Faudrait voir pour la foutre au fond

Avec 9 buts marqués lors des 7 derniers matches, l’attaque du LHC pourra bientôt rivaliser avec celle du LS. C’est dans ces moments de doute qu’il faut se remémorer les conseils indémodables de nos aînés.

Alceste Berthier Chevallaz avait tout compris avant tout le monde. Lors des temps héroïques où c’était mieux avant et où les morveux ne passaient pas les tiers à tapoter sur des téléphones plus intelligents qu’eux, on avait le temps d’analyser ce qui se passait sur la glace. Et de développer des théories qui allaient traverser les âges sans prendre une ride. Ainsi, ce mercredi d’avril 1902, lorsque le HC La Villa était mené 0-18 de manière totalement stupéfiante par le CP Le Day, Alceste Berthier Chevallaz a eu cet éclair de génie: «Les gars, il faudrait voir pour la foutre au fond». Tout était dit. Guidés par la clairvoyance d’un précurseur de l’analyse hockeystique et d’un stratège révolutionnaire, «les p’tits gars d’Alceste», comme on les surnomme encore affectueusement dans les livres d’histoire, ont appliqué à la lettre ce précieux conseil. Et devinez quoi: ils se sont imposés 49-18. Une nouvelle ère venait de débuter. 

Ce week-end a eu lieu la double confrontation contre Ambri, plus connue sous le nom de «derby latin des clubs qui n’ont pas la lettre «g» dans leur nom». Pas comme ces cons de Genève, Fribourg ou Lugano. Eh bien ce qui ressort de ces deux matches, c’est que ça commence à sévèrement dauber du cul. Parce qu’après une entame de championnat où tout roulait, le moins que l’on puisse dire est que le LHC retombe dans ses travers les plus profonds de ses années de LNB. Et c’était pourtant pas faute d’essayer samedi, avec 478 occasions par tiers, mais seulement deux transformées. Certes, les arrêts de l’oreille interne et de la clavicule de Nolan Schaefer n’ont pas facilité la tâche des Lions, mais quand même. 
Heinz Ehlers serait bien inspiré de revenir aux fondamentaux dans ses discours d’avant-match. Pas besoin d’élaborer des concepts fumeux et tirés par les cheveux comme «faut prendre match après match» ou «l’important c’est les trois points». Jouer simple et «la mettre au fond». C’est tout. On n’a rien inventé de plus efficace depuis le fer à friser les poils de couilles. 

«Qui s’came» ?

Malgré la débauche d’énergie et la volonté affichée, les résultats commencent à prendre une pente encore plus abrupte que celle de la chute libre de Félix Baumgartner. Les courageux spectateurs-contribuables seront bientôt contraints de consommer des produits illicites pour ne pas sombrer dans la nostalgie de la Ligue B, au point de devoir renommer la très populaire «Kiss Cam» en «Qui s’came». 
Inutile de préciser qu’après la double baffe de ce week-end à 12 points contre un adversaire direct, va «falloir la foutre au fond» contre les deux prochains adversaires, Genève mardi et Fribourg vendredi. Car sinon, c’est le LHC qui va vraiment se la faire mettre au fond. 

Photo Pascal Muller, copyright EQ Images

Ambri-Piotta – Lausanne 2-1 (1-1 1-0 0-0)

Valascia, 5467 spectateurs.
Arbitres : Hodek/Reiber, Abegglen/Müller.
Buts : 5e Neuenschwander (Antonietti, Froidevaux) 0-1. 12e Reichert 1-1. 37e Park (Trunz) 2-1.
Pénalités : 2 x 2’ contre Ambri-Piotta; 3 x 2’, 1 x 10’ (Savary) contre Lausanne.
Ambri : Schaefer; El Assaoui, Nordlund; Trunz, Kobach; Gautschi, Sidler; Chavaillaz, Grieder; Pestoni, Park, Giroux; Grassi, Schlagenhauf, Bianchi; Steiner, Miéville, Reichert; Duca, Lüthi, Pedretti.
Lausanne : Huet; Gobbi, Leeger; Lardi, Jannik Fischer; Stalder, Genazzi; Reist; Déruns, Hytönen, Bang; Setzinger, Genoway, Simon Fischer; Neuenschwander, Froidevaux, Antonietti; Savary, Conz, Ulmann.
Notes : Ambri-Piotta sans Noreau ni Williams (blessés); Lausanne sans Eigenmann, Bürki (surnuméraires), Augsburger, Seydoux ni Morant (blessés).

Lausanne – Ambri 2-4 (0-1 1-3 1-0)

Malley, 6605 spectateurs. 
Arbitres : Kurmann/Mandioni, Fluri/Küng. 
Buts : 12e Park (Nordlund, Steiner/à 5 contre 4) 0-1. 27e Bianchi (Grassi) 0-2. 30e Steiner (Miéville, Reichert) 0-3. 31e Genoway (Setzinger/à 5 contre 4) 1-3. 35e Reichert (Miéville, Nordlund) 1-4. 42e Setzinger (Genoway, Gobbi/à 5 contre 4) 2-4. 
Pénalités : 4 x 2’ contre Lausanne, 5 x 2’ contre Ambri.
Lausanne : Huet; Gobbi, Leeger; Lardi, Jannik Fischer; Eigenmann, Reist; Genazzi; Bang, Hytönen, Déruns; Setzinger, Genoway, Ulmann; Savary, Conz, Bürki; Antonietti, Froidevaux, Neuenschwander; Simon Fischer. 
Ambri : Schaefer; El Assaoui, Nordlund; Trunz, Kobach; Sidler, Gautschi; Chavaillaz; Pestoni, Park, Giroux; Steiner, Miéville, Reichert; Grassi, Schlagenhauf, Bianchi; Duca, Lüthi, Pedretti; Lhotak. 
Notes : Lausanne sans Stalder, Augsburger, Seydoux ni Morant, Ambri-Piotta sans Noreau, Williams ni Dotti (blessés). Tirs sur le poteau: 5e El Assaoui. 

Écrit par Yves de St-Aÿ

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2 Commentaires

  1. Concis, sans fioritures, article réussi avec le ton choisi! Comme on dit: J’aime! Et j’ai bien ri surtout.
    Si tu pouvais donner des cours à ton « collègue » Marco, ce serait pas mal

  2. Lausanne adversaire direct d’Ambri ?

    Peut-être pour les (mauvais) pronostiqueurs de début de saison… mais là les adversaires direct du LHC c’est plutot Lugano, Bienne et Rapperswill et Genève Servette…

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