, Boateng (48e Kirchhoff), Alaba; Alcantara (48e Höjbjerg); Kroos, Pizarro (42e Robben), Ribéry (54e Green), Shaqiri; Mandzukic (42e Müller).
Carton jaune: 29e Badelj.
Finale 3e-4e places :

Borussia Dortmund – SV Hambourg 1-0 (1-0)

Borussia-Park, 44’500 spectateurs.
Arbitre : M. Dingert.
But : 24e Hofmann (1-0).
Dortmund: Langerak; Durm, Hummels (31e Papastathopoulos), Subotic, Schmelzer (31e Grosskreutz); Kehl (31e Bender), Gündogan; Hofmann (43e Kirch), Lewandowski (31e Bandowski), Reus (31e Sahin); Schieber.
  
Hambourg:
Neuhaus; Mancienne (56e Beister), Sobiech, Rajkovic, Jansen; Rincon (47e Arslan), Demirbay (58e Nafiu); Calhanoglu (47e van der Vaart), Skjelbred, Jiracek (56e Ilicevic);  Rudnevs (47e Zoua).
Cartons jaunes: 51e Grosskreutz, 52e Rajkovic.

Écrit par Julien Mouquin

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1 Commentaire

  1. Un tournoi d’avant saison avec 50’000 spectateurs, des matchs en directe…c’est vraiment une autre planète l’Allemagne, LA planète foot!

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