De l’Art de se mettre seul dans la merde

Comment créer un problème là où il n’y en avait pas. C’est peu ou prou ce que les 7’500 spectateurs de Malley se sont envoyé dans les mirettes. Sur la glace…. et dans les tribunes.

Weibel, que te faut-il de plus ?

Une fois n’est pas coutume, je commencerai par remercier infiniment les supporters de Genève (à moins que ça soit ceux de Martigny, ou du FC Servette ou de Sochaux). Je terminais un article il y a un mois et demi par : « Ce qui se passera ensuite est écrit d’avance : les supporters adverses se contenteront d’acheter une place « côté Lausanne », sûre, car sans fichage généralisé, et se regrouperont dans des positions que certains ultras nomment Parcage sauvage au milieu des fans lausannois. ». C’est très exactement ce qui s’est passé ce soir. Je sais, ce n’est pas très scientifique de s’autoréférencer, mais ça fait toujours du bien d’avoir raison.  J’ajoutais dans le même article que l’incompétence crasse des dirigeants du LHC coûte un bras ; et là c’est le contribuable qui écrit. Ce n’est pas en vendant des parapluies à 35 balles pour intérimaire mouillé que vous allez calmer la colère de voir mes impôts dilapidés dans cette immense stupidité. Messieurs les supporters du GSHC, vous avez fait fort. Deux dents cassées côté gars en jaune, une ou deux probables interdictions de patinoire du vôtre, mais au final une démonstration éclatante de l’inanité du concept de sécurité débile du nouveau Malley. En outre, j’aimerais bien connaître le règlement ou la loi qui interdit à quelqu’un sans « signe ostentatoire » ayant payé un billet valable, de se mettre où il veut dans la limite des blocs inscrits sur son billet et de chanter pour l’équipe de son choix.
Prochaine étape ? Facile à imaginer : deux groupes de supporters adverses avec des places « côté Lausanne » dans des blocs différents, le premier qui agit comme hier soir pour la diversion, le second qui fera ce qu’il a à faire (tenter de piquer la bâche de la SO par exemple… et créer une situation de crise facile à prévoir). Weibel et ta clique : soyez des hommes cette fois et assumez en revenant illico en arrière. Vous avez détruit le Virage Ouest pour bichonner quelques VIP sans intérêt en construisant un camp de concentration (au mauvais endroit) qui crée plus de problèmes qu’il n’en résout. C’est pourtant le B-A-BA de la chimie : en diluant un poison on le rend inoffensif. Quelques casseurs dans un bloc rempli de supporters – sans l’ignoble fichage policier – sont parfaitement inoffensifs.

Bravo Chris !

A côté de cet événement en tribune, il y avait un match de hockey capital pour la course du LHC en play-off. Et la rencontre fut à la hauteur de l’enjeu. Un engagement qu’on n’avait plus vu depuis des lustres. Et le même symptôme que lors de LHC – Ambri d’il y a quelques jours : une noce-à-Thomas des Lausannois, et pas un seul puck qui entre. On a souvent lu et entendu cette saison que les attaquants du LHC ne valaient pas tripette. C’est faux. En face il y a des gardiens de classe mondiale. 30 tirs cadrés – certains sur le plastron c’est vrai – et aucune réussite, ce n’est pas de la faute des attaquants, c’est la classe du gardien adverse. Et cela a duré 3 tiers moins 9 minutes. Tobias Stephan est un sacré gardien.
Bang trouve finalement le chemin des filets en contournant habilement le cerbère des moineaux sur un rebond. C’est 1-0. Passent 6 minutes d’intenses dégagements interdits (ou pas) des Lausannois. Mais Ehlers est Ehlers et tout autre résultat qu’un 1-0 eut été ressenti comme un échec. Vint un engagement sur la droite des buts de Huet. Mon voisin avec qui cela fait 20 ans que l’on partage nos soirées hivernales de mardi, vendredi et samedi en Malley est un fan de Chris McSorley. Depuis toujours. Cela fait maintenant 9 ans – 9 ans de purgatoire sans match contre son Chris – qu’à  chaque score serré il sort un « là il faut une Chrisserie », entendez sortir le gardien pour un joueur de champ même au milieu du deuxième tiers. Et hier soir il rêvait de l’occasion de la voir en live, sa Chrisserie. A 3 minutes de la fin du match je l’entends « Chriiiiiiiiis, what are you doing ? » en voyant Stephan toujours devant sa cage. Il lui faudra attendre 90 secondes avant la fin pour voir le magicien des Vernets faire signe à Tobias de sortir. Ce fut le bon moment. Si Hytonen n’avait pas cassé sa canne le pari aurait été manqué. Mais Hytonen a cassé sa canne et Almond a réussi à trouer l’assurance tout risque lausannoise. Un gros coup sur le coin de la cafetière pour les Vaudois qui ne retrouveront pas la verve des 50 premières minutes. Et Vukovic marque le second synonyme de victoire genevoise. Rageant !
Photo hockey de Pascal Muller, copyright EQ Images

Lausanne – Genève 1-2 (0-0, 0-0, 1-1, 0-1 ap)

Malley, 7439 spectateurs.
Arbitres : Eichmann, Kurmann.
Buts : 51e Bang (Hytönen, Setzinger, à 5 c. 4) 1-0. 60e Almond (à 6 c. 5) 1-1. 64e Vukovic (Iglesias) 1-2.
Lausanne : Huet; Lardi, J. Fischer; Leeger, Gobbi; Stalder, Genazzi; Seydoux, Morant; Neuenschwander, Froidevaux, Déruns; Bürki, Hytönen, Bang; Setzinger, Genoway, S. Fischer; Antonietti, Savary, Ulmann.
Genève : Stephan; E. Antonietti, Bezina; Vukovic, Marti; Stafford, Iglesias; Kamerzin; Daugavins, Lombardi, Almond; Gerber, Rivera, Petrell; Simek, Romy, Hollenstein; Jacquemet, Rod, Berthon.
 
Notes : Lausanne sans Gailland, Augsburger, Conz ni Reist. Genève sans Mercier, Savary ni Picard.
Pénalités : 4 x 2’ contre Lausanne; 5 x 2’ contre Genève.

Écrit par Vincent Keller