Bundesliga 2008-2009 : bilan, partie III

Le monumental fiasco de Schalke 04, la révélation controversée du TSG Hoffenheim 1899, la renaissance inaboutie du Borussia Dortmund et la saison à rebondissement du SV Hambourg sont au menu de cette troisième partie des bilans de cette Bundesliga 2008-2009 de tous les superlatifs.

Schalke 04 (8e, 50 points)

Mon pronostic : 1er

C’est le gros flop de cette saison 08-09. Deuxième budget du pays, visant ouvertement un titre qui lui échappe depuis 51 ans, Schalke 04 a tout raté cette saison : élimination prématurée en Ligue des Champions, en Coupe UEFA, en Coupe d’Allemagne et une place dans le ventre mou du classement en championnat. Pourtant, tout n’avait pas si mal débuté avec même une place de leader en début de saison. Mais tout s’est gâté après le nul concédé à Dortmund dans un Revierderby de folie après avoir mené 0-3 à la 65e et une défaite imméritée à domicile contre le Bayern. Dès lors, les Knappen se sont progressivement enfoncés. L’entraîneur Fred Rutten avait réussi des miracles avec le modeste Twente Enschede mais il a eu de la peine à assimiler son passage au poste d’entraîneur le plus exposé d’Allemagne après celui du Bayern. Il faut aussi dire que depuis deux saisons, Schalke 04 foire ses campagnes de transfert, avec notamment le flop des Sud-Américains Grossmüller, Sanchez, Zé Roberto et, dans une moindre mesure, Farfan. En outre, certains cadres de l’équipe, comme Altintop, Asamaoah et Kuranyi ont déçu.
Si la défense est restée statistiquement la plus solide du pays, elle a parfois trahi dans les moments clés. Et depuis le départ de Lincoln en 2007, le jeu königsblaue manque d’idée. Cette absence de créativité avait été compensée l’an dernier par une incroyable efficacité sur balles arrêtées mais, cette saison, Schalke est devenu presque inoffensif dans ce domaine, du fait des non titularisations répétées des tireurs patentés Pander et Rakitic. Bref, Schalke s’est enfoncé dans la crise, qui a provoqué les départs du manager Andreas Müller, puis de l’entraîneur Fred Rutten. Il y a eu une légère embellie grâce aux habituels intérimaires Büskens, Mulder et Reck, avec quatre victoires, dont une à Munich, sans prendre de but, mais l’annonce de l’engagement de Felix Magath pour 2009-2010 (et donc de la non reconduction des intérimaires) a débouché sur une fin de saison en roue libre. A oublier au plus vite.

Top-Spieler : Heiko Westermann

Tour à tour latéral et milieu de couloir gauche ou droite, défenseur central ou demi défensif, Heiko Westermann a été aligné à tous les postes sauf gardien de but et attaquant de pointe. Et encore, avec 6 réussites à son compteur, il termine 3e buteur du club. C’est donc l’un des rares éléments qui n’a pas sombré cette saison du côté de Gelsenkirchen, ce qui lui a permis de s’imposer en équipe d’Allemagne.

Flop-Spieler : Kevin Kuranyi

Kevin Kuranyi peut lui sans doute définitivement tirer un trait sur la Nationalmannschaft après son coup de sang en marge du match Allemagne – Russie qui l’a exclu du groupe. Ce fait divers illustre bien une saison très difficile où l’attaquant vedette des Knappen n’a pas toujours paru très concerné, a manqué beaucoup de buts et a été pris en grippe par le public. L’arrivée prochaine de Felix Magath, l’entraîneur qui l’avait lancé à Stuttgart, pourrait lui donner une nouvelle motivation.

La révélation : Benedikt Höwedes

Le duo Marcelo Bordon – Mladen Krstajic dans l’axe central des Knappen paraissait inamovible mais Benedikt Höwedes a su profiter de l’une ou l’autre absence pour montrer qu’il pouvait lui aussi postuler à une place de titulaire. Du coup, Bordon et Krstajic ont parfois goûté au banc au profit de cet athlétique défenseur central qui, à seulement 21 ans, ne devrait pas trop tarder à débarquer en équipe nationale.

TSG Hoffenheim 1899 (7e, 55 points)

Mon pronostic : 17e

Le moins que l’on puisse dire, c’est que pour sa première saison en Bundesliga, Hoffenheim n’a laissé personne indifférent. D’un côté, les Kraichgauer ont suscité l’admiration des Footix de tous horizons par leur success story immédiate et l’image romantique du petit village de 3’300 âmes damant le pion aux équipes des grandes métropoles. D’un autre côté, le jouet de Dietmar Hopp a provoqué une franche hostilité, voir davantage, auprès des supporters des Traditionsverein déjà établies, par le côté totalement artificiel de ce club sorti de nulle part à coup de millions, par l’arrogance de son mécène et de ses supporters, eux aussi venus du néant, ainsi que par le jeu brutal et totalement dénué de fair-play de l’équipe. Ceci dit, reconnaissons à Hoppenheim d’avoir, malgré sa fortune, bâti une équipe sans grande star qui, lors du 1er tour, a produit un jeu spectaculaire et enthousiasmant avec de jeunes joueurs. Réservistes à Mönchengladbach et Stuttgart, les défenseurs Marvin Compper et Andreas Beck se sont ainsi hissés jusqu’en équipe nationale, alors que le trio offensif magique Demba Ba – Vedad Ibisevic – Chinedu Obasi a fait exploser presque toutes les défenses d’Allemagne. Jusqu’à finir champion d’automne.
Cependant, Hoffenheim n’avait sans doute pas l’assise défensive pour aller au bout du rêve. L’euphorie s’est peu à peu dissipée et la malchance s’en est mêlée, avec des blessures et beaucoup de tirs sur les montants. Accessoirement, une sombre affaire de contrôle antidopage manqué et les innombrables suspensions causées par le jeu agressif des Kraichgauer ont pesé sur le moral des troupes, ce d’autant plus que le coaching de l’entraîneur Ralph Rangnick n’a pas toujours été optimal. Le 2e tour du TSG 1899 aura donc ressemblé à une longue descente aux enfers, avec onze matchs consécutifs sans victoire. Seul un sursaut de fin de saison a empêché Hoffenheim d’entrer dans l’histoire en ayant fini 1er du 1er tour et dernier du 2e. Finalement, vu l’effectif à disposition, cette 7e place peut quand même être considérée comme un succès pour le néo-promu.

Top-Spieler : Demba Ba

Après une carrière anonyme jusque-là, Demba Ba s’était fait connaître l’an passé en Zweite Liga, lors de la promotion d’Hoffenheim. Il a véritablement explosé cette saison où sa vitesse et sa puissance ont fait des ravages dans les lourdes défenses de Bundesliga. J’attendais plutôt le Nigérian Obasi, plus doué techniquement, mais sur l’ensemble de la saison, c’est bien de Franco-Sénégalais (né en France mais international sénégalais, c’est pas plutôt le contraire d’habitude ?) qui s’est révélé comme l’un des meilleurs attaquants de la ligue. Son transfert risque d’être l’un des feuilletons de l’été outre-Rhin.

Flop-Spieler : Timo Hildebrand

Évidemment, quand une équipe fait un 1er tour aussi brillant et un 2e aussi médiocre, les joueurs arrivés à la trêve hivernale n’ont pas bonne mine. Héros du titre de Stuttgart en 2007, Timo Hildebrand devait sécuriser le poste de gardien de but, l’un des points faibles du 1er tour. Mais, après 18 mois difficiles à Valence et handicapé par des blessures, l’ex-successeur désigné de Lehmann et Kahn en équipe d’Allemagne n’a rien pu faire pour empêcher la chute des Kraichgauer. Néanmoins, sa bonne fin de saison laisse à penser qu’il peut revenir au sommet.

La révélation : Vedad Ibisievic

Avec 18 buts en 17 matchs, Vedad Ibisevic a été la grande révélation du 1er tour. Indésirable au PSG, anonyme à Dijon, remplaçant l’an dernier en 2. Liga avec Hoffenheim, il a profité du séjour d’Obasi au J.O. de Pékin pour obtenir une place de titulaire qu’il ne lâchera plus, enfilant les buts avec une régularité de métronome. Que serait-il advenu s’il n’avait pas raté tout le 2e tour, à cause d’une grave blessure ? On ne le saura jamais mais il est très probable que cela n’aurait rien changé à la chute du TSG 1899 car Ibisevic, c’est le vrai chasseur de but qui a besoin d’être alimenté en ballon pour être performant. Il aurait donc certainement durement ressenti la baisse générale de l’équipe, une fois la confiance envolée.

Borussia Dortmund (6e, 59 points)

Mon pronostic : 6e

De prime abord, une sixième place synonyme de non qualification européenne peut résonner comme un échec. Mais, passé la légitime déception d’avoir raté l’Europa League sur un but litigieux à l’ultime seconde du championnat, les motifs de fierté l’emportent du côté du Westfalenstadion : le BVB réalise sa meilleure saison depuis 02-03, termine invaincu à domicile, est l’équipe qui a le moins souvent perdu de toute la Bundesliga ; jadis folklorique, la défense est devenue la 2e du pays, alors que le record du plus grand nombre de victoires d’affilé dans l’histoire du club a été battu. Et surtout, Dortmund finit meilleur club du Nordrhein-Westfalen et de la Ruhr ; ça peut paraître futile mais ça ne l’est pas pour les supporters, il suffit de voir les pleines pages offertes par le sponsor principal du BVB dans la presse locale saluant la victoire dans le «Ruhrgebietmeisterschaft» devant Schalke pour s’en convaincre.
Il a toutefois fallu du temps pour que le nouvel entraîneur Jürgen Klopp trouve la bonne formule. Pendant, les deux premiers tiers du championnat, le BVB a souvent consterné son merveilleux public en accumulant les matchs nuls lénifiants à domicile (Bayern, Bochum, Berlin, Cottbus, Hanovre etc…). Mais peu à peu le puzzle s’est mis en place : la défense s’est stabilisée, Valdez a réussi sa meilleure saison en jaune et noir, l’inconstant gardien Weidenfeller a à deux reprises failli battre des records d’invincibilité, les trois joueurs emblématiques Frei, Kehl et Dede, après pas mal de pépins physiques sont revenus en forme, les jeunes Subotic et Sahin ont explosé, les créateurs Hajnal et Blaszczykowski ont trouvé leurs marques…
Dortmund a remporté ses quatre derniers matchs à domicile devant plus de 80’000 spectateurs avec un goal average total de 15-1 dans une incroyable communion entre joueurs et supporters, démontrant si besoin était que le Westfalenstadion reste un endroit à part sur la planète football. Au-delà du résultat, après des années de problèmes financiers et de ventre mou du classement, la joie de rester en course pour l’Europe jusqu’au bout de la saison et de retrouver une équipe digne de fierté étaient les plus importants. Cette année 2009 du centenaire pourrait bien être celle d’un nouveau départ pour les Champions d’Europe 1997.

Top-Spieler : Sebastian Kehl

Finaliste de la Coupe du Monde en 2002 à 22 ans, Sebastian Kehl a ensuite vu sa carrière freinée par d’innombrables blessures, notamment suite à une agression du Bavarois Salihamidzic. Cette saison, il est enfin revenu à son meilleur niveau et il n’est pas étranger à la stabilité défensive retrouvée du BVB, dans son poste de libéro devant la défense, aussi capable d’aller porter le surnombre en attaque et même de marquer. Le Borussia lui a toujours maintenu sa confiance dans ses années de blessure et de galère, lui a toujours affirmé qu’il ne s’imaginait pas jouer ailleurs ; c’est donc assez logiquement qu’il est devenu l’idole de la Südtribüne et le capitaine du BVB, dans la grande lignée des Michael Zorc et autres Matthias Sammer.

Flop-Spieler : Robert Kovac

Après une première saison décevante dans la Ruhr, Robert Kovac espérait rebondir sur la lancée d’un bon Euro avec la Croatie. Mais les affirmations de Subotic, Hummels et Santana l’ont condamné à quelques apparitions furtives. Sa carrière dortmundoise s’achèvera sans gloire après une expulsion pour insultes à l’arbitre au sortir d’un houleux HSV-BVB. L’ancien joueur de la Juve et du Bayern sera transféré à Noël au Dinamo Zagreb, dans l’indifférence générale.

La révélation : Neven Subotic

Arrivé de Mainz dans les bagages de l’entraîneur Jürgen Klopp, ce jeune défenseur de 21 ans s’est immédiatement imposé en défense centrale, aux côtés du tout aussi jeune Hummels au 1er tour, puis du Brésilien Santana au 2e. Neven Subotic a impressionné par son calme, son placement et surtout son énorme présence athlétique. Non content d’avoir stabilisé la défense, il a également inscrit 6 buts en montant sur balles arrêtées. Serbe de Bosnie possédant la nationalité américaine et ayant grandi en Allemagne, il était convoité par quatre sélections nationales. Après avoir joué en M-21 avec les Etats-Unis, il finalement opté pour la Serbie où il va former un duo redoutable avec l’immense Nemanja Vidic.

SV Hambourg (5e, 61 points, Europa League)

Mon pronostic : 8e

Les supporters du HSV sont passés par tous les états d’âme dans cet exercice 2008-2009. La saison avait débuté dans le scepticisme ambiant après les départs de l’entraîneur Huub Stevens et surtout de la superstar Rafael Van Der Vaart, ainsi qu’une campagne de transferts jugée timide. Mais, comme souvent dans ces cas-là, le départ d’un joueur très influent permet de souder le groupe. Ainsi, si Hambourg n’a jamais impressionné par son volume de jeu, il a souvent fait preuve d’étonnantes ressources morales pour arracher des victoires dans les dernières minutes ou redresser des situations compromises. Les Rothosen pouvaient en outre compter sur plusieurs joueurs capables d’être décisifs chacun à leur tour : Olic, Petric, Guerrero, Jansen, Jarolim, Trochowski… De ce fait, le HSV a passé victorieusement les tours en Coupes et est toujours resté accroché au peloton de tête du classement, occupant même périodiquement la première place. Ainsi, en avril, Hambourg rêvait toujours d’un triplé historique Coupe-Championnat-Coupe UEFA.
Puis tous s’est écroulé en l’espace de 19 jours : une défaite à Dortmund, et surtout quatre duels contre le grand rival du Nord, Werder Brême, ont définitivement privé le HSV des trois trophées qu’il convoitait. Un effectif un peu mince pour jouer sur trois tableaux, quelques blessures, les limites intrinsèques du contingent, gommées jusque-là mais apparues au grand jour à l’heure de vérité, une défense qui a trahi au mauvais moment, expliquent ce brutal coup d’arrêt. Après cette triple désillusion, le HSV a eu le mérite de se ressaisir pour arracher in extremis une qualification en Europa League (dont la 1ère finale se jouera à Hambourg) fêtée comme un titre car permettant de ne pas terminer complètement bredouille une saison brillante dans ses trois premiers quarts.

Top-Spieler : Ivica Olic

Ivica Olic a confirmé qu’il faisait partie des tous meilleurs attaquants de la Bundesliga. Qu’il soit aligné attaquant de pointe ou sur le côté, sa puissance et son sens du but en font une menace constante pour l’adversaire, même s’il n’a pas toujours eu la réussite avec lui cette saison. Les supporters du HSV craignaient que la motivation du Croate ne soit en baisse après avoir annoncé en janvier déjà son transfert au Bayern pour 2009/2010 mais il a fait honneur jusqu’au bout au maillot des Rothosen. Le joueur fantasque qui s’emmêlait avec son maillot après avoir marqué contre l’Italie en 2002 (ça fait toujours plaisir de rappeler un but encaissé par la Squadra Azzurra…) est devenu (presque) un modèle de constance.

Flop-Spieler : Thiago Neves

Après le départ de Van der Vaart, les dirigeants du HSV ont pensé rassurer les supporters en annonçant l’arrivée de deux authentiques internationaux brésiliens, titulaires avec la Seleçao à Pékin. Mais les deux joueurs en question n’ont jamais trouvé leurs marques sur les bords de l’Elbe. Si Alex Silva a réussi quelques matchs convenables en demi défensif, Thiago Neves a été un poids mort pour le HSV et est retourné dans son club de Fluminense dès le mois de février.

La révélation : Dennis Aogo

Venu de Freiburg en 2. Liga en début de saison, Dennis Aogo paraissait voué au banc de touche, tant les places sur son flanc gauche paraissaient déjà occupées par les chevronnés Trochowski, Atouba et Jansen. Mais l’international junior allemand d’origine nigériane a rapidement su gagner sa place de titulaire comme latéral. Tout en sobriété mais non sans un certain brio. Après des débuts très précoces en Bundesliga en 2004-2005 à 17 ans, puis un long pensum en Zweite Liga, avec Freiburg, Dennis Aogo semble désormais avoir définitivement gagné sa place dans l’élite.

Écrit par Julien Mouquin

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6 Commentaires

  1. Pour être allé voir jouer plusieurs fois les Rothosen cette saison, j’abonde dans ton sens. J’ajouterai juste à ton analyse plusieurs décisions de coaching foireuses commises par l’entraîneur Martin Jol (qui vient de filer comme un malpropre à l’Ajax), notamment dans les matches décisifs contre le Werder. Sinon Neves était effectivement LE flop de la saison (jamais vu un Brésilien aussi timoré techniquement)… et le moins que l’on puisse dire, c’est que le fantasque Atouba, blessé une bonne partie de la saison, n’a vraiment pas manqué au flanc gauche du HSV.

  2. J’abonde dans le sens de « François Fellay »…

    Par contre je viens de constater que tu (Julien) voyais Schalke devenir (enfin…) champion, selon ton pronostic!
    Ce club a en effet tout pour réussir: un stade magnifique, des fans qui remplissent constamment ce dernier et un budget solide (le 2ème d’Allemagne et dans les 15 européens), mais « se rate » pourtant chaque année.
    J’éspère pour ce club que l’arrivée de Magath va changer les choses, du moins je reste persuadé que c’est là leur meilleur transfère depuis bien longtemps…
    En effet, je ne sait pas si c’est la Ruhr qui n’attire pas les bons footeux ou les dirigeants de Schalke qui sont incompétents (… suivez mon regard!), mais le recrutements (entraîneurs y compris) a rarement été payant à Gelsenkirschen…
    Un club et une gestion qui font un peu penser au PSG ces dernières années…

    Gageons donc pour ce club que le « erfolgreiche » Felix investisse à bon escient !

    … j’suis pas fan, mais ça ne me dérangerait pas.

    LG

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