Ah le Sud…

Petit déplacement dans la région de l’Hérault, entre les huîtres et les olives, entre le Picpoul et le St-Chinan, entre le rugby et le foot, on ne s’est pas ennuyé.

Autant le dire tout de suite, Oyonnax et Lyon n’ont pas pesé bien lourd contre les équipes locales, que ce soit au rugby le samedi ou au foot le dimanche.Samedi en fin d’après-midi, les protégés de Fabien Galthié accueillaient le néo-promu Oyonnax, équipe localement la plus proche de notre bonne vieille Suisse. Ces derniers avaient, le week-end dernier, épinglé le champion d’Europe en titre, le RC Toulon, et les Montpelliérains les prenaient donc très au sérieux.
Après avoir tenu bon durant les 30 premières minutes, les nouveaux venus en Top 14 allaient céder sous les coups de boutoir des avants sudistes, bien aidés par un Benoît Paillauge en mode «Cabellesque». En effet, le demi de mêlée remplaçant des Montpelliérains fut l’auteur de 20 des 45 points de son équipe ! Pour un intérimaire, c’est plutôt pas mal.
Pour le reste, on a été impressionné par la rudesse des chocs et des impacts, la vitesse de transmission et la puissance des mêlées. On se demande d’ailleurs comment est-ce possible qu’il n’y ait pas plus de grosses blessures dans ce sport, tant par moments les «boîtes» sont violentes…

Victoire de Montpellier par 45-20, six essais, bonus offensif et première place au classement, que demander de mieux pour la bande du capitaine Ouedraogo.
Enfin, on notera deux choses si particulières à ce sport. Une positive, l’ambiance et l’atmosphère sur le terrain et dans les gradins. Que cela fait drôle de voir des supporters des deux camps partager une bière avant et après le coup d’envoi, de ne pas avoir les 300 supporteurs visiteurs cloîtrés dans un enclos à bétail et enfin de voir des joueurs accepter la décision arbitrale sans avoir à vociférer à deux centimètres du museau de l’arbitre.
Dans le négatif, autant le rugby a été précurseur dans l’utilisation de la vidéo dans son sport, autant les nouvelles règles (en particulier pour l’en avant…) fait que plus aucun arbitre ne prend ses responsabilités et que bientôt pour chaque essai, ils demandent l’arbitrage vidéo, alors qu’ils sont 5 sur le terrain… Samedi par exemple, il a fait appel 4 fois à la vidéo, d’où des coupures souvent longues et qui hachent énormément le jeu. Alors que par deux fois, son assistant aurait pu décider lui-même. Devant la télé, on ne se rend pas trop compte de ces longues coupures, souvent «tuées» par des ralentis et autres statistiques, au stade c’est plus ennuyant et à la vue du grognement des 11’000 spectateurs ainsi que des divers spécialistes rugby, cela commence à être pesant. A part ça, on a bien aimé et on reviendra !

Du rugby au football…

Dimanche, l’équipe du président Loulou Nicollin, lyonnais d’origine, recevait le juvénile Olympique Lyonnais. Auteurs de 6 matchs nuls lors des 8 premières journées, Les Héraultais pouvaient dépasser leur adversaire du jour en cas de victoire. De plus, ils restaient sur une prestation médiocre à domicile contre Rennes, ce qui avait valu un grand nombre de sifflet aux joueurs de la Paillade et en particuliers à Rémy Cabella. Le petit homme à la crête et à la voiture orange, en référence aux couleurs locales, allait de nouveau faire gronder la Mosson, mais cette fois-ci dans l’autre sens. En effet, ce dernier nous a gratifié d’une énorme partie, bien aidé il est vrai par un bien pâle OL. Retour en arrière…
On joue depuis quelques secondes quand Cabella se retrouve seul au 2ème poteau et n’a plus qu’à pousser dans le but vide, mais gêné par le gardien ou tout simplement surpris, il manqua son coup de tête. Qu’à cela ne tienne, quelques instants plus tard il déborde et centre pour Montano, le Colombien, en se retournant et alors qu’il est à terre, réussit à pousser le cuir au fond après une première bonne parade de Lopes.
Montano allait rendre la pareille à Cabella juste avant la mi-temps mais le portier lyonnais sortait le grand jeu en déviant en corner. Malheureusement pour ce dernier, Mounier, oublié par l’ancien Montpelliérain Bédimo, pouvait reprendre victorieusement de la tête le corner tiré par Cabella. Et Lyon pendant cette première mi-temps ? Une ou deux escarmouches intéressantes, essentiellement sur coup de pied arrêtés, mais bien trop peu. Score logique à la mi-temps, 2-0.

De retour des vestiaires, Mounier a l’occasion d’assommer définitivement les Gones mais son envoi, alors qu’il est seul à 12 mètres du but, passe par-dessus et comme souvent dans ces cas-là, sur le contre, Lacazette adresse une «rotoille» de 22 mètres que Jourdren transforma en «Schürcherie», en laissant le cuir lui filer entre ses jambes.
On pensait que Lyon était relancé, mais c’était sans compter sur Cabella qui, dix minutes plus tard, lança dans la profondeur Montano ; le jeune portier lyonnais le crocheta dans les 16 mètres, pénalty, bien transformé par l’homme du match, 3-1.
Mais le Cabella show ne s’arrêtait pas là : lancé à la limite du hors-jeu quasiment depuis le milieu du terrain, il gagna son duel avec Lopes par un plat de pied au premier poteau, 4-1 la messe était dite. Sauf que 2 minutes plus tard, Cabella, encore et toujours, du côté gauche, délivra une offrande à Victor Hugo Montano qui opinait du chef pour un 5-1 de derrière les fagots. Jean Fernandez sortait même la pépite Cabella à 20 minutes de la fin, et les sifflets d’il y a deux semaines se sont transformés en standing ovation, comme quoi en football tout va très vite comme dirait Eric Wuillemin, ex-docteur sportif de l’ex-TSR. Deux buts et trois assists, voici le bilan du no 10 orange et bleu !
Belle et méritée victoire du Montpellier Hérault, bien aidé par un très faible Olympique Lyonnais, certes privé de nombreux titulaires, mais, et c’est peut-être le plus inquiétant, qui a complètement abandonné après le 3ème but. Quand tu as des Gonalons, Grenier, Briand, Lacazette, Danic, Malbranque ou encore Gomis, prendre une telle raclée en Ligue 1, cela doit faire tout drôle. D’ailleurs cela faisait 13 ans que cela n’était plus arrivé à l’équipe de Jean-Michel Aulas. Cela dit, avec la politique affichée par ce dernier, qui ne peut pneu comme dirait l’autre, vouloir mettre des jeunes c’est bien, les encadrer c’est mieux.
Au soir de cette 9ème journée, Montpellier remonte à la 8ème place et Lyon pointe à une dangereuse 14ème place.
Le Sud, on adore !

Montpellier – Olympique Lyonnais 5-1 (2-0)

La Mosson, 15’000 spectateurs environ.
Buts : Montano (16ème et 68ème), Cabella (59ème et 66ème) et Mounier (45ème) pour Montpellier, Lacazette (47ème) pour Lyon.

Écrit par Nicolas Pollien

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