Top coupe du monde : Les 10 plus grandes corrections

On démarre cette série de classement insolites sur la coupe du monde avec celui des plus grosses corrections infligées en phase finale de coupe du monde. Plus que le résultat comptable, c’est avant tout l’empreinte et le souvenir que ces matchs ont laissé qui ont été pris en compte pour établir ce classement. A ce petit jeu, les Allemands sont bien évidemment les premiers de la classe puisqu’on les retrouve dans le beau rôle à trois reprises. Exploser ses adversaires, un véritable sport national chez nos voisins du Nord.

 

15 juin 1990, Milan

Ah la bonne vieille Mannschaft toujours prête à éclater des petites équipes, à mettre des claques à l’Azerbaïdjan ou des fessées à Gibraltar. Tu connais les quatre derniers résultats de l’Allemagne face à Saint-Marin ? 7-0, 8-0, 6-0 et 13-0, soit quand même 34-0 sur l’ensemble des 4 matchs. Il n’y a que les Teutons qui aiment martyriser à ce point de pauvres petits pays qui n’ont rien fait et ensuite rigoler très fort. Et la coupe du monde ne fait pas vraiment exception. On commence ce classement par la coupe du monde 1990 en Italie et une victoire 5-1 sans forcer de l’Allemagne de l’Ouest au détriment des Emirats Arabes Unis. Les Arabes sont d’ailleurs une victime de choix pour les Germains, nous allons y revenir. Comment aurait-il pu en être autrement, tant les Emirats faisaient figure de petit poucet pour leur première et unique participation. Ce jour-là, Klinsmann, Völler et compagnie se permettent même de rater des montagnes avant de finalement dérouler. Les Emirati tentent même de sauver de la main mais rien n’y fait, même Uwe Bein parvient à inscrire un but.

Ach! Nous afons bien rikolé !

 

2 juin 1986, Irapuato

Le Mundial 86 au Mexique, ça remonte tout de même à loin pour s’en souvenir, mais une vieille affiche URSS-Hongrie avait probablement dû faire remonter certaines rancœurs entre les deux pays alors communistes (plutôt côté hongrois). Surtout que l’Union Soviétique et la Hongrie sont des équipes tout à fait valables à cette époque. Mais au lieu d’un match à couteaux tirés, on assiste rapidement à une véritable correction. Super agressifs au pressing, les Soviétiques en collent deux à la Hongrie dans les cinq premières minutes et le match se transforme en véritable ballade de santé pour l’Armée Rouge et en cauchemar pour les Magyars. Au final, un 6-0 cinglant dans cette première partie du groupe B qui précipite la chute des descendants d’Attila.

La belle vengeance de 1956

 

13 juin 2014, Salvador

Lisez le compte-rendu de ce match sur CR

Quand un champion du monde en titre entre en scène, tu ne t’attends pas à ce qu’il perde, même s’il y a une bonne équipe en face, et que ça arrive en fait souvent. Tu t’y attends encore moins lorsqu’il mène au score à une minute de la mi-temps après avoir globalement dominé la rencontre et inscrit un penalty tout pourri. C’est donc dire si tu t’attends à ce qu’il se prenne une branlée monumentale. C’est pourtant bien ce qui arrive à l’Espagne en 2014 face aux Oranje. Un festival de buts qui commence par la tête plongeante de Van Persie et qui se conclut par un solo bien égoïste de Robben. L’addition est aussi salée qu’un gaspacho pour la Roja, un 5-1 en pleine figure de quoi mal commencer un tournoi qui sera complètement foiré.

L’Espagne en prend 5 à la suite…

 

18 juin 1986, Queretaro

En 1986, les Danois sont comme sur un nuage. Qualifiés pour la première fois de leur histoire pour une coupe du monde, ils survolent leur poule en battant l’Ecosse, en étrillant l’Uruguay 6-1 et en disposant de l’Allemagne 2-0, excusez du peu ! Un huitième de finale très ouvert pour la bande à Laudrup semble alors se dessiner face à l’Espagne. Surtout que tout commence fort bien. Juste avant la mi-temps, les Scandinaves mènent 1-0 grâce à un vieux penalty de Jesper Olsen. Pourtant, à quelques secondes du thé, patatras ! Le même Jesper Olsen tente une passe en retrait de génie pour son gardien qui finit dans les pieds d’Emilio Butragueño et les Espagnols égalisent. Complètement déstabilisés en seconde période les Nordiques en encaissent quatre en 45 minutes. Le vautour Butragueño réalise un coup de poker ce jour-là, l’expérience espagnole a parlé. Pourtant 28 ans plus tard, en 2014, l’Espagne se fera avoir presque de la même manière contre les Pays-Bas.

… L’Espagne en met 5 à la suite

 

16 juin 2006, Gelsenkirchen

En 2006, l’Argentine possède une belle équipe et compte bien se remettre du fiasco total de quatre ans plus tôt au Japon. Malheureusement pour elle, la bien pâle Serbie-Monténégro se trouve sur son chemin, alors qu’elle est déjà en phase de divorce pour donner naissance à deux pays distincts. Trois buts pour l’Argentine dans chaque mi-temps et un véritable rouleau compresseur collectif qui s’abat sur les Serbes. Un but illustre bien ces propos, le deuxième de la rencontre signé Esteban Cambiasso qui fait suite à une action collective de 22 passes consécutives. Une partie qui voit les débuts en coupe du monde d’un certain Lionel Messi qui en profite pour marquer et délivrer un assist. Quant aux Serbes ils boivent le calice jusqu’à la lie, ils sont éliminés et leur star Mateja Kežman est expulsée.

Encore un but et la Serbie-Monténégro devait payer la bière

 

21 juin 2010, Le Cap

Lisez le compte-rendu de ce match sur CR

La Corée du Nord a opposé une belle résistance au Brésil dans son premier match de poule, une courte défaite 2-1. Face au Portugal on s’attend à ce que rien ne soit forcément joué d’avance. En réalité, il n’en est rien. Ayant probablement tout donné face au Brésil, les compatriotes du dictateur le plus connu de la planète craquent complètement sous la pluie diluvienne du Cap. Sans doute trop impressionnés par la si grande débauche de gomina portugaise, les Nord-Coréens prennent totalement l’eau. Certes, les communistes coréens se montrent dangereux à quelques reprises, mais on n’a rarement vu une naïveté défensive pareille dans un match de coupe du monde après 1962, année à laquelle la Corée du Nord est de toute façon resté bloquée. Au final, les Portugais en plantent sept, mais il y aurait allègrement pu y en avoir dix. Personnellement, je n’ai jamais autant vu CR7 autant se marrer dans un match de football.

https://www.youtube.com/watch?v=Xs8IPXCemlA

Ce jour-là, Cristiano a même rigolé, enfin un peu

 

28 juin 1994, San Francisco

On ne va pas se mentir, lorsque la Russie et le Cameroun s’affrontent lors de la dernière journée de ce groupe B de la World Cup américaine, on s’attend à du remplissage, les deux équipes étant presque éliminées. Pourtant ce match deviendra tout simplement historique. Déjà quatre ans plus tôt en Italie, les Soviétiques avaient affronté les Lions Indomptables lors du dernier match de poules. Résultat : 4-0. Prémonitoire : oui sûrement. Si ce match reste toutefois dans l’histoire, c’est parce que l’attaquant russe Oleg Salenko, un inconnu notoire, parvient à marquer à cinq reprises dans le même match de coupe du monde. Des buts vilains il est vrai, contre un mauvais Cameroun, mais son nom reste ainsi célèbre jusqu’à aujourd’hui. L’autre fait de jeu qui marque cette rencontre est le but de Roger Milla, le plus vieux buteur de l’histoire en coupe du monde, à 42 ans. A cet âge-là en Afrique on est normalement déjà grand-père.

Les Russes ne sont jamais aussi bons que lorsqu’ils sont déjà éliminés

 

1er juin 2002, Sapporo

Ah ! On retrouve nos chers voisins allemands et leur machine à exploser les petites équipes. C’est à nouveau une équipe arabe qui fait les frais de la furie offensive germanique en 2002. Toujours, nulle sauf en 1994 et son exploit aux USA, l’Arabie Saoudite se fait ridiculiser proprement par l’Allemagne qui n’est pourtant pas la plus spectaculaire de son histoire cette année-là. Un score final de 8-0 avec trois fois le même but en tête piquée de Miroslav Klose. Le monde entier découvre alors avec stupeur sa pirouette de la mort. Quant au gardien Mohamed Al Deayea, il arrive même à se prendre un but entre les jambes de Carsten Jancker et un autre de Thomas Linke. Non c’est sûr il doit encore en faire des cauchemars la nuit.

Nous afons enkor plus rikolé!

15 juin 1982, Elche

C’est en termes mathématiques, la plus grande correction infligée dans une coupe du monde. La seule rencontre qui se soit terminée par un score à trois chiffres. Ce sont les Hongrois qui ont l’honneur de l’infliger au Salvador, deux pays qui n’avaient rien à voir ensemble et qui sont désormais liés par cette mascarade de football. Ce jour-là les Hongrois font mumuse avec les inexpérimentés salvadoriens et marquent dix buts pas franchement dégueulasses. Laszlo Kiss s’offre carrément un triplé en l’espace de six minutes face à Magico Gonzalez et les siens. Un record qui sera désormais difficile à égaler et que l’Allemagne tente jalousement de battre à chaque édition de coupe du monde. Hélas pour eux, sans succès.

Le record tant convoité par l’Allemagne

 

8 juillet 2014, Belo Horizonte

Lisez le compte-rendu de ce match sur CR

Au sommet de notre classement, sortez les trompettes, on retrouve un exploit de la Mannschaft et il ne pouvait en être autrement. Il s’agit de ce 7-1 mémorable face à l’équipe la plus titrée au monde, le Brésil. Enfin une vague imitation du Brésil cette année-là. Ce qui rend cette correction absolument mémorable, c’est qu’elle a lieu en demi-finales, un stade où l’on est plus habitué à voir des 1-0. De plus elle intervient devant un public brésilien médusé et en pleurs (Jujinho je ne t’ai pas oublié, j’espère que tu vas bien quatre ans après). Une humiliation ultime pour les Auriverde qui a fait quelque peu oublier le désastre du Maracanazo de 1950. Cette nouvelle catastrophe a d’ailleurs été rebaptisée le Mineiraço (du nom du stade Mineirão de Belo Horizonte). Un match qui consacre d’ailleurs Miroslav Klose comme le meilleur buteur en coupe du monde et comme le roi des branlées.

Ein grosses Branlee für Brasilien! Ha ha ha so lustig!

 

18 juin 1974, Gelsenkirchen

Ces deux pays n’existent plus et j’ai considéré que ce match était hors-catégorie, car trop vieux pour être comparé au football moderne (les gardiens n’avaient pas tous des gants), mais j’étais obligé de parler de ce match. Les Yougoslaves qui en mettent neuf à une pauvre équipe du Zaïre qui semble à peine connaître les règles du football et qui offre des moments magiques à cette coupe du monde de 1974. Un mythe absolu.

Le Zaïre 1974, une équipe qui ne savait pas vraiment jouer au football

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