Le LHC en 26 lettres…

Après le HC Martigny, le Lausanne HC a le privilège d’étoffer cette rubrique satirique. Petit club de province avec un avenir incertain et un palmarès qui rime avec zéro, le LHC dévoue son existence à créer de faux espoirs chez ses supporters et de l’empathie – voire de la pitié – chez ses rivaux. Même les titres de seconde zone sont rares dans cette organisation qui a pour tradition de gérer ses affaires courantes à la petite semaine.

Passé maître en la matière d’échec cuisant et de déception, le club de Malley ne peut être qu’observé comme une bête curieuse où l’on suppose un potentiel resté inexploité -et inexploitable- où l’adage «il n’y a pas de place pour le rêve à Lausanne» prédomine. Son avenir est pourtant tout tracé. Il peut soit fusionner avec son meilleur ennemi genevois soit réaliser ce qu’il sait faire le mieux : laisser les trophées aux autres et continuer à désespérer ses nombreux partisans atteints d’une maladie incurable : la Passion™. Une seule véritable certitude : 26 lettres, c’est trop court…A comme «APHL (Association pour la Promotion du Hockey Lausannois)»
Association à but inconnu ayant oeuvré par le passé au renversement de l’aristocratie Heggienne. Aujourd’hui portée disparue, cette organisation est le contrepoids du Fan’s club, lui aussi aux abonnés absents. Synonymes : le kilo de plume et le kilo de plomb.
B comme «Bashkirov(Andrei)»
Joueur russe qui contrairement à nombre de ses compatriotes, est homme à sucer de la glace. Tel le poisson rouge dans son bocal, il tourne tristement en rond en cherchant quelque camarade pour jouer avec lui. Sorte de Petit Poucet moderne, il a la curieuse propriété de revenir par la fenêtre quand on le met à la porte.
C comme «CIGM»
Abréviation de «Centre Intercommunal de Glace de Malley». S’appelait à l’origine SIPM pour «Seul Ici Perd Martigny», mais on opta finalement pour une appellation moins polémique. Temple du bon accueil et du savoir-vivre. Rares sont en effet les équipes qui en repartent les mains vides. Si on excepte les buvettes à l’extérieur alors qu’on y pratique un sport d’hiver, les gradins inaccessibles sans échelle aux personnes de moins d’1m80 et l’impossibilité de voir le but le plus proche depuis les virages, c’est une patinoire très fonctionnelle. Sert de cadre à de nombreuses autres compétitions sportives, surtout en fin de saison de hockey.
D comme «Dubi Gérard»
Joueur totem du LHC. Il représente la véritable énigme lausannoise,  sorte d’exception confirmant la règle. Gérard Dubi a porté à bout de bras le LHC en LNA durant trois ans (1978-1981) et a également revêtu  le maillot national alors qu’il était sous contrat avec le club de  Montchoisi. Ayant quitté la formation lausannoise pour les sirènes servettiennes, il retourna toutefois une saison plus tard dans le chef-lieu vaudois. Ultime particularité, vu le palmarès sportif de lilipute du LHC, Gérard Dubi a l’immense mérite d’être rangé dans la «salle des trophées» lausannoise.
E comme «Enceinte»
Dernière excuse à la mode pour quitter le bateau ivre de Malley en plein naufrage. Martin St-Louis, excellent navigateur de la NHL, s’en est servi pour fuir le Titanic lausannois. Synonymes : ligaments croisés, hernie discale ou offre de LNA.

F comme «Fan’s Club»
Association à but très lucratif, qui consiste à encaisser des cotisations pour ne rien en faire. Ou accessoirement à faire tourner l’industrie des chauffeurs de bus dans le vide, voire se payer des repas de soutien à moindre frais. Synonymes : Organisation du Temple Solaire, Greenpeace, Pro Juventute.
G comme «Gilliéron»
Père de l’ex-Miss Suisse 2005 Lauriane Gilliéron et presque beau-père de l’éternel espoir Michael N’Goy. Celui que l’on surnomme le «Elliott Ness» de Prilly est l’un des derniers idéalistes en politique. Aussi respectueux de la loi que son illustre prédécesseur américain, le sheriff du houblon a frappé cette année en réduisant les fûts de la S.O. au silence. On se souviendra longtemps de sa phrase : «Les derniers fûts doivent être mis en bière !» RIP. Synonymes : Fidel Castro, Vladimir Poutine.
H comme «Hegg»
Bête curieuse repérée le long du Rhône. Tel le dahu, il se fait remarquer par sa capacité de gestion boiteuse et son immense ego.  Ses décisions ubuesques placèrent le LHC sur le chemin de la LNB et de la SO. Exemple : 1. Engager Milo et Werlen avec le but avoué de remplir Malley. 2. Engager et prolonger inutilement la carrière de Riccardo Führer. 3. Augmenter les prix des billets et abonnements de 20% sans se demander si les supporters continueront d’affluer vers Malley comme par le passé. En français dans le texte, Pierre Hegg a inventé l’inélasticité de la demande ! De quoi refroidir Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie. Synonymes : Roland Von Mentlen, Waldemar Kita, Marc Roger.
I comme «Infotrak»
Infotrak SA est une société fondée en 1990 – la même année que la chute du Mur de Berlin selon son érudit directeur. Tout d’abord «spécialisée» dans l’affichage, elle se tourna rapidement vers le marketing sportif avec un précepte révolutionnaire : «un seul client, il n’y a que ça de vrai !». A réussi l’ incroyable tour de force de récolter des recettes publicitaires misérables alors que le club militait en LNA, grâce à la verve et au talent d’un directeur-golfeur et de son assistant-scotch. A connu son 11 septembre lors du débarquement à Lausanne de Silvio Caldelari. Synonymes : Téléphonie rapide, Hop-500 plaques, Parasite (société qui vit ou/et croît sur une autre organisation désorganisée aux dépens des ressources de celle-ci, processus provoquant souvent des lésions), Pique- assiette, Virus.
J comme «Jonas Hiller»
Gardien de l’équipe de Suisse convoité par des clubs de NHL, jugé trop mauvais par Riccardo Bingo Führer pour évoluer sous les couleurs lausannoises et barré par Reto Libellule Schürch alias le «David James» de la Ligue.

K comme «Kindler (St Beat)»
Ancien gardien du club. Surnommé le Marsupilami pour des raisons qui échappent au bon sens. À sa retraite, on retira son numéro pour le récompenser d’être resté fidèle pendant des années au LHC alors même qu’aucun autre club en voulait.
L comme «Les cadavres»
Nom masculin – toujours employé au pluriel – communément donné pour désigner les affaires lausannoises glissées sous le tapis ou au fond des placards. A la bonne idée de ressortir chaque année à intervalles réguliers, généralement à douze jours d’une assemblée générale. Synonyme : la pochette-surprise lausannoise, charges sociales impayées, salaires en retard.
M comme «MOJU»
Mouvement junior regroupant les clubs du LHC, Prilly, Renens et du Star Lausanne. Connu dans toute la galaxie pour sa stérilité qui aurait fait fantasmer Pasteur. Le meilleur élément jamais produit : l’ex-futur-de-piquet international Michael Ngoy. Malgré un nombre respectable de juniors, le MOJU est resté aussi improductif qu’Albert de Monaco est fécond. Incapable de sortir de ses querelles de clocher mais capable de produire des melons énormes, il décide d’aller à la pêche aux idées nouvelles en lançant le concept «vivier». Synonyme : le Néant.
N comme «Ngoy»
Pur produit du mouvement junior lausannois, Michael Ngoy a représenté durant des années le prototype même de l’espoir du LHC déchu. Passé du statut de futur international selon Ralph Krüger à internationalement de piquet, il occupe aujourd’hui une enviable dernière place en LNA sous les couleurs de Gottéron. Plus connu pour son coup de rein avec sa célèbre moitié que pour son coup de patin dévastateur. Synonymes : Melon, Emery, Pastèque, De Allegri, Zorzenon ; on en passe et des meilleurs, la liste est trop longue.

Photo © Pascal Müller

O comme «Otis»
Sponsor idéal du LHC. Synonyme : Schindler.
P comme «Public»
Principal mécène du club. Se charge même à l’occasion d’organiser des opérations pour s’auto-attirer à la patinoire. Est victime d’une maladie étrange (et revendiquée) nommée Passion™. Cette affection lui provoque des douleurs puissantes et domine sa raison au point de le persuader que son club a un passé glorieux. N’étant par ailleurs pas à une contradiction près, le public lausannois se prétend connaisseur alors même que, de son propre aveu, il se déplace en masse rencontre après rencontre pour voir évoluer une équipe de branques.
Q comme «Quolibets»
Cérémonial qui, chez un public Passionné™, remplace la traditionnelle ola de fin de match avec les joueurs.
R comme «Riccardo Führer»
Il est au hockey ce que Donald Rumsfeld est à la poésie. Autoritaire comme votre prof d’allemand de 5ème, il a réussi l’exploit de faire monter le LHC avec une équipe de niveau moindre, puis de contribuer à reléguer le LHC avec un contingent de niveau très moindre. Geste technique préféré : le footing dans la neige à 5 heures du matin. Gestes techniques honnis : la remise en question et l’humilité. Synonymes : Doug Mckay, Vahid Halilodzic. Surnoms : le Chris McSorley du très pauvre, le Druide de Malley.
S comme «Section Ouest»
Groupuscule fanatique adepte de la peinture sur toile et du Bacardi. La S.O., comme le surnomme les initiés, a également un faible pour la banderole à tendance polémique. S’est rendue célèbre pour avoir fomenté la révolte et tenté de renverser la dictature Heggienne, en voulant prendre d’assaut les tribunes de Malley en 2003. A réussi le tour de force de truster la une des médias au moyen d’une bataille de boules de neige. A dernièrement tendance à passer sa frustration de voir son club favori en LNB en tapant sur la gueule des supporters adverses.

T comme «Tourniquets»
Affaire louche ayant contribué à la légende du LHC. Ne marchant pas, comptant double ou triple les spectateurs, permettant aux abonnements échus de toujours faire rentrer leur propriétaire, voire de remplir de manière occulte la bourse du mécène de l’époque. Les fameux tourniquets de Malley restent dans les annales comme l’exemple type de la gestion du club à la petite semaine. Synonymes : achat de la licence de Sacha Weibel, recrutement de René Friedli, prolongation du contrat de Matthias Holzer.
U comme «Un peintre»
Ouvrier appliquant de la peinture. Désigne également dans le jargon hockeystique lausannois un type de joueur besogneux mais génétiquement dépourvu des qualités normalement dévolues au hockeyeur professionnel. Le plus célèbre artiste lausannois se nomme bien entendu Michel Kamber, appelé aussi «la palette magique» ou «le Rudin de la crosse». Synonymes : Reto Schürch, Florian Andenmatten.
V comme «Ventilateur»
Ustensile servant, comme son nom l’indique, à prodiguer une fraîcheur bienvenue. Dans le cas du LHC, le sens se veut essentiellement figuré, puisqu’il désigne le grand nombre de joueurs passant leurs shifts à brasser de l’air, à tourner dans le vide et à rentrer dans un coin de patinoire avec la rondelle avant la perdre systématiquement. Synonymes : Andreï Bashkirov, Sacha Weibel, Florian Conz.

W comme «Wicky Michel»
Prototype même du ventilateur genevois, devenu lausannois. Tel un hanneton, il tente d’enrhumer ses adversaires par des courants d’air afin de l’affaiblir pour le reste de la rencontre. Point faible, le puck ne passe pas dans un mouchoir de poche pour hockeyeur grippé. Point fort : plonge, enlève les gants pour faire croire au combat puis s’écroule comme un lâche en se tordant de douleur. Synonymes : Luna Park, Space Mountain, Nicolas Leblanc. Note : «Wicky, t’es c…». 
X comme «XXX»
Renfort attendu comme le Messie par tout Malley pour la saison suivante, et ce dès le mois d’octobre. Pouvant jouer à tous les postes, XXX est généralement un fantasme de supporters en manque d’occupation, d’imagination, d’amis ou de hockey pendant l’été. Synonymes : illusion d’optique, «renfort» . Antonyme : Mr. X
Y comme «Yoyo»
Sport favori du club consistant à passer d’une ligue à l’autre en opérant un mouvement perpétuel que toutes les théories physiques et mathématiques sont incapables d’expliquer. A inspiré le célèbre hymne : «C’est rouge, c’est blanc, ça monte et ça descend… c’est Lausanne !».
Z comme «Zapoff»
Stamm et lieu d’entraînement des joueurs du LHC.  Synonyme : Jagger’s, les Brasseurs, le Mad, l’Amnésia, le Loft, Buzz, D ! Club (liste non exhaustive).

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Les lettres coupées au montage :
A comme «Asti d’jeu d’puissance»
Formule d’impolitesse fréquemment proférée par les divers entraîneurs québécois du club pour souligner l’affligeante et récurrente stérilité de ce compartiment du jeu vaudois. Synonymes : asti d’défense, asti d’relance, asti d’tabarnac d’Michel Kamber.
D comme «Davel (Major)»
Figure historique vaudoise. S’opposa avec la dernière énergie à ce que Lausanne ne devienne le SCB romand. Il finit par perdre la tête, alors que le LHC n’en a jamais eu l’occasion, lui.
I comme «Ici c’est Lausanne»
Maxime populaire chantée, réservée aux supporters adverses depuis le virage ouest, sis lui-même sur la commune de Prilly. Synonyme : «Y en a point comme nous».
L comme «Les casseroles»
Nom féminin – toujours employé au pluriel – qui, contrairement aux idées reçues, ne sert pas à faire bouillir du thé mais à désigner les problèmes que le club se plaît à traîner derrière lui depuis sa création.

L comme «Landry (Éric)»

Centre québécois qui fit admirer ses biscoteaux dans la presse dès son arrivée et se fit passer pour un dur. Il perdit beaucoup de sa crédibilité dans ce rôle lorsque après 19 secondes de jeu à Malley, il se fit rectifier le portrait par le terrrrrible Benoît Pont. À son départ du LHC, au lieu de bêtement retirer son maillot, il fut choisi une cérémonie plus originale inspirée de Hollywood : son visage fut moulé dans un plexi du CIGM.
M comme «Milo»
Prototype même de l’étranger valide rendu incompétent par un passage éclair à Lausanne. Synonymes : Saint-Louis, Carson ou Skalde.
N comme «Nemra Mourad»
Administrateur spécialiste de la tape dans le dos après relégation. Devient chef de la communication du LHC, via le canal Boss-Keti, lorsque tout va bien afin que tout aille mal.
Q comme «Quai»
Emplacement de prédilection du LHC quand part le train des play-offs.
U comme Utopiste
Personnage naïf vêtu de rouge et de blanc qui rode le week-end du côté de Prilly pour s’y livrer à des activités mystérieuses auxquelles il confère des propriétés magiques. Synonyme : passionné™.
V comme «Vacherin Mont-d’Or»
Sponsor du LHC. Sent le sapin.
X comme «XBOX»
Console de jeu permettant au LHC de remporter des titres virtuels et à Michel Kamber d’inscrire des buts de la ligne bleue. Antonyme : La MalleyBOX.

Z comme «Zorzenon»
Nom d’un jeune aspirant hockeyeur/rugbyman plus à l’aise en tenue d’Adam dans un calendrier au mois de janvier qu’habillé sur la glace les onze autres mois de l’année. 

Écrit par Y. Grasset, G. Baudry, G. Romain, M. Abrecht ainsi que J. Verrey et D. Corthésy

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3 Commentaires

  1. Bravo les boys, ça me fait toujours plaisir de lire ou plutôt relire ces petites vérités..
    A bientôt pour de nouvelles aventures.
    Ps Méfiez-vous les gars, car si vous voulez du vrai, il vous faut changer de coupe de cheveu, vu notre nouveau directoire.
    Gérald (le biennois..) chauve.. serait peut-être sa dernière chance de rester, sur le bateau, car le moju, oups…..

  2. je vois que certain sont toujours positif, et noublient pas que le hockey reste un jeu avant tout….et au lieu de perdre du temps en écrivant des chef doeuvre comme celui-ci, ferai mieux de chausser des patin et de montrer lexemple: trop facil de critiquer lorsequon est a lexterieur.
    synonime: frustrer de ne pas avoir pu jouer au hockey

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