Un Pigeon d’Or et des idées pour Ottmar Hitzfeld

Ottmar Hitzfeld ne quittera pas l’équipe de Suisse les mains vides. A défaut d’une victoire à l’Euro 2012, l’Allemand peut au moins se consoler avec un Pigeon d’Or pour enrichir son formidable palmarès. Mais on préférerait tout de même le voir connaître d’autres succès avec unser Nati. Alors voici quelques pistes pour que les qualifs de la Coupe du Monde 2014 ne ressemblent pas à celles de l’Euro 2012.

Echanger les groupes avec la FranceCertains médias ont considéré le groupe de qualification pour Brésil 2014 comme facile ; à nous il nous fait froid dans le dos : Norvège, Slovénie, Albanie, Chypre et Islande, c’est autant de traquenards du style Luxembourg, Honduras, Pays de Galles ou Monténégro qu’Ottmar Hitzfeld n’a pas su déjouer. Pendant ce temps-là, nos voisins français pleurnichent que leurs résultats grandioses des dernières années auraient dû leur valoir un statut de tête de série à la place de la Norvège et que c’est trop injuste, maintenant ils sont dans le groupe de l’Espagne et de l’ogre biélorusse. Alors proposons à la France d’échanger nos groupes. De la sorte, la France a son groupe facile, alors que nous on évite les embuscades islandaises, albanaises et autres pour retrouver l’Espagne, contre laquelle les victoires de la Nati ne sont qu’une formalité depuis l’arrivée d’Ottmar Hitzfeld.
Jouer tous les matchs à domicile à la Pontaise
Ottmar Hitzfeld a perdu plusieurs cadres de son équipe suite aux sifflets d’une poignée d’imbéciles. Et gageons qu’au prochain revers, les stars d’aujourd’hui deviendront les nouveaux boucs émissaires. Alors pour éviter aux Inler, Derdiyok et autres Shaqiri de connaître le même sort que Frei ou Streller, jouons tous les matchs de la Nati à la Pontaise. Avec une capacité réduite à 2537 spectateurs pour les matchs internationaux, l’enceinte lausannoise limite les risques de laisser entrer les aigris qui utilisent la Nati comme défouloir de leurs petites frustrations quotidiennes. Et même s’il devait y avoir des sifflets, de toute façon les spectateurs sont trop loin du terrain pour que les joueurs les entendent. Mais a priori, les supporters lausannois ont déjà subi tellement d’avanies cette saison qu’il y a peu de risques qu’ils se formalisent pour un mauvais match de la Nati. 

Engager Christian Constantin comme manager
Si Ottmar Hitfeld ne connaît pas le même succès à la tête de l’équipe de Suisse qu’aux commandes du Borussia Dortmund ou du Bayern Munich, c’est parce qu’il n’aurait pas suffisamment de bons joueurs à disposition pour imposer ses méthodes. Alors, quitte à payer un entraîneur aussi cher, sortons quelques millions de plus pour lui donner les moyens de ses ambitions et engager des mercenaires plus trop sollicités par leur propre équipe nationale. Fatalement, quand on va se qualifier pour le Brésil avec une charnière centrale Vidic-Nesta et un quatuor offensif Ribéry-Ballack-Robinho-Tevez, la FIFA risque d’y trouver quelque chose à redire et de prononcer des forfaits. C’est là qu’entrent en scène Christian Constantin et sa dream-team d’avocats : à la trente-quatrième procédure juridique ouverte, ils finiront par trouver un tribunal local qui, au nom de la lutte contre la discrimination raciale, va estimer que les statuts de la FIFA ne permettent pas de prononcer un forfait pour avoir aligné des joueurs étrangers. Et va qualifier la Suisse pour la Coupe du Monde 2014 à titre superprovisionnel. Evidemment, au terme des procédures juridiques, en 2023, il s’avérera que l’on avait tort sur toute la ligne, on sera exclu de toutes compétitions internationales pour 30 ans et l’on se verra retirer la Coupe du Monde gagnée en 2014 grâce aux renforts de Lionel Messi, Cristiano Ronaldo et Steven Gerrard, récupérés après la traditionnelle élimination de leur équipe nationale respective en 1/8e de finale. Mais au moins on aura eu une étoile sur le maillot pendant quelques années.
Arrêter de picoler au moment de composer sa sélection
Parce que franchement, à part un état d’ébriété avancé du sélectionneur, on ne comprend pas, Vincent Rüfli en équipe nationale… Ce serait sorti le 1er avril,  tout le monde aurait dit que la ficelle est trop grosse pour marcher. On ne pensait pas que le football suisse avait à ce point régressé pour qu’un jour on trouve en équipe nationale un joueur moins technique qu’Yvan Quentin. A moins que ce ne soit une ruse de Gottmar pour se dédouaner des échecs futurs en prétextant le manque de qualité des joueurs à disposition. Au mieux, le latéral de Servette pourra essayer de faire dégoupiller John Carew sur un parking. C’est déjà ça de gagné.
Organiser des matchs amicaux contre Montserrat et le Bhoutan
Une fois les premières déconfitures contre l’Albanie et l’Islande enregistrées, il sera très important pour Ottmar Hitzfeld de redonner un moral d’acier au groupe. Pour cela, rien de tel que des matchs amicaux contre d’improbables sous-districts qui squattent les dernières positions du classement FIFA. Afin de mettre toutes les chances du côté suisse, il serait bon ton de jouer ces rencontres à l’extérieur afin de ne pas être tétanisé par l’enjeu ainsi que par le bouillant public helvétique. Il est vrai que ces voyages aux confins de la planète coûteront bonbon, mais avec le salaire de ministre qu’octroie l’ASF à notre sélectionneur, on est plus à ça près. Une fois ces courtes victoires arrachées dans les dernières minutes face à ces valeureux amateurs, la Suisse sera psychologiquement requinquée et pourra espérer aller chercher le 0-0 à Chypre, voire même une victoire à domicile.
Effectuer des séances d’entraînement sur le glacier d’Aletsch
On le sait bien, une qualification pour la prochaine Coupe du Monde passe obligatoirement par une récolte de points en Islande et en Norvège. Pour éviter de glisser sur ces deux peaux de bananes, il faudra aussi éviter de glisser sur leurs plaques de glace et autres congères. Car aller se taper les frimas chez les Vikings et les Neutrogenas, ça va être chaud… Dans le but de préparer au mieux ces échéances capitales, fini le traitement 5 étoiles au palace de Feusisberg. Désormais, place aux entraînements sur surface glacée, par brouillard et tempête de foehn en plein mois de décembre, avec bivouac sur place. Gare aux gelures aux pieds, mais au moins ce programme va les leur faire !

Casser le contrat avec Puma
Année après année, l’équipe de Suisse rivalise d’ingéniosité pour nous proposer des maillots les plus infects les uns que les autres. Celui fabriqué par Puma en vue des qualifications pour le Mondial brésilien en 2014 ne déroge pas à la règle, avec son logo sur l’épaule (!) entre deux lignes bizarres, sa croix suisse sur le pubis, son col anti-goitre et son numéro illisible sauf pour une scanneuse de caissière à la Migros. Cela fait treize ans que les supporters helvétiques doivent supporter cela et, franchement, les retraites anticipées de Frei et Streller doivent forcément avoir quelque chose à voir avec cela. Qui supporterait de porter des fringues de cette marque plus que quelques années ? Même nous, en sortant des juniors D, on pleurait quand nos parents voulaient nous acheter des Puma plutôt que des Nike ou des Adidas. On aurait même préféré porter des Calanni ou des Victory de chez Dosenbach ! Au moins, la marque allemande a de l’humour et nous présente un Djourou transparent, comme ses prestations récentes, dans le clip de promotion. En fait, le merchandising c’est comme avec les filles. Si t’es pas beau, t’essaies de les faire marrer.
Changer d’entraîneur assistant
Après un échec, généralement il faut un choc psychologique. Comme son contrat rend Ottmar Hitzfeld aussi indéboulonnable que Chris McSorley, alors changeons l’entraîneur assistant. De toute façon, à part parader devant les caméras de la TSR, la réelle utilité de Michel Pont n’a jamais été démontrée de façon éclatante. Et si ça se trouve, après Vincent Rüfli, il va finir par placer Tibert Pont en équipe nationale… Quand on voit la manière dont Ottmar Hitzfeld s’est fossilisé sur son banc à Swansea, on se dit que la présence d’un adjoint hurlant à ses côtés du style Gabet Chapuisat ou Bernard Challandes n’aurait pas été de trop pour le réveiller.
Demander à Chageav de lui faire un nouveau contrat
On le sait, Ottmar Hitzfeld n’est pas indifférent au montant de ses émoluments à la tête de l’équipe de Suisse.  Le sélectionneur le plus onéreux de l’histoire de la Nati n’a d’ailleurs pas hésité à faire un pseudo chantage afin de prolonger son juteux contrat, le tout lorsque l’équipe de Suisse ne brillait pas. Pas très classe. Ceci étant, pour remotiver Gottmar et tenter de décrocher notre ticket pour le Mondial brésilien, autant lui promettre la lune. Pour ce faire, il suffit de contacter le spécialiste ès contrats très lucratifs, un certain Bulat Chagaev. Le fantasque Tchétchène n’aura qu’à bidouiller un contrat promettant une prime de 25 millions de francs (forts) en cas de qualification au Brésil et Hitzfeld sera désormais le plus motivé des hommes à l’entame de ces qualifs ! Et ça ne coûtera pas un centime à l’ASF, puisque généralement l’homme fort de Neuchâtel Xamax vire ses employés bien avant l’expiration de leur contrat ou ne verse pas les salaires.
Faire changer de sexe à Lara Dickenmann
Oui, on sait, c’est dommage de transformer la jolie attaquante lyonnaise en homme. Mais il faut savoir ce que l’on veut. Rajouter un phallus sur la belle blonde aura au moins deux côtés positifs. Une partie du public brésilien pourra s’identifier à elle/lui et la formation d’Ottmar Hitzfeld aura bien besoin de soutien sur place en cas de qualification. De plus, avec 19 buts en 58 sélections, Dickenmann a marqué 4,75 fois plus que Shaqiri, 4,75 fois plus qu’Inler, 9,5 fois plus que Gelson et… 4,75 fois plus que Derdiyok (en 36 sélections pour ce dernier !). La Suissesse a même plus scoré elle toute seule que ces quatre joueurs emblématiques réunis. Allez, Lara, un coup de bistouri pour la patrie !

Gageons que toutes ces idées permettront à la Nati de décrocher son sésame pour la Coupe du Monde 2014 ! En attendant, la rédac est heureuse de remettre à Ottmar Hitzfeld le

Pigeon d’Or de septembre

L’Allemand rejoint ainsi Fabio Celestini, Massimo Busacca, Sacha Weibel, Sergio Ramos, Gilbert Ysern, LeBron James et Bulat Chagaev à la grande finale de décembre.
Classement final :
1. Ottmar Hitzfeld : 208 votes – 50.7 %
2. Matt Moussilou : 86 votes – 21 %
3. Morgan Samuelsson : 55 votes – 13.4 %
4. Eren Derdiyok : 37 votes – 9 %
5. Gökhan Inler : 16 votes – 3.9 %
6. Yelena Isinbayeva : 8 votes – 2 %
Nombre de votes : 410
Photos Hitzfeld et Dickenmann de Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch
 

Écrit par J. Mouquin, G. Romain, M. Nicolet, M.-O. Reymond (texte) et R. Johanson (dessin)