Sept fois, je la sens bien, tu me l’as mise…

Franchement si j’étais Gallois, je déposerais forfait pour le match contre la Nati. Un petit 0-3, c’est clairement le meilleur score qu’ils peuvent espérer.

Le match en deux mots

Cinquième victoire.

L’homme du match

Petkovic, qui a programmé cet ultime amical juste avant l’Euro. On sait que c’est important de se donner de l’élan avant une compétition majeure en massacrant une petite équipe complaisante, tout le monde le fait et ce ne sont pas les Italiens qui en ont également passé sept à Saint-Marin qui vont nous contredire.

Mais il faut quand même jouer contre une sélection nationale officielle. Ça fait un peu plus sérieux, même si avec 38’000 habitants dans la principauté, on aurait tout aussi bien pu jouer contre La Chaux-de-Fonds, Coire ou Vernier.

Du coup le choix du Liechtenstein était parfait : c’est malgré tout un vrai pays, c’est à côté, c’est monstre faible et en plus les deux tiers de leurs joueurs jouent en troisième ou quatrième division, dont les championnats ont été suspendus en octobre 2020 à cause de la COVID. C’est un peu fourbe, je sais, mais c’est la réalité : la Suisse a disputé un match officiel contre une équipe d’amateurs dont la plupart n’avait pas joué depuis huit mois. C’est pas du génie, mmh ?

Après, techniquement je ne sais pas si ça fait une grande différence de passer huit mois sur un botte-cul à traire des vaches au pied du Grauspitz ou les mêmes huit mois sur un banc à Liverpool, mais je suppose que le second est plus confortable.

La buse du match

Noah Frick, le joueur Liechtensteinois de Xamax, nous a gratifié d’un merveilleux autogoal sur un corner de la Nati.

Cela m’a rappelé un ancien commentaire sur ce qui était à l’époque la TSR, qui restera gravé à vie dans ma mémoire. Il me semble que c’était pendant la période durant laquelle le légendaire Mario Frick faisait les beaux jours du FC Bâle, fin des années nonante, et un commentateur avait eu cette phrase « Frick qui, comme son nom l’indique, vient du Liechtenstein »…

Alors forcément si tu rajoutes à cela « Noah qui, comme son prénom l’indique, est un sacré loser », tu obtiens un autogoal.

Le tournant du match

L’équipe du Liechtenstein a joué son va-tout avant le match au moment de son hymne national. La musique étant exactement la même que celle du God save the queen, il y avait peut-être là moyen de tromper l’adversaire.

Evidemment au moment où les joueurs chantaient leur hymne à tue-tête, ils ne pouvaient pas deviner la branlée qui les attendait, parce qu’ils n’avaient aucun recul sur le futur (Gelson© ®).

Finalement et tout bien pesé, ça a marché autant que si l’équipe du Lesotho exécutait un haka en match d’ouverture du championnat du monde de hockey sur glace contre le Canada.

Le geste technique du match

Le marquage de la défense Liechtensteinoise sur le premier but de la Nati, le seul qui comptait vraiment puisqu’il était écrit que c’est celui-là qui allait entraîner tous les autres. Je te raconte : corner de Shaqiri pour la tête de Cömert, dont la reprise termine sur Gavranovic, qui dévie au fond des filets.

Au moment ou Gavranovic dévie, il est tellement seul avec le ballon qu’il m’a fait fugacement penser à Tom Hanks et son ami Wilson dans « Seul au monde ».

Le geste pourri du match

Toute la première mi-temps, qui est la seule dont on peut essayer de tirer quelques enseignements, car on sait depuis le début que les amateurs liechtensteinois ne vont pas tenir le rythme et seront aux fraises en deuxième période.

Alors soyons factuels : on aligne une équipe de remplaçants qui doivent absolument briller et se montrer à 8 jours du début d’un tournoi majeur, on les renforce avec Schaer et Shaqiri (qui est tout content d’être un renfort une fois dans sa vie), on les fait jouer en direct à la TV contre onze branlafattes dont la majorité n’a pas joué depuis huit mois, et après 45 minutes c’est un piteux 1-0.

Et dans 13 jours on joue l’Italie.

Ma fille Swann, quatre ans et demi, aux fraises également.

Le chiffre à la con

A un journaliste qui lui demandait après la coupe du monde 1970 quel était le secret du Brésil, le Roi Pelé répondit « Il n’y pas de secret, nous alignons onze attaquants, le moins bon joue aux goals. »

C’est à peu près pareil au Liechtenstein : ils alignent onze défenseurs, et le moins bon joue attaquant de pointe.

L’anecdote

A l’interne de la rédaction, on a testé une chatroom IRC à l’ancienne pendant ce match, afin de la déployer pendant l’Euro pour que toi lecteur puisses en deux clics te joindre à nous et nous aider à dire de la merde pendant les matches.

Résultat ? Pendant 80 minutes j’étais le seul couillon parmi les quatorze rédacteurs à être logué sur la chatroom. C’est donc vrai : il y a des gens qui préfèrent suivre un quart de finale de championnats du monde de hockey et/ou une rencontre de Federer à Roland Garros plutôt qu’un match amical entre la Suisse et le Liechtenstein.

Pauvre monde.

Et sinon, dans les tribunes ?

300 spectateurs, dont 10 supporters, dont une cloche.

La minute Pierre-Alain Dupuis

J’ai un peu snipé David lors du match contre la Finlande et du coup j’ai plusieurs potes qui m’ont demandé si j’étais fâché contre lui, alors j’ose plus…

Plus sérieusement, j’ose tout et certains disent que c’est même à ça qu’on me reconnaît, mais je n’ai pas grand chose à reprocher au duo de commentateurs.

Il y a juste Steve qui à la demi-heure nous a décortiqué toute une chance de but pour la Suisse en soulignant bien à plusieurs reprises qu’heureusement la balle n’avait pas fini au fond… avant d’ajouter en catastrophe à la toute fin « Heureusement pour le Liechtenstein, donc ». Mouais.

Traître à la Nation ? Fortune cachée à Vaduz ? Amante mystérieuse à Schaan ? Un jour Steve, la vérité éclatera.

La rétrospective du prochain match

On bat le Pays de Galles, on secoue l’Italie, on poutre la Turquie, puis on explose les Pays-Bas en huitièmes, on atomise la Belgique en quarts, on vitrifie l’Espagne en demies et on déglingue la France en finale.

Après j’irai quand même faire un petit clopet parce que ça va faire beaucoup d’émotions.

A propos Yves Martin 247 Articles
Cette Nati a deux vertus : celle de faire rêver quasi tout son peuple, et celle d'emmerder les connards de la fachosphère. Longue vie à elle.

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1 Commentaire

  1. ça fait du bien de lire vos analyses et commentaires sans filtres ! ça nous change du duo de bisounours Lemos/von Bergen bien trop consensuels….

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