Croche-patte : ABébéCD…

C’était écrit au frontispice du grand livre de la connerie humaine… C’était cousu du fil blanc dont on fait les plus belles tuniques de l’absurdité… Cela devait arriver… Aucun moyen d’y échapper… A force d’élever au pinacle l’argent facile et la vie de pacha qu’amène forcément la réussite sportive, au détriment du moindre nano gramme de raisonnement et d’introspection, l’égocentrisme a déformé la relation à l’autre et les messages ne sont plus compris…

Le sportif, égaré dans une bergerie trop grande pour lui, entouré de loups sanguinolents à la cupidité acérée, ne maîtrise ni ses émotions, ni les réactions de son entourage et encore moins les siennes. Il est comme le nouveau-né qui doit apprendre à décoder le langage gestuel et les non-dits qu’expriment les visages. Et très souvent, ses réactions égalent plus ou moins celles que les enfants en bas âges adoptent lorsqu’ils sont aux prises avec la frustration… Les icônes, à l’instar des hommes politiques, se doivent d’être irréprochables… bon, soyons réalistes, personne ne l’est et c’est tant mieux. Un monde lisse est aussi attirant qu’une vieille prostituée sur le retour mais comme il ne me viendrait pas à l’esprit de conspuer l’activité de cette dame touchante et parfois encore touchée, il ne me viendrait pas non plus à l’idée de juger quiconque en fonction de son humanité… Le balafré hexagonal qui «Zahiaïse» son ménage et l’enfant terrible du foot anglais qui noie son faciès de rugbyman dans des hectolitres de whisky me font sourire, soit, mais ils me redonnent de l’espoir… et je me sens nettement moins seul au monde dans mon voyage vers l’humanité, périple qui s’apparente parfois à une véritable toile de Pénélope. Un verre dans le nez, une branlette devant l’écran de son ordi, une injure lancée sans raison et autres facéties que représentent toutes ces légères pathologies de la vie quotidienne ne préjugent ni des compétences, ni de la qualité de celui qui s’en fait l’auteur. Il n’y a d’ailleurs que les grenouilles de bénitier pour penser le contraire. Et les adeptes de la projection aussi, bref… Mais à ce titre, doit-on forcément laisser passer les imbécilités des sportifs sans rien dire ? Pour le moins, l’augmentation du nombre de faits divers les concernant me laisse songeur…
Dans les tréfonds d’une mémoire qui ne s’anesthésie qu’épisodiquement entre deux rhums et trois… (hé ho, c’est ma vie privée là… nous ne sommes pas assez intimes…), je pense tout de suite au coup de boule de Zidane en finale de la Coupe du Monde… EN FINALE DE LA COUPE DU MONDE BORDEL !

Dans la même veine, pour ne prendre que ceux dont l’actualité nous rappelle au bon souvenir de leurs auteurs, je citerais dans le désordre, les athlètes français Mahiedine Mekhissi et Mehdi Baala, deux spécialistes du demi-fond lorsqu’ils ne s’égarent pas dans les limbes d’une conscience voilée par les lendemains qui ne chantent pas forcément juste, qui se battent comme des chiffonniers devant les caméras du monde entier pendant le meeting d’athlétisme de Monaco en 2011… On ne s’est pas battu, répondirent-ils la bouche en cœur et l’auréole transpirante au-dessus de leur tête d’enfants turbulents… Ben non les gars, un coup de boule et quatre coups de poing maladroitement tentés ce n’est pas se battre… c’est juste une autre manière de se faire de gros câlins, z’êtes cons ou bien quoi ?
Ou encore ce gros malin d’helvète footballeur, Michel Morganella, qui a flingué sa carrière nationale en insultant les Coréens sur Twitter à l’occasion du tournoi olympique de Londres. Personne ne lui avait dit que les réseaux sociaux, c’était lu par beaucoup de monde… Jouer au bobet d’accord, mais faut en avoir les moyens et savoir se rendre indispensable.
Puisqu’on parle du loup… A ma gauche, Balotelli… un parcours à faire rougir le premier boat people venu, véritable chantre de la fredaine, champion du monde de la frasque, Prix Nobel de la toquade. A ma droite… heu ben personne en fait… C’est bien simple, dans un monde sportif dont on ne peut décemment pas dire qu’il est dépourvu de clowns tristes, le Black-Rital est hors-concours tant nul autre, jusqu’alors, ne lui arrive à la hauteur des chevilles qu’il a, ma foi, forts bien gonflées… Petit florilège : juin 2010, ce type n’a pas honte de jouer le gangster d’opérette au volant de sa voiture, de se faire dénoncer et de brandir un pistolet en plastique devant un flic qui devait être léger goguenard tout de même… Mars 2011, l’épisode hilarant de la chasuble… par décence pour les chasubles, je n’insisterais pas… Même mois, notre Robin des Bois du 21è siècle vise des jeunes d’un centre de formation avec des fléchettes… Octobre 2011, mué en «millimaître» artificier, il tire des feux d’artifice depuis sa salle de bain à l’intérieur de son appartement ! Résultat des courses : 600’000 euros de dégâts… Ce qui reste pas mal, vous en conviendrez chers lecteurs, pour un type qui d’habitude ne fait pas d’étincelles… Cerise sur le gâteau, notre spontané du bulbe profite d’un moment d’égarement en se faisant l’auteur d’un doublé sur le terrain… Oh joie… Oh désespoir pensais-je alors en le voyant exhiber le  «why always me» qu’une pleureuse italienne un dimanche d’enterrement dans un obscur village des Pouilles ne renierait pas. Et on ne va pas parler de l’exhibition de ses petits muscles à la face du monde après un goal… hein, on n’en parle pas… minipecs peut-être, mais il fait le maximum, de conneries.
Bref, les exemples souvent pathétiques de ces bébés dans un corps d’adulte aux capacités physiques exceptionnelles pullulent… ou polluent, c’est selon… En tout cas, toutes ces démonstrations d’immaturité ne servent ni leurs auteurs en particulier, ni le sport en général…
Ce n’est pas Mamadou Sakho, le tricolore découvert en barrage contre l’Ukraine qui va dire le contraire… Le pauvre chou, frustré de ne pas être titulaire avec Liverpool, a quitté le stade… «J’ai conscience que ça a été un mauvais choix de ma part d’avoir eu besoin de m’isoler pour regarder le match».
Ah ? Tu voulais juste t’isoler collinet… Moi qui ai pensé que tu faisais une déchirure de la jalousie teintée d’une luxation de l’égo…
Des enfants je vous dis.

Écrit par Pascal Trépey

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