Bundesliga… la chronique du jour !

Bon, on commence fort tout de suite, pas d’intro, du brut, du vif… Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs, Ludovic Magnin, commençons par…

La déclaration du jour

Petit rappel des faits : le Bayern vient de perdre à domicile contre Hannover 96, est cinquième du championnat après 11 journées et se trouve à six points du leader, le Werder Brême. Bon. Imagine l’Olympique Lyonnais, l’AC Milan, Chelsea ou le CSKA Moscou dans la même situation, on parlerait de virer l’entraîneur, on crierait au complot, Jean-Michel Aulas Moi-Même Maître du Monde invoquerait les puissances occultes de la Ligue coupables de vouloir la mort de son Olympique Lyonnais, Carlo Ancelotti parlerait de «mafia arbitrale», Mourinho serait sur un siège éjectable, Valery Gazzayev réduirait sa consommation d’alcool, bref ce serait la fin du monde. Au Bayern, rien de tout ça. Juste une déclaration d’Ueli Hoeness.

«Brême sera sans doute encore en tête à Noël. Mais Noël n’est pas Pâques, le Werder pratique un beau football mais à la fin, comme toujours, c’est le Bayern qui sera champion.»
Voilà, les choses sont remises dans leur contexte. On ne s’affole pas. Tout le monde les déteste, sauf la Bavière, mais comme dirait Chirac, «ça leur en touche une sans faire bouger l’autre». A la fin, c’est le Bayern qui sera champion. On jurerait entendre Don Corleone ! Mais bon, le FC Bayern n’est pas surnommé le FC Hollywood pour rien, juge plutôt à l’aune de…

L’autre déclaration du jour

Toujours au Bayern, donc, mais de Willy Sagnol cette fois. Imagine une terrasse ensoleillée d’Yverdon-les-Bains début novembre. C’est samedi matin, tu viens d’acheter «L’Equipe» et son supplément «L’Equipe Magazine», tu te poses, souris à la charmante serveuse qui t’apporte ton café (indispensable après la nuit que tu viens de passer si tu veux comprendre quelque chose aux dernières déclarations de Pape Diouf), mords dans ton croissant et manque de t’étouffer en lisant ceci : «Je serai définitivement capitaine à Munich dans un an, quand Oliver Kahn arrêtera. Dans ces clubs très traditionnels, le brassard n’est pas confié comme ça au joueur le plus médiatique mais au patron, à celui qui tient vraiment les rênes de l’équipe. C’est très gratifiant pour moi». Signé Willy Sagnol. Tu te dis donc en aparté (une langue que tu pratiques couramment) que le Willy est quand même sacré gonflé et que tu te réjouis de voir la réaction du club. Elle ne s’est pas fait attendre puisque Felix Magath a sobrement réagi : «Il fait totalement fausse route ». Eh Willy… cassé !!! Le monde peut continuer de tourner, les petits insolents sont remis à leur place.

Le nouveau chômeur du jour 

Hanspeter Latour, entraîneur des Geissböcken ! Bon, je sais pas si on peut dire qu’il était vraiment entraîneur. Disons que c’était le gars en survêtement qui était sur le banc du 1.FC Köln, et qui se traînait en milieu de classement avec des joueurs de la qualité de Stefan Wessels (ancien gardien du Bayern), Alexandar Mitreski, Bernt Haas, Fabrice Ehret, Pekka Lagerblom, Milivoke Novakovic, Lukas Sinkiewicz, Salvatore Gambino, Peter Madsen ou Baykal Kulaksizoglu. Pour te donner une idée, avec cet effectif, Cologne (40’000 spectateurs de moyenne) est huitième, derrière Koblenz, Augsburg et Greuther Fürth. Le pire dans l’histoire, c’est quand même d’apprendre que Latour était payé pour ce qu’il faisait !

Le jeu de mots pathétique du jour

«Latour s’effondre». Et en allemand, je te raconte même pas, c’est encore plus drôle.

Le rappel historique du jour

Puisqu’on se trouve dans la 2. Bundesliga, restons-y pour saluer un retour à la vie, celui du Karlsruher SC ! Le club du Baden-Würtemberg est en effet un superbe leader invaincu de deuxième division, possédant neuf points d’avance sur le premier non-promu (les Zèbres de Duisburg) et inscrivant près de trois buts par match. Le KSC est flamboyant et les fidèles spectateurs du Wildparkstadion s’enthousiasment pour cette équipe ultra-offensive et très jeune. Tu te rappelles du KSC ? Personnellement, c’est le club allemand qui m’a toujours le plus fait vibrer, mis à part Sankt-Pauli dont je te parlerai une autre fois. Un vrai club populaire, un club d’ouvriers où la notion de l’effort et de l’appartenance au club a encore une signification. Le Karlsruher Sport Club est un de ces derniers clubs fortement implanté dans sa région et qui représente vraiment un point de ralliement pour les supporters, qui ne l’ont pas lâché même lorsque ses protégés sont retombés en Regionalliga. Je me rappelle de ces années fantastiques où le KSC, emmené par Oliver Kahn, Eddy Schmitt, Mehmet Scholl ou Michael Tarnat faisait exploser le CF Valencia (7-0 au Wildpark !), l’AS Roma ou les Girondins de Bordeaux. Jamais qualifié pour la Ligue des Champions, le KSC semait la terreur en UEFA, jouant toujours vers l’avant et prenant énormément de risques. J’adorais ce foot-là et l’Allemagne entière s’enthousiasmait pour cette sympathique équipe, rejointe ensuite par Thomas Hässler, Thorsten Fink, Sean Dundee, Sergeï Kiriakov, Adrian Knup, Jens Nowotony…

S’en suivra une période de vaches maigres, une relégation et un long passage aux enfers. Und jetzt ist die Macht vom Wildparkstadion zurück ! Pas de stars dans l’effectif, mais plein de jeunes qui en veulent, tout à fait dans l’esprit du club : l’Albanais Edmond Kapllani, l’Italien Giovanni Federico (les deux meilleurs buteurs de 2. Bundesliga), Sebastian Freis, le Suisse Mario Eggimann… Pas encore de noms connus, mais quel enthousiasme ! Quelle qualité de jeu ! Ami lecteur amateur de beau jeu ou toi, sympathique utopiste qui croit encore qu’un autre football est possible, je t’en conjure, joins tes prières aux miennes et milite pour le retour du KSC dans l’élite du football allemand. Espérons qu’ils ne perpétueront pas la tradition de leurs prédécesseurs, flamboyants joueurs habitués à flancher dans les moments décisifs, comme lors de la finale de la coupe 95-96, où après être allé s’imposer 3-1 au Westfalenstadion de Dortmund en ¼ de finale (douze mois avant le sacre européen de Dortmund face à la Juventus), le KSC s’inclinera en finale face à Kaiserslautern, relégué cette année-là…

La parenthèse du jour

La Bundesliga s’arrête 10 jours, le temps pour la «Nationalmannschaft » d’aller défoncer Chypre. La sélection de Joachim Löw, promu du rôle d’assistant de Jürgen Klinsmann à celui d’entraîneur en chef, s’en va en effet à Nicosie samedi soir y défier les hommes d’Angelos Anastasiadis. L’Allemagne est pour l’instant en configuration idéale dans ce groupe 3 en ayant gagné ses trois matches et en affichant une différence de buts de +17 !

Écrit par Cnaptak

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