Le FC Bâle redescend sur terre

Après avoir touché les étoiles à Stamford Bridge, Bâle est retombé de son petit nuage en s’inclinant face à un Schalke 04 pourtant largement prenable. D’habitude transcendés par la Ligue des Champions, les champions de Suisse sont rentrés dans le rang. Personne ne leur en voudra (enfin, quand même un peu…).

Le premier constat lorsqu’on arrive aux abords du Parc St-Jacques, pour nous supporters du petit Lausanne-Sport, c’est qu’on débarque dans un autre monde. Pardon, dans une autre galaxie. Des rues noires de monde, un vrai stade de foot, des Robocops au pied de guerre, des buvettes prises d’assaut et un Fan Shop au bas mot dix fois plus grand que celui du LS : oui, on est bien sur une autre planète. A part YB (et encore…), aucun autre club suisse n’arrive à la cheville d’un FCB qui risque de dominer le football helvétique pour les 5, 10, voire 20 prochaines années… «Les réserves et les finances du FC Bâle sont excellentes, à tel point que le club peut se permettre trois mauvaises saisons, sans titre ni Ligue des Champions» me glissera Eric, un habitué des lieux.  

Un modèle à suivre… pour le football français !

Comme l’a relevé mon compère Robin Chessex dans son papier sur l’exploit à Londres, le football suisse peut être content d’avoir une telle formation dans son championnat. Une équipe qui pointe à la 19ème place du classement UEFA et qui fait à peu près tout juste depuis une dizaine d’années, que ce soit en termes de formation, résultats et transferts. Une véritable locomotive qui, à moyen terme, finira par tirer tout le monde vers le haut. D’ailleurs, un article d’Eurosport a présenté le FC Bâle comme «un modèle à suivre pour le football français». Rien que ça. Bien sûr, c’est une équipe qu’on adore détester, qui bénéficie des largesses du corps arbitral saison après saison et qu’on surnomme avec raison le FC ASF. Mais voilà, force est de constater que le FC Bâle est aujourd’hui la seule formation helvétique à pouvoir rivaliser avec des mastodontes comme Manchester United, Tottenham, Chelsea ou Schalke.
C’est ainsi qu’avant le match, le favori est le FC Bâle dans ce duel face au 14ème de Bundesliga, lequel affiche pourtant un budget largement supérieur. Mais les derniers résultats des Rhénans couplés au fait d’évoluer à domicile les donnent gagnants sur la majorité des sites de paris. Le début de rencontre ne va toutefois pas confirmer cette impression, avec d’un côté un onze local très timide et de l’autre un visiteur hyper solide. La première mi-temps se solde ainsi par un score de 0-0 en but et de 1-1 en occasions nettes : le tir de Prince Boateng frôle le poteau de Sommer (12e) tandis qu’une tête de Marco Streller est à une jambe de Khelifi de faire mouche (45e). L’autre fait marquant de cette première période, c’est l’interruption du match à la 7ème minute lorsque quatre manifestants de Greenpeace sont descendus en rappel (!) du toit du Parc St-Jacques avec une immense banderole jaune sur laquelle il était inscrit «CartonRouge.ch is the best website in the world» (ah bon, c’était pas marqué ça ?). Enfin bref, c’était pas bien méchant, ça a eu le don d’énerver Michel Platani et ça m’a permis d’aller chercher un cervelas aux buvettes, c’est toujours ça de gagné.  

10 minutes d’égarement

Le FC Bâle va débuter la seconde période de la pire des manières. Approximatifs en défense, à l’image d’un Yann Sommer ratant un dégagement qui provoquera une latte de Null-Vier (52e), les Rhénans vont encaisser un but évitable sur une volée magnifique de Draxler. A noter que l’international allemand a eu le temps d’envoyer un sms à sa copine et de rattacher ses lacets avant d’armer sa frappe. Laquelle aurait pu être stoppée par Taulant Xhaka si ce dernier n’avait pas eu peur pour ses bijoux de famille. Le club ennemi du Borussia Dortmund mène donc 1-0 sur sa première poussée de la rencontre. Et les quelque 3’000 supporters königsblaue de prouver qu’ils sont descendus en nombre dans la cité pharmaceutique.  
Le reste de la partie se résumera à une domination stérile du FCB et ne fera que raviver les regrets des hommes de Murat Yakin. En effet, nul doute que les Knappen étaient prenables et qu’avec la même fougue et le même culot affichés deux semaines plus tôt dans l’antre de Chelsea, le champion de Suisse avait toutes les armes en mains pour décrocher une victoire. Las, malgré le soutien de la Muttenzerkurve, les tentatives de Schär (73e) et de Sio (76e) ne donneront rien et le FCB enregistre une défaite ô combien frustrante. En tout cas, sur ce qu’ils ont montré sur la pelouse du Parc St-Jacques, les joueurs de Jens Keller ne devraient pas se mêler à la lutte pour le titre en Buli, objectif du club en début de saison. Ce Schalke-là, peu inspiré et très prudent, ne mérite pas mieux que le ventre mou du plus beau championnat du monde (© Julien Mouquin).
Quant au FC Bâle, il a livré – dans l’ensemble – un match correct mais n’a pas réussi à se sublimer comme souvent en C1. Avait-il déjà la tête au choc de dimanche à la Pontaise ? (ok, je sors) Plus sérieusement, les Rot-Blau gardent toutes leurs chances pour une qualification en huitième de finale, à condition de faire le plein de points contre le Steaua Bucarest et de retrouver leur «niaque européenne» lors des deux dernières rondes. Une mission à la portée des coéquipiers de Marco Streller.

Retour rocambolesque

Ainsi donc, pour mon come-back au Stade St-Jacques après la claque infligée au LS en finale de Coupe de Suisse, je repars de nouveau déçu. Ce FC Bâle ne me réussit décidément pas. Et comme un malheur ne vient jamais seul, le retour en voiture avec mon ami Nicolas «Jazz» Lefèvre sera des plus mouvementés (mais néanmoins inoubliable). Fatigués, tes deux serviteurs prendront l’autoroute en direction de Delémont et, après avoir réalisé leur erreur, feront demi-tour pour se retrouver paumés dans la campagne bâloise. Guidés ensuite par un père de famille et ses deux gamins, on finira par trouver l’autoroute pour Berne. Une halte de 45 minutes (!) à une station-service prise d’assaut par des supporters de Bâle et Schalke plus tard, on arrivera aux alentours de 2 heures du matin à Lausanne, non sans avoir chopé un radar dans le contournement de Crissier. Tout ça pour une défaite d’un club qu’on déteste par-dessus tout lorsqu’il évolue en Super League. C’est quand même beau d’être un fan de football.
Allez, je vais me coucher…    

Bâle – Schalke 0-1 (0-0)

Parc St-Jacques, 33’251 spectateurs.
Arbitre : M. Undiano Mallenco (Esp).
But : 54e Draxler 0-1.
Bâle : Sommer; Voser, Schär, Ivanov, Safari (84e Delgado); Frei (84e P. Degen); Salah, Diaz, Xhaka (62e Sio), Stocker; Streller.
Schalke : Hildebrand; Uchida, Höwedes, Felipe Santana, Aogo (78e Kolasinac); Höger, Neustädter; Farfan (45e Szalai), Meyer (85e Hoogland), Draxler; Boateng.
Notes : Bâle au complet, Schalke sans Huntelaar, Papadopoulos (blessés) ni Jones (suspension interne). 52e tir sur la transversale de Neustädter.
Cartons jaunes : 37e Aogo. 38e Farfan. 65e Höger. 89e Delgado.

A propos Marco Reymond 470 Articles
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3 Commentaires

  1. Le FC Novartis ne dénéficie plus des largesses de l’arbitre! ça va passe pour le championnat, mais là c’est quand même une autre dimension que le modeste championnat de Suisse!

  2. «CartonRouge.ch is the best website in the world»

    En voila une idée : envoyer Baudry ou McStein faire du rappel a Tourbillon avec une énorme pancarte CartonRouge. Imagine la couverture médiatique!

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