Ligue 1 : 16ème journée, parlons du terrain ! Euh…

Pas facile de se concentrer sur le terrain en France ces derniers temps, quand les coulisses trustent la une de l’actualité de la L1. Entre les événements qui entourent le PSG, les hooligans hollandais à Nancy ou le remplacement du président rennais, les médias peuvent s’occuper pour faire oublier le manque d’intérêt du championnat. Et encore, il y a la polémique franco-française autour du Ballon d’Or et la polémique autour de la personnalité de Thierry Henry, critiqué dans les médias, très courageusement de manière anonyme, par un international français.

Le match de Paris a donc été reporté pour des raisons de sécurité. Déplacé à 17h, puis à 15h, il a finalement été tout simplement repoussé, car environ 12’000 supporters menaçaient de ne pas entrer dans le Parc des Princes pour protester contre la fermeture des zones R1 et R2 de la tribune Boulogne, là où sont placés les «indépendants» qui terrorisent les Renseignements Généraux, la police, la NSA, Mulder & Scully ainsi que les Men in Black (enfin surtout les Men in Black…).A 12’000 supporters en colère contre 2’500 policiers mobilisés, le compte n’était pas bon, et décision a été prise de reporter le problème à plus tard. En cachant la merde au chat dix jours de plus, l’équation reste irrémédiablement la même. Comme ces 300-400 «supporters» qui polluent la vie du club depuis des années. Rappelez-vous le film «Didier» avec Alain Chabat pour voir à quel point le problème est tristement habituel ! Mais cette fois, vu que les politiques et les médias s’en donnent à coeur joie – et présidentielle oblige – les choses doivent bouger. Interdiction de stade, anglicisation des mesures, que va-t-il se passer? Ce qui est sûr c’est que cette semaine a révélé que ce n’était pas qu’un problème de société mais bien d’organisation et de législation.

Quand le Préfet de Région décide de laisser entrer gratuitement les «hools» de Feyenord venus de Hollande sans billets, car ceux-ci n’auraient pas été gérables en-dehors du stade, montre bien la désorganisation générale. Et ce, huit ans après une Coupe du Monde sur sol français ! Forcément, c’est parti en vrille, et le public familial de Marcel-Picot en a été quitte pour être évacué du stade et manquer la fête qui a suivi la victoire 3-0 du nouvel ogre du football français (selon Canal +…) contre la formation néerlandaise.
Ensuite partons à Rennes où le Président passe la main, alors qu’enfin une politique cohérente se mettait en place. Après quelques années d’errement, dont un triste record de dépenses dans le recrutement d’un certain Severino Lucas pour 150 millions de francs de l’époque, sortis directement de la poche de François Pinault, plus fin en placement boursier qu’en recrutement. Aujourd’hui, le Stade Rennais est un des clubs qui sort le plus de jeunes en Ligue 1, et a produit le 153ème futur-Zidane de l’histoire en la personne de Gourcuff (fils du coach lorientais) aujourd’hui milaniste. Il passe donc la main pour des raisons qui échappe au bon sens et va certainement déstabiliser l’ancien club d’Alex Frei alors que les joueurs trouvaient enfin leurs marques cette saison.

Ensuite, passons au Ballon d’Or… Bon, tout a été dit et redit là-dessus, sur Carton Rouge y compris. Mais peut-être va-t-il falloir revoir le mode d’attribution de ce prix, et surtout sur les critères en vigueur. Je ne vais pas m’énerver là-dessus, mais le baobab d’un titre de champion du monde doit-il cacher la forêt d’une année en demi-teinte (en tiers ou quart-teinte plutôt si c’était du français) dans ses clubs respectifs ? M’enfin, comme Zidane obtient le titre de meilleur joueur du Mondial sur un match contre le Brésil, pourquoi pas…
Ensuite, pour en terminer sur les à-côtés qui font la joie du quotidien du foot français, les phrases de la semaine sont : «Il a un melon énorme, on ne peut rien lui dire car il ne supporte pas la critique. (…) Il ne pense qu’à sa gueule. (…) Il a tué Trézéguet»… Autant d’amabilités proférées par un international français à l’Equipe sous couvert d’anonymat, pour parler de Thierry Henry. Rien de mieux pour mettre une bonne ambiance dans un groupe, n’est-il pas ? Vengeance de Dhorasoo qui n’a pas eu droit à un Oscar pour son film ? De Giuly qui n’a toujours pas eu sa chance en bleu à 32 ans ? Ou de Sylvain Wiltord, le «yo» de banlieue ? Allez savoir, toujours est-il que quand il faut remplir des colonnes le lundi matin après le choc au sommet de la L1 ayant opposé Nancy à Lille, on ramasse ce qu’on peut dans les poubelles de la semaine précédente.

Lille gagne donc à Nancy, 3-1 : Bodmer, Debuchy et Youla ayant répondu à l’ouverture du score de Gavanon. Le LOSC rejoint donc Lens (vainqueur convainquant 3-0 de Bordeaux grâce à Hilton, Cousin et Jemaa) et Sochaux (vainqueur chanceux de l’OM 1-0, but d’Afolabi) à la deuxième place.
Dans le bas du tableau, Troyes gagne le match de la peur à Sedan (2-1), Monaco se donne de l’air en explosant Valenciennes et pour terminer Auxerre et Nice se tapent un vieux 0-0.
Dans le championnat parallèle à la Ligue 1, l’US Lyon (*) l’emporte 1-0 grâce à Wiltord, je vous passe les détails, ils ont à peine 14 points d’avance en 16 matches… Y’a-il besoin d’y ajouter quelque chose à ces chiffres ?
(*) La Ligue 1 ne pouvant compter qu’un seul club dit «Olympique», tu ne liras dans cette rubrique que FC Lyon pour désigner le club rhodanien. Des variantes sarcastiques telles que ASPPT Lyon, RC Lyon ou encore CP Lyon sont par contre toujours possibles.

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