LHC : De la patience ? Mais de qui se moque-t-on ?

Annoncé comme l’un des favoris de ce championnat, si ce n’est même le favori numéro 1, le Lausanne hockey Club a connu un début de saison catastrophique.

Cinq défaites lors des sept premiers matches, un moral à zéro et un jeu collectif proche du néant. S’en était trop pour les dirigeants qui débarquèrent mercredi dernier (enfin! diront certains) l’entraîneur finlandais Heikki Leime. Le constat d’échec était malheureusement prévisible, Leime n’ayant réussi qu’une chose en 15 mois à Lausanne; faire en sorte que son équipe lui ressemble : pas d’émotion et aucun système de jeu reconnaissable. Pour bien comprendre le contexte de cette déconfiture initiale et, surtout, la réaction très dure du public lausannois, il faut se remettre en mémoire les 4 dernières saisons cauchemardesques vécues par les Lausannois. Après la miraculeuse promotion de 2001 et une première saison en Ligue A plus que satisfaisante, le public de Malley a dû ingurgiter un spectacle et des résultats qui ont plus que mis à mal sa patience. De plus, avant le début de ce championnat, les raisons d’espérer étaient nombreuses. D’une part, et ceci pour la première fois depuis bien longtemps, le LHC s’est doté d’une structure administrative et sportive digne de ce nom. L’expérience administrative et financière de Gérard Scheidegger ainsi que les connaissances techniques de Paul-André Cadieux sont le gage d’une crédibilité retrouvée. Au niveau sportif, le contingent mis à la disposition de Leime est de qualité pour la Ligue B, même s’il manque probablement au moins 1 défenseur de talent, capable de donner une bonne première passe et d’être ce « blue-liner » qui fait si cruellement défaut, notamment en phase de supériorité numérique. Ce problème est pourtant le même dans quasi toutes les équipes de ligue B et même dans certaines organisations de l’Elite, les défenseurs de talent étant une denrée extrêmement rare en Suisse.

Ces éléments remis en mémoire, on comprend mieux le ras-le-bol et les sifflets exprimés par un public jugé, il y a peu encore, comme l’un des meilleurs du pays. Les dirigeants et les joueurs réclament de la patience. Or, il est très culotté aujourd’hui de demander au public lausannois d’avoir encore de la patience. Après ce qu’il vient de vivre ces dernières saisons, il y en a vraiment qui ne manquent pas de culot! Avec une équipe de jeunes, qui possède une grande marge de progression et un business plan à 3-5 ans on comprendrait encore cette demande. Mais là, avec un groupe composé en majorité de joueurs en fin de carrière et de plombiers, il n’y a aucune espérance de progression avec le temps. Cette équipe a été construite dans l’unique but d’obtenir des résultats immédiats. Si ceux-ci ne sont pas au rendez-vous, l’échec est clair et le public le fait savoir. Alors, Messieurs les dirigeants et les joueurs, arrêtez de prendre le public pour un ramassis d’abrutis qui ne comprennent rien au hockey. Soit vous mettez en place un concept de formation et une équipe première avec de jeunes éléments qui ont faim de progression et tout le monde vous accordera sa patience, soit vous misez sur des mercenaires expérimentés, comme cette année, et vous devez offrir des victoires au bon peuple.
Certes, les dirigeants et les joueurs actuels ne sont pas responsables des erreurs du passé. Ils se doivent cependant de garder en mémoire le fait que si le LHC n’est pas, aujourd’hui, un club solide et bien implanté dans l’Elite mais bien une quelconque formation de 2è division, c’est à une succession de dirigeants mégalos, menteurs et incapables qu’il le doit. L’engagement du duo Scheidegger-Cadieux, s’il est réjouissant, n’est qu’une rémission et non pas une guérison définitive de ce véritable cancer qui ronge le club depuis des années: une gestion à la petite semaine, par des gens plus occupés à soigner leur ego qu’à penser au bien du club à long terme. Ceci explique aussi pourquoi le temps de la patience est largement révolu, les dirigeants et les joueurs actuels payant malheureusement pour tous les autres. Reste que la passion n’est pas complètement éteinte – tant que les gens sifflent c’est qu’ils sont encore là –  il faudra bien plus qu’une petite étincelle pour la rallumer. Il faudra mettre le feu sur la glace et de la compétence et du sérieux à long terme dans les bureaux. Pour que le LHC ne soit plus ce club de guignols dont toute la Suisse du hockey se fout depuis trop longtemps. Et c’est bien ça qui fait si mal aux supporters…

Écrit par Samy El-Zein

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