Quand Grincheux met une baffe au dandy

En Valais, une réaction était attendue après les déconvenues de Berne en Coupe et de Bâle en Super League. Plus que ces deux défaites, ce sont la manière et le jeu du FC Sion qui inquiétaient au plus haut point. Face à Thoune, que je rêve de voir enfin retomber dans les oubliettes de la Challenge League avec Schaffhouse, tout est allé pour le mieux. Le fameux choc psychologique a peut-être bel et bien opéré dans les vestiaires sédunois. Même s’il faut replacer cette victoire dans son contexte.

L’opposition n’était en effet pas des plus farouches. Par le passé, le FC Thoune a connu son heure de gloire, certes. Il a vécu des moments étonnants, voire inexplicables. Mais, en sport, «sur un malentendu, ça peut marcher», pour reprendre l’expression chère à Michel Blanc dans les Bronzés. Or, maintenant, il n’y a plus de malentendu. Il faudrait quand même songer à faire disparaître les Oberlandais de l’élite, au même titre que Schaffhouse, pour enfin retrouver une Super League avec des affiches dignes de ce nom. Je vous l’accorde, ce sont les performances sur le terrain qui ont conduit à une situation telle. Mais je persiste. Il serait émotionnellement plus intéressant de vivre le retour de Servette, Lausanne et Lugano en première division, plutôt que se taper les bucoliques paysages du Lachen et du Breite. Mais mon propos n’est pas là.

La venue de Thoune à Tourbillon aurait difficilement pu être mieux agendée. En proie au doute et dans une phase de remise en question de tous, le FC Sion a trouvé avec cet adversaire rugueux et regroupé en défense l’opposition idéale pour refaire surface. Hormis les deux ballerines portugaises, l’état d’esprit du onze sédunois a été irréprochable. Mais son altesse Duc de Lisbonne, Baron de Porto et Vicomte d’Algarve Joao Pinto ne comprend décidément rien à rien. Comment le pourrait-il d’ailleurs, lui qui ne parle pas un seul mot de français après deux ans et demi passés en Suisse ? De plus en plus meilleur comédien que footballeur, le nonchalant et scandaleux capitaine sédunois incarne à lui seul l’exemple à ne pas suivre. S’il n’est pas non plus tout à fait largué dans le jeu, il le doit à son expérience et ses qualités. Mais peut-il continuer longtemps à évoluer sur ses réserves, sans travailler ni se faire mal ?
Le problème du Pinto est que Grincheux n’est pas le Schälli. Il y a fort à parier que Gabet ne lui pardonne pas indéfiniment son attitude déplorable et qu’il préfère donner sa confiance aux besogneux mais généreux Kali et Sarni. Avec la passivité du dandy aux joues rouges et au visage de plastique, son altesse Duc de Lisbonne, Baron de Porto et Vicomte d’Algarve avait trouvé un compagnon de jeu adapté à son «jemenfoutisme» aigu.
Un peu mieux loti que son compatriote de capitaine, Carlitos est lui aussi un joueur détestable en puissance. Je dis bien en puissance car, pour l’heure, il n’a pas encore commis d’actes trop irrespectueux envers l’équipe. Mais un jour… L’avantage de Charles le petit est qu’il peut à tout moment se montrer décisif. Comme sur son centre qui amène le 1-0 face à Thoune. Il est typiquement le genre de joueur précieux dans un groupe qui tourne bien. Pourtant, dès que les choses se présentent moins bien, ses gestes d’humeur et sa mauvaise volonté font de la superstar internationale et intergalactique une tête à claques, un perturbateur. Charles le petit est en fait incapable de tirer une équipe vers le haut. Dommage, car avec ses qualités techniques, il pourrait être un fer de lance pour le onze valaisan.


Photo © arc

Ce dernier a tout de même eu une réaction étrange en l’espace d’une semaine. Tous les joueurs avec lesquels j’ai parlé à l’issue du match avouaient que le changement d’entraîneur n’avait pas le poids d’une véritable révolution. Qu’est-ce qui a changé avec Gabet ? «Rien de spécial. On s’est surtout remis en question…» Une preuve de plus que le Schälli n’avait pas la cote auprès des joueurs du dictateur. De là à laisser entendre que les piètres prestations des semaines passées étaient en partie volontaires, il n’y a qu’un pas. Que, bien entendu, je ne franchis pas… Et si les mauvaises sorties du FC Sion étaient un caprice d’enfants ? Donc, en six jours, Grincheux n’a rien fait de spécial et… cela a fonctionné. Une énorme baffe sur les joues rouges du dandy zurichois qui, à moins d’être complètement masochiste, n’acceptera pas le poste de formateur proposé si généreusement par Tintin d’Octodure. Mais non, on vous dit que ce n’est pas pour ne pas payer les indemnités de licenciement que le dictateur a fait son offre au Schälli ! Vous êtes vraiment des mauvaises langues…

Écrit par Psyko Franco

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1 Commentaire

  1. En meme temps, quand on vois actuellement l’ergonomie d’un bb, on a l’impression d’etre rneevu sous Windows 3.1, et je comprends tout a fait que ces journaux souhaitent investir sur une experience utilisateur plus riche que ce qui existait il y a 10 ans

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