Bienne est là où il ne voulait surtout pas se trouver, et c’est on ne peut plus logique

L’opération «Sauvons nos miches avant la Ligaquali» est, il faut bien le constater froidement, une foirade complète. Grandes absentes de cette finale des losers, le HC Bienne est encore à la recherche de ses testicouilles. Pris en flagrant délit d’être eux-mêmes, les Biennois se retrouvent exactement au stade qu’ils voulaient éviter à tout prix, officiellement en tout cas. Parce qu’au niveau de la glace, ça n’a pas toujours été aussi limpide que ça.

Le destin reste toutefois très joueur, puisqu’au moment où il était devenu évident que Rappi et ses champions du monde en titre allaient l’emporter et qu’il était grand temps de réserver tracteurs et bétaillères pour le déplacement en Emmental, c’est finalement sur le Haut-Valais qu’il allait falloir programmer le GPS. Les Lions (Quoi encore des lions ??? Bravo l’originalité dans le bestiaire ! Avec près de 8 millions d’espèces animales différentes sur notre planète, faut qu’ils choisissent tous des lions !) de Visp avaient renvoyé le Tigre bernois à la niche encore tout incrédule de s’être fait ainsi châtrer.C’est donc contre un champion de NLB très satisfait de son sort et sans réelle ambition de venir détruire son édifice dans une Ligue A une taille trop grande pour lui que le HC Bienne doit défendre sa place chez les hélices… chez les élites, pardonnez la confusion !
Parmi les phrases toutes faites dans cette situation, l’une s’avère pourtant bien judicieuse, à savoir que le «petit» joue libéré et dans l’euphorie de trois séries remportées tandis que le plus mauvais des mauvais de Ligue A doit gérer la cauchemardesque pression inhérente aux écrasantes conséquences d’une possible relégation. Matérialisation concrète et preuve par les actes de cette abyssale différence d’état d’esprit, le taux de réussite des deux protagonistes est plus que parlant. Entre des Biennois toujours aussi inefficaces malgré leurs innombrables occasions – donnez l’Amazonie à un Biennois et il vous produira un cure-dents – et des Valaisans hyper calvinistes profitant de toute opportunité pour capitaliser, il n’est pas difficile de trouver celui des deux qui a le plus de peine à trouver le sommeil.

Les voies du saigneur sont impénétrables

S’il est un homme parmi les autres qui se fait le plus mauvais sang, c’est bien le Hockeygott. Et dans une certaine mesure il faut bien admettre qu’il est un des plus importants responsables de sa précaire situation. Son choix délibéré et assumé de ne pas accorder plus d’importance que ça au jeu de puissance dans ses entrainements ainsi que sa furieuse propension à créer des lignes à grands coups de boules de loto ne peuvent pas être corrigés en à peine quelques jours alors que les marques de cette façon de dé-faire sont ancrées dans l’adénome du HC Bienne depuis plusieurs saisons à présent. Selber dschuld !
Pourtant, pour peu qu’ils s’en rendent compte eux-mêmes, les Biennois ont tout pour passer cet ultime écueil et de s’en aller faire bronzette en tant que pensionnaires de Ligue A. Ils sont plus rapides et mieux organisés que Viège. L’association Umicevic – Kamber – Herburger fait plaisir à voir, et vu ce qu’on a dû s’imposer aux mirettes cette saison on ne va pas s’en plaindre. Juste assez bons pour qu’on s’inquiète d’une nouvelle lubie de voodoo Schläpfer qui pourrait bien tenter de la démanteler, juste pour rigoler.
A ce stade de ce barrage, le scénario dit classique est pleinement respecté.
Acte 1 : le champion de NLB à la tête, les épaules et la moitié du torse dans le fion, chlingue le Villiger pourri et rote encore ses hectolitres de Feldschlösschen. 1-0 Bienne.
Acte 2 : pour son retour à la maison en tant que champion en titre, Viège est sur un nuage et fait la fête avec son public. En pleine bourre alors que dans la cage biennoise le pauvre Rytz, qui n’avait surtout pas demandé à être là, vit un soir plus que sans, les Valaisans plantent cinq buts sur trois occasions. 1-1.
Acte 3 : Schläpfer se souvient qu’il a des gars offensivement créatifs à disposition et que ça pourrait être une bonne idée de les essayer contre ces Valaisans plutôt que de les garder en tribune. Dans un match à sens unique, Bienne reprend l’avantage. 2-1.

Totalement conscients qu’une promotion serait un suicide sportif et économique, Viège a terminé sa saison. Ou presque. Parce qu’en face c’est Bienne. Et qu’avec eux tout reste possible. La logique voudrait que cette Ligaquali s’achève samedi soir en voyant Bienne sauver sa place dans l’anonymat le plus complet, tous les projecteurs se braquant sur les festivités liées au titre national du ZSC.
Mais la logique n’a pas toujours voix au chapitre en sport, et encore moins au Stade de Glace. Il a été dit fort justement que désormais seul Bienne peut battre Bienne, et ils en sont capables. A Schläpfer justement de ne plus toucher à l’ensemble gagnant de mardi soir. A lui de ne pas céder à la tentation de se délivrer du mal par les mauvais choix. Car c’est à lui qu’appartient de laisser enfin ses joueurs s’exprimer. Et malgré leur situation et leur présence dans ce duel, Bienne dispose bien de tels joueurs.
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

Bienne – Viège 5-1 (3-1 2-0 0-0)

Stade de Glace, 4’781 spectateurs.
Arbitres : Eichmann/Kurmann, Arm/Küng.
Buts : 2e Wiedmer (Keller) 0-1. 8e Umicevic (Kamber) 1-1. 14e Kellenberger (Ulmer, Rouiller) 2-1. 18e Umicevic (Herburger, Kamber) 3-1. 28e Ulmer (Rouiller, Kellenberger/à 5 contre 4) 4-1. 36e Herburger (Umicevic) 5-1.
Pénalités : 3 x 2′ contre Bienne; 6 x 2′ contre Viège.
Bienne : Meili; Rouiller, Untersander; Joggi, Fey; Cadonau, Dario Trutmann; Christian Moser; Marc Wieser, Peter, Spylo; Umicevic, Oliver Kamber, Herburger; Martin Ulmer, Kellenberger, Füglister; Neininger, Gaëtan Haas, Wetzel; Mosimann.
Viège : Schoder; Heldstab, Leu; Heynen, Schüpbach; Wollgast, Sandro Wiedmer; Guyenet; Sigrist, Desmarais, Andy Furrer; Dolana, Brunold, Kovalev; Botta, Samuel Keller, Xavier Reber; Zeiter, Alihodzic, Dayer; Leonelli.
Notes : Bienne sans Hänni, Gloor, Tschantré, Gossweiler, Ehrensperger, Brent Kelly (tous blessés), Burkhalter, Brendan Bell, Beaudoin, Bourque ni MacMurchy (tous surnuméraires); Viège sans Annen, Altorfer ni Triulzi (tous blessés).

Écrit par Ludwig Seeländer Diebstahler

Commentaires Facebook

16 Commentaires

  1. Que des vérités :

    de l’alignement à coups de boules de lotos en passant par le jeu de puissance, pourtant arme fatale des faibles, totalement négligé.

    à méditer.

    Donc excellent papier, à afficher dans la Garderobe (vestiaire) biennois.

    Sinon c’est vrai que le(s) lion(s) ça fait très emblème local.

    Attention les fauves sont lâchés…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.