Patinoire du Trèfle-Blanc : GE-Servette fuit ses responsabilités

Le dossier d’une nouvelle patinoire au Trèfle-Blanc en état de mort clinique, les autorités élaborent de nouveaux projets pour le site. La faute aux dirigeants du GSHC qui, au lieu de prendre leurs responsabilités en main, ont choisi de se plaindre pour faire avancer les choses.

La Tribune de Genève semble avoir enfin décidé de faire son travail et a publié deux articles en deux mois abordant le désespérant dossier de la patinoire du Trèfle-Blanc, dont le dernier en date est paru ce lundi. On saluera au passage l’effort de Christian Maillard, qui a su trouver des ressources inespérées pour pondre un papier repoussant les limites du journalisme sportif au-delà du résumé de match.Tout le monde jette la pierre aux politiciens, mais peut-on objectivement leur reprocher de donner la priorité à des dossiers un peu plus fondamentaux pour le bien public tels que la construction de nouveaux logements ou le développement des infrastructures de transports, le tout dans un contexte économique genevois où réduire l’endettement semble être devenu la priorité numéro 1 ? La perspective d’érection d’une nouvelle patinoire ne semble plus faire bander personne. Ce d’autant plus que les chiffres ne parlent pas en faveur de Genève-Servette. Comme le souligne l’article de Maillard, les Vernets ont perdu près de 300 spectateurs par match cette saison par rapport à la moyenne de l’exercice précédent. Alors que, sur la glace, le club ne vend plus de rêve qu’au compte-goutte depuis une certaine finale de play-off contre Berne, il devient de plus en plus difficile de justifier un amphithéâtre de 10’000 sièges. Par ailleurs, on peine à voir le sens de créer 2’500 (!) places VIP au Trèfle-Blanc alors que les 800 actuelles ne trouvent pas toujours preneur. Et au lendemain du fiasco populaire annoncé de la Winter Classic, il va sans dire que le soft power du GSHC sera à ramasser à la petite cuillère.

Un parking au Trèfle-Blanc !

Tout ça pour dire que, d’un point de vue strictement politique, une rénovation propre en ordre de l’actuelle patinoire s’avérerait bien plus raisonnable que de se lancer dans un nouveau projet, même si on pourra toujours repasser pour que la Ville de Genève consente à y mettre 20 millions. D’ailleurs, la construction d’une telle enceinte n’est une priorité pour personne. A Lancy, c’est une salle communale que l’on veut. Au DIP, dont fait partie le Service des sports, on ne dirait pas non à de nouvelles surfaces de glace, mais – et on les comprend – il y a un peu plus urgent à faire. Enfin – et même si ces peureux n’ont pas osé le dire en face à CartonRouge.ch –, nous savons de source sûre que le Département de l’urbanisme a décidé de construire un parking à l’emplacement même de la future patinoire. Si ce parking sera «provisoire», son élaboration n’en occasionnera pas moins de sérieux investissements. Et comme on ne compte plus le nombre de bâtiments qui sont provisoires depuis une trentaine d’années à Genève, autant dire que ce n’est pas demain la veille que le GSHC glanera son premier titre, à défaut de le viser chaque année.
Mais pour Christophe Stücki, tout est pourtant de la faute des politiciens. Le «CEO» a l’air bien malin maintenant, lui qui fanfaronnait en début d’année comme quoi la nouvelle patinoire serait livrée en 2017, devant le sourire ébahi de journalistes trop gras pour remettre en question ces affirmations débiles. Un Christophe Stücki qui n’a toujours pas compris que c’était à Genève-Servette et à personne d’autre de prendre le «lead» dans cette histoire ! Mais pas un lead de pacotille comme celui qui a été pris jusqu’à maintenant. Plutôt que de geindre, a-t-il seulement contacté les directeurs de la Comédie et du Grand Théâtre pour s’enquérir des efforts entrepris pour faire infléchir le Grand Conseil ? Si, comme l’affirme le club, le gros de l’argent serait de toute façon apporté par des privés, il ne devrait pas être si compliqué de mettre la pression sur l’Etat avec un lobbying digne de ce nom afin qu’il achète ces misérables parcelles, indispensables pour envisager ne serait-ce que l’ébauche d’un début de projet concret, comme nous vous l’expliquions il y a déjà presque… deux ans !

Avec tant d’incompétence aux manettes, avec tant d’aversion pour la moindre petite remise en question, Genève-Servette n’aura jamais sa nouvelle patinoire. Lorsque, en 2030, l’Etat sera obligé de racheter les terrains des derniers propriétaires pour financer leur séjour en EMS, les négociations pourront reprendre. Las, il sera alors trop tard, puisque la Ligue aura relégué le club depuis belle lurette pour infrastructures insalubres. Les adversaires du GSHC s’appelleront Red Ice ou GCK Lions, voire même Fleurier ou Saas-Grund. Il n’y aura donc plus aucune raison d’ériger un coûteux amphithéâtre, et les nombreux pendulaires continueront de bénéficier d’un parking fonctionnel sis juste à côté du CEVA et de la nouvelle salle communale que Lancy aura fini par construire, à force d’un minimum de volonté. En somme, un modèle de P+R qui en inspirera d’autres et s’avèrera, au final, bien plus utile à la société qu’une chimère.
Image titre, copyright Google Maps et photos article de Pascal Muller, copyright EQ Images

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6 Commentaires

  1. Ce dossier n’a pas l’air clair dans la tête du rédacteur qui critique sans apporter de solutions. Quand au GSCH cette place en demi-finale, c’est pas une réussite pour le club ?

  2. Je sais pas si l’auteur de l’article a bien tout compris…. ?!? Justement, ce nouveau complexe doit abriter patinoire, salle communale, parking et logement à côté!

  3. @ Chris:

    Tu n’as apparemment pas tout compris non plus. Comme je l’expliquais dans cet article (http://www.cartonrouge.ch/actualite/verra-t-elle-seulement-le-jour-la-patinoire-du-trefle-blanc-dans-la-mouise/), le parking prévu dans le projet patinoire est en sous-sol.

    Ici par contre, je parle bien d’un parking « à la place » de la patinoire que veut construire le Département de l’urbanisme. Soit un parking en plein air, qui serait officiellement provisoire le temps que le projet de patinoire/parking/salle communale/bureaux voie hypothétiquement le jour. Par ailleurs, et pour ta gouverne, il n’y a pas de projet de construction de logement au Trèfle-Blanc, seulement des bureaux.

    Enfin, mais j’aurais dû le préciser en toutes lettres pour ta compréhension personnelle, Lancy ne va pas attendre 20 ans pour construire sa salle communale. Ils vont probablement mettre la pression pour la construire sur le site du Trèfle-Blanc, que la patinoire soit prise en compte ou pas.

    J’espère que c’est plus clair à présent.

  4. Je ne sais pas si vous avez vu le chantier qui est en cours dans ce secteur, il s’apelle CEVA et a été concocté depuis 1912, date de signature de la convention ETAT/CFF/confédération.
    Il faut être réaliste, il faudra donc attendre la fin de ce chantier avant d’envisager de démarrer celui du trefle-blanc, soit 2017 au mieux.

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