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65’800’000. C’est le nombre de vestes qui se sont retournées chez nos voisins français lors des 90 minutes qu’a duré le match retour opposant les Bleus à l’Ukraine. Mais c’est aussi le nombre d’«arbitre enc**é» entendus à la 30ème et de «merci arbitre» qui ont retenti 5 minutes plus tard… Juste un jour de foot en somme.

Bleus de travail

Conspués par une énorme majorité de la population footballophile hexagonale à 21h et portés en héros à 23h, les Bleus ont fait le boulot. Enfin, pour être plus précis, ils ont sauvé les meubles et la nation. Sous le regard cerné d’un président qui a tellement besoin de miracles, la troupe de la Dèche a montré que tout était possible. Comme il y a 4 ans, ils sont parvenus à revenir de nulle part, à se nourrir du mépris qu’ils engendraient pour sortir le match (le geste à l’époque) qu’il fallait, quand il le fallait.
Si la France avait toujours été aussi inspirée, elle dominerait le monde sans partage depuis des siècles. Mais l’inconstance est un des côtés de l’Hexagone. Quand Sakho ouvre le score sur une frappe relâchée par le valeureux Pyatov, les Bleus avaient déjà montré beaucoup plus que lors de toute la soirée de vendredi. Une entame de match solide a étouffé des Ukrainiens complètement dépassés. Motivé comme jamais en Bleu, qui sait, à l’idée de retrouver le frisson shemale dans un pays réputé en la matière, Karim Benzema, devant, s’en va battre une première fois Pyatov. But annulé, arbitre insulté. On recommence 5 minutes plus tard, Rim-Ka, derrière (la ligne de hors-jeu, donc), remet ça. But non valable, mais accordé. Une erreur volontaire pour en corriger une involontaire de la part du trio arbitral ? Soit, mais une accumulation d’injustices ne participera jamais à rééquilibrer la balance. Les contribuables français le savent, mais ne boudent pas leur plaisir en l’occurrence. Ils auraient d’ailleurs tort.
D’autant que la balance, hier, les Ukrainiens, parfaitement désemparés de la 1ère à la 90ème minute, ne semblaient pas en mesure de l’équilibrer non plus. Une frappe de Yarmolenko sauvée par Debuchy. C’est tout. Une seule offensive sérieuse. Et même si la frappe lointaine captée par Lloris en fin de match a fait ressurgir brièvement les fantômes de Kostadinov, Ginola et Lama, on en restera à 3-0, score de tous les succès hexagonaux. Deschamps n’est pas Houiller, heureusement.
Une qualification qui dissout une partie des critiques virulentes à l’encontre d’une équipe trop imprévisible au goût de ses supporters. Au premier coup d’œil, c’est positif. En creusant un peu, ce succès d’étape risque de freiner une réflexion en profondeur que la France du foot se doit de mener rapidement. Sous peine de battre la cote de désamour d’un président qui, hier, a peut-être vécu son premier évènement positif depuis sa prise de fonction.
Si mardi les Bleus ont conquis le Brésil, ont-ils vraiment reconquis la France ? Il paraît que Cléopâtre avait dit à César «tu reviendras quand tu auras la Gaule». Et c’est avec ce même objectif que l’équipe de France devra se rendre au Brésil l’été prochain.

Et les autres ?

– La confrontation Suède – Portugal, on s’y attendait dès le tirage, a été supplantée par le choc Zlatan – Ronaldo. Ces deux sélections sont des armées d’un seul homme. Les deux monstres semblaient entourés de sparring-partners et se sont livrés une bataille féroce. Une bataille que l’homme le mieux coiffé au monde a gagné face au Chuck Norris du PSG. La coquetterie monomaniaque l’a emporté sur les reprises «high kick» improbables. Quoi qu’il en soit, cette qualification portugaise porte un coup fatal au foot scandinave, qui sera totalement absent au Brésil. Outre le showman hors-catégorie Zlatan, les stades brésiliens vont devoir également se passer de supportrices scandinaves. Rageant.
– La Croatie et la Grèce ont logiquement validé leur qualification face à des adversaires trop limités pour espérer mieux. C’est dommage pour l’Islande, équipe sympathique au possible, qui serait devenue le plus petit pays à disputer une Coupe du Monde. Les insulaires ont au moins marqué les esprits (enfin, nos esprits suisses) avec ce mémorable 4-4 à Berne.
– Le Mexique, miraculé de la zone Concacaf, a bouffé du Kiwi. Kiwis qui se retrouveront souvent en barrages, étant le seul demi-qualifié de la zone Océanie depuis la défection de l’Australie. Après, affronter Tahiti et les Fidji ne prépare peut-être pas à une compétition sur deux matchs face à un adversaire aguerri. Cette fois, c’était le Mexique, ça aurait pu être le Panama ou la Jamaïque, plus abordables. Rendez-vous dans 4 ans.
– L’Uruguay a rempli sa formalité administrative en explosant la Jordanie 5-0 à l’aller. Le match retour va se jouer quand même. Amman – Montevideo, c’est 12’500 kilomètres à parcourir pour un match – du coup – sans enjeu. La Suisse qui va en Corée (Zurich – Séoul : 8815 km), à côté, c’est presque écolo en somme
– La malédiction égyptienne continue. Dominateurs sur la scène continentale, les Pharaons manquent une 6ème Coupe du Monde consécutive. Une réaction d’orgueil et une victoire 2-1 insuffisante, après la claque reçue à l’aller face au Ghana (6-1). Gomaa, Abou Trika et Ahmed Hassan ne disputeront donc jamais de Mondial. El Haddary non plus, mais ça, c’est moins dommage.
– Un stade plein à craquer 6 heures avant le coup d’envoi + une ambiance surchauffée + Vahid Halilodzic sur le banc =  arbitre qui se fait dessus. Voilà l’équation qui permet à l’Algérie de s’en sortir face au Burkina Faso. But injustement invalidé pour les visiteurs, intimidation en tous genres, arbitrage très complaisant. 1-0 après une défaite 3-2 à l’extérieur. Ça suffit. Le 12ème homme aura bel et bien été le héros de la qualification algérienne au Mondial. Fatih Terim likes this.
– La Tunisie a été repêchée après une élimination sportive face au Cap-Vert au tour précédent. Un joueur suspendu avait été aligné par l’équipe de l’ex-colonie portugaise. Un amateurisme incroyable à ce niveau de compétition qui aura permis aux Aigles de Carthage de défier le Cameroun. Manque de bol, les Camerounais, eux aussi, se sont qualifiés sur le terrain. Du coup, la Tunisie tente un sauvetage sur tapis vert. Cette fois, par contre, cela porte sur la présence dans la sélection des Lions indomptables de deux joueurs (Matip et Choup-Moting), qui, selon la fédé tunisienne, n’auraient pas le droit de défendre les couleurs camerounaises.  Problème, ces deux joueurs ont déjà disputé un Mondial sous ces mêmes couleurs. Un recours «à la CC» qui n’a donc aucune chance d’aboutir et une élimination confirmée.
– Cruelle élimination pour le Sénégal, qui a tenté tant et plus, pour remonter son déficit face à la Côte d’Ivoire. Alors qu’ils mènent 1-0, en toute fin de match, les Sénégalais ont LE ballon. Celui qui les enverrait au Brésil. Occasion manquée, suivie immédiatement d’un but de Salomon Kalou pour la CIV. Les Eléphants et leur belle équipe seront donc également de la partie.

Écrit par Arnaud Antonin

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6 Commentaires

  1. « Il paraît que Cléopâtre avait dit à César «tu reviendras quand tu auras la Gaule». Et c’est avec ce même objectif que l’équipe de France devra se rendre au Brésil l’été prochain.  »

    Magique ! J’adooooooooore !

  2. « Conspués par une énorme majorité de la population footballophile hexagonale ». Il ne faut pas croire ce que disent les journalistes. ce n’est pas parceque eux les mettaient plus bas que terre que tous les amateurs de foot français étaient du même avis.

  3. C’est décidément devenu un sport national de cracher sur le football Français depuis 1998… Certes, une grande partie de cette équipe doit avoir un Q.I. à faire peur, certes une grande partie de cette équipe devrait prendre des cours de savoir-vivre et de bonne conduite et certes, la France à acquis certaines largesses arbitrales à certaines occasions … Mais entre nous, combien de matchs de football que ce soit dans le cadres des groupes qualificatifs ou des phases finales de la coupe du monde n’ont pas été entâchés d’erreurs arbitrales ??? Bien peu !!! Et combien de nations championnes du monde on réellement mérités ce titre cette année-là ? très peu aussi… Que dire de la coupe du monde 82 avec un Italie qui ne devait même pas être qualifiée pour le 2eme tour, de la coupe du monde 86 où le Dieu Maradona à prouvé au monde entier qu’être un Dieu du foot est aussi savoir tricher, que dire de la coupe du monde 90 en Italie ou les Anglais ont été privé de finale sur un coup-franc rejouer pour des raisons obscures, etc… etc… etc… Donc un peu de calme avec la France, la main de Thierry Henry n’était pas la première dans le monde du Football, et de toute manière la France à mérité sa qualification après avoir dû subir un groupe qualificatif avec l’Espagne alors que nos Suisses ne pouvaient faire autrement que de se qualifier dans le groupe le plus facile et c’est toujours mieux de voir un football Français qui peut sortir le Brésil au Brésil qu’une équipe Ukrainienne qui n’a que la puissance et l’agressivité et qui n’aurait de toute manière jamais passé le premier tour en juin prochain… ^^

  4. L’Ukraine pas passer le 1er tour? En 2006 ils sont arrivés en quarts, qualification aux penalties… mais qui s’en souvient ? 🙂 🙂 😉

  5. Le 1/8 : Suisse-Ukraine en 2006 fut le match le plus ennuyeux et soporifique de l’histoire du football ! 120 minutes a attendre du jeu et des occases de but qui ne sont finalement jamais venues. Puis, même lors des penos on avait été nulissimes ! Pauvre Nati…

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