«Garmisch-Partenkirchen c’est bien !»

Simon Ammann souffre, tout comme les organismes des quatre envoyés spéciaux de CartonRouge.ch. La seconde étape de la Tournée des 4 Tremplins est probablement la plus difficile. Soit tu gagnes la tournée, soit tu en paies 15. Les deux ne sont pas compatibles. Parce qu’entre les qualifs et la compétition, il y a cette fourberie du 1er de l’an.

Transfert des équipes

Oberstdorf – Garmisch-Partenkirchen c’est 3h30 d’un trajet bucolique qui nous emmène de la Bavière au Tyrol pour retourner en Bavière. Et comme depuis le début de la Tournée, c’est au Jass et à la bière que commence la journée. Il faut dire qu’on est le 30 décembre, Oberstdorf est derrière, le taux d’alcool presque à zéro, et on se réjouit de découvrir le site des Jeux Olympiques de 1936 et son célèbre Grosse Olympiaschanze dessiné par Albert Speer. Mis à part un coup de chaud de Denis à Reutte in Tyrol qui a failli rater la correspondance parce qu’il a dû aller chercher des munitions au Supermarkt du coin, le voyage s’est déroulé sans problème majeur.
Garmisch-Partenkirchen c’est un bled sympa. Un méga-Ambri au milieu de fans du FC Bayern : 2’000 vieux cons à l’année, 20’000 jeunes pendant la Tournée des 4 Tremplins. Alors quand tu sais que tu vas te faire le 31 décembre là au milieu, tu sais que ça va envoyer.

Qualifications…

On avait décidé qu’on se ferait au moins une journée sportive. Pas le modèle tournée des 40 bars, mais le modèle sport réel. Puisque les qualifications commençaient vers 14h (ou 15h, ou 16h, je ne sais plus), pourquoi pas ne pas tester la mythique piste du Kandahar, là où Paul Accola a gagné le combiné en 1992 ? Ni une ni deux, on laisse Olaf à ses vapeurs d’alcool : vu qu’il n’avait vu qu’un saut et demi à Oberstdorf, il avait décidé qu’il verrait à Garmisch l’entier des saut, 250 fois 125m ou plus (à l’exception de mon pote Lamy-Chappuis, j’y reviendrai) : on loue une paire de skis et départ pour une journée sportive au soleil. Sans alcool jusqu’à 10h du matin. Et on laisse Olaf aller regarder ses 250 sauts.

Rencontre avec des Etatsuniens du Colorado fort sympathiques, quelques bières sur les pistes (avouons-le, le Kandahar on n’en a pas vu la couleur), retour à Garmisch pour un repos bien mérité. Le seul vrai amateur de saut à ski nous explique que Simi n’a pas réussi ses qualifs et qu’il y a deux Autrichiens devants. Mais bonne nouvelle, la 50ème place est tenue par un Français.

Et chacun a croisé son sauteur préféré

Soirée du 31 décembre, difficile de faire pire qu’une année auparavant au Romandie. On décide de rester à l’hôtel pour une soirée mamy-papy… en début de soirée. Quelques entrées fort sympathiques après, je m’engueule avec le brave serveur (il faut dire qu’il était supporter de Galatasaray) et décide d’aller faire un tour dans la ville. Et par hasard je tombe sur l’hôtel de l’équipe de France de saut à ski, représentée pour cette Vierschanzentournee par Vincent Descombes-Savoie et le sympathique Ronan Lamy-Chappuis (le frère, pas l’autre).

Un Français sur la Vierschanzentournee alors qu’il n’y a que des Autrichiens, des Allemands, des Suisses, des Japonais et des Nordiques, il n’en fallait pas plus pour me convaincre d’être le seul supporter de Ronan : Olaf et son chapeau avaient l’air rigolos en comparaison de Vince avec son drapeau français, son chapeau français, son écharpe française et ses gants français (stock «France» vendu pour les 15 prochaines années). On espère juste que les 12 caipirinha et les 25 litres de bières bues ce soir-là n’ont pas influencé les maigres 120 mètres réussis en qualification (111.5 m au saut d’entraînement). Ronan peut être fier : il y avait au moins un supporter de la France dans la Weisse Tribüne de Garmisch.
Une fois la virée à l’hôtel des Français effectuée, il fallait sortir en boîte. Normal, on est le 1er de l’an et les sympathiques serveurs de l’hôtel commencent gentiment à vouloir nous voir les talons. Le brave Denis avait décidé qu’il demanderait à tout le monde «Wer hat gewonnen» avec son drapeau suisse – fixé qu’il était sur le résultat du vainqueur de Oberstdorf – il tombe par le plus grand des hasards (il y a un Dieu pour les poivreaux, j’en suis sûr) sur le grand spécialiste du saut à ski de Suisse et de Navarre, consultant RTS, Sylvain Freiholz à l’entrée du Peaches, la seule vraie boîte de nuit de Garmisch où tu peux boire une bouteille de champagne le jour de l’an sans te faire emmerder par des «Bonne Année». Être à Garmisch-Partenkirchen et entendre un accent vaudois à couper au couteau ça pique, mais c’était fort sympathischhhhh. Et de deux sauteurs rencontrés.
Entre minuit et 5h, j’avoue que le journaliste que je suis ne se rappelle plus de grand chose, si ce n’est le petit déj avec son confrère Julien rentré vers 6h du matin : «Héééééé, tu sais pas avec qui j’ai fini hier soir ?», «non», «avec un vainqueur de la Tournée des 4 Tremplins : Jakub Janda». Il vous racontera.
Trois sauteurs mythiques rencontrés en une soirée, dans un bled de Bavière, avouez que c’est quand même mieux que le Romandie de Lausanne, non ?

Compétition

Entrer dans le Olympiastadion de Garmisch-Partenkirchen a quelque chose de magique. Depuis l’hôtel, il y a au moins 5 kilomètres («Julieeeeeeeeeeeeen : c’est le chemin le plus court ou c’est le chemin que tu connais ?», «celui que je connais»), des hectomètres au milieu des résidences secondaires de vieux (CC devrait venir palper le pognon dans ce bled, il ferait des affaires), arrivée au stade. L’ambiance allemande y est
Après un passage vers le mythique Eddie The Eagle pour une photo Mediamarktesque, on admire deux Autrichiens écraser la concurrence. Ronan finit beau dernier (mais il a eu les couilles de sauter le monstre de béton) et Simi troisième.
Les bars à bière du stade, les Glühwein-träger et les taxis bavarois nous ont permis de finir la soirée tranquillement.

Conclusion

«Alors Julien, tu l’écris cet article pour Carton ?»….. «Ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis, j’ai juste le titre : Garmisch c’est bien».

Écrit par Vincent Keller, Denis Oberhänsli, Julien Mouquin et Aurélie Piguet

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