Die stärkste zweite Liga der Welt, mitte

Des Traditionsvereine en reconquête, des affluences dépassant régulièrement les 40’000 spectateurs, des favoris en difficulté, des surprises sympathiques, des matchs à rebondissements : tous les week-ends, la Zweite Liga justifie le titre un peu ronflant dont l’affuble la presse allemande. Etats des lieux après six journées, en continuant avec un milieu de tableau qui est encore loin de constituer un ventre mou tant les positions sont serrées.

FC St. Pauli (12e, 8 points)

St. Pauli semble enfin avoir digéré la relégation subie en mai 2011 et prêt à prendre un nouvel envol, avec un stade rénové tout en ayant respecté l’esprit des lieux, soit beaucoup de places debout et des espaces VIP atypiques et réduits à leur portion congrue. Sur le terrain, l’équipe a également un peu changé avec le départ de quelques figures emblématiques, comme le gardien Pliquett, héros d’un derby légendaire contre le HSV, le milieu de terrain Bruns ou l’attaquant Ebbers, grand artisan de la promotion en 2010. Les Kiezkicker n’ont pas franchement sorti le chéquier pour se renforcer, quelques joueurs en quête de relance ou des jeunes prometteurs, plus le Hollandais Verhoek, très bon avec le FSV Francfort l’an passé, pour faire oublier le départ du buteur Ginczek. Cela devrait être suffisant pour ne pas lutter contre la relégation comme l’an passé mais insuffisant pour briguer un retour dans l’élite. Surtout que sur le banc, St. Pauli, fidèle à sa réputation, a redonné une chance à un cabossé de l’existence, l’entraîneur Michael Frontzeck, lequel paraissait grillé après avoir conduit Aachen, Bielefeld et Gladbach aux portes de la relégation. En fait, St. Pauli dispose d’une équipe complètement imprévisible, à l’image de son gardien, l’idole des fans, le très démonstratif Philipp Tschauner, capable d’arrêts stupéfiants mais aussi de bourdes spectaculaires juste pour rappeler pourquoi il ne joue pas plus haut. A défaut de pouvoir nourrir de grandes ambitions, St. Pauli devrait au moins garantir son lot d’émotions à son fidèle public avec une équipe capable de battre Bochum 2-1 à la 88e au terme d’une fin de match rocambolesque puis d’aller perdre 3-2 cinq jours plus tard à Union Berlin après avoir mené 0-2 après six minutes…

DSC Arminia Bielefeld (11e, 8 points)

Tiens, un revenant ! Après avoir quitté la Bundesliga en 2009, l’Arminia a tenté le retour immédiat dans l’élite mais ça n’a pas joué. Le club s’est endetté, a rétrogradé dans le classement, a connu de graves problèmes financiers qui lui ont valu des points de pénalités et a fini par couler en Dritte Liga en 2011. Avec un effectif exsangue, un déficit abyssal et des dissensions à la tête du club, l’existence même de l’Arminia semblait menacée. Mais, comme souvent dans ces Traditionsvereine allemandes, on voit actuellement le même phénomène à Duisburg en Dritte Liga ou Aachen en Regionalliga, un risque de disparition permet de souder toute une ville derrière son club. L’Arminia s’est reconstruit en un temps record et a retrouvé la Zweite Liga en mai dernier dans la liesse populaire. Emmenés par un jeune entraîneur complètement exalté, Stefan Krämer, un meneur de jeu de 33 ans venu de la réserve de Dortmund, Sebastian Hille, et un improbable buteur de 26 ans jadis espoir de Wolfsburg, Fabian Klos, les Blauen débarquent avec une équipe jeune et essentiellement composée d’illustres inconnus recrutés dans les ligues inférieures. Mais l’euphorie de la promotion, un formidable dynamisme, un jeu simple mais efficace permettent pour l’instant de compenser les limites de l’effectif. La SchücoArena enregistre des affluences supérieures à ce qu’elles étaient à l’époque lors de certains matchs de Bundesliga et a déjà vécu quelques morceaux d’anthologie, une victoire en Coupe contre Braunschweig, un 3-3 arraché dans les arrêts de jeu dans le derby contre Paderborn ou un somptueux 4-2 contre Düsseldorf. Sur la longueur, enthousiasme et engouement ne gommeront pas toujours certaines lacunes mais l’Arminia a les moyens d’assurer le maintien et d’imaginer un passage de la Dritte Liga à la Bundesliga sur trois ou quatre saisons, comme ont récemment pu le faire Düsseldorf ou Braunschweig. 

VfL Bochum 1848 (10e, 8 points)

Bochum espérait capitaliser sur la dynamique positive engagée au printemps dernier depuis l’arrivée du jovial entraîneur Peter Neururer pour jouer les outsiders dans le haut de tableau. Mais manifestement, le départ des meilleurs espoirs du club, Goretzka, Kramer, Rzatkowski ou Scheidhauer, a été plus difficile à compenser que prévu. Sans une redoutable efficacité sur balles arrêtées, le VfL serait même probablement dans le rouge au classement car, sur le plan du jeu, ce n’est pas encore ça. Toutefois, la victoire obtenue lors de la dernière journée 4-2 contre Paderborn après avoir été mené 0-2 à la pause pourrait marquer le vrai début de la saison des Bochumer. Car il y a un effectif pour jouer à tout le moins un rôle d’outsider avec notamment un compartiment défensif très expérimenté autour des Butscher, Tiffert, Dabrowski, Freier, Bastians, Maltritz et autres Sinkiewicz qui ont tous de solides références en Bundesliga. Le compartiment offensif paraît un peu plus léger avec des paris qui ne se révéleront pas forcément gagnants, l’éternel espoir Sukuta-Pasu, le joker Ilsö et deux jeunes joueurs venus de Pologne et Croatie qui découvrent l’Allemagne. Néanmoins, ce serait une grosse déception de ne pas retrouver Bochum dans la première moitié du classement, même si ce sera dur d’aller jouer l’ascension.

FSV Frankfurt  (9e, 8 points)

Révélation de la saison dernière avec une quatrième place qu’absolument personne n’attendait, le FSV Frankfurt, avec son modeste budget, a bien entendu été dépouillé de ses meilleurs éléments durant l’été. La rançon du succès. Le deuxième club de Francfort semble toutefois avoir plutôt pas mal avoir tiré son épingle du jeu et va comme d’habitude miser sur des joueurs en disgrâce ailleurs, comme Leckie (Gladbach), Roshi (Köln, international albanais) ou Rukavytsya (Mainz), des inconnus venus de ligues inférieures, ainsi que des étrangers sortis de nulle part, notamment un obscur international finlandais ou un Camerounais formé en Italie et passé par la Croatie. Et pour relancer tout ce petit monde, le FSV peut s’appuyer sur la compétence de son entraîneur Benno Möhlmann, un vieux routinier de cette Zweite Liga. La recette fonctionne depuis plusieurs saisons pour permettre aux Francfortois de s’en sortir sans trop de soucis malgré la modestie du budget, il n’y a pas de raison qu’il en aille différemment cette année, certainement pas pour rééditer la quatrième place de la saison dernière mais au moins pour s’assurer une place à mi-classement.  

FC Energie Cottbus (8e, 8 points)

Malgré le départ du fantasque Adlung, Cottbus reste l’équipe la plus imprévisible de Zweite Liga. Offensivement, il y a de quoi faire puisque le redoutable mais irrégulier duo Sanogo (déjà six buts et une expulsion en cinq matchs)-Stiepermann est renforcé par l’arrivée du buteur Jendrisek et du meneur de jeu Takyi, héros de promotions antérieures avec Kaiserslautern et Fürth qui vont tenter de se relancer après quelques déboires. Derrière, malgré l’arrivée du gardien titulaire de l’équipe d’Autriche Almer, ça paraît beaucoup plus léger, même si, pour évaluer la valeur réelle du contingent, il faudra attendre un peu pour jauger le niveau des nombreux renforts exotiques engagés par les Lausitzer. L’immense expérience de l’entraîneur Rudi Bommer ne sera pas de trop pour tenter de donner homogénéité et constance à un club qui en manque singulièrement depuis plusieurs saisons. Les premières journées ne permettent pas d’affirmer avec certitude si Cottbus peut s’immiscer dans la course à la promotion ou devra se contenter d’une place anonyme en milieu de tableau ; la seule certitude c’est qu’il devrait y avoir pas mal de buts et du spectacle dans les matchs de l’Energie.

FC Erzgebirge Aue (7e, 9 points)

Comme chaque année, on s’attend à voir Aue couler et pourtant cela fait depuis 2010 que les Saxons s’accrochent sans trop de mal dans le deuxième échelon du foot allemand. Et disons-là, cette année l’Erzgebirge paraît sur le papier un peu mieux armé que les précédentes : certes, le club est-allemand perd son meilleur élément, Hochscheidt, parti tenter sa chance dans l’élite à Brauschweig, mais présente sans doute son contingent offensif le plus étoffé depuis le retour en Zweite Liga. Le Polonais Sylvestr et le longiligne König se sentiront un peu moins esseulés avec les arrivées du Nigérian Okoronkwo (jadis passé par le Hertha Berlin, sans grand succès) et du Lituanien venu d’Ecosse Novikovas, avec l’ancien espoir de Dortmund Benatelli en soutien. Aue peut également compter sur l’expérience et la présence physique du gardien Kirschstein, ainsi que l’abattage à mi-terrain de Pezzoni, le joueur qui avait dû quitter Köln après avoir été physiquement menacé par des fans à son domicile pour quelques matchs décevants et sortie nocturnes. Pour le reste, l’Erzgebirge comptera sur l’homogénéité, la solidarité et l’esprit de corps habituellement tirés des rigueurs du climat des Monts Métallifères. Avec pour orchestrer le tout, ça devient presque une curiosité dans un pays qui ne jure que par des entraîneurs jeunes et sans expérience, un mentor de la vieille génération, Falko Götz, qui tente un retour au pays après un exil au Vietnam. Avec comme objectif de pérenniser la présence d’Aue en Zweite Liga, ça paraît jouable.

Écrit par Julien Mouquin

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