Période XXXIX : 11 – 17 novembre

Comme nous pouvions le prévoir, il n’y a pas eu de suspense lors des matchs aller des barrages pour la Coupe du monde. Les stars ont fait le show et les cancres ont ramassé. Et les matchs amicaux ? De véritables courses d’école pour beaucoup.

Tops

1. Kostandinos Mitroglou (Grèce) +25 points
Il n’est sûrement pas l’attaquant d’Europe le plus esthétique, mais il est l’un des plus efficaces. Véritable machine à marquer avec son club de l’Olympiakos, le buteur grec a mis son pays sur le bon rail pour le Brésil face à des Roumains limités, venus quémander un simple but. Une reprise de volée toute en finesse et une demi opportuniste ont fait apprécier ses talents de finisseur.
2. Roman Zozulya (Ukraine) +20 points
Peut-être que dans 20 ans, nous parlerons toujours de Zozulya comme le nouveau Kostadinov. L’avant-centre ukrainien s’est fait oublier pendant une heure de jeu, avant de surprendre une défense française moribonde en trompant à bout portant Lloris, qui avait presque peur de prendre le ballon dans la tête. Et comme, il faut toujours un héros, l’attaquant de Dniepropetrovsk s’est amusé à mettre dans le vent Koscielny et cueillir un penalty qui a le poids d’un compostage pour Copacabana. Et s’il pouvait juste ouvrir la marque ce soir à Saint-Denis ?
3. Alexis Sanchez (Chili) +15 points
Englué entre toutes les stars barcelonaises et même s’il a déjà scoré à 14 reprises pour les Blaugrana, on oublierait presque que Sanchez est un chasseur de but redoutable. Il ne manque jamais de nous le rappeler lorsqu’il affronte les grandes nations footballistiques vêtu du maillot de la Roja chilienne. A Wembley, il a fait le show, faisant ressortir les errances criardes de la défense des Trois Lions grâce à une tête surpuissante et un petit lob astucieux.

Gardiens

1. Sergio Romero (Argentine) +12 points
Débarqué sur le Rocher cet été où il est venu amasser quelques sous sur le banc de Louis II, Sergio Romero profite de la pénurie de gardiens de but au sein de l’Albiceleste pour se maintenir physiquement. Et il le fait plutôt bien. Même si l’attaque équatorienne fait aussi peur que celle de l’équipe de France, le portier a été l’élément le plus sollicité côté argentin permettant aux siens, encore plus brouillons que d’habitude sans leur futur ex-ballon d’or, de partager l’enjeu amical contre l’Equateur (0-0).
2. Þór Halldórsson (Islande) +8 points
Ça fait rêver de retrouver un Islandais dans cette sélection hebdomadaire, cela le sera encore davantage lorsque les insulaires, avec leur 300’000 habitants, prendront part à leur première Coupe du monde dans sept mois. Et cela, ils le devront en grande partie à leur gardien qui a annihilé toutes les velléités offensives croates à Reykjavik, préservant ainsi toutes les chances de qualification de son équipe. Faut-il rappeler à Rakitic qu’il serait déjà qualifié s’il avait fait le bon choix de sélection ?
3. Tim Howard (Etats-Unis) +4 points
Eh ben, il a fallu fouiller pour trouver un gardien qui n’est pas seulement allé profiter des week-ends de beuverie entre potes de sélection. Alors que Glasgow a tout d’une invitation cordiale pour sombrer dans l’alcoolisme, Tim Howard est resté sobre dans ses cages. Le portier américain a réalisé quelques parades de grande classe face à une équipe d’Ecosse qui n’a de monstre plus qu’un serpent de mer perdu dans le Loch Ness.

Défenseurs

1. Pepe (Portugal) +12 points
Pepe se dit très croyant, pourtant je ne suis pas certain qu’il ait réellement envie de voir Dieu participer à la prochaine Coupe du monde. Intransigeant défensivement, le défenseur portugais a parfaitement muselé Zlatan avec son compère Bruno Alves lors du match aller entre les partisans à la morue et les fans de krisprolls. Le Madrilène était tellement sûr de lui qu’il s’est même essayé au high-kick sur la star suédoise. Mais ce dernier, également grand spécialiste des arts martiaux, l’a proprement évité, aussi bien qu’il s’est défendu de rentrer dans les 16 mètres adverses. La peur sans doute ?
2. Alberto Moreno (Espagne) +8 points
Le bizutage passé le mois dernier après un premier test réussi avec la Roja contre la Géorgie, le petit latéral – dans la lignée de Jordi Alba – était une nouvelle fois aligné par Del Bosque ce week-end. Si les champions d’Europe, du monde, de la galaxie et des univers parallèles ont joué sur une jambe comme la dictature de la Guinée Equatoriale leur en avait dicté (primes obligent), le joueur de Séville s’est, lui, sorti les tripes. C’est que le gamin de 21 ans veut aller draguer de la Brésilienne l’été prochain. Résultat: un match exemplaire dans son couloir gauche et les louanges du patron.
3. Benedikt Höwedes (Allemagne) +4 points
Lahm replacé en demi axial comme au Bayern, la place de latéral droit était vacante. Benedikt Höwedes, stoppeur de base à Schalke, a démontré qu’il pouvait dépanner sur le couloir. Très actif offensivement, se créant deux occasions dangereuses sur coups de pied arrêtés, il a également assuré son travail défensif en fermant le côté à Marchisio. En Allemagne, quand y en a plus, y en a encore. Mais bon, c’est bien beau d’avoir trois joueurs de classe à chaque poste, si c’est pour échouer en demi-finale.

Milieux

1. Jean II Makoun (Cameroun) +12 points
Ils disaient tranquille les Tunisiens. Avec son mètre 73, tu crois que le type il va foutre sa tête dans la mêlée sur corner. Et voilà, le demi rennais qui s’élève dans les airs, tel un Kevin Durant qui va claquer son dunk, pour inscrire le 3-1 et libérer tout un peuple. Mais le type, en plus de remettre à l’ordre Eto’o et de courir après tous les ballons qui traînent au milieu de terrain, il a encore trouvé le temps d’aller planter le 4e en reprenant un ballon repoussé par le poteau.
2. Keisuke Honda (Japon) +8 points
Je crois que le gars voulait juste voler la vedette à Robben et prouver qu’il avait tout le potentiel pour s’imposer dans son futur club du Milan AC. Bon en même temps quand on joue la Ligue des champions, devenir titulaire dans une équipe qui se bat contre la relégation en Italie, il devrait y arriver. Bref. Toujours est-il que le moteur de l’équipe japonaise est à l’origine et à la conclusion de l’un des plus beaux buts du week-end tombé au terme d’une action collective à rendre jaloux le FC Barcelone ou Swansea.
3. Rafael Marquez (Mexique) +4 points
Bon déjà, eux ils ne devaient pas être là ! Après avoir perdu contre le grand Costa Rica de Saborio, les Mexicains doivent leur place en barrage qu’au succès de leur meilleur ennemi ricain à la 93e minute contre Panama (y doit avoir du trafic là-derrière). Et les voilà, écrasant les All White 5-1, grâce notamment à son capitaine exemplaire Rafael Marquez qui a inscrit le dernier but de la tête (bon oui, on est sympa, on fait tous les continents, et fallait en sortir un). Dommage car on aurait bien voulu voir la Nouvelle-Zélande tenir une nouvelle fois en échec l’Italie.

Attaquants

1. Cristiano Ronaldo (Portugal) +12 points
Parmi les rares affiches qui avaient encore un semblant de suspense le week-end dernier, le duel promettait entre l’homme qui passe autant de temps chez le coiffeur que sur un terrain de football d’après un président haut-valaisan et celui qui arrive à donner des ordres à Chuck Norris. Si celui qui a des allures de guerrier mongol n’a pas eu droit au chapitre, la danseuse madrilène a une nouvelle fois été décisive, en inscrivant le seul but de la rencontre. Elle aurait pu l’être davantage sans cette foutue transversale! La dernière ligne droite au Ballon d’Or… euh au Crampon Rouge est lancée.
2. Edison Cavani (Paris SG) +8 points
Lors d’un petit séjour touristique du côté d’Amman (Pas Simon on est d’accord), le Parisien s’est dit qu’un brin de nettoyage ne ferait pas de mal au vétuste stade de la capitale jordanienne. En plus d’être impliqué sur trois des quatre premières réussites de la Céleste, Cavani a réalisé un bijou de coup-franc délogeant toutes les araignées encore présentes dans les buts du pauvre Shatnawy. Le retour sera un long supplice pour les joueurs de la princesse Rania.
3. Victor Nsofor Obinna (Nigéria) +4 points
Car il a mis presque le même que Cavani. Comme cela pas de jaloux !

Flops

1. Laurent Koscielny (France) –15 points
Bon d’accord, il devait tenir la baraque de la défense française seul, car les fantômes de Debuchy, d’Abidal et de Rama Yade traînaient leur spleen à Kiev. Du coup, le Gunner a craqué. Baladé comme un gamin sur la première réussite de Zozulya, il provoque le penalty pour le 2-0, avant d’assener une jolie gifle à l’un de ses adversaires. Il sort sous les applaudissements des supporters ukrainiens et des téléspectateurs belges et suisses romands.
2. Philippe Senderos (Suisse) –10 points
L’équipe de Suisse a joué ? Pas vu ! Ah oui, me semble à avoir entrevu gambader Inler et Kasami du côté de Séoul. Les autres ? Bon bah, il fallait tout de même en sortir un de la 7e meilleure équipe du monde passée à côté de son voyage culturel chez Samsung. Entré à la mi-temps, Senderos, n’a certes pas été aidé par ses coéquipiers, mais il n’était pas à son affaire sur les deux buts coréens. Mauvais timing sur le premier et pas au marquage strict sur le second.
3. Tim Cahill (Angleterre) –5 points
A la ramasse comme toute l’équipe d’Angleterre expérimentale mise en place par oncle Roy, Tim Cahill n’a que très rarement eu droit au chapitre face à la vivacité chilienne. Et la presse anglaise ne s’est pas gêné de déglinguer sa pauvre défense aussi perméable que le bourbier de la Pontaise. «Cahill est bien trop lourd pour jouer à ce niveau.» Le championnat de Suisse devrait être à sa portée ? Ah non, il s’était fait danser dessus par Streller en septembre.

Écrit par Johan Tachet