Drogba Pigeon d’Or : it’s not a fucking disgrace

Les années se suivent et se ressemblent pour Didier Drogba : onze mois après avoir été élu Pigeon d’Or de juin 2008, le joueur de Chelsea est sacré Pigeon d’Or de mai 2009 ! Domenech était jusqu’à ce jour le seul à avoir réalisé un tel doublé. Encore une fois devancé de quelques voix, Chris McSorley n’en finit plus de perdre. Osera-t-il franchir un nouveau cap pour décrocher enfin «son» Pigeon d’Or ? On n’en doute pas une seconde.

A l’image de Pierre-Alain Dupuis, Christian Constantin, Raymond Domenech ou autre Stéphane Lambiel, Didier Drogba fait partie des personnalités qui, quelle que soit l’adversité, gagneraient haut la main le volatile mensuel. Malgré une concurrence très relevée, l’Ivoirien a brillamment remporté le deuxième titre de sa saison, après la Coupe d’Angleterre. Retour sur un triomphe ô combien mérité.

Pourquoi tant de haine ?

Ce deuxième pigeondorage de «DD» en 12 mois prouve, si besoin est, que le joueur des Blues est largement détesté. Personne ne met en doute son talent mais c’est vraiment son attitude qui agace. Sans cesse en train de se plaindre, de retarder le jeu et de pleurnicher auprès de l’arbitre, l’ancien Marseillais a tout sauf un comportement de champion sur la pelouse. Ses états d’âme («je ne suis pas heureux à Chelsea», «Marseille me manque…» etc) commencent aussi à lasser, quand il ne rend pas littéralement la monnaie de ses pièces aux publics adverses…
Entre sa blessure et ses quelques présences sur le banc, l’Ivoirien avait pourtant réussi à être assez discret en début de saison, éclipsé également par la réussite de Nicolas «Butterly» Anelka. Ce qui, pour un comédien dans son genre, est déjà un exploit en soi. Mais il a suffi qu’un événement ne tourne pas en sa faveur pour qu’il nous étale l’ensemble de ses défauts, et ils sont nombreux…

Mauvais perdant

La scène se passe le mercredi 6 mai 2009 à Stamford Bridge. Le FC Barcelone vient de se qualifier pour la finale de la Champions League au terme d’un match extrêmement houleux, marqué par deux penalties oubliés en faveur des Blues mais – aussi – par un carton rouge à Eric Abidal totalement injustifié. Didier Drogba, mauvais perdant devant l’éternel, pète littéralement une durite, dans la foulée de son collègue intellectuel notoire, j’ai nommé Michael Ballack.
Le numéro 11 est franc-fou, hystérique ou débile, c’est selon, et se rue sur M. Ovrebo, l’arbitre du match. Il lui dit ses quatre vérités, l’agresse, le menace, le bouscule. Ses coéquipiers et des membres de la sécurité (!) tentent de le calmer mais il n’y a rien à faire : Drogba déteste perdre et disjoncte aussi vite que le M2 en plein hiver. S’en suit une scène aussi ridicule que mémorable où Drogba se rue vers les caméras de télévisions et hurle une phrase devenue culte : «It’s a disgrace, a disgrace… It’s a fucking disgrace !» («C’est une honte, une honte… C’est une putain de honte»). Un comportement risible qui ferait passer Gascoigne pour le gendre idéal et Jimmy Jump pour un Prix Nobel.

Récidiviste dans la connerie

On l’accorde, «Tito» est un passionné, un gagneur et ce n’est pas pour nous déplaire. Il y a toutefois un minimum de retenue à avoir dans ces cas-là, d’autant plus que l’ex-chouchou de Mourinho est un multi-récidiviste. Certains se rappellent encore de son cinéma lors de la finale de Coupe UEFA Marseille-Valence, où, énervé par tout mais surtout par sa performance pitoyable, il voulait massacrer la moitié de l’équipe adverse. D’autres n’ont pas oublié son attitude pathétique en finale de Ligue de Champions 2008 lorsque l’Ivoirien mit une mandale à Vidic et se fit expulser sur le coup, laissant ses coéquipiers perdre le trophée aux tirs au but. Et la liste est encore longue… Drogba n’en est pas à son premier coup d’éclat et s’enfonce un peu plus à chaque fois.
En plus de ses attitudes détestables qui ternissent son image, Drogba va finir par avoir une véritable pancarte de loser sur le dos. Dès qu’il y a une finale, le double Pigeon d’Or perd ses moyens ! A croire qu’il serait capable d’inventer quelque chose pour foutre en l’air le match de son équipe. Qu’il perde avec l’OM, pourquoi pas, ils ont l’habitude par là-bas. Mais échouer régulièrement dans la conquête de la Coupe aux grandes oreilles avec Chelsea est presque un exploit. Et que dire de ses diverses épopées ratées avec les Eléphants de Côte d’Ivoire…

Chapeau l’artiste  

De plus, son style de jeu n’éblouit personne. Ok, une roulette en une saison au Vélodrome a fait rêver le peuple marseillais pendant dix ans. Mais sinon, son côté «bison» n’incite guère la jeune génération à rejoindre les écoles de foot. Tant qu’il marque de l’oreille ou du tibia, ça va… Mais dès qu’un entraîneur lui demande autre chose que de se la jouer tracteur, ça se complique.
Et il faut aussi avouer que rien que les chapeaux ridicules dont il s’auto-affuble mériteraient cette nomination à eux seuls. Cette génération «Wiltord-style» qui, à 30 ans et plus, s’habille encore comme Mouloud, Abelatif et Jean-François du 9-3 agace au plus haut point. Et après on s’étonne que des gamins comme Benzema et Ben Arfa font n’importe quoi. Paye ton exemple…
A l’image de Cristiano Ronaldo, le Londonien est le prototype même du joueur à la mentalité exécrable et au caractère de diva capricieuse. C’est typiquement le genre de mec idolâtré dans son club mais détesté partout ailleurs. Pour toutes ces raisons, pour ses incessants gémissements et sa présence quasi systématique à Téléfoot, la rédac est heureuse de lui remettre le

Pigeon d’Or de mai 2009

Notre double Pigeon d’Or est le premier non-Suisse qualifié pour la grande finale de fin d’année. Il y retrouvera un plateau de choix composé de Ralph Zloczower, Roger Federer (eh oui…), Yves Allegro et Julian Cerviño. Après avoir échoué en phase de poule l’année dernière, l’Ivoirien touchera-t-il enfin au Graal ? On l’espère de tout cœur et si ce n’est pas le cas, on le sélectionnera avec plaisir en avril ou mai 2010 quand, après avoir été éliminé avec Chelsea en quart ou demi-finale de Ligue des Champions, il craquera complètement devant les caméras du monde entier.
Pigeon d’Or de mai – Finale
1. Didier Drogba : 172 votes – 37%
2. Chris McSorley : 164 votes – 35.3%
3. Goran Bezina : 69 votes – 14.8%
4. Pepe : 60 votes – 12.9 %
Nombre de votes : 465