A l’ombre des Peupliers

S’il est un club dont la réussite est à saluer en cette année 2006, c’est bien le FC Bavois.

Une ascension ininterrompue

Situé en plein coeur du nord-vaudois, le club de football de ce petit village rural (700 habitants) s’est en effet invité cet été en 2ème ligue interrégionale après d’épiques finales de promotion face à l’ambitieux FC Le Mont de Serge Duperret (deux victoires acquises de haute lutte face à un adversaire ayant lui aussi survolé son groupe de 2ème ligue) et autant dire que l’adaptation se passe plutôt bien puisque Bavois passera l’hiver confortablement installé à la quatrième place de sa nouvelle catégorie de jeu. Cela fait quelques années déjà que l’avènement du club bavoisan se fait sentir dans la région (engagement de joueurs confirmés tels qu’Alain Béguin, Yannick Vincent ou Dimitri de Cet pour monter de 3ème en 2ème ligue, notamment) et cette promotion ainsi que cette réussite ne sont que les fruits des efforts de Jean-Michel Viquerat et de son comité pour faire du FC Bavois le troisième club nord-vaudois (suite aux relégations de Valmont et du FC Champagne, rebaptisé Team Vaud -21).
Si le parcours sportif du FC Bavois est pour l’instant couronné de succès, les infrastructures semblent elles aussi suivre le rythme : ces derniers mois ont ainsi vu la construction d’une nouvelle buvette et la pose d’une tribune (issue du FC Baulmes) afin de faire du club vaudois un club attractif non seulement pour les joueurs, mais aussi pour les spectateurs. Une moyenne de 150 spectateurs s’est ainsi déplacée pour suivre les sept matchs à domicile des Bavoisans et le spectacle a été au rendez-vous puisque les maîtres des lieux se sont imposés à quatre reprises au Stade des Peupliers (pour trois défaites) et que plus de trois buts et demi y ont été inscrits par rencontre !


Photo © John Nicolet / La Région Nord Vaudois

Un effectif de qualité

Il faut dire que le FC Bavois et ses célèbres peupliers (huit magnifiques arbres situés derrière les buts côté Jura) ne craignent personne, à en juger par la liste de leurs victimes cet automne, à l’extérieur ou à domicile : Portalban/Gletterens, Romont, Colombier, Payerne, Belfaux, Spiez et Le Locle ! Ils auraient tort de le faire vu l’effectif à disposition du Bâlois René Zingg, à commencer par le secteur d’attaque où Bekim Uka, le Fribourgeois Stéphane Galley et l’ancien buteur challensois Jean-Luc Besson se partagent les deux places réservées aux pointes dans le dispositif bavoisan. René Zingg ne se départit en effet quasiment jamais de son 4-4-2, dirigé depuis la défense centrale par Johann Späni et Maurice Glur, Marco Grosso gardant les cages. Les postes de latéraux sont partagés entre le Français Laurent Cessy, Jérôme Boulaz et le jeune Iohann Hill (en provenance d’Yverdon -21), tandis que l’axe du milieu de terrain est le territoire de Giuseppe «Pepe» Alessandro, du Marseillais William Luckhaupt (qui a cependant joué à peu près tous les postes depuis son transfert du Mont cet été) et de Carlos Lamego. La grande force du FC Bavois se trouve sans conteste sur les ailes où Yves-Alain Monnier, capitaine, et le Parisien Yannick Vincent s’en donnent à coeur joie pour écoeurer les défenses adverses. La vitesse n’est certainement pas leur point fort (celle-ci étant plutôt l’apanage de Galley ou de Besson), mais les qualités techniques et de vision du jeu des deux milieux de couloir n’ont certainement pas beaucoup d’équivalent en 2ème ligue interrégionale et leurs immenses capacités contribuent grandement à faire de Bavois une équipe redoutable, que ce soit en contre ou sur attaque placée. Il serait cependant tout à fait réducteur de ne voir dans le FC Bavois que des individualités de qualité, tant le collectif semble être la force première de cette équipe (Le Mont l’ayant appris à ses dépens), capable de proposer à ses spectateurs des phases de jeu tout à fait intéressantes à ce niveau. Il suffit pour cela de se remémorer la première période face au FC Payerne de Gilbert Mollard, dont la mine dépitée et désespérée après 30 minutes (tant ses protégés se montraient incapables de sortir de leurs trente derniers mètres) est sans conteste l’un des temps forts de la saison au Stade des Peupliers.

Bilan négatif outre-Sarine

Il est intéressant de constater également que les hommes de René Zingg comptaient douze points après quatre parties avant d’être défaits à domicile par Breitenrain (à noter que Bavois ne compte que quatre points en cinq parties face aux formations alémaniques) et glisser ainsi au classement jusqu’à cette quatrième place à la trêve. Il faut dire que Bavois est une équipe qui ne craint pas d’attaquer et de faire le spectacle et cela peut parfois se solder par une prise de risques excessive et un lourd tribut aux sanctions (déjà neuf cartons rouges !). Corollaire : Bavois peut battre n’importe lequel de ses adversaires, mais manque peut-être de cette régularité qui pourrait faire de lui un sérieux prétendant à la 1ère ligue, au contraire peut-être du SV Lyss, grand dominateur de ce groupe. Mais qui sait, Bavois suivra-t-il peut-être les traces du FC La Tour/Le Pâquier, promu à la surprise générale dans ce groupe 2 l’année passée ? C’est tout le mal que l’on souhaite au sympathique club vaudois et à son emblématique président.

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