Roger Federer est le plus grand tennisman de tous les temps et le plus bel ambassadeur de ce sport à travers le monde. Ça, personne ne le conteste, surtout pas moi, son fan absolu et auteur du vrai-faux blog de Marc Rosset.
Mais c’est justement pour cela qu’on peut lui en vouloir aujourd’hui : du haut de son olympe, le Maître aurait pu utiliser son influence et faire jouer son aura pour tenter de sauver la Coupe Davis, cette compétition populaire et centenaire, vectrice d’émotions uniques. Mais non, il a préféré se taire, ne rien oser dire et laisser cette institution se faire bouffer par le groupe d’investissements Kosmos, présidé par l’infâme Gérard Piqué. La Coupe Davis est donc morte et enterrée, une certaine idée du tennis aussi.
Quelques jours après l’annonce de cette catastrophe pour ceux qui ont eu la chance – comme moi – de vibrer grâce à un week-end de Coupe Davis, le roi Rodgeur a enfin daigné donner son avis sur le sujet, regrettant cette décision et se posant quelques questions sur la crédibilité d’un mec comme Piqué dans le monde de la petite balle jaune. On est toujours plus intelligents après, dit-on, mais là, Federer aurait tout simplement pu être un peu moins con avant. Pourquoi n’est-il pas monté aux barricades en mars quand l’idée de cette refonte avait été annoncée ? Pourquoi attendre que le mal soit fait, que le patient soit envoyé à la morgue pour commencer à sortir les mouchoirs et penser à des solutions ? Car oui, des solutions pour sauver la Coupe Davis, il y en avait et nul doute que Roger Federer, si attaché au tennis et à ses traditions (enfin, on en doute maintenant), aurait clairement pu éviter cette disparition en osant prendre la parole, donner des idées et défendre le sport qu’il dit tant aimer. Ça aurait été tellement beau de voir l’homme aux vingt tournois du Grand Chelem se battre pour cette compétition légendaire, pour le seul plaisir de ne pas laisser crever l’un des fleurons du tennis. Pour le seul plaisir de se dire que sa stature a empêché la mort d’un mythe.
Mais il faut croire qu’il avait d’autres priorités en tête, comme celles de signer un contrat pharaonique avec Uniqlo ou de faire la promotion de sa fructueuse Laver Cup… Triste sport business dans lequel Federer, comme tant d’autres, est finalement parfaitement à sa place. La Coupe Davis n’en valait certainement la peine, ou plutôt le prix…
Les votes seront possibles du lundi 15 octobre au samedi 3 novembre, minuit !
Soyez le premier à commenter