(Absence de titre !)

Tout comme le lecteur est déçu à la vue d’un article dépourvu de titre, le spectateur sportif genevois a la droit d’être frustré de l’absence de titre de ses équipes fétiches !

Car si les nuits raccourcissent actuellement, il semble fort que celle du sport genevois se prolonge. Finis les temps où le SFC régnait en maître en Helvétie, et où les basketteurs du bout du lac constituaient le haut du panier… En ce qui concerne les footeux, le président Viñas a comme ambition pour l’année prochaine de terminer sur le podium de Challenge League (voire au pied du podium !). Pourtant, si le troisième rang en Super League offre un strapontin européen, on ne voit pas très bien ce qu’octroie la même performance à l’échelon inférieur, sinon un fort goût de chocolat… Bref, les temps changent en comparaison des déclarations tapageuses de Marc Roger, qui se voyait président d’un club de Champions League. Les amateurs de sports collectifs de la capitale lémanique se sont alors en partie tournés vers le hockey, mais de ce côté-là, les objectifs claironnés dépassent quelque peu les moyens affichés. En fin de compte, les Aigles buttent aussi sûrement sur l’obstacle des quarts de finale des playoffs que l’équipe nationale au même stade des championnats du monde.

Genève, une ville de banques mais pas de sport…

Quand on ajoute au panorama global l’absence de sportifs de pointe dans les sports individuels (la saison de Manu Gagliardi pouvant difficilement nous faire changer d’avis…), l’annulation de deux des principales courses cyclistes du canton faute de combattants et la trop grande familiarité avec le banc de nos mercenaires du ballon rond (Djourou, Senderos, Müller et Vogel), on se dit que le sport du bout du lac nage en eaux troubles…
Finalement, il ne reste guère que les banlieusards de Chêne pour assouvir les fans avides d’émotion. Leurs volleyeurs ont en effet signé un petit exploit avec leur qualification pour les quarts de finale de la Top Teams Cup. Quant à leurs handballeurs, les plus optimistes en relèveront la performance historique, à savoir la première victoire d’une formation romande dans un match de Ligue nationale… Mais si les auteurs de ce singulier moment d’histoire ont gagné leur place dans les annales du handball helvétique, ils y figureront aussi en vertu de leurs prestations précédentes. Promu sur le tapis vert et pour des raisons marketing directement de 1ère ligue en LNA, sans passer par la case Challengue League (pardon, LNB en handball…), le conglomérat genevois s’est en effet retrouvé parachuté dans un monde trop grand pour lui. La victoire du 29 avril contre les Bernois de Muri ne constitue qu’un sauvetage de face après une alternance d’humiliations et naufrages (c’est-à-dire des revers par 17-46, 17-48, 15-36, etc.). La 29ème tentative aura été la bonne, mais le mal était quelque part déjà fait… Heureusement, la bienveillante Swiss Handball League, prenant quelques libertés avec la tradition, a supprimé la relégation pour cette année. Ainsi, comme pourrait le dire Viñas à l’égard de sa jeune équipe de Challengue League, l’important, pour les handballeurs chênois, est de préparer la saison prochaine…