Sieg !!!

Après quatre matchs de Bundesliga sans victoire au Westfalenstadion, le Borussia Dortmund a enfin renoué avec le succès en écrasant l’Eintracht Francfort. Avec la manière. Après une mauvaise passe, l’horizon semble à nouveau s’éclaircir pour le club le plus populaire du monde.

Trois roulements de tambours, quelques claquements de mains et un «Sieg»  repris par des dizaines de milliers de voix : c’est par ce rituel immuable que se conclut un match victorieux du Borussia Dortmund au Westfalenstadion. Evidemment, l’intensité et le retentissement de ce fameux «Sieg» dépend beaucoup de l’enjeu et de l’adversaire. Dès lors, on ne pensait pas un jour brailler avec autant de jubilation un «Sieg» après une victoire contre Francfort, un adversaire qui convient particulièrement bien au BVB et contre lequel les matchs s’apparentent souvent, à domicile du moins, à une formalité. Mais après les défaites contre Bayern, Leverkusen et Berlin, puis le nul contre Augsburg et donc près de trois mois et demi sans victoire en Bundesliga au Westfalenstadion, ce succès contre l’Eintracht sonne comme une véritable libération. On en avait presque oublié à quel point c’était bon de célébrer une victoire à domicile !

Comme on se retrouve…

Pour conjurer le sort et prouver, si besoin était, mon attachement indéfectible au Borussia Dortmund, je débute l’après-midi en allant sceller pour l’éternité un cadenas jaune avec mon prénom au recto et quelques mots d’amour pour mon club au verso sur le grillage prévu à cet effet devant le stade. Si tu passes dans le coin, tu verras mon cadenas sur la portion de grillage la plus proche de l’entrée du Strobels, sur le rang du haut, juste après le «e» terminal de Echte Liebe. Il ne me reste plus qu’à dissoudre la clé dans l’acide et j’aurai une part de moi-même définitivement ancrée à tout jamais dans le plus beau stade du monde.

Quatre jours après un duel homérique en DFB-Pokal, remporté 1-0 par le BVB au Waldstadion grâce à un but sur le tard de Pierre-Emerick Aubamemyang, le Borussia Dortmund et l’Eintracht Francfort se retrouvaient pour la revanche au Westfalenstadion. Jürgen Klopp aligne le même onze de départ qu’à Francfort. Forcément, avec six titulaires absents ou convalescents, sa marge de manœuvre n’est pas infinie. En revanche, son homologue francfortois Armin Veh  a complètement remanié son équipe, laissant notamment à la maison son défenseur central Carlos Zambrano, qui s’était embrouillé avec la moitié de l’équipe dortmundoise et notamment Robert Lewandowski lors du match de Coupe. L’entraîneur de SGE a sans doute craint que son imprévisible Péruvien, ex-joueur de Schalke qui plus est, ne disjoncte devant l’accueil chaleureux que se promettait de lui réserver le peuple jaune et noir. Du coup, l’Eintracht aligne une charnière inédite Madlung–Anderson qui conduit Armin Veh à aligner une équipe beaucoup plus défensive qu’en Coupe, sans attaquant véritable et disposée très bas dans le terrain. Et à renoncer au pressing intensif qui avait tant gêné le Borussia quatre jours plus tôt en Coupe. Cette tactique va s’avérer désastreuse et Francfort a paru complètement inoffensif samedi après-midi. 

Vite plié

La seule chose qu’aura gagné SGE samedi, c’est le toss qui lui permet de déroger à la tradition et de défendre dos au mur jaune en première mi-temps. Mauvais choix : le BVB a profité de l’appui de son public pour plier rapidement l’affaire. Djakpa retarde l’échéance en sauvant sur sa ligne devant Mkhitaryan mais ce n’était que partie remise : sur un ballon bêtement perdu par Sebastian Jung, Henrikh Mkhitaryan délivre une merveille de passe pour Pierre-Emerick Aubameyang qui n’a plus qu’à conclure dans le but vide. S’il est un peu irrégulier, l’Arménien a vraiment du génie dans les pieds. Quant au Gabonais Aubameyang, il va s’offrir le doublé après un corner de Mkhitaryan, une reprise de Friedrich et un renvoi du portier Trapp pour un but qui ressemble furieusement à celui marqué quatre jours plus tôt en Pokal. L’ancien joueur de Saint-Etienne avait débarqué en Westphalie avec la réputation d’un joueur rapide mais pas très efficace devant le but. Mais il nous étonne avec plusieurs buts décisifs et il peut même briguer le titre de Torjäger de la Bundesliga, clairement une bonne surprise. A 2-0, le match était plié car Francfort n’a jamais esquissé le moins signe de révolte.

Dix-sept secondes !

Un pénalty généreux permettra à Robert Lewandowski de tripler la mise en début de seconde période. On ne sait pas si c’est lié aux quelques bricoles qui lui sont arrivées ces derniers temps (altercation avec un ado qui l’insultait dans la rue et vol des quatre roues de sa Porsche) mais le Polonais paraît à nouveau complètement impliqué dans le projet dortmundois, ce qui n’avait pas toujours été le cas au 1er tour, loin s’en faut. Et puisque l’on est dans les bonnes nouvelles, parlons des débuts tonitruants de Milos Jojic en Bundesliga. A 3-0, Jürgen Klopp a estimé que c’était une bonne occasion pour faire débuter son jeune Serbe, arrivé en toute fin de mercato pour pallier à la blessure de Jakub Blaszczykowski. Dix-sept secondes après sa première entrée en jeu en Buli, le transfuge du Partizan Belgrade y inscrivait son premier but en reprenant un tir de Kevin Grosskreutz repoussé par Kevin Trapp. Le jeune homme est récidiviste en la matière puisqu’il avait également réussi un doublé pour son premier match avec le Partizan et un but lors de sa première sélection en équipe de Serbie. Prometteur, on ne pouvait décemment pas rêver mieux pour un premier contact avec le Westfalenstadion. Au final, on restera à ce score de 4-0, presque un service minimum si l’on songe aux quelques parades de Trapp qui a évité une déroute encore plus cuisante à son équipe.     

Berlin, Berlin, wir fahren nach Berlin !

Francfort reste donc toujours menacé de relégation, bien loin de sa sixième place de l’an passé. SGE va jouer gros dans les prochaines semaines avec cinq confrontations directes contre des candidats à la relégation, Brême, Stuttgart, Hambourg, Freiburg et Nürnberg. L’automne dernier, Francfort avec joué l’Europa League avec beaucoup d’enthousiasme et de brio, terminant facilement premier de son groupe, mais là, avec cette menace de relégation, on se demande si l’Eintracht ne va pas être tenté de faire un peu l’impasse sur son 16ème de finale à venir contre Porto. A voir.
Dortmund lui voit son horizon s’éclaircir. La deuxième place du classement paraît tendre les bras au BVB. Et puis le club peut sérieusement envisager une finale de DFB-Pokal avec une demi-finale à domicile contre Wolfsburg après un tirage au «sort» assez curieux puisque ses préposés voulaient tellement offrir un match à domicile au Bayern Munich que le nom du Rekordmeister apparaissait déjà en incrustation lors du tirage de la Pokal féminine qui précédait ! Même si Wolfsburg constitue l’une des meilleurs équipes d’Allemagne depuis la reprise, ce serait presque criminel pour le BVB de laisser échapper l’occasion de participer à cet événement extraordinaire que constitue une finale de DFB-Pokal à l’Olympiastadion, surtout quand on connaît l’importance que représente le pèlerinage sur les bords de la Spree pour tout fan jaune et noir qui se respecte.

La sagesse personnifiée

Je pensais que le fait d’arborer un maillot floqué Sokratis allait m’empreindre d’une sagesse nouvelle, même si, à l’époque lointaine où je lisais les auteurs hellènes en grec ancien dans le texte, j’ai toujours préféré les blagues grivoises d’Aristophane ou le souffle épique d’un Xénophon ou d’un Homère aux théories moralisatrices du vieux Socrate. Mais mes bonnes résolutions et mes vœux de sagesse n’ont pas résisté à l’euphorie de la victoire retrouvée au Westfalenstadion. Je finis par donner un abonnement à une amie de la fille d’un copain de mon pote Karli juste parce que sa présence nous avait porté chance puis je passe au Fanshop m’acheter un maillot floqué Manuel Friedrich (si, si…) et un livre appelé à devenir l’ouvrage le plus inutile de ma bibliothèque : il s’intitule «111 Gründe, Borussia Dortmund zu lieben. Eine Liebeserklärung an den grossartigsten Fussballverein der Welt». En l’occurrence, la «déclaration d’amour au club de football le plus grandiose du monde» s’étale sur 233 pages mais je crois que je n’ai pas besoin d’aller chercher aussi loin : la simple joie d’une victoire à domicile suffit à ma rappeler pourquoi j’aime tant ce club. Sieg !

Borussia Dortmund – Eintracht Francfort 4-0 (2-0)

Signal Iduna Park, 80’100 spectateurs.
Arbitre : M. Sippel.
Buts : 10e Aubameyang (1-0), 21e Aubameyang (2-0), 47e Lewandowski (pénalty, 3-0), 68e Jojic (4-0).
Dortmund: Weidenfeller; Piszczek, Friedrich, Papastathopoulos, Schmelzer; Kehl, Sahin; Aubameyang (71e Hofmann), Mkhitaryan (68e Jojic), Grosskreutz; Lewandowski (81e Schieber).
Francfort: Trapp; Jung, Madlung, Anderson (33e Kempf), Djakpa (73e Oczipka); Aigner, Weis (54e Schröck), Russ, Lanig, Rosenthal; Meier.
Cartons jaunes: 70e Kempf, 83e Sahin, 83e Russ, 85e Schröck.
Notes: Dortmund sans Hummels, Subotic, Blaszczykowski, Reus ni Gündogan (blessés), Francfort privé de Schwegler, Celozzi, Kittel, Stendera, Flum et Barnetta (blessés).

Écrit par Julien Mouquin

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1 Commentaire

  1. Le titre de l’article, c’est pour la victoire de Dortmund ou pour celle de tes potes d’extrême droite?

    Dégage Mouquin, plus personne ne lit tes torchons, on en est même venu à détester le BVB par ta faute. Suis l’exemple de ton mentor Baudry (talentueux lui au moins) et va voir ailleurs si on y est.

    Comme tu as pour habitude de censurer tous les messages qui ne vont pas dans ton sens, je ne me fais pas d’illusion quant à la survie à moyen terme de celui-ci. Qu’importe, le message est passé.

    RAUS!

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