VDM: Qui est le meilleur Vieux Dépourvu de Médaille de National League ?

Oui, c’est une coupe un machin qui est censé ressembler à une coupe pour autant qu’on soit myope et au dernier rang du stade caché derrière Zdeno Chára lors de sa remise, pas une médaille, mais les initiales VDC étaient moins drôles. Selon certains médias, Valtteri Filppula a intégré le très très officieux Quadruple Gold Club (Stanley Cup, Jeux Olympiques, Championnat du monde, Championnat de Suisse) en avril dernier lorsque Ceux-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ont soulevé le trophée hideux qui consacre la meilleure escouade de notre pays. Mais qu’en est-il du Zero Gold Club (même pas foutu de dominer une ligue de garage comme la nôtre) ?

Librement adapté d’une idée de Sean McIndoe alias Down Goes Brown dans les colonnes de The AthleticThe Old Guy Without a Cup (OGWAC) – Carton-Rouge se lance donc dans un classement du meilleur vétéran de National League en activité à n’avoir encore jamais remporté de titre de champion en ce début de saison. Et mine de rien, ce n’est pas si facile que ça de trouver des joueurs ayant réussi l’exploit de ne jamais jouer avec Zoug, Zurich, Berne, Davos ou… Vous-Savez-Qui au bon moment au cours des 20 dernières années. Foin de Joe Pavelski, Brent Burns ou Mark Giordano dans notre liste (et encore moins de Ryan Suter, qui aurait dû prendre sa retraite il y a bien 3 ans, le malheureux), mais on vous promet quand même au moins autant de glamour que lors d’un meeting complotiste un dimanche soir pluvieux dans un café glauque de Territet. Avouez que ce serait bête de quitter cette page maintenant après un tel préambule.

L’abat-jour géant de champion de Suisse.

Les règles

Comprenez cet exercice comme l’anti-Shein. En effet, notre Vieux Dépourvu de Médaille (VDM) mais en tout cas pas passé de mode doit avoir été présent dans la ligue depuis au moins 10 ans et avoir au moins 33 ans révolus le jour du début de la finale du championnat 2023/24. C’est encore mieux si le croulant en question fait partie d’une équipe qui a une chance de gagner (on fera une exception pour Fribourg), a encore un rôle majeur dans l’alignement (donc une crosse en main et non un éplucheur de citrons) et est déjà passé suffisamment près d’une victoire pour avoir envie de signer immédiatement au LHC et ainsi ne plus jamais revivre d’émotions aussi déchirantes (en tout cas en première division). On a finalement enlevé le côté feel-good qui confère à notre ancêtre une aura particulière et qui donne envie au public neutre de le soutenir dans son entreprise de plus en plus désespérée. Ben oui, il fallait quand même donner une chance à Killian Mottet de participer.

Le classement 

On a déniché 21 perles rares. 21, comme au Blackjack, un jeu où on a tendance à perdre assez souvent aussi (enfin il paraît, nous on n’y comprend pas grand chose quand ça dépasse le Uno et la bataille).

21) Matteo Nodari

Avoir fait partie de l’organisation luganaise en tant que junior élite lors des deux derniers titres, ça compte ? Non ? Mince alors…

20) Simon Rytz

Et pourtant il a essayé ! Un prêt à Zoug lors de la saison 2012/2013, un autre au HC Red Ice la même année (jouer pour un néo-promu en deuxième division qui a changé 6 fois de nom et fait faillite presque autant, ça a quand même une certaine valeur, non ?). Et un débitage intensif de citrons sur le banc lors d’une finale perdue avec le Eh Ha Tsé Biou l’année dernière, ça compte presque aussi, non ? Las, rien n’y a Fey.

19) Jannik Fischer

Jouer pendant 15 ans entre Lausanne, Ambrì et Ajoie et demander un titre (de première division, on précise quand même), c’est un peu fort de café, non ? Suivant !

18) Sebastian Schilt

Natif de l’Emmental, formé dans l’Emmental, 7 saisons dans l’Emmental et le reste en Romandie. Tout est dit.

17) Julian Walker

Passer presque toute sa carrière au Tessin post-2006, c’est la garantie de ne jamais rien gagner. Julian Skater ou encore Julian Runner auraient peut-être une chance de rattraper le temps perdu, mais Julian Walker ne gagnera probablement jamais de titre.

16) Sandro Zurkirchen

Formé à Zoug. Voilà, c’est un peu la seule bonne nouvelle pour celui qui a été le dernier rempart pas toujours en béton armé d’Ambrì, Lausanne, Lugano et Kloten après avoir quitté le train-train de son club formateur.

15) Matthias Rossi

Valentino et Matthias Rossi (no relation) portent tous deux le numéro 46. Voilà, la comparaison s’arrête là. Son récent transfert à Langnau risque qui plus est de le ralentir quelque peu dans ses derniers tours de piste.

14) Alain Birbaum

Sa seule chance de remporter un titre s’est finalement envolée au terme de la saison 2017/2018 passée à Chamonix avec le « C » sur la poitrine et quasiment un point par match à la clé. Ouais, la Ligue Magnus c’est pas encore ça… Bon, et il y a eu cette finale avec Gottéron en 2013, mais y avait-il vraiment quelqu’un qui y croyait à l’époque ?

13) Kevin Fey

Il y était presque ! Propriété du SC Bern en 2009/2010, année de titre, il est prêté à Ajoie pour les playoffs et n’est donc pas officiellement champion de Suisse malgré 21 matches joués en LNA cette année-là. Est-ce pire que perdre une finale contre Genève 13 ans plus tard ? Probablement pas.

12) Steve Kellenberger

Le natif de Bülach a fait quasiment l’entier de sa carrière aux Kloten Flyers (EHC Kloten depuis 2016). Il fut un temps, au milieu des années 90, où ce genre d’engagement était une garantie de multiples couronnes nationales. Depuis le changement de nom, le EHC RRRRRlote subit sans surprise une sorte de grounding et est plutôt abonné à la zone des playouts, voire même de la relégation à l’étage inférieur. Cela n’a pas empêché Kellenberger de perdre deux finales (et d’en manquer une troisième pendant son séjour d’un an à Bienne). A 36 ans, celui qui a été capitaine commandant de bord de son club formateur lors des 5 dernières saisons risque peu de changer d’air et donc de gagner ce fameux titre qui ferait décoller sa carrière. On pourrait même aller jusqu’à dire que cette dernière est entrée dans sa phase terminale. Quand vous défendez les couleurs d’un aéroport, il y a certaines réalités auxquelles vous ne pourrez pas échapper.

11) Jeremy Wick

Depuis l’arrivée de Juuso Riikola, difficile à avaler, le championnat de Suisse n’a plus tout à fait le même goût pour Wick. On pressent d’ailleurs qu’il quittera Rapperswil juste avant qu’ils ne bâtissent une équipe pouvant jouer la gagne, un peu comme il l’avait fait à Genève. Encore une pilule qu’il faudra faire passer.

10) Cody Almond

Celui-là, il nous casse les noisettes depuis un bon moment du côté de la Vaudoise aréna. Prolongé pour deux ans en 2022 (mais pourquoi ?), il sera enfin temps de faire ses valises (ou de ranger ses patins ?) à la fin de la saison pour celui qui a quand même gagné un titre de WHL avec les Kelowna Rockets en 2009, deux fois la Coupe Spengler avec Servette en 2014 et 2015 et surtout un titre de joueur le plus pénalisé de la ligue en 2018.

Il n’aura plus beaucoup mis les défenses adverses à l’amende depuis son passage chez le voisin honni vaudois.

9) Leandro Profico

Depuis qu’il a fait son entrée dans l’organisation luganaise en 2006, le club de la Resega Cornèr Arena (l’accent aigu de Vaudoise aréna paraît moins con maintenant, hein ?) n’a plus rien gagné alors qu’il restait sur deux titres en trois ans. Coïncidence ? Je ne pense pas. Leandro n’a pas mis son expérience à Profico pour faire de meilleurs choix de carrière puisqu’il vient de quitter un Rapperswil en pleine croissance pour Kloten.

8) Killian Mottet

On voulait simplement vous exprimer notre bonheur de le retrouver dans ce classement.

7) Daniel Manzato

Figurez-vous que le portier actuel du SC Bern est médaillé d’argent des championnats du monde M18 2001, c’est déjà ça. Oui, il y a un univers parallèle où les juniors suisses ont performé sur la scène internationale (et ont écrasé l’Allemagne en quarts !). Andres Ambühl était évidemment de la fête (y’a-t-il un championnat du monde auquel il n’ait pas participé depuis le XVIème siècle ?). Allez voir le contingent et comparez-le à ses adversaires russes ou finlandais, c’est rigolo. Au fait, pour des raisons obscures, le Canada ne participait pas. Robert Nilsson était par contre bien présent sous les couleurs suédoises.

6) Andrey Bykov

Quand tu consacres ta vie à Fribourg, même quand tu es le fils d’un légende (qui a quand même un peu perdu la boule récemment), tu ne peux que te retrouver dans cette liste.

5) Joël Genazzi

Celui qui aurait mille fois dû être le capitaine du LHC au moins une saison (on vous rappelle que le peu polyglotte Lukas « charisme » Frick et… Mark Barberio sont passés avant lui) ne gagnera malheureusement jamais de titre non plus. On promet d’ailleurs solennellement ici de s’offrir le maillot du HCFG floqué du numéro 71 s’il y parvient sur les bords du Léman. Allez, une relégation avec Langnau en 2013 c’était déjà pas mal.

Genazzi à Malley sous les couleurs de Viège le 1er avril 2010. Et c’est pas une blague.

4) Romain Loeffel

On se pose souvent la question de Loeffel la poule, mais on ne parle pas assez de Loeffel l’Aigle, vainqueur de la Coupe Spengler 2014. Vous vous souvenez peut-être de l’échange pas vraiment équivalent Loeffel-Kamerzin qui l’avait amené au bord du tout petit bout de notre beau Léman dévolu aux Genevois. Romain a depuis franchi le Rubicon et quitté les futurs champ… non, désolé, impossible d’écrire un truc pareil. Bref, il est parti et a depuis réussi l’exploit d’évoluer à Lugano et à Berne pendant 5 ans sans rien gagner.

3) Julien Sprunger

Remontez au numéro 6, faites Ctrl+C, revenez ici et faites Ctrl+V (sans la partie sur le concitoyen sujet de Poutine).

2) Chris DiDomenico

Oh ! Un étranger ! Bon, on triche un peu, il entame sa huitième saison en LNA puis en National League (avec une parenthèse nord-américaine), mais on va dire que ses (presque) deux ans en LNB et future Swiss League comptent aussi. Et il en fallait bien un qui ait une chance de quitter cette liste en fin de saison. Hein ? Ah il a signé à Fribourg… Nevermind.

La seule image Wikipédia de DiDo qui existe et il n’est pas en train de cogner quelqu’un par derrière ou d’insulter sa mère. Bon, il s’apprête probablement à le faire.

1) Damien Brunner

Ce nom-là est quand même assez extraordinaire. 3 saisons à Kloten dans les années fastes, 5 ans à Zoug avec un titre de meilleur pointeur du championnat et un autre de MVP au passage, 4 ans à Lugano après son séjour en NHL et une sixième saison consécutive à Bienne et toujours pas de titre pour le finaliste de l’an dernier ! A-t-il raté sa dernière opportunité ?

Un gars qui aurait dû remporter le championnat sur un patin.

Et vous, vous en pensez quoi ?

Est-ce qu’un de ces pauvres hères a une chance de laisser sa place dans ce classement en fin de saison ? Laissez-nous un chapelet d’insultes en commentaire si d’aventure vous arrivez au bout de cet article et pensez qu’on est complètement passé à côté de quelqu’un d’important au cours de nos recherches empreintes de flemme ou si vous êtes un fan transi de Killian Mottet.

 

Crédits photographiques :

L’abat-jour géant: Ges/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Twinskate.jpg

Cody Almond: Fabien Perissinotto/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Files_by_Fabienp

Joël Genazzi: Fanny Schertzer/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/User:Inisheer

Chris DiDomenico: TheAHL/CC0/Wikimedia Commons https://flickr.com/photos/75205285@N06/50481298991

Damien Brunner: Munro/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Damien_Brunner_2013_01_21.jpg

A propos Raphaël Iberg 175 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

Commentaires Facebook

8 Commentaires

  1. Commentaires que dévalorisants et incendiaires, les saisons passent mais vous restez toujours imbuvables. Je ne vous lirais pas, trop de négativisme me saôule.

  2. Vous êtes journalistes ou un énième clampin pseudo journaliste des lionceaux?
    Je mets une pièce que nous n’arriveriez même pas a faire 1% de ce qu’ils ont fait.
    Genazzi à surfé sur la vague du manque d’arrière en Suisse pour se décrocher un pactole. Ces statistiques avancés le place au niveau d’une des quatre dernières équipes du classement! Oups…. =)

    • C’est l’occasion de le rappeler une énième fois pour ceux qui n’écoutaient pas au fond: nous ne sommes pas journalistes et ne prétendons pas une seconde l’être 😉

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.