Henin au sommet

Le tennis est vraiment un sport exceptionnel, on aura beau vous annoncer qu’une joueuse est particulièrement en forme et qu’elle a toutes les cartes en main pour remporter un tournoi, il n’est pas dit qu’elle y parvienne. En effet, la semaine passée, votre humble serviteur vous annonçait qu’il était fort probable de voir Maria Sharapova s’adjuger le dernier rendez-vous de la saison, n’ayant en face d’elle qu’éclopées et autres joueuses qu’elle avait largement dominées tout au long de la saison. Et bien il n’en fut rien…

Pourtant la semaine avait bien commencé pour la jolie Russe, elle remportait ses trois matches de groupes haut la main et allait se retrouver confrontée en demi-finale à la Belge Justine Henin-Hardenne qui n’avait pas joué avant ces Masters depuis le 17 septembre et la finale de Fed Cup perdue face à l’Italie. Mais voilà, c’est ici que la machine se grippe et que la compétition devient intéressante.Henin, elle, avait réalisé trois parties plutôt disputées, perdant même contre Amélie Mauresmo lors du dernier match de groupe qui avait condamné Hingis à faire ses valises. De plus, elle revenait d’une longue blessure qui l’avait presque contrainte à renoncer aux Masters. Bref, qui aurait osé miser un seul copeck sur la Belge ? Elle réalisait pourtant un excellent match et se débarrassait de la poupée russe avec une facilité étonnante, malgré un score serré au second set (6/2 7/6). Le premier match perdu par Sharapova depuis le mois d’août lui coûtait la place de numéro un mondial au détriment de la Belge qui s’envolait pour la finale.

L’autre demi-finale voyait s’affronter Kim Clijsters, facile seconde de son groupe, et Amélie Mauresmo qui avait complètement raté son début de tournoi, se prenant même une baffe monumentale (6/2 6/2) contre une Nadia Petrova en état de grâce ce soir-là, et avait dû batailler ferme contre Martina Hingis puis Henin pour finalement se retrouver dans le dernier carré. La Française, blessée à l’épaule lors du tournoi de Zurich il y a moins d’un mois, réussissait à se hisser en finale lors d’un match en trois sets (6/2 3/6 6/3) d’une excellente qualité et d’une grande intensité (malheureusement, peut-être le seul du tournoi).
Dès le début de la finale, la Française fut agressée sur son service mais tint bon. Après avoir malgré tout perdu son service, elle réussissait à remonter jusqu’à 4/4 avant de se faire breaker à nouveau et de concéder la première manche. Le second set débutait sur les mêmes bases, Mauresmo se montrant même plus agressive que son adversaire. Mais Henin ne se laissa pas faire et prit le service de la Française lors du septième jeux, un break qu’Amélie Mauresmo n’eut pas la force d’aller chercher et qui scella le sort de la rencontre : 6/4 6/3, score final.

En plus de son retour sur la plus haute marche de la hiérarchie mondiale, Henin accroche un nouveau titre majeur à son tableau de chasse, il ne reste plus que le tournoi de Wimbledon qui lui échappe. Au final, une saison proche de la perfection pour la Belge : elle a atteint la finale de la Fed Cup, celle de tous les tournois du Grand Chelem en gagnant à Roland Garros, elle remporte pour la première fois les Masters et finit numéro un mondial, chapeau bas Madame Justine Henin-Hardenne ! La finaliste malheureuse n’est pas en reste non plus. En effet, Mauresmo a remporté cette saison ses deux premiers tournois du Grand Chelem et a été numéro un mondial durant la majeure partie de la saison. Elle a d’ailleurs démontré qu’elle avait réussi à contenir son mental qui lui faisait souvent défaut durant les précédentes saisons.
 
Notons encore l’excellente prestation de Martina Hingis durant ces Masters. La Suissesse rate de peu le dernier carré, la faute à un physique qui lui fait encore défaut et qui lui a probablement coûté la victoire face à Mauresmo où elle fut complètement transparente durant le deuxième set. Dans ce monde de cogneuse, Martina a su revenir sans utiliser les mêmes armes, son coup d’œil faisant toujours les mêmes ravages que lorsqu’elle était encore numéro un mondial. On espère vraiment pour la beauté du jeu qu’elle parviendra à garder le rythme, et à revenir la saison prochaine avec un physique digne du jeu qu’elle a présenté cette année, ce jeu si fluide qui nous manquait tant lorsque l’on regardait ces tas de biceps ne cherchant qu’à frapper la petite balle jaune encore plus fort que leur adversaire.

La saison terminée, les joueuses ont maintenant un mois et demi pour se reposer et entamer la saison 2007 de la meilleure des manières possibles. Une année qui s’annonce intéressante car le retour au top niveau de notre Martina Hingis nationale nous a apporté une alternative au jeu en force qui avait fait son apparition avec les sœurs Williams. Et qui sait ? La Suissesse viendra peut-être jouer les troubles fêtes dans la course pour la place de numéro un. Mais ça, c’est de la musique d’avenir…

Écrit par Nicolas Jayet

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