Nyon peut avoir des regrets

Pour la première fois de son histoire, le Stade Nyonnais disputait les quarts de finale de la Coupe de Suisse. Hélas, au lieu d’affronter Gossau à domicile, voire Bellinzone, les Stadistes héritaient du pire tirage, sportivement parlant, avec ce déplacement à Bâle. Si beaucoup d’observateurs voyaient ce match comme une apothéose, les Nyonnais, et c’est tant mieux, voulaient croire que ce match n’était qu’une étape sur la route de la finale. Excès de confiance ? Non, et les Nyonnais l’ont prouvé malgré la défaite en offrant une excellente opposition au tenant du titre et leader de la Super League.

8430 spectateurs avaient fait le déplacement du Stade Saint-Jacques, dont un bon millier de Nyonnais, conscients de vivre un événement historique. Les Nyonnais et Daniel Perroud avaient bien tenté de convaincre leurs homologues bâlois de déplacer la partie du côté de Colovray, mais ceux-ci avaient refusé la proposition pour des raisons sportives, preuve que les Bâlois prenaient leur adversaire au sérieux. Christian Gross est en effet un fin connaisseur du football et pas le genre à mépriser un adversaire, qui plus est leader impressionnant du championnat de 1ère ligue. Le Stade Nyonnais n’avait pas volé sa place en quarts de finale après avoir éliminé deux adversaires de Challenge League, Servette et Yverdon (signalons également que CartonRouge.ch était présent dès le début de l’épopée nyonnaise cet été avec les victoires sur Malley et Bex, preuves de notre suivi !) et l’entraîneur bâlois en était bien conscient.Le match démarrait d’ailleurs plutôt bien pour les Nyonnais, nullement impressionnés par leur adversaire (lequel évoluait sans Chipperfield et Streller, blessés, ainsi que Costanzo, laissé au repos) et imposant la qualité de jeu qu’on leur connaît. Le jeune Ngindu, très (mais alors très) rapide milieu excentré récemment arrivé du Stade Lausanne prenait notamment des risques et posait pas mal de problèmes à la défense bâloise, laquelle n’était pourtant pas au supplice, ne nous enflammons pas. Les Bâlois ne faisaient pourtant pas les malins face au milieu de terrain nyonnais, Mathieu Germanier et Massimo Lombardo soutenant largement la comparaison avec Ergic et Huggel sur le match d’hier soir. C’est pourtant Bâle qui se procurait les meilleures occasions par le jeune Frei ou Eduardo, lequel aurait pu ouvrir la marque à trois reprises au moins mais ses frappes étaient  soit mal cadrées soit détournées ou stoppées par un Grégory Mathey qui marchait sur l’eau en première période.
Les deux équipes s’acheminaient vers la mi-temps lorsque Carlitos héritait d’une énorme occasion de la tête sur un centre venu de la droite mais Mathey ressuscitait alors Gordon Banks pour sauver ce ballon au ras de son poteau droit. Magnifique action bâloise, mais encore plus sublime sauvetage du portier nyonnais (lequel avait « des étoiles dans les yeux », comme le fera remarquer une Marie-Laure Viola-Inderwildi visiblement sous le charme de l’athlète) et 0-0 à la mi-temps, qui l’aurait cru ?


Les hommes de Gross ont dû batailler

Hélas pour les Nyonnais, si la différence ne s’est pas faite au niveau de l’envie ou de la qualité de jeu (quoique les Bâlois aient dominé la rencontre, faut pas exagérer), celle-ci s’est faite sur une erreur individuelle suite à un centre de Carlitos (pas sûr, j’étais en train d’essayer de trouver une place pour ma tasse de café sous mon siège, j’ai pas bien vu le départ de l’action et c’est pas le résumé de la TSR qui m’a aidé) et à une mauvaise remise dans l’axe de Jérôme Hyvernaud, l’ancien Baulméran servant sur un plateau Derdiyok, international suisse -21 qui aura eu l’honneur de repartir à la maison avec le maillot de Grégory Mathey, lequel ne se posait pas de questions superflues. 1-0 pour le FC Bâle ! Ah, et en passant, je m’excuse d’ores et déjà envers Pierre-Alain Dupuis de lui faire remarquer que Jérôme Hyvernaud, ça se prononce comme « Hiver » et « no » et non pas « Jarno » comme dans Jarno Trulli. Cela dit avec toute ma sympathie et tout le respect que je dois à M.Dupuis.
Bon, là on pouvait penser que ce serait la fin des haricots (j’adore cette expression, quelqu’un peut m’en expliquer l’origine ?) pour les Nyonnais, ben pas du tout ! Jocelyn Roux (déjà 20 buts cette saison !) trouvait enfin un peu d’espace entre Majstorovic et Marque et se procurait une jolie occasion avant le tournant du match de la 77ème minute et ce coup de tête de Fabien Sordet, tout seul à dix mètres des buts de Crayton, mais le coup de tête du défenseur central nyonnais (une fois de plus excellent hier soir, mais c’est tellement habituel qu’on le remarque même plus) était capté sans problème par le gardien remplaçant bâlois. C’est au contraire Derdiyok, encore, qui enfoncera le clou en surgissant au milieu de la défense des visiteurs pour clore les débats au tout début des arrêts de jeu.
2-0 donc au final et une certaine somme d’argent perdue pour votre chroniqueur suite à un conseil foireux d’un « spécialiste » qui se reconnaîtra et qui avait prédit un minimum de 3 buts dans cette rencontre. Interwetten.com te remercie, cher (très cher…) pronostiqueur mal inspiré ! Là n’est pas l’important, bien évidemment, et le Stade Nyonnais peut être fier des 90 minutes et du spectacle présenté. Les Nyonnais n’ont jamais refusé le jeu et ont fait honneur à leur statut de leader de la première ligue. Bravo aux Nyonnais et bravo aux Bâlois pour leur qualification et le boulevard s’ouvrant devant eux pour la victoire finale suite à l’élimination du FC Zürich sur le terrain du FC Thoune.
Photo copyright www.mediasports.ch – Pascal Muller

FC Bâle – Stade Nyonnais 2-0 (0-0)

Buts : 53′ et 90’Derdiyok

FCB : Crayton ; Hodel, Majstorovic, Marque, Zanni ; Huggel ; Frei (46’Derdiyok), Caicedo (84’Degen), Ergic, Carlitos ; Eduardo
Stade Nyonnais : Mathey, Hyvernaud, Miéville, Sordet, Pauchard; Ameti (87’Guei), Ngindu (92’Gétaz), Atkinson (62’Rickli), Germanier, Lombardo; Roux
Arbitre : M.Wildhaber qui avertit Germanier (39′), Roux (52′) et Carlitos (82′), tous pour jeu dur.

Notes : Stade Saint-Jacques, 8430 spectateurs.

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5 Commentaires

  1. Voilà pour la partie culturelle….

    Au siècle dernier, on distribuait dans les internats des haricots aux élèves, quand on ne savait plus quoi leur donner en guise de nourriture. En effet, le haricot était considéré comme un aliment de base, voire médiocre. Quand il n’y avait même plus de haricots à manger, c’était la fin de tout. C’est de là que provient l’expression « C’est la fin des haricots » que l’on emploie quand on veut signifier que « c’est la fin du monde », souvent de façon ironique.

  2. Très bon article qui reflète le match et contient quand même de lhumour… les auteurs précédants nauraient pas eu lintelligence danalyser le souhait de Gross de jouer à domicile comme ci-dessus. Ils auraient sorti la grande artillerie en-dessous du niveau de la ceinture et auraient montré quune fois plus leur incapacité footballistique!

    Merci Timothée!

  3. En fait, jai compris ce quil sest passé en regardant encore une fois les feuilles de match : le nom dHyvernaud y est écrit « Hyernaud » et comme le pourtant toujours excellent et attentif Pierre-Alain Dupuis ne connaît malheureusement pas ce joueur (malgré létendue de sa connaissance, dont je ne doute pas un seul instant, mais il arrive parfois aussi au meilleur cheval de trébucher, la vie est ainsi faite), il sest fié aux feuilles de match officielles.

    Doù lerreur, pardonnable à mon humble avis.

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