Ça prend forme

Bienne à la maison, Davos et le SCB à l’extérieur, six points : le bilan de ces trois matches en cinq jours est parfait vu que Davos nous fait son Genève 2012-13 et s’effondrera au plus tard après la Spengler.

Le cinquième de la saison régulière est désormais atteint, Rappi et Lugano sont déjà à leur place, mais pour le reste, autant dire que c’est flou. Hormis les Autrichiens, qui ne tarderont pas à reprendre la place qui leur est due dans le ventre mou, tout le monde perd contre tout le monde, Ambrì est parti sur de bonnes bases, les Bernois sont moches, et Fribourg tâtonne. Toujours. Pas grand-chose à dire sur le week-end, avec une victoire un peu tirée par les cheveux à domicile face à un faiblissime Bienne (le joli maillot extérieur rattrape un chouïa l’impression de désolation générale) et une bonne branlée ramassée à Davos (match que je n’ai, une fois n’est pas coutume, pas vu, j’étais sur la glace de Marly au même moment).Autant dire que le déplacement de mardi sur les lieux même des exploits de Bertschy et Scherwey le printemps dernier s’annonçait coton. Mais le Zähringerderby n’est pas le seul vrai derby de Ligue A pour rien, même si un Ambrì – Lugano peut éventuellement se défendre (rien à voir donc avec la gentillette rencontre lémanique qui se jouait au même moment que notre duel de mardi soir). Par contre, les deux premiers du dernier championnat pratiquent encore un hockey ronronnant et ne semblent de loin pas tourner à plein régime. Les Bernois, en plein «blues du champion» (paraîtrait même qu’ils ont perdu contre Lausanne), sont néanmoins invaincus dans leur Haribo-Arena. Gottéron, lui, est sur courant alternatif et sa défense fait souci avec ses fréquentes attaques de panique lorsque l’adversaire presse un tant soit peu.

Les Dragons ont donc logiquement commencé par faire n’importe quoi (comme à Davos, m’a-t-on soufflé) pendant la première moitié du match, offrant généreusement deux contre un, pénalités et goals à des Moutzes qui n’en demandaient pas tant. Mais, et c’est nouveau, nos gâchettes enrayées de devant se mettent à planter sur quelques rares demi-occasions alors qu’elles peinaient jusqu’ici à concrétiser des hundertprozentigen (comme on dit chez nous) à la pelle. On se retrouve donc, malgré une belle boulette d’Abplanalp et un superbe assist de Benji pour Celui-Qui-Montre-Ses-Fesses, à trois partout à l’entame du troisième tiers. Le tout en ayant joué cinq minutes (maxi).
L’indécrottable optimise que j’ai toujours été et serai toujours se la joue donc Jean-Claude Dusse en espérant un malentendu pour ramener trois points que j’espérais, mais sur lesquels la dynamique de la partie m’enjoint de ne plus trop compter. Et soudain, tout change : on la leur fait à leur manière, typiquement SCB. Un goal venu de nulle part en tout début de dernier tiers, et hop, on ne les laisse plus jouer et on leur montre qu’en fait, jusque-là, c’était pour rire. Finies les approximations défensives, finies les sorties de zone avortées après une passe et demie, finie la panique sur le forechecking de fou des usurpateurs de titre national: pendant ces vingt minutes, Gottéron ressuscite et asphyxie les vilains d’en face. Le 3-5 libérateur laisse même espérer en planter deux-trois autres pour foutre une branlée historique à nos plantigrades préférés, mais si les gaillards ont gardé ces goals pour la revanche de ce printemps, ça me va. Avec tout ça, Fribourg ne sait toujours pas où il en est, le classement ne veut rien dire tant c’est serré en dessous de Davos et le match-référence maîtrisé de la première à la dernière minute attendra encore, mais bordel, ça fait du bien de regagner là-bas.
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

Écrit par Hilde Blatter

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